La France riquiqui de Nicolas Sarkozy
Il faut se féliciter de la longue intervention, lundi 24 janvier, de Nicolas Sarkozy présentant tout à la fois ses vœux au corps diplomatique et à la presse, et son programme de président du G20/G8. Car cette exceptionnelle conférence de presse (la troisième seulement depuis son élection, dans une mise en scène toujours aussi guindée qui interdit tout questionnement efficace) a agi comme un révélateur. Le révélateur d’une France en perte d’influence et d’une politique étrangère réduite en miettes.
Là où les commentateurs ont relevé l’inhabituelle prudence présidentielle, son profil bas voire ses autocritiques, il faut ajouter un élément nouveau. Pour la première fois est donné le signal d’un quinquennat qui s’achève ou plutôt se disloque. Nicolas Sarkozy se trouve rattrapé par les réalités, ce qui n’est pas si fréquent tant est grand son talent à construire de nouveaux agendas ou rendez-vous. Or cette fois, il n’a pu échapper aux pénibles vérités d’une action étrangère qui a accumulé les échecs, les coups d’esbroufe, l’aveuglement aux nouvelles complexités du monde.
Nicolas Sarkozy est la principale victime collatérale de la révolution tunisienne. L’affaire tunisienne, ou plutôt le scandale d’un pouvoir français soutenant jusqu’au bout le dictateur Ben Ali, n’est pas un couac marginal, comme on aimerait aujourd’hui nous le faire croire. De ce pays, décrit comme l’un des plus proches de la France, et de son régime, qu’a dit le président français ? «Nous n’avons pas toujours eu le recul nécessaire»… «Il y a eu des approximations»… «Sans doute, nous avions sous-estimé»… «Nous n’avions pas pris la juste mesure du désespoir de la jeunesse, d’une révolte morale face à une insupportable corruption»…
Incroyables aveux d’un président qui créditait pourtant, à Tunis le 28 avril 2008, Ben Ali d’un «Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse», et martelait la thèse du rempart contre l’islamisme en évoquant le spectre d’«un régime de type taliban s’installant dans l’un de vos pays, au nord de l’Afrique». «Réserve» est désormais le maître mot de nos relations avec l’Algérie, le Maroc mais aussi l’Egypte, la Jordanie, la Syrie. «Réserve», c’est-à-dire aussi retrait, impuissance, statu quo.
Que dire de toutes ses déclarations mises en regard avec le discours-programme de politique étrangère du Nicolas Sarkozy de février 2007, lorsqu’il venait d’être investi candidat UMP ? Il s’agissait alors de «tourner la page des complaisances et des ambiguïtés» avec les partenaires africains et arabes. Il s’agissait d’oublier «ceux qui sont adeptes de la realpolitik et qui ne sont pas si réalistes que cela. Ils cantonnent l’action diplomatique à un effort pour ne rien changer à la réalité du monde. La stabilité est leur mot d’ordre, l’immobilisme leur obsession» . Or c’est bien à un exercice d’immobilisme et d’impuissance qu’a dû se résoudre ce lundi Nicolas Sarkozy. Sur le G20 et le G8 d’abord, en reconnaissant la puissance des «divergences d’intérêts» entre pays membres. Il y a deux ans, le président promettait d’être l’artisan de la grande réforme du capitalisme mondial. Deux ans plus tard, précisément interrogé sur ce point, il ne peut citer un seul pays qui serait prêt à s’engager avec la France sur une initiative conjointe en matière de financements innovants. «Je ne désespère pas», dit-il seulement, tout en continuant à multiplier les piques à l’encontre de l’administration Obama.
Un isolement grandissant
L’isolement de la France sur la scène européenne comme sur la scène mondiale est en passe de devenir un fait acquis par tous. Deux anciens ministres des affaires étrangères, Hubert Védrine et Alain Juppé, l’avaient implicitement noté, le 6 juillet dernier, dans un appel commun visant à défendre les moyens du Quai d’Orsay et de son appareil diplomatique : «L’instrument est sur le point d’être cassé, cela se voit dans le monde entier, tous nos partenaires s’en rendent compte.» Il vient, par exemple, de se vérifier dans le dossier de la crise politique libanaise: l’appel de la France à créer un groupe de contact pour faciliter la mise en place d’un nouveau gouvernement, est resté sans réponse. Le médiateur qui pourrait avoir le vent en poupe est la Turquie, nouvelle puissance de la région.
Cet isolement n’est pas lié au statut dégradé d’une France devenue puissance moyenne face au duopole Etats-Unis/Chine ou aux grandes puissances émergentes. Il est la conclusion peu surprenante de près de quatre années de politique étrangère désordonnée où la logique des coups politiques, des petites opportunités, sur fond d’aveuglement idéologique et de luttes de pouvoir, l’a toujours emporté.
Il y a eu d’abord la rapidité des reniements qui ont étonné jusqu’à nos partenaires ou les pays concernés. Sur les droits de l’homme, par exemple, brandis et aussitôt sacrifiés quand il s’est agi de se réconcilier avec la Chine et la Russie. Il y a eu ensuite l’effacement de la rupture annoncée avec les vieux invariants de la politique française en Afrique : jusqu’à ce soutien caricatural donné à Ali Bongo et à son élection truquée à la présidence du Gabon, pour succéder au père défunt, Omar.
Il y a eu ensuite ce décalage constant – pour ne pas dire climat de crise – avec la nouvelle administration américaine et Barack Obama ; l’oubli des grandes réformes proclamées (celle du conseil de sécurité de l’ONU, par exemple) ; la surenchère brouillonne sur le dossier du nucléaire iranien ; l’incapacité à peser sur le conflit israélo-palestinien.
Mais l’isolement de Nicolas Sarkozy tient d’abord à ses échecs européens. François Mitterrand puis Jacques Chirac, à sa façon, avaient compris que la France serait d’autant plus écoutée qu’elle parlerait au nom de l’Europe ou, au moins, au nom d’un de ses acteurs majeurs. En laissant l’Union européenne végéter dans une crise politique longue et délétère, en ayant attisé les concurrences de chefs d’Etat ou de gouvernement européens plutôt que de construire de nouveaux projets politiques, Nicolas Sarkozy s’est privé d’un levier d’influence majeur.
Il l’a, par exemple, redit ce lundi : l’Union européenne, principal bailleur de fonds de l’Autorité palestinienne, exige d’être associée à la relance d’un processus de négociations entre Israéliens et Palestiniens. Oui, elle l’exige d’ailleurs depuis des années ! Le président français peut taper du poing sur la table, mais l’Europe demeure à l’écart et rien n’indique que cela devrait changer. Et que pourrait donc faire ce président français, qui ne parvient pas même à régler les affaires chez lui : par exemple, à porter devant les instances européennes une loi votée par le gouvernement hongrois qui assassine la liberté de la presse, en violation de tous les traités européens ?
Nicolas Sarkozy veut parler au monde. Mais plus grand monde ne l’écoute. Le naufrage de Bernard Kouchner avait déjà montré l’affaiblissement de notre politique étrangère, conduite par quelques conseillers de l’Elysée supervisés par Claude Guéant, le secrétaire général. Le maintien de Michèle Alliot-Marie au Quai d’Orsay, et l’insensibilité qu’un tel choix révèle, disent bien ce qu’il s’agit désormais de faire : expédier les affaires courantes. Attendre 2012.
Si plus de six millions de télespectateurs étaient encore rivés sur leur écran plat après 2 heures d’un SOLILOQUE insupportable, c’est bien là le signe gaulois dans toute sa splendeur qui garantit que rien ne changera avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.
Cette parodie de communication présidentielle fondée sur la compromission d’une dizaine de citoyens qui ont accepté de poser les seules questions autorisées par l’Elysée a néanmoins donné un résulat de sondage étonnant : plus de 54% de celles et ceux qui se sont laissés prendre à cette mascarade disent n’avoir pas étét convaincu par la vedette du jour.Il est donc à craindre qu’il en faille beaucoup plus pour que les voeux exprimés par de nombreux intervenants sur ce forum se réalisent.
La France s’ est elle meme dégradé en Afghanistan. Elle n’est plus qu’ un valais de l’ Impérialisme.
Sarkozy n’est pas lle président de la France qu’ill ne gère ppas pour elle même et son peuple. Ses préférences cosmopolites sont évidentes et les injustices qui en découlent ne lle sont pas moins. Mr Bonardel a par conséquent raison !
Oui ! à dégager !
… UMPS, PC, EELV, FG, NC,UDF… etc, etc, …
… internationalistes et capitalistes : A DEGAGER !
Castelin michel
Pendant que le Mur de Berlin s’écroulait, les soviétiques péroraient comme Sarkosy, avec autant de riquiqui et de mise en scène. Sarkosy a toutefois un avantage : en face de lui, il n’y a pas un parti qui veut vraiment amender le système écopnomique que nous avons adopté en 1992, par le traité de Maastricht. Alors ses ronds de jambes peuvent encore durer quelque temps. Dommage pour nous.
Pierre Bellenger@wanadoo.fr
Oui vivement 2012 !
Pour mettre au rancart les internationalistes et les capitalistes, sournoisement d’accord pour mettre à bas la France dans la mondialisation furieuse et l’UE totalitaire.
Que les Français comprennent qu’il s’agit de dénoncer les Traités européens…
Que l’indépendance ! ce n’est pas la solitude, ni le repli sur soi, ni le bandeau sur le yeux…
Que la » mondialisation » de la ‘libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services’ (c’est à dire l’anarchie) est en voie d’explosion…
… et qu’elle sera remplacée par la ‘mondilaisation du droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes’ . Fini ! les oligarchies mondiales et européistes ! Elles ont conduit les Peuples, les Nations et les Etats à l’effacement, la culpabilisation et l’impuissance au prix des délocalisations, du foutoir migratoire et du totalitarisme.
Si M.Sarkozy a pêché c’est parce qu’il s’est trop fourvoyé :
-dans la mondialisation furieuse (au lieu d’en dévoiler tous les pièges internationalistes et capitalistes),
-dans l’UE totalitaire (au lieu d’en dénoncer les Traités mortifères),
-dans l’atlantisme (au lieu de soustraire La France au rôle de supplétif franglophone dans l’OTAN- quitté par De Gaulle !)
Castelin michel
Je souhaite qu’après une analyse de l’étàt des lieux les gens qui ont aidés nicolas sarkosy pour la présidentielle se rendent enfin compte qu’il faut arrêter cette politique qui nous a fait perdre toute compétitivité et prestige dans le monde.Dans un premier temps il faudra stopper l’hémoragie et dans un segond reconstruire.On peut se tromper et ne pas recommencer les même erreur sinon je crains que la france ne s’en remette pas ;.ce serai faire injure a nos concitoyens qui ont construit ce pays.
Personnellement ce gouvernement me fait honte. Ce président usurpe nos institutions en effaçant l’exécutif depuis 2007 (Matignon) , en remplaçant ses ministres par une galve de conseillers présidentiels non élus et en confinant irrespectueusement tous nos parlementaires (pensée unique UMP) … pire jusqu’à hier il va de son propre chef récupérer les chèques de sa campagne présidentielle qui aura lieu dans 15 mois !
Cette personne est à bannir de nos institutions pour lesquelles tant de nos ancêtres se sont battus avec intelligence et force démocratique jusqu’au prix du sang versé. Espérons que dans ce monde qui bouge et où l’on voit que le monde arabe aspire également à plus de démocratie, que 2012 sera une échéance meilleure pour l’avenir de la France bien malmenée actuellement notamment.
A dégager !