« Pour une Alsace unie, ouverte et plurielle »

 

  • Du 1er au 11 mars, LibéStrasbourg publie chaque matin la tribune libre de l’une des onze listes candidates aux élections régionales en Alsace. Chacune d’entre elles développe l’un des thèmes qu’elle met en avant dans sa campagne. Aujourd’hui, la « Liste Alsace Démocrate conduite par Yann Wehrling et Odile Uhlrich-Mallet soutenue par François Bayrou » propose sa vision de l’identité alsacienne. A lire ci-dessous.

 

4328263025_f40ef76a47 Pour une Alsace unie, ouverte et plurielle

En ces temps de débats sur l’identité, il nous semble important de rappeler ses nécessaires dimensions ouvertes et plurielles. Ouvertes, car nous ne voulons pas d’une identité qui se définirait contre celle des autres, et cela a fortiori dans une région frontalière. Nous entendons associer systématiquement nos voisins allemands et suisses à toutes nos grandes décisions. Plurielles, car pour nous l’identité s’inscrit aussi dans la construction européenne, dans la défense des droits de l’Homme et des libertés de la Personne, comme dans l’attachement à sa région. Nous voulons rendre les Alsaciens à nouveau fiers de leur région, en lui rendant son dynamisme économique, en y promouvant la langue régionale comme sa culture plurielle, et en consacrant son rôle par la création d’un Parlement d’Alsace.
L’économie alsacienne est aujourd’hui durement touchée par la crise, en raison notamment de son caractère industriel. Nous croyons en une économie tournée vers le développement durable, et nous souhaitons pour cela nous tourner vers l’industrie. La région devra aider l’industrie à se moderniser, à devenir plus propre, comme à développer des filières porteuses, celles des pôles de compétitivité alsaciens existants bien sûr, mais aussi l’éco-construction ou la fabrication d’installations de production d’énergies renouvelables. Mais si le chômage atteint aujourd’hui en Alsace un niveau record, c’est aussi parce que les compétences linguistiques en allemand s’affaiblissent au fil des générations, de sorte que le travail transfrontalier se réduit.
Assumant la double culture de notre région, nous voulons que les générations futures parlent ses deux langues, ce qui suppose de rendre à l’allemand sa légitimité dans la communication publique et d’en généraliser l’enseignement. A l’heure où le chômage atteint en Alsace son niveau record, nous devons permettre à nouveau aux jeunes de trouver un emploi chez nos voisins. Pour rendre possible et effective cette politique publique ambitieuse, nous avons demandé au ministre de l’éducation nationale de prévoir en Alsace l’expérimentation d’une « éducation  régionale », pour que la région puisse déterminer les langues dans lesquelles les différentes matières sont enseignées et organiser le recrutement de professeurs disposant des compétences nécessaires.
Surtout, nous ne voulons plus que les décisions concernant l’avenir de notre région soient prises au regard de considérations purement nationales. Un Parlement d’Alsace, unifiant les actuels conseils régional et généraux, sera mieux en mesure de conduire des politiques publiques efficaces et des coopérations transfrontalières. Doté d’un pouvoir réglementaire, il évitera les surcoûts et les cacophonies qui nous pénalisent aujourd’hui.

Yann Wehrling, liste Alsace Démocrate

 

 

  • Gaullisme.fr ne saurait rester neutre par rapport à l’idée maitresse qui conduit cette liste : la régionalisation européenne.

Ce que propose cette liste de candidats c’est tout simplement la disparition de la notion de Nation, avec sa culture, sa langue, sa sensibilité propre au profit d’une nébuleuse citoyenneté européenne. Gaullisme.fr se joint à tous les gaullistes pour appeler à ne pas voter pour cette liste.

 

  • Echange de courrier entre Yvonne Bollmann et Robert Grossmann (7 mars)

Cher Robert Grossmann,

Vous avez parlé de la « très belle réponse de Yann Wehrling, tête de liste MODEM », à votre lettre ouverte sur la culture en région. Mais avez-vous lu sa tribune libre du 5 mars dans LibéStrasbourg ? Il fait fort dans la servilité envers l’Allemagne, à qui il offre l’Alsace en pâture.

Bien que la langue de la République soit le français, Yann Wehrling veut « rendre à l’allemand sa légitimité dans la communication publique ». Au lieu de chercher à réduire le chômage par une politique nationale de réindustrialisation, il propose de « généraliser l’enseignement » de l’allemand, afin que les jeunes puissent … « trouver un emploi chez nos voisins ». A l’enseignement national, il veut substituer une « éducation régionale, pour que la région puisse déterminer les langues dans lesquelles les différentes matières sont enseignées et organiser le recrutement de professeurs disposant des compétences nécessaires ». Mais la mission de la France n’est pas de former les travailleurs dont l’Allemagne a besoin, ni de lui fournir des débouchés pour ses enseignants.

Tout à son « Drang nach Osten » et à son obsession rhénane, Yann Wehrling réclame aussi la création d’un « Parlement » d’Alsace. Comment ne pas voir dans ce projet une esquisse pour le futur ensemble Alsace-Bade, doté d’un « parlement » commun, dont rêvent nos voisins allemands ? Ceux-ci se réjouissent sûrement de la dérive autonomiste qui se développe actuellement dans certains milieux en Alsace. Mais les jeux ne sont pas faits.

Yvonne Bollmann

 

Chère Yvonne Bollmann,

Je suis heureux de vous retrouver ici. Vous aurez peut-être suivi les débats sur ce blog où chaque candidat, avant ma lettre ouverte n’avait qu’une seule préoccupation culturelle: la culture « régionale » fortement alémanique. J’ai aussi eu l’occasion de révéler que Weiss de ABCM était sur la liste EE lui qui proclamait récemment préférer Bismark à Thiers. Le débat est salutaire et permet aussi à beaucoup d’ouvrir les yeux.

Malgré les déclarations de Yann Wehrling dont je n’avais pas pris connaissance, je ne suis pas trop inquiet. L’Alsace reste raisonnable. Et, comme vous le dites, rien n’est joué

Robert Grossmann

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