Europe de la défense : lancement d’une nouvelle structure de coopération

Les dix pays signataires de l’Initiative européenne d’intervention (IEI) se sont réunis pour la première fois à Paris mercredi 7 novembre. Cette réunion concrétise le lancement de cette nouvelle structure qui vise à mettre en place une coopération militaire renforcée entre les États jugés « capables et volontaires« . Mais une véritable armée européenne n’est pas à l’ordre du jour.

Née en juin 2018, l’Initiative européenne d’intervention (IEI) « vise à intensifier les échanges entre états-majors de [dix] pays jugés ‘capables et volontaires’ pour réagir rapidement et de façon coordonnée en cas de besoin« , explique Ouest France. « Lancée par la France« , elle concerne différents types d’intervention : « opération militaire classique, catastrophe naturelle, évacuation de ressortissants« .

Les parties prenantes au projet sont « la France, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l’Estonie, l’Espagne, le Portugal« , ainsi que « le Royaume-Uni, maintenu par ce biais à bord de la défense européenne malgré le Brexit« , poursuit le quotidien régional. Mercredi 7 novembre, la Finlande a également rejoint les rangs de l’IEI, ajoute Challenges, « un signal de l’attractivité et du dynamisme » de l’Initiative selon la ministre française des Armées Florence Parly.

Contourner l’unanimité pour plus de flexibilité

« Les ministres de la Défense réunis à Paris » mercredi devaient « s’accorder sur une ‘feuille de route’ énonçant les priorités politiques (zones géographiques, risques et menaces…) sur lesquelles leurs états-majors travailleront ensemble dès le lendemain« , rapporte Euractiv.

Avec l’IEI, « il s’agit (…) de renforcer la capacité des Européens à agir de façon autonome pour garantir leur sécurité à chaque fois que c’est nécessaire« , indique une source de l’entourage de Florence Parly citée par RFI. Cette nouvelle structure vient « en complément de l’Otan et de l’Union européenne« .

La politique de défense est en grande partie une compétence nationale et si une intensification de la coopération est observée, les divergences entre les États membres sur ce sujet demeurent fortes. Pour les responsables français, l’IEI procure donc « un cadre flexible, contrairement à ce qu’on a déjà où il faut forcément l’unanimité entre les pays pour pouvoir commencer à avancer et où chaque pays peut de facto imposer un veto« , poursuit RFI.

« L’unanimité ne doit pas être la règle« , a ainsi souligné Mme Parly citée par Challenges : « l’IEI se distingue des initiatives existantes, en ce qu’elle offre la flexibilité nécessaire pour permettre à chaque membre de travailler sur les sujets qui sont au cœur de ses préoccupations stratégiques« .

La défense européenne : un sujet « ultrasensible »

Avec l’IEI, le « chantier de la défense européenne avance pour la première fois depuis longtemps« , estime Pierre Haski sur France Inter. En effet, « le débat sur l’Europe de la défense est un serpent de mer de la construction européenne, qui a généré plus de colloques que de manœuvres militaires« , poursuit le chroniqueur. La Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) fait face, entre autres, à des intérêts géopolitiques trop divergents des États membres pour permettre une intégration stratégique plus complète.


Voilà la situation en 2018.

L’armée européenne, totalement indépendante des structures de l’Otan, comme le suggérait le général de Gaulle dans les années 50, n’est pas d’actualité. Pour rappel, la Communauté Européenne de Défense (CED) proposait aux pays européens de « mutualiser leurs forces armées », mais sous commandement de l’Otan. Rêve brisé des eurobéats…


 

 

1 commentaire sur Europe de la défense : lancement d’une nouvelle structure de coopération

  1. Ce n’est pas le première tentative en ce genre et elles sont toutes vouées à l’échec parce qu’aucun pays ne voudra une défense européenne en dehors de l’Otan. Cf la Belgique et son choix du F35 étatsunien.

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