« La France liée par le politiquement correct »

L’élection d’Emmanuel Macron a favorisé la tyrannie des minorités
qui exigent la culpabilité occidentale.

Un vœu pour 2018 ? Que le ridicule terrasse enfin les « antiracistes » : ils rendent imbuvables les minorités décrétées intouchables. Ce week-end, le footballeur de l’équipe de France, Antoine Griezmann, a dû présenter ses excuses pour s’être grimé en basketteur noir des années 1980, portant une perruque afro ; il voulait honorer les Harlem Globetrotters. Une même polémique imbécile s’est abattue sur la nouvelle Miss France, Maëva Coucke, qui avait déclaré, défendant sa candidature : « Après une blonde, une brune, une Miss à la crinière de lionne, pourquoi pas une rousse ». Avoir rappelé les cheveux crépus d’Alicia Aylies, à qui elle a succédé, a valu à l’élue rousse d’être accusée de racisme.

Le Monde de mardi a consacré aux « nouveaux militants de l’antiracisme » un article complaisant sur les stages racialisés interdits aux Blancs, sans y trouver à redire. La décision du gouvernement de revenir sur la nomination de la militante racialiste Rokhaya Diallo au Conseil national du numérique a suscité plus d’indignations que ses propos haineux dénonçant un « racisme d’État ». Etc.

Ceux qui appliquent les droits de l’homme comme une religion se comportent en pyromanes : ni les individus ni les cultures ne sont interchangeables

L’emprise du politiquement correct ne cesse de s’étendre. Cette année, des militants noirs ont exigé de débaptiser des lieux portant le nom de Colbert, accusé d’avoir favorisé l’esclavage. Ces justiciers miment les activistes américains qui déboulonnent les statues du général sudiste Robert E. Lee et instruisent le procès de Christophe Colomb. Dans la foulée, le mâle blanc hétérosexuel est devenu, aux yeux des néoféministes, un prédateur sexuel en puissance.

Une semblable présomption de culpabilité pèse sur la société d’accueil, accusée de n’en faire jamais assez pour les »migrants ». La dialectique antiraciste considère l’islam comme la religion des faibles et le musulman comme le damné de la terre. Dans une tribune collective publiée samedi par Le Monde, des maires (dont Martine Aubry et Alain Juppé) renoncent à différencier les réfugiés officiels des déboutés du droit d’asile qui veulent rester sur le territoire. Ils écrivent : « Accueillir dignement les nouveaux habitants relève de nos responsabilités à tous. » Et allons donc !

L’endoctrinement humanitariste, qui oblige à accueillir qui veut et à céder à qui exige au nom de la diversité sacralisée, est une menace pour la cohésion nationale et la paix civile. Ceux qui appliquent les droits de l’homme comme une religion se comportent en pyromanes : ni les individus ni les cultures ne sont interchangeables.

L’entreprise de décervelage des « élites » est telle que l’opposition des autochtones à l’immigration de peuplement est vue comme un indéfendable repliement

Jacques Toubon, le Défenseur des droits, promeut un angélisme sadique quand il déclare, mardi dans Le Parisien : « Il faut sortir de cette politique arc-boutée sur la maîtrise des flux migratoires », tout en admettant la « peur » des opinions européennes devant les arrivées d’étrangers. L’entreprise de décervelage des « élites » est telle que l’opposition des autochtones à l’immigration de peuplement est vue comme un indéfendable repliement.

Dimanche, le premier ministre, Édouard Philippe, a défini ce « réflexe populiste » comme étant « la flatterie des bas instincts ». Les belles âmes sont odieuses : elles s’interdisent toute compassion pour les Français oubliés et s’offrent à leurs remplaçants.

Macron s’inscrit dans ce confort des bons sentiments, qui exigent la culpabilité occidentale. Son élection a signé la consolidation du politiquement correct, qui soutient la tyrannie des minorités. Candidat à la présidentielle, il n’avait eu de cesse de fustiger les « passions tristes » et les « esprits chagrins » qu’il disait voir chez les « forces du monde ancien » inquiètes de leur avenir dans leur pays ouvert à tous.

Le soutien de Macron à la désastreuse politique migratoire d’Angela Merkel, ajouté à ses éloges d’une société postnationale et ses attaques contre les « xénophobes » le placent dans le camp des immigrationnistes. Le thème de l’immigration, comme celui de l’islam, a d’ailleurs été absent de sa campagne, mais aussi du débat qui l’avait opposé à Marine Le Pen. Il n’en avait pas dit non plus un mot lors de son premier entretien télévisé en octobre. Dimanche, lors de sa conversation de salon avec Laurent Delahousse sur France 2, le sujet n’a pas davantage été évoqué. Le président s’est lié les mains.

Macron face à l’immigration

L’émoi suscité cette semaine, dans la gauche socialiste et communiste, par les intentions prêtées au gouvernement de « durcir », à la rentrée, les conditions d’accueil des « migrants » et d’expulsion des déboutés de l’asile fait paraître Macron dans un rôle qu’il n’a pas préparé. « Je fais ce que j’ai dit », aime à répéter le président. S’il devait être pris au mot, l’impératif de la non-discrimination, pierre angulaire du politiquement correct, devrait le dissuader d’avoir à distinguer entre le réfugié politique et le réfugié économique.

La faiblesse de Macron est de n’avoir pas compris à quel point l’immigration était un sujet explosif pour l’opinion, en France comme dans le reste de l’Europe

Il est vrai que son ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, semble assumer ce tri auquel se refusent totalement les associations humanitaires. Lundi, néanmoins, Collomb a souhaité voir ces organismes rester partenaires des pouvoirs publics. Mardi, il a symboliquement accueilli lui-même 25 réfugiés. Mercredi, il a renoncé à renvoyer les déboutés dans les pays de transit, pourtant qualifiés de « pays tiers sûrs ». Le même jour, le premier ministre assurait vouloir maintenir « l’inconditionnalité de l’accueil », tout en marquant une fermeté apparente.

La faiblesse de Macron est de n’avoir pas compris à quel point l’immigration était un sujet explosif pour l’opinion, en France comme dans le reste de l’Europe. En juillet, il déclarait encore vouloir loger tout le monde « dignement », en préalable à toute décision d’expulsion. « Je ne veux plus personne dans les rues à la fin de l’année ». Engagement intenable bien sûr. D’autant que le message a été compris comme une invitation à venir davantage.

L’intérêt de la nation serait évidemment de voir Macron se faire violence, en reconnaissant la légèreté de ses analyses sur les enjeux sociétaux. La stratégie présidentielle du « en même temps » est inapplicable quand il s’agit prioritairement de dissuader les malheureux de rejoindre le mirage européen. Macron saura-t-il se libérer de la mauvaise conscience instillée depuis des décennies par les fossoyeurs du peuple français ? Les prochains mois le diront. Mais il semble peu probable que le président puisse déstabiliser la droite, qui se revendique décomplexée et libérée des pensées toutes faites.

Censure du rire

Dernière victime des censeurs : le comique Tex, viré de France 2 pour une mauvaise blague sur les femmes battues. Aujourd’hui, un Desproges, un Coluche, un Le Luron seraient au chômage. Le politiquement correct est une dictature.

Joyeux Noël et bonne année !

Ivan Rioufol

11 commentaires sur « La France liée par le politiquement correct »

  1. Arnaud Ducourthial // 1 janvier 2018 à 21 h 16 min //

    Le politiquement correct est une idéologie de paillasson comme Juppé, Hollande, Macron et consorts sur lesquels tout le monde s’essuie les pieds en premiers lieu ceux qu’ils encencent, car c’est la politique des faibles, des courbes l’échine et autres autruches. Aujourd’hui ce qu’il manque à la France ce sont des politiques qui ont l’amour de la patrie rivé au corps, comme pouvait l’avoir de Gaulle, pour faire aimer la France dans ses spécificités, ses différences, son histoire, sa grandeur, et parfois dans la douleur… à une grande partie de la population, jeune notamment, qui n’attends que ça, au lieu de quoi on lui propose rien sinon une lobotomisation de masse sur l’autel franc-maçonnique européen du consumérisme béat, du matérialisme et du nihilisme oisif . Aujourd’hui tout est fait pour que notre jeunesse ne rêve plus, c’est grave d’en arriver à un tel désoeuvrement de masse, ou tout semble fait pour ne plus penser ( il n’y a qu’a voir les contenus des programme TV qui s’adressent à la jeunesse ). La France ne fait plus rêver que les migrants en quête d’une vie moins pénible que la leur… Le politiquement correct c’est l’anti-rêve, c’est la transformation du pays en une vaste bergerie, ou le débat d’idée n’existe plus, c’est ce que certains appellent la dictature molle, elle ne fait ni mort ni emprisonnement, non elle est plus insidieuse, plus sournoise elle ramollit les esprits ! Alors il reste quoi pour passer outre, si pas un ne se lève pour reprendre le drapeau ? Le repli communautaire ? l’ultra violence à la mode black-block ? l’anarchie ? Belles perspectives pour notre jeunesse…

  2. Êtes-vous sûr de n’ avoir oublié personne dans la liste émouvante des « comiques censurés » ?

  3. Le « politiquement correct » est effectivement ridicule (I.R. le rappelle en quelques phrases qui ne sont qu’ un enfonçage de porte ouverte). Son danger réside en ce qu’ il constitue la nouvelle idéologie impérialiste de l’ Occident et là Mr Rioufol se retrouve aux abonnés absents. Il préférerait visiblement que la destruction du Tiers-Monde s’ opère au nom des bonnes vieilles valeurs d’ autrefois. Il faut vivre avec son temps, Mr Rioufol : si vous voulez continuer le massacre (Gaza, Irak, Libye, Syrie, Yémen), il faudra admettre qu’ il se fasse au nom des droits de l’ homme, de la théorie du genre, du mariage pour tous, de la diversité et bien sûr de l’ anti-homophobie radicale ! Je vous laisse : j’ ai un œuf à peler avec la personne qui m’ a prétendu que votre site était « gaulliste ». (Surtout, NE ME PREVENIR EN AUCUN CAS des nouveaux articles et commentaires).

  4. Michel Chailloleau // 24 décembre 2017 à 12 h 03 min //

    Le 13 mai 2018 les Gaullistes fêteront le 60éme anniversaire du début du mouvement en faveur du retour du Général de Gaulle. Il ne faut pas oublier cette date importante dans l’histoire de notre pays.

  5. Comment un peuple aussi éduqué peut il faire l’autruche?
    Tous les patriotes qui ne veulent pas finir comme les Aztèques doivent se réunir sur un programme commun pour bouter hors du pouvoir tout ces traitres!

  6. Jusqu’au dernier scalp

    Le politiquement correct sert selon les cas, d’anesthésique ou de soporifique de confort, dont les posologies peuvent avoir des effets plus ou moins prononcés sur la mobilité, la mémoire et la conscience individuelle mais aussi collective.
    Les inoculations obligatoires, qui ne figurent pas dans notre carnet de santé, équivalent à une lobotomie qui vous transformera en un légume silencieux dépourvu de tout langage à faire rougir des tomates.
    Elles font de plus en plus de victimes au sein d’une société comme la nôtre, qui n’est plus en mesure à la longue, de différencier un prescripteur d’un patient.
    C’est qu’en effet, un nouveau monde se dessine, composé de macaques fous incontrôlables, dont vous vous demandez lequel est le plus atteint, qu’importe les branches de l’arbre et la hiérarchie qu’ils occupent.
    Quand tout ce beau monde sera bien formaté, il ne restera plus qu’à procéder à grande échelle, à l’ablation de la langue et à la perforation des tympans. Puis il ne restera plus qu’un seul groupe dominant.
    Le droit à la libre expression sera limité au strict minimum c’est à dire à celui qui prévalait à nos origines à savoir les cris ou grognements, accompagnés de la gestuelle lors d’une intifada avec des silex bien taillés.
    On dit que le ridicule ne tue pas. Rien n’est moins sûr désormais. Sa transmission sous la forme de l’encéphalopathie spongiforme bovine est déjà à l’oeuvre. Après l’épidémie, viendra la pandémie qui décimera
    tout sur son passage sans discernement.
    Les derniers des Mohicans seront parqués dans des réserves naturelles, si toutefois il en existera encore grâce peut-être à la poigne d’un énième ministre de la transition écologique et solidaire dont le dernier semble déjà condamné à avaler des couleuvres et à manger son chapeau.
    Le politiquement correct se paiera très cher. Pompiers et pyromanes tomberont les uns après les autres avant l’hécatombe finale provoquée par les censures à répétition.
    Le remède se révèlera en définitive pire que le mal. Même un pays peut disparaître si ses ressorts et ses spécificités qui assurent son existence et sa pérennité sont continuellement battus en brèche de l’intérieur par une pensée unique dominante en dehors de laquelle il est politiquement incorrect de tenir une position différente. La damnation des âmes, voilà donc le seul créneau auquel chacun doit se destiner.
    Cela ne rime à rien si ce n’est qu’à un brassage incessant de minorités, de majorités, de nouvelles tyrannies qui naîtront puis disparaîtront en laissant des traces indélébiles.
    La connerie humaine en revanche, toujours en pleine expansion, est encouragée par-delà les frontières. Elle disparaîtra avec l’homme premier des prédateurs qui disparaîtra lui aussi mais par la petite porte et sans gloire.

    René Floureux 23.12.2017

  7. En France, la régression intellectuelle ne date pas d’hier. La liberté totale de critique n’existe plus dans le pays. La gauche n’est pas la seule responsable, cela fait plus de 40 ans qu’il en est ainsi, depuis 1972 et la  » loi Pléven  » . A l’époque, cette loi a introduit dans l’arsenal juridique une notion nouvelle défendue par le MRAP à savoir  » la provocation à la haine « . Jusqu’en 1972 la haine était un sentiment comme peuvent l’être l’amour ou l’amitié, ce n’était pas un délit de ne pas aimer, de détester voire de haïr. Aujourd’hui on est plus dans le sentiment , on est dans le délit ce que « Riposte Laïque » a traduit ainsi,  » Une personne est punie pour des propos dont il est impossible de démontrer qu’ils causeraient dans un avenir plus ou moins lointain des torts à une autre personne. La loi agit au niveau de la pensée et non de l’acte ».

    Cela n’a fait que s’aggraver depuis avec la loi Gayssot, la loi sur la HALDE, les lois dites « mémorielles »qui exposent à l’amende ou à la prison ceux qui osent dire certaines vérités contraires à l’orthodoxie régnante ou seulement aborder certains sujets tabous. Je fais partie de ceux qui ont contesté la prise de position de Chirac sur le Vel’d’hiv et plus encore celle de Hollande. Je fais partie de ceux qui pensent que ce n’est pas la France qui est responsable parce que la France , pour moi, elle était à Londres. Ai-je le droit de contester les visions de Chirac et de Hollande sans risquer d’être condamné pour révisionnisme. Et puis a t-on le droit, sans risquer encore les foudres de la justice, de contester l’enseignement de l’histoire lorsqu’on apprend à nos jeunes que les seules traites connues sont les traites occidentales et occulter les traites négrières inter africaine et musulmanes.

    Oui, nous sommes entrain de perdre notre liberté d’expression, nous sommes victimes d’associations et de lobbies qui veulent gérer notre pensée, gérer ce qu’on peut ou peut pas dire, c’est à dire à nous imposer ce qui leur paraît être le politiquement correct. Au nom de quoi certains propos peuvent être qualifiés de « dérapage », mot en vogue chez les gérants de la pensée unique. Ce qui est excessivement grave, c’est que même si on ne veut pas se plier à ce politiquement correct, même si on ne veut pas se plier à la dictature des mots, nous allons y être contraints sous peine de passer devant un tribunal. Est ce ça la démocratie que l’on nous vante tant.

  8. Au blablateur IR , êtes-vous prêt à descendre dans la rue pour défendre ces idées ?? et  » défendre  » le Pays ?? !! On aimerait voir , rigolo !!!

  9. On constate une fois de plus la profonde connivence entre la droite et la gauche qui n’ont plus ni le sens de l’État, ni de la Nation encore moins le souci du peuple

  10. Latini Jacques // 22 décembre 2017 à 18 h 00 min //

    Il y en a assez du politiquement correct, assez des émigrés et de l’islam ce que l’on veut c’est notre liberté, d’être chez nous avec NOS valeurs et mode de vie

  11. Eh oui, il n’a pas tort Mr Ivan Rioufol…Macron conjugue « la tyrannie des minorités » puisque lui même élu par une minorité, mais il est vrai que le fâcheuses tendance du corps électoral français à se détourner majoritairement des urnes laisse le champ libre aux raconteurs d’histoires « bon chic, bon genre » et aux éoliennes politicardes de tous bords !!!

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