La déconnexion
par Maxime Tandonnet
Les gilets jaunes? C’est l’histoire d’une déconnexion, poussée à son paroxysme. Le pouvoir affirme qu’il « ne reculera pas » et se pose en défenseur de la réforme, du mouvement et de la modernisation, confronté au populisme et à la démagogie. Or, nous ne sommes en aucun cas dans la situation de décembre 1995. Aujourd’hui, la différence, c’est que la réforme n’existe pas. Une nouvelle augmentation de taxe sur les carburants, ce n’est rien d’autre que le prolongement d’une vieille habitude française d’augmenter en permanence les impôts et les taxes.
Les dirigeants se sont trompés, sous estimant l’exaspération et la souffrance populaires, mais ils se braquent et s’isolent. Dans le contexte d’une personnalisation du pouvoir à outrance, qui touche à sa quintessence, la défense d’un ego est l’unique fondement de cette posture: le statu quo pour l’image de fermeté. La crise est entrée dans une phase irrationnelle, donc explosive. 84% des Français soutiennent le mouvement. Cette révolte n’est plus seulement dirigée contre une décision gouvernementale. Le pays est entré en rébellion contre une image d’arrogance. La fonction présidentielle n’existe plus. Le chef de l’État est en principe un arbitre, au-dessus de la mêlée, dont la mission essentielle est d’incarner l’unité et la continuité du pays.
Dès lors qu’il est devenu exactement le contraire, l’expression même de ses déchirements et de ses soubresauts, réceptacle de l’exaspération populaire, sa raison d’être se trouve anéantie. Le sujet n’est pas celui de la défense d’une politique qui n’existe pas: augmenter le prix de l’essence n’a jamais fait une réforme. Mais cette rencontre explosive d’une vanité outrancière, paroxystique, qui signe le pire d’un régime politique, et d’une désespérance populaire généralisée face au ressenti d’un immense mépris ne débouche à l’heure actuelle sur aucune issue. Que va-t-il en sortir? Sans doute un nouveau désastre pour notre pauvre pays qui ne voit pas venir la fin de ses malheurs.
Maxime TANDONNET
Bien analysé Mr Maxime Tandonnet. Le point de bascule vers le renversement du pouvoir a été franchi et maintenant la France plonge dans le vide, un saut dans l’inconnu qui entrainera beaucoup de nos concitoyen(ne)s dans la désolation et la peine. Quel gâchis provoqué par une équipe d’artistes arrivistes ,profiteurs de la République, tous dévoués à un « chérubin du palais » de pacotille. » la France ne peut-être la France sans la grandeur » cherchons donc celles et ceux qui l’incarnent et non les pourvoyeurs de bla, bla , bla creux et méprisants de quelque bord politique que ce soit !
Depuis le passage au quinquennat,le Chef de l’ Etat ne peut plus être au dessus de la mélée, Il ne peut plus incarner l’unité et la continuité du pays. Le President est devenu un super Premier Ministre , Chef de la majorité. Cette reforme de la durée du mandat Présidentiel voulue par Jacques Chirac a été une faute, pour ne pas dire un crime contre les institutions de la Vème République.Comme je l’ai toujours défendu, il fallait opter pour le septennat non renouvelable.Aujourd’hui dans la situation que nous connaissons nous aurions besoin d’un vrai President. Ce ne sera pas le cas.
A mon sens, la situation actuelle est le résultat d’une lente évolution de l’opinion du Peuple envers ses « dirigeants ». Cette évolution a commencé, eput-être inconsciemment, dès le moment où Chirac a « magnifiquement » décidé de passer au quinquennat, dont la conséquence essentielle a été de rabaisser le Président à un exécutant de parti politique plus ou moins légitime, et de toute façon artificiel (cf la IV ème).
Ayant donc perdu tous les aspects d’un arbitrage de la Nation, le « président du conseil » s’occupe de tout, le fait savoir à travers les médias le plus souvent possible, surtout s »il est photogénique, et, s’occupant de tout, décide tout, mais mal inévitablement !!
Décidant de tout (mal), il est devenu persuadé qu’il est légitime de la Nation (notion qui a d’ailleurs été bien atténuée gràce à Bruxelles et à nos différents « présidents » qui se sont allongés devant ces bureaucrates éthérés), oubliant magnifiquement que 20% « pour » ne représente rien devant 80% « contre » même dispersés.
Etant donc certain d’avoir toujours raison en tout, notre valeureux « président du conseil » décrète intérieurement que ceux qui ne sont pas d’accord ont tort, et entraîne derrière lui tout ceux de son gouvernement qui n’ont plus le courage de réfléchir sainement (sauf quelques démissionnaires…), et manifestement, ils sont légion .
Dommage que des ultras utilisent le gilet jaune pour perpétrer leurs habituelles exactions, qui n’ont rien à voir avec les idées de ce mouvement profondément installé dans les esprits des 80% sus-cités. Ces exactions n’auront comme résultats que ce qui est constaté : un amalgame fait des ultras avec des sincères….
Macron n’a jamais eu que le pouvoir que lui a donné Bruxelles, il est donc coincé entre les directives européennes et son obstination hautaine et la volonté populaire. Il n’a pas compris que le peuple aujourd’hui ne négociera plus, qu’il se fout de Bruxelles, car l’urgence pour lui est de sortir de la misère vde la précarité mais aussi du cycle infernal ou il se sent soumis pour le profit de quelques grands lobby économiques mondialisé, humilié par des règles et des lois injustes qui lui sont imposées sans procédé démocratique, et désinformé par des médias devenus des organes de propagande. Quand le peuple n’a plus rien a perdre ou si peu, c’est trop tard pour lui parler de négociation. Nous avons atteint le point de rupture, profitons en pour régler nos comptes avec ce système et retrouver notre souveraineté.
Maxime Tandonnet fait une juste analyse et cette analyse est l’explication de ce qui se passe aujourd’hui. Il y a un mot qui revient sans cesse dans la bouche de l’exécutif et du gouvernement, ce mot c’est « pédagogie ». En employant ce terme, on nous dit soit que nous sommes un peu « neu neu » soit que l’on comprend mal et par conséquent dans les deux cas la pédagogie consiste à nous expliquer non pas ce qu’on comprend mais ce que l’on doit comprendre.
En réalité, nous avons parfaitement compris, et Maxime Tandonnet le dit fort justement, que derrière ces mouvements il n’y a pas d’opposition à une réforme inexistante mais une sorte d’insurrection à la fois contre un matraquage fiscal mais aussi contre le mépris et l’arrogance de ce pouvoir et ce de la part des illettrés de Gad, des gaulois réfractaires, de ceux qui foutent le bordel au lieu de chercher du travail, de ceux qui n’ont qu’à traverser un trottoir pour trouver du travail et surtout de la part de ceux qui « ne sont rien » et tout ça , cela fait du monde et ceci explique cela.
LA FRANCE EN JAUNE
La France en jaune ne veut pas simplement être entendue ; elle veut également être écoutée et comprise.
Or, l’électroencéphalogramme qui doit mesurer l’activité cérébrale du pays a été déconnecté volontairement depuis Paris.
La colère des gilets jaunes ne désenfle pas. Pis, elle enfle.
Elle enfle d’autant plus que notre gouvernement actuel décide unilatéralement d’en remettre une couche début janvier 2019 pour une grande aumône nationale sous les lumières éblouissantes des feux d’artifice qui annoncent des étoiles étincelantes de taxes féeriques tombant en cascade pour terminer Noël en apothéose.
Notre gentil Père Noël se révèle en définitive être une ordure.
Preuve s’il en est, que s’il entend le vacarme sous ses fenêtres, l’état major parisien se refuse à écouter la France entière en jaune pourtant bien voyante et bruyante.
Comme les bandits de grands chemins qui jadis attaquaient les diligences, voilà sous une autre forme notre Etat voyou récidiviste prêt, sans risque d’une fessée bientôt interdite,à nous refaire les poches en toute impunité sous la forme d’un matraquage fiscal, quitte à matraquer les récalcitrants par la force publique aux ordres.
Nous voilà réduits en de simples matricules fichés bons pour payer, au point d’en attraper la jaunisse.
Nos taxes, cotisations et impôts sont justes bons en définitive à combler des trous, toujours des petits trous, encore des petits trous de première et de seconde classe, sans pouvoir admirer un retour sur investissement significatif.
Ce n’est pas une politique que de prendre la France pour une machine à sous à des fins d’ ajustements budgétaires pour corriger des prévisions de croissance fabriquées par des faussaires.
Voleur et violent, l’Etat qui confond consentement à l’impôt et extorsions de fonds, transforme la société française en une bête enragée.
Les plus faibles ont déjà rendu l’âme dépouillés de leurs poches. Il ne reste plus que la classe moyenne, notre Tiers Etat moderne, pour soutenir le poids des charges toujours plus lourdes inégalement portées
et qui rejoindra inexorablement les gueux qui seront toujours plus nombreux dans ce pays.
L’Etat sème le désordre social et récolte la colère du peuple qui constate jour après jour que rien n’est réglé dans ce pays ; que l’Etat qui joue les pleureuses espère le pourrissement du mouvement grâce à des alliés de circonstance que sont les casseurs pour occuper les discussions et espérer se tirer d’affaire. Non, cette ficelle ne passe plus après des années de patience !
L’Etat peut désormais se faire beaucoup de souci, car comme un volcan, la colère d’un peuple peut très vite remonter à la surface sans passer par les intermédiaires habituels.
C’est le premier grand enseignement significatif de cette contestation des gilets jaunes qui ne ressemble à aucune autre.
La tête bien sur les épaules,elle est spontanée, imprévisible, générale, venue de la base, aux réactions épidermiques plus forcément contrôlables.
Que le gouvernement continue son matraquage et il verra que les digues nationales ne tiendront plus ni celles maçonnées depuis Bruxelles au nom des critères de convergence de Maastricht qui ne résistent plus aux vagues déferlantes de la pauvreté.
Le gouvernement peut toujours manier les mots pour nous endormir ou pour temporiser. Ce n’est plus le cas du peuple qui répond très lucidement du tac au tac par des chiffres qui ne mentent pas et en fonction de l’épaisseur de son porte-monnaie.
Le pacte social est rompu, c’est une réalité incontournable.
Le gouvernement est au pied du mur. Il peut toujours demander l’aide de Bruxelles s’il est dans les choux !
Rf 2.12.2018
« la réforme » ou les « réformes » ce mot-valise ou gadget qu’emploient tous nos oligarques depuis 30 ans pour adapter la France à la mondialisation et l’UE néolibérales. Pour détruire le compromis social élaboré en mars 1944 alors que la France était ruinée et bien plus endettée que maintenant.
Macron n’est que le fondé de pouvoir du capitalisme financier pour parachever cette sale besogne trentenaire. Le problème c’est qu’il ignore voire méprise une large partie de la France, celle des Gilets jaunes qui s’est révolté à juste titre alors que jusqu’ici elle a tout entériné mais trop c’est trop. Il ne peut répondre favorablement à leurs revendications sans se renier. Il est pris en tenaille, il doit tenir ou partir. Macron, démission !