Le gaullisme, une boussole pour sortir de la crise ?

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imrhgdfonv65dlyxyl41 Ce 9 décembre est le 40ème anniversaire de la mort du plus grand homme de notre histoire ainsi que l’occasion de se pencher sur ce qu’il a pu faire pour la France et les Français. Mais plutôt que de conjuguer le gaullisme au passé, c’est au futur que son message prend encore plus de valeur.

Une crise de la globalisation néolibérale

Les crises récurrentes de l’économie mondiale depuis une quinzaine d’années ont deux raisons clairement identifiées : la globalisation et la déréglementation économique qui a abouti à une forme d’anarchie, commerciale, monétaire et financière. En effet, d’une part la libéralisation de la finance a conduit à une explosion du montant des transactions (aujourd’hui égales à 70 fois le PIB mondial), non pas du fait de l’épargne, mais d’un recours accru au crédit par l’effet de levier.

Cette augmentation de la demande d’actifs a provoqué une hausse de leur prix mécanique puisque l’offre n’a pas pu suivre la demande. Cette progression, indépendante de leur valeur réelle, provoque des bulles qui finissent par éclater quand leur valeur dévie trop de la réalité, comme lors du krach de la bulle Internet en 2001 ou celle de l’immobilier étasunien en 2008. Il est terrifiant de constater la proximité des deux bulles, qui illustre l’irrationalité congénitale des marchés.

Cette libéralisation touche également le commerce et là, le phénomène a été parfaitement analysé par Maurice Allais ou Jean-Luc Gréau. La mise en concurrence des salariés des pays dits développés avec ceux des pays en voie de développement, dans un monde où les entreprises peuvent investir comme bon leur semble, a provoqué une vague massive de délocalisations, rayant de la carte occidentale bon nombre d’industries (jouet, textile, électronique…).

Pire, cette concurrence déloyale pousse à la baisse les salaires des classes populaires et des classes moyennes dans les pays dits développés du fait du rattrapage de productivité. Non seulement la globalisation néolibérale casse la croissance des pays du Nord, mais en plus, elle transmet de plus en plus rapidement et de plus en plus violemment la moindre crise d’un pays à l’ensemble de la planète, comme on a pu le voir en 2001 ou en 2008.

La réponse gaulliste

A ce moment, on pourra se demander ce que peut bien faire le gaullisme dans cette analyse de la crise. Le Général de Gaulle a présidé pendant les Trente Glorieuses. En quoi son message pourrait bien nous guider dans ces temps nouveaux de la globalisation néolibérale ? La première objection est que les défenseurs du système actuel persistent à se référer à des penseurs d’il y a deux siècles comme Ricardo, qui vivait dans un monde largement plus différent du nôtre que celui des années 60.

Et puis, le Général a démontré pendant toute sa vie qu’il était capable de voir loin. En 1965, il affirmait que « le laissez-faire, le laissez-passer appliqué à l’économie (…) a souvent (…) donné au développement une puissante impulsion. Mais on ne saurait méconnaître qu’il est en résulté beaucoup de rudes secousses et une somme énorme d’injustices ». Qui pourrait mieux résumer en deux lignes les conséquences négatives de la globalisation néolibérale ?

Mieux, il nous a laissé en héritage plusieurs principes fondamentaux qui sont autant de réponses à la crise actuelle. C’est lui qui a insisté pendant toute sa vie pour que le progrès économique profite à tous, réclamant sans cesse une troisième voie entre le communisme et le capitalisme dont il dénonçait les excès, tout en reconnaissant son attachement à l’économie de marché. Il refusait cette corbeille, « où la politique de la France ne se fait pas ». L’Etat doit rester au-dessus de la libéralisation.

En outre, pour lui, il ne pouvait pas y avoir le moindre compromis avec la souveraineté nationale, seule garante de l’intérêt général, et qui est désormais opprimée par les traités européens. Il s’appuyait sur les frontières et était favorable à l’autosuffisance alimentaire alors que l’UMP et le PS ont laissé démanteler la PAC pour laquelle il s’est tant battu. Bref, les remèdes à la crise, relocalisation, règlementation, rétablissement des frontières, sont profondément gaullistes.

La pensée du Général de Gaulle est un des seuls systèmes de pensée alternatifs cohérent dont découlent directement les réponses à la crise. Comme il le disait,  « puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera tôt ou tard une source d’ardeur nouvelle, après que j’aurai disparu ».

2 commentaires sur Le gaullisme, une boussole pour sortir de la crise ?

  1. Jean Eynatten (Liège-Wallonie-Belgique) // 13 novembre 2010 à 12 h 40 min //

    Notre grand homme qui a maintes fois répété « je vous ai compris », je pense que nous n’avons quant à nous rien compris de son message. Quel gâchis…

  2. Pierre Bellenger // 13 novembre 2010 à 0 h 30 min //

    Les remèdes à la crise, relocalisation, règlementation, rétablissement des frontières, sont profondément gaullistes, écrivez-vous. Mais, en Europe; les hommes politique n'(ont aucun pouvoir sur ce sujet, puisque le pouvoir, les Français l’ont donné à l’Economie et à la Finance, par le traité de Maastrticht.
    ERREUR FATALE, Il nous faut maintenant reconquérir le pouvoir, ce que nous appelions LA PRIMAUTE DU POLITIQUE.
    Nous faisons de la politique uniquement politicienne. Nous ne devrions jamais oublié que notre prganisation de vie en société comporte trois composantes principales : Le système politique, le système économique et l’institution financière. Lequel des trois doit avoior la Primauté ? Evidemment le système politique, la Démoratie, élue par tous les citoyens. Le système économique doit garder une part de Libéralisme pour être dynamique. Quant à l’institution Fianancièren elle est un outil de fonctionnement du Politique et de l’économie. Quelle idée de donner la Primauté à cette institution, et de plus, après l’avoir privatisée ? Nous marchons sur la tête et sommes étonnés que tout aille mal.

    Les gaullistes sont théoriquement les mieux armés pour cela. Mais Hélas, tous les lieutenants du Général se sont engouffrés dans l’utopie Pensée-Unique, l’inverse de ce que nous voulons. ERREUR GRAVISSIME.
    . A nous d’être les dénonciateurs de ce traité de Maastricht et d’exiger de redonner la Primauté au Politique.
    Hors de cette organisation logique, pas de salut. C’est la base obligatoire.
    Pierre.Bellenger@wanadoo.fr

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