Ces écoles en France où l’on n’enseigne pas… le français !
Henri Guaino évoque aujourd’hui sur Sud Radio le cas d’une école bilingue en Alsace, où l’on enseigne uniquement l’Alsacien et l’Allemand aux élèves de maternelle. Un exemple, selon lui, d’un régionalisme radical qui s’apparente à du fondamentalisme.
C’est l’histoire d’une école bilingue en Alsace, où l’on enseigne uniquement l’Alsacien et l’Allemand dans les classes maternelles. Une école privée sous contrat, c’est-à-dire que l’État paye les enseignants. Comme toutes les écoles privées sous contrat ou non et quel que soit le statut, elle est soumise à un contrôle sous la forme d’une inspection administrative et pédagogique. L’inspection académique a relevé que le Français n’y était pas enseigné, ce qui est contraire à la loi, puisque l’article 111-1 du code de l’Éducation prévoit que l’école « garantit à tous les élèves l’apprentissage et la maîtrise de la langue française ».
Le Français, langue de la République comme le proclame la constitution dans son article 2, fait partie de l’instruction obligatoire, quel que soit le mode d’instruction choisi par les parents. Suite au rapport de l’inspecteur, le recteur écrit à l’école pour la rappeler à l’ordre comme il se doit en menaçant de rompre le contrat avec l’État. Cette lettre a provoqué une levée de boucliers des régionalistes alsaciens, qui, semble-t-il, pourrait conduire l’État à faire marche arrière et accepter cette situation hallucinante d’une école en France le Français n’est pas enseigné dans certaines classes.
Il y en a d’autres. Dans quelques écoles en Bretagne, au Pays basque, en Occitanie, en Catalogne, on apprend uniquement la langue régionale et pas du tout le Français en maternelle, mais aussi parfois jusqu’au CE1 et au CE2. L’affaire de l’école alsacienne bilingue est l’occasion de s’arrêter un instant sur cette étrange situation. Que l’on veuille sauver ou préserver les langues ou cultures régionales, que l’on ouvre des classes bilingues est parfaitement légitime, mais que l’on exclue, pour n’importe quelle raison, l’enseignement du Français est un choix d’une tout autre nature. Le choix d’un bilinguisme langue régionale-langue étrangère est parfaitement contre nature. J’entends bien par avance les cris d’orfraie comme ceux qui ont été poussés en Alsace par les régionalistes, que je qualifierais de fondamentalistes et qui sont une petite minorité qui finit par entraîner une partie de l’opinion. Cette dernière croit, en les suivant, défendre son identité et son héritage attaqués à une époque où l’insécurité culturelle rend la question identitaire brûlante.
Il faut arrêter de prendre des gants avec les fondamentalistes régionalistes qui, eux, n’en prennent plus aucun avec la Nation. Il faut faire la différence dans l’affirmation du sentiment régional entre ceux qui aiment simplement leur langue et leur tradition, et ceux qui récusent avant tout l’idée d’État nation et n’aiment pas la France. Ces derniers pensent avoir le vent en poupe avec la Corse, la Catalogne, la Lombardie et se lâchent. Ils considèrent la République une et indivisible comme tyrannique. Ce qu’ils expriment, ce n’est pas l’attachement à un héritage mais une sorte de nationalisme local très radical…
Toujours pareil,le très dangereux Hollande a laissé faire et Guaino n’a strictement rien dit ….!!!
Rectificatif par rapport à mon message sur l’immersion.
Dans la 4ème phrase, il faut lire « en n’introduisant le français que PROGRESSIVEMENT » et non « provisoirement ».
Mille excuses.
Malgré la sympathie que j’éprouve pour Henri Guaino, je trouve que, sur ce coup, il dramatise un peu.
Ce qu’il dénonce est, en fait, une pratique, assez communément admise, d’apprentissage par immersion que l’on rencontre en Alsace, en Bretagne, au Pays Basque, en Corse, etc. Le but est de préserver des « langues régionales » en voie d’extinction ou menacées de le devenir. Il s’agit, au sein de structures le plus souvent sous contrat avec l’Education Nationale, de privilégier l’usage d’une « langue régionale » en n’introduisant le français que provisoirement au cours du cursus scolaire.
Il n’y a donc apparemment pas de quoi fouetter un chat … à moins de considérer qu’il existe une contradiction entre le français et le corse ou le béarnais, le basque, etc.
Interdire la pratique de l’immersion serait le meilleur moyen de fabriquer des « anti-français » dans les provinces ou territoires à forte identité linguistique et/ou culturelle et de jeter les populations concernées dans les bras de l’UE.
Cher Cording, à ma connaissance, ce que demandent les nationalistes corses, c’est la co-officialité linguistique français-corse.
Pourquoi donc l’Etat laisse faire voire encourage cet aspect fort du régionalisme ?, parce que les fédéralistes qui nous gouvernent notamment depuis Sarkosy n’ignorent pas que la fin de la Nation passe par un régionalisme affirmé qui fera disparaitre naturellement à terme l’esprit patriotique et l’unité nationale qui notamment constituent des obstacles au rêve non seulement de nos dirigeants et technocrates de Bruxelles mais aussi tout particulièrement de celui qui s’est fait le chantre d’une Europe fédérale : Macron. Une Europe des régions c’est la dissolution des Nations au profit d’un Gouvernement Fédéral très probablement sous domination des Allemands eux-mêmes à la botte de l’Oncle Sam …… et le but caché de Jean Monet sera ainsi atteint !
Quand le Président de la République française tient des discours en Anglais et parle des problèmes français depuis l’étranger, la mauvaise humeur d’Henri Guaino devrait aussi s’appliquer à ce que la langue française soit aussi défendue depuis le sommet de l’Etat et par bon nombre de médias qui ne sont pas avares en propos bien étrangers au français.
Quand les élites n’ont plus le sens de la Nation il ne faut plus s’étonner de rien, hélas ! Mais ce n’est peut être rien en comparaison avec ce qui nous attend avec l’exigence linguistique des autonomistes et indépendantistes corses vainqueurs des dernières élections territoriales corses.