Le Sarko-Ségo show n’amuse plus !
La période estivale a délivré son message politique : pour être présidentiable, il faut se mettre en maillot de bain !
Mais trop, c’est trop ! Combien de Françaises et de Français ont enfin compris que la France ne peut se satisfaire du show Sarko-Ségo ! Il était temps, avant que la France ne sombre dans le ridicule, notamment au-delà de ses frontières, de traiter par le mépris le Sarko-Ségo show. Comment imaginer une France estimée et aimée avec de tels zozos ?
Le tandem people des médias soumis à la loi des plus forts est plus uni que de visu. Le programme de Sarko est certes plus complet, mais petit à petit, Ségo suit, approuve et même, dans certains cas, dépasse son compagnon de plage.
- Sarko et Ségo ne jurent que par Tony Blair. Et comme le souligne le directeur de la London School Of Economics And Political Science, « Heureusement qu’il y a encore des Français pour acheter du Tony en solde ».
- La carte scolaire devient l’enjeu d’une classe aisée qui rêve, pour sa progéniture, d’établissements scolaires discriminés, c’est-à-dire antirépublicains.
- La sécurité devient, le temps de la campagne, une priorité absolue sans pour autant mettre en exergue les résultats des gouvernements et, spécifiquement, des ministres qui se sont succédés Place Beauvau.
- Les 35 heures font débat, chacun envisageant à sa manière de revenir sur la loi Aubry, sans trop savoir comment, mais autour d’un slogan porteur : « Travailler plus pour gagner plus ».
Certes, chacun de nous peut trouver, dans les promesses des uns et des autres des satisfactions qui ne sauront être qu’éphémères tant il est vrai que leurs auteurs n’auront, si rien ne change par ailleurs, qu’une marge de manœuvre dérisoire.
L’Europe nous musèle, l’Europe nous écrase, l’Europe nous prive de l’essentiel : la maîtrise de notre destin.
Il ne s’agit pas de rejeter l’idée même de la construction européenne. Les gaullistes y sont autant attachés que les autres. Nul besoin, chaque jour, de se convaincre en répétant sans cesse : Europe, Europe, Europe ! Il faut changer le cap. Il convient de s’orienter vers une Europe des Nations, une Europe des projets, une Europe réellement indépendante.
Sarko et Ségo ont réussi leur synthèse. Le résultat du référendum relatif au projet de constitution européenne ne doit pas être pris en compte ! Ce n’est pas celui qui était annoncé et attendu. En conséquence, que ce soit Sarko ou Ségo, la décision est prise : c’est bel et bien une constitution allégée, toujours aussi supranationale, néfaste pour la France et son indépendance, concoctée à partir du projet giscardien et rejetée par les Français qui sera adoptée par le seul parlement. Point de référendum. Les Français ont fait les c… !
Reconnaissons, néanmoins, que sur un point nos deux idoles estivales sont différentes. L’une se dit de gauche, l’autre de droite. L’une n’est pas gaulliste. C’est une évidence et elle ne le revendique pas (le pourrait-elle d’ailleurs ?).
Mais ce n’est manifestement pas le cas de Sarko toujours prompt à citer le Général afin de se donner une virginité qu’il n’a pas.
Objectif-France Magazine (Gaullisme.fr) a toujours dénoncé le mensonge du Président de l’UMP. Nicolas Sarkozy trompe son monde et trompe les Français.
Bien entendu, personne ne conteste le droit au futur candidat de la droite atlantiste et ultralibérale d’avoir un programme électoral à défaut d’un projet pour la France, ses amis, sa cour, ses bouffons, l’envie d’avoir envie, ses stars, etc.
Il propose une rupture avec le passé, y compris avec le sien ; n’est-il pas coresponsable des politiques * mises en œuvre depuis 1995 ? Qu’importe. Il ose. A Marseille, par exemple. « Les jeunes ne doivent pas devenir des adultes au rabais qu’on met 2 ans à l’essai, et qu’on peut licencier sans explications ». N’est-ce pas la définition même du CNE voté par les députés sarkozystes ? Sarkozy porte en lui la division, pas la cohésion.
Il propose un avenir à coup de slogans et de promesses sectorielles ciblées (Agriculteurs, jeunes, classes moyennes…). C’est son choix. Reconnaissons son énergie à le promouvoir, mais dénonçons son gaullisme de paillettes.
«…brandir des morceaux de la vraie croix de Lorraine quand on s’installe dans une bipolarisation partisane de plomb**, quand on préconise de tourner définitivement la page ouverte en 1944, et de brader notre modèle national et social spécifique au profit d’un alignement quasi complet sur la norme anglo-saxone, quand on accepte, face au Medef, que la politique « se fasse à la corbeille », quand on est soutenu par les castes qu’exécrait le Général et les héritiers de ceux qui exécraient le Général, et quand, enfin, on réprouve le seul fait que la France ait menacé d’utiliser son droit de veto pour s’opposer à la guerre d’Irak, l’exercice est pour le moins ardu. Et même impossible !» précise objectivement François Darras dans le dernier numéro de « Marianne ». Aussi, il souhaite que la véritable alternative à la dégénérescence politique actuelle puise sa substance fondamentale dans l’héritage et l’œuvre inachevé du général de Gaulle. « En fait, la grande nouvelle, c’est que après quelques années d’hésitation, la droite a décidé de laisser le bagage gaulliste au vestiaire. Et que, en conséquence, un espace est ouvert pour la résurgence d’un néogaullisme repensé, rénové et modernisé. Qui relèvera le défi ? ».
Les mouvements gaullistes et républicains doivent œuvrer dans ce sens. Et c’est ainsi, en sachant aplanir leurs divergences et en se nourrissant des sensibilités différentes, qu’ils pourront construire, par la synthèse, le cadre permettant de répondre au défi qui nous est lancé.
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