Fillon veut faire de l’apprentissage «la voie royale vers l’emploi»

Pour l’ex-premier ministre, notre pays doit donc accomplir une «révolution culturelle» dans ce domaine.

En pleine polémique sur les réformes du collège, François Fillon continue d’élaborer son projet en s’attaquant à un sujet dont il s’étonne que personne n’ait soufflé mot depuis trois semaines: la formation en alternance. L’Allemagne, où moins de 8% de moins de 25 ans étaient au chômage fin 2014, contre plus de 23% en France, compte deux fois et demi plus de jeunes en apprentissage.

Pour l’ex-premier ministre, notre pays doit donc accomplir une «révolution culturelle» dans ce domaine aussi. Lui-même est prêt à faire son mea culpa sur les contrats aidés, formule magique que tous les gouvernements, le sien compris, ont utilisée pour améliorer les statistiques mais qui n’apportent pas de solution durable au chômage des jeunes.


Selon Isabelle Le Callenec, députée d’Ille-et-Vilaine qui a contribué à élaborer les propositions présentées jeudi par François Fillon, les 1,4 milliard dépensés annuellement pour les contrats aidés sont «du gaspillage». Le futur candidat à la primaire prône leur suppression pure et simple, et le redéploiement de la somme ainsi économisée pour financer notamment des contrats «zéro charge» pour exonérer de toutes charges sociales les entreprises qui font de l’alternance.

Pour encourager les entreprises à embaucher des apprentis, Fillon propose à la fois de leur faciliter la vie et de les responsabiliser.

La région, qui a déjà des compétences dans le domaine de la formation par alternance, se verrait confier la gestion des lycées professionnels et des centres de formation d’apprentis, «en association avec les branches professionnelles», insiste Isabelle Le Callenec. Ce qui supposerait que le monde de l’entreprise ne soit plus considéré avec suspicion par le corps enseignant. L’État ne veillerait qu’à vérifier que les certifications sont valables sur tout le territoire national.

Symétriquement, pour encourager les entreprises à embaucher des apprentis, Fillon propose à la fois de leur faciliter la vie et de les responsabiliser. Pierre Danon, le chef d’entreprise qui a animé le groupe de travail de l’ex-premier ministre sur le sujet, a insisté sur l’importance de «réaligner les conditions des contrats d’apprentissage sur celles du droit commun». En clair, c’en serait fini du jeune auquel on interdit pour le protéger de grimper une échelle! Pierre Danon estime aussi que la répartition entre le temps de formation professionnelle et l’enseignement général doit être revu. Actuellement, c’est du 50/50. Il préconise du 30/70 en faveur de l’apprentissage.

Une entreprise qui a au moins 4% d’apprentis pourrait gérer la totalité du dispositif, et en particulier créer son propre centre de formation grâce aux ressources prévues dans les 8 milliards de budget annuel de l’apprentissage.

Très complètes, les propositions de François Fillon abordent aussi le problème des jeunes de 14 ans obligés de rester jusqu’à leurs 16 ans au collège avant de s’orienter vers l’apprentissage, l’orientation dispensée en milieu scolaire ou la question des passerelles entre la formation professionnelle et l’enseignement général. De quoi alimenter un large débat, y compris dans les rangs de la droite.

Par Judith Waintraub (Le Figaro.fr)

 

7 commentaires sur Fillon veut faire de l’apprentissage «la voie royale vers l’emploi»

  1. il peut faire un très bon sous/sous/sous secrétaire d’ÉTAT dans un futur gouvernement,

  2. Faire et défaire voilà la maladie chronique qui affecte notre classe politique dans tous les domaines de la VRAIE VIE. Pendant que les autres avancent, nous on joue à saute moutons de idées fondées sur des circonvolutions intellectuelles de politiciens en recherche de notoriété.Un second virus frappe toujours nos politiciens, celui de la confusion entre buts et moyens.S’agissant de l’emploi encore faudrait-il qu’il y en ait suffisamment pour « caser » le plus de monde possible. Le but c’est donc la création d’emploi dans le secteur marchand, sachant que dans la fonction publique on a atteint l’overdose (quoi que avec les Rouge,Rose,Vert on peut encore voir grossir les effectifs).
    Ensuite parmi les moyens que disent nos politiques….faites circuler des bus en plus grand nombre,ouvrez les magasins le Dimanche,régulez les frais des professions réglementées,réorganisez la carte scolaire,multipliez les places du Service civique,incitez les chômeursà créer leur emploi etc,etc…..et Monsieur Fillon vient nous parler d’apprentissage alors qu’une majorité d’éléves sortent du système éducatif en ne sachant pas maitriser le français parlé et écrit pas plus que le calcul élémentaire. Quant à favoriser l’apprentissage il faudrait au moins que l’on ait aussi les « maîtres »en nombre suffisant….car pour former il faut d’abord former les formateurs.
    On marche sur la tête, mais on s’en accomode à droite comme à gauche puisque la balle est au centre de plus de 50% d’abstentions aux différentes consultations électorales ,que les minorités agissantes et les extrèmes prospérent, que la population continue à vieillir,et que celles et ceux en âge de travailler qui trouvent nos politiques de l’emploi à côté de la plaque s’en vont ailleurs tenter leur chance,y compris dans les métiers 100% manuels.
    Bien à vous dans la tourmente!

  3. Que ne l’a-t-il pas fait comme Premier Ministre ? L’apprentissage était proposé par l’UMP et je me souviens des réunions de soutien des artisans à cette idée de revalorisation de l’apprentissage autour d’Angers. Six mois après 2002, l’idée était enterrée pour ne pas déplaire aux syndicats des instituteurs, des professeurs, des « maîtres » qui ont saboté l’Education nationale par des grèves. Où est l’école à 14 ans ? Chiche; g;

  4. Flamant rose // 1 juin 2015 à 20 h 38 min //

    @ Baertjc

    S’il est un procès que l’on ne peut pas faire à François Fillon, c’est bien celui que vous lui faites. En effet, c’est sous son autorité, alors qu’il était premier ministre, qu’en juillet 2011 a été voté la loi Cherpion (du nom du député UMP qui l’a portée) qui avait pour objectif de favoriser les contrats dit « en alternance » c’est à dire les contrat de professionnalisation et d’apprentissage dés l’âge de 14 ans

    Une des premières mesures prises par le gouvernement Ayrault a été d’abroger cette loi adoptée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. On se souvient même que Ségolène Royal s’était opposée à cette abrogation en employant l’expression « d’idéologie déplacée » de la part de la nouvelle majorité

    On peut donc dire que au moins sur ce sujet, celui de l’apprentissage, François Fillon fait preuve de constance.

  5. C’est quand même curieux cette fâcheuse habitude de nos responsables politiques et autres hauts fonctionnaires de produire des tas d’idées intéressantes dès qu’ils ne sont plus aux affaires , voire partis à la retraite .Assurément Monsieur Fillon perpétue cette fâcheuse tendance.

  6. francis feltrin // 29 mai 2015 à 11 h 36 min //

    j’ai consacré toute ma vie professionnelle aux laissés pour compte du système éducatif qui a par ailleurs ses succès qui m’interdisent d’en être le contestataire systématique.
    La formation par alternance a ses lettres de noblesse au niveau de l’insertion professionnelle ET de l’insertion sociale dont les système de l’Education Nationale ET privé confessionnels ne se préoccupent aucunement.
    Il y a quarante ans que j’entends tous les gouvernements main sur le cœur rabâcher que « l’apprentissage doit être développé » tarte à la crème de poudre aux yeux !
    Tant que la crise n’aura pas été résorbée, il y aura encore des sans-emploi, et les productifs seront ponctionnés pour assurer la solidarité nationale…Il est faux d’affirmer que l’apprentissage débouche sur un emploi. C’est de brouet de propagande de politicien.
    Mais il est exact que l’apprentissage a permis aux jeunes en échec scolaire d’acquérir souvent deconquérir une dignité sociale et professionnelle et une personnalité épanouie surtout par l’identification à son Maître d’Apprentissage qui constitue, souvent à son insu, un modèle pour le jeune en mal de repères que l’école n’offre plus car elle a laissé dégrader en son sein l’image modélisante des enseignants.
    Mais les contraintes qu’occasionnent l’embauche d’un apprenti dans les entreprises essentiellement artisanales aux effectifs réduits, sont ignorés par les technocrates et les politiciens. C’est là que les entraves à la formation des apprentis donnent à plein : la surcharge de charges, de travail administratif ne permettent pas au maître d’apprentissage de jouer pleinement son rôle de formateur professionnel ET social.
    Au terme de 40 ans d’activités dans ce secteur, je crois pouvoir affirmer qu’il y a des solutions par les GEIQ (Groupements d’Entreprises pour l’Insertion et la Qualification)regroupant ce qui est encore épars car non entièrement en synergie (chambres consulaires, organisations professionnelles, élus territoriaux et nationaux..)et qui de ce fait optimiseraient les résultats des système de formation par alternance au niveau de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes .

  7. fremondiere // 20 mai 2015 à 13 h 23 min //

    Arrêter de nous donner des leçons sue L’apprentissage, vous qui en avez JAMAIS former.CHIRAC.a tuer L’apprentissage de métiers Manuel,en portant L’école a 16 ANS. Avec JP CHARRIER.on a tout fait pour empêcher cela ,SEUL.la CGPME ,peu créer de L’emploie, pour cela, retour volontaire a 14 ANS ,1 semaine a L’école ,DEUX SEMAINES CHEZ LE patron ,?mais IL FAUT UNE sélection, ON NE PEU METTRE UN APPRENTIE chez des incapables ;qui en profite ,pour en avoir former plus de quinze ,on a arrêter, a 16 ANS, se N..est plus possible de plus, contrôles en tout genres, pars des fonctionnaires, ENNEMIES DU PRIVER vaste sujet, a débattre

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