Mécontent de l’agenda des primaires, Cambadélis flingue à tout va
- Gérald Andrieu – Marianne
Sans doute excédé par un calendrier des primaires rendu public quelques heures plus tard (mais dont il savait qu’il ne serait pas à l’avantage de son poulain), le député strauss-kahnien de Paris taillait hier matin, dans les colonnes de Libération, un costard à tous les autres candidats socialistes ou non. Ça défouraille sévère. Mais est-ce que ça tape juste?
Martine Aubry a tranché. Ou plutôt la Première secrétaire a dégainé son petit canif pour couper la poire en deux entre les partisans d’une accélération du calendrier (Hollande et Royal) et ceux qui espéraient pouvoir jouer la montre (les pro-DSK). Le dépôt des candidatures aura donc lieu entre fin juin et mi-juillet de cette année et la désignation se déroulera les 9 et 16 octobre qui suivront. Cette mesure dessinée à l’Opinel n°2 a provoqué des remous en interne. Mais pas autant que l’on aurait pu croire. Tout juste quelques petites phrases et une poignée d’abstentions en Bureau national parmi lesquelles celle de Manuel Valls. Tout irait donc pour le moins pire dans le moins pire des mondes. Sauf que…
Sauf que sur le fond, certains continuent d’envisager les primaires d’une bien étrange manière. Les primaires, rappelons-le, avaient été vendues au bon peuple de gauche comme des primaires dites de désignation. Peu de temps après leur adoption, certains comme Laurent Fabius — en révélant l’existence du pacte de non-agression entre DSK et Aubry — ou Claude Bartolone avaient laissé entendre que l’on se dirigeait plutôt vers des primaires de confirmation. Hier matin, dans Libération, Jean-Christophe Cambadélis, principal lieutenant de DSK à Solférino, faisait plus fort et inventait ce que l’on pourrait appeler les primaires de… décapitation ! Dans cette interview, le député de Paris (sans doute agacé par le calendrier qui allait être rendu public quelques heures plus tard et qui n’est pas vraiment à l’avantage de son poulain) n’y va pas avec le dos de la cuillère. Non, son arme à lui pour soigner ses petits camarades-candidats, ce n’est ni la petite cuillère, ni même l’Opinel de la patronne du PS, mais la machette. Sa lame est aiguisée et n’épargne personne.
Ségolène Royal ? « En 2007, [elle] avait tout : l’aura, la surprise, l’irrésistible popularité, l’engouement des quartiers, la fin du cycle Chirac. (…) Aujourd’hui, ces conditions ne sont plus réunies. La volonté ne peut pas tout. » Et Hollande alors ? « François est un talent qui mérite de rencontrer un destin, mais il n’est pas encore en situation. » Valls et Montebourg dans ce cas-là ? « Il n’y a pas à rougir de leurs candidatures. Mais enfin où est leur majorité, alors qu’ils clivent leur camp pour se faire repérer ? » Et le même d’expliquer un petit peu plus tôt : « On ne peut pas réclamer des primaires et les bâillonner. Il doit y avoir un débat. Il peut même être tonitruant. Mais il doit être responsable, surmonté et maîtrisé. »
De toute façon, pour le responsable des questions internationales du PS, « l’équation gagnante » est simple : « C’est DSK ou Martine Aubry, Martine Aubry ou DSK, voire DSK et Martine Aubry. C’est là que se joue la solution pour la gauche. » Ce sera l’un ou l’autre ou bien l’un avec l’autre (un ticket ?) et en dehors de cette « équation », il n’y aurait point de salut ! De quoi agacer sérieusement. Y compris dans son propre camp : « C’est dur de se taire. Jean-Christophe est dans la boursouflure de l’instant », lâche par exemple un autre député strauss-kahnien à la lecture de l’interview.
C’est si dur de se taire que Jean-Christophe Cambadélis ne se montre pas beaucoup plus tendre avec les candidats de gauche extérieurs au PS. Ces candidats avec qui il faudra conjuguer (il le reconnaît pourtant) dans la perspective du second tour : « J’ai quelques inquiétudes. Si le paysage à gauche, ce sont des écologistes dans le “ni droite ni gauche”, comme semble l’indiquer la candidature Eva Joly et si Mélenchon reste dans l’antisocialisme, on ne prend pas le bon chemin. » Et le parlementaire parisien le décrit volontiers cet épouvantable « chemin » qui se profilerait : « Jean-Luc file un mauvais coton. On ne peut s’acharner à faire battre les socialistes à la présidentielle puis exiger leurs voix pour les législatives ! Ça ne marchera pas et, au bout, ce sera Nicolas Sarkozy. » Mélenchon en idiot utile du sarkozysme ? Voilà une sorte de resucée du discours servi après la défaite de Lionel Jospin à propos du cas Chevènement.
Michel Onfray a raison, il existe bel et bien au PS une « antienne en passe de devenir vérité de science politique » : « En 2002, écrit-il dans une récente tribune au Monde, un certain Jean-Pierre Chevènement aurait fait perdre Lionel Jospin dont on s’évertue à oublier qu’il avait pourtant clamé haut et fort que son programme n’était pas de gauche. Il est tellement plus facile de massacrer le bouc émissaire que d’analyser les raisons d’un échec pour prendre sa part de responsabilité. » Et de poursuivre : « Les mêmes belles âmes recommencent : Jean-Luc Mélenchon prendrait le risque de faire perdre la gauche ! La gauche libérale, autrement dit la gauche de droite, la gauche dite de gouvernement, ne perd pas une occasion de se placer au centre, mais elle voudrait en même temps conserver le bénéfice et les suffrages de son aile gauche… Plutôt que de savoir qu’on ne peut avoir le beurre centriste et l’argent du beurre de gauche, la Rue de Solférino stigmatise ceux qui revendiquent clairement une gauche digne de ce nom.»
Tout çà confirme l’hypothèse* que j’ai déjà fomulée avant Noël 2010. Castelin michel- 14jan2011.
*Je la rappelle :
SI Strauss-Kahn se décide pour 2012 , autre hypothèse :
-DSK va lâcher le PS. Il se présentera au Centre (cf déclarations S46/2010 dans lesquelles il s’exprime par anti-phrases et à demi-mots) ;
-Borloo va lâcher l’UMP. Avec ses ‘dîners républicains’, il entame un jeu subtil… Déjà quelques rats quittent le ‘navire Sarko’ et nagent vers le ‘trimaran DSKB’.
Mais il manque un flotteur.
-Hulot va lâcher EELV. (En plus il vient juste de rencontrer Borloo; S2/2012). Il est incapable de gouverner et le sait… mais toujours avide des feux médiatiques. Il est suffisamment charismatique pour écoper un grand nombre d’écolos vers DSKB.
Pour les instigateurs du mondialisme furieux et de l’UE tyrannique … un bon ticket, non ?
En somme, un recyclage- un sauvetage- parfaits de la pensée unique totalitaire en pleine déliquescence et discréditée par un PS et une UMP aux abois.
Mais pour les Français… une raison de plus pour dénoncer le stratagème et crever l’abcès.
Les souverainistes doivent se regrouper avec DLR/NDA.
Castelin Michel- 18dec2010
La machine à perdre du PS s’est remise en marche : ils vont passer le temps à s’autodétruire pour finir par désigner le plus mauvais candidat DSK, celui des marchés financiers dérégulés ; Le patron du FMI ou l’affameur des peuples! Le candidat de l’oligarchie politico-financière pour lequel les médias font campagne depuis mars 2010 et l’échec de Sarkozy aux régionales.
Un candidat intronisé selon des sondages d’opinions, rien n’est plus trompeur en effet le PS n’a pas tiré les conséquences de l’échec de Ségolène , sinon Barre, Rocard, Delors, Balladur auraient été élus!!!
Comme si la présumée compétence économique de DSK suffisait à être élu ! Elle n’existe que dans que le cadre de l’orthodoxie financière néolibérale et européiste, ce monde qui s’effondre!