« Non, M. le Président, la polémique sur la Marseillaise n’est pas ridicule »
FIGAROVOX/OPINION- Selon Malika Sorel, la polémique sur la Marseillaise, loin d’être anodine,
vient une nouvelle fois éclairer «le gouffre qui se creuse jour après jour entre les élites politiques et le peuple français».
Malika Sorel-Sutter est ancien membre du collège du Haut Conseil à l’Intégration et de sa mission Laïcité. Elle est administrateur de l’association de Défense et de géopolitique Géostratégies 2000. Elle est notamment l’auteur d’«Immigration, intégration: le langage de vérité». Fayard/Mille et une nuits, 2011.
Née en France de parents algériens, Malika Sorel a fait ses études primaires et secondaires dans le système éducatif français et a vécu une quinzaine d’années en Algérie. Elle est Ingénieur de l’École polytechnique d’Alger et diplômée d’un troisième cycle de Sciences Po. Après avoir, entre autres, travaillé au recrutement de cadres pour le secteur des hautes technologies, elle a décidé de se consacrer à des sujets qui engagent, selon elle, l’avenir de la France. Ses travaux s’intéressent aux problèmes de l’éducation et la formation des jeunes générations, la politique familiale, les problématiques de l’immigration ainsi que la politique étrangère de la France. En 2007, Malika Sorel a publié Le Puzzle de l’intégration, aux éditions Mille et une nuits, salué par le magazine l’Expansion comme « un livre important, essentiel, indispensable sur l’immigration en France ».
En date du 4 septembre 2009, elle fut nommée, par Nicolas Sarkozy, membre du Haut Conseil à l’intégration en compagnie de Patrick Gaubert, président de la LICRA, Mohand Hamoumou, auteur français d’ouvrage sur les harkis, Nacer Meddah, préfet de la Seine-Saint-Denis d’origine algérienne, et Abdelwahab Meddeb, écrivain tunisien.
“La polémique suscitée par une ministre de la République qui a refusé de chanter l’hymne national lors d’une cérémonie officielle est fondée, plus que fondée, d’autant que la réaction de ladite ministre est venue enfoncer le clou. Au vu des mécontentements que son comportement a déclenché, elle aurait pu choisir de calmer le jeu avec des mots apaisants. Mais non, elle a préféré en remettre une couche et outrager la nation et sa République en évoquant un «karaoké d’estrade». Pour comprendre la portée de l’outrage, il suffit d’imaginer un instant l’émoi et le tollé qu’une telle attitude aurait déclenché aux Etats-Unis d’Amérique si Madame Taubira n’avait pas été ministre ici, mais là-bas et qu’elle avait tenu ces mêmes propos à l’égard de l’hymne américain. Gageons que Barack Obama n’aurait eu d’autre choix que de s’en séparer. N’allons pas rêver que l’État, de ce côté-ci de l’Atlantique, renoue avec le respect du peuple et de ses symboles, et que le Président de la République François Hollande ou son Premier ministre Manuel Valls demande de ce fait sa démission à la Garde des sceaux.
En France, le peuple, en sa qualité de dépositaire de l’identité française, se trouve contraint d’avaler des couleuvres en guise de repas quotidien, et cela ne date pas d’hier. Rappelons-nous les propos tenus par l’un des ministres du gouvernement de François Fillon qui suggérait que la France n’avait en quelque sorte jamais existé, puisque selon sa perception basée sur on ne sait quelle histoire: «la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion (…)» Éric Besson n’a pas été démissionné alors que, là aussi, si le respect de la France et de son peuple avaient constitué des pré-requis de gouvernement, il l’aurait été.
Un autre exemple me vient à l’esprit, celui d’Henri Guaino auquel un ancien Premier ministre, Alain Juppé, demande de prendre congé de son parti politique. À y regarder de près, ce qui vaut à Henri Guaino d’être aujourd’hui la cible de nombreuses attaques, c’est de défendre à propos de l’Union Européenne la position exprimée par le peuple français envers une constitution rédigée sous l’égide de l’ancien Président de la République Valéry Giscard-d’Estaing, avant que le Président Nicolas Sarkozy ne méprise le résultat du référendum en le contournant comme l’on sait et ce, avec le soutien d’une partie non négligeable de la classe politique. Et dire que notre classe politique ose encore se prétendre qualifiée pour donner des leçons de démocratie sur la scène internationale!
Lambert Wilson, maître de cérémonie du festival de Cannes, s’est cru obligé d’ajouter son grain de sel, exprimant sa sidération que notre hymne national soit encore chanté au vu de ses paroles qui seraient, selon lui, racistes, et trouvant qu’il serait temps d’en changer. Revient à ma mémoire un doux souvenir. C’était un soir du mois d’août il y trois ou quatre ans, à la tombée de la nuit sur la grande plage de Cannes. Nous étions des milliers assis sur le sable, les yeux levés vers le ciel pour assister au festival international de pyrotechnie. La musique de la Marseillaise retentit, annonçant que la prochaine équipe à concourir serait l’équipe française. Comme un seul homme, la plage se leva aussitôt spontanément et entonna à pleins poumons l’hymne national. Le peuple français se reconnaît dans sa Marseillaise. Le désamour des Français pour l’équipe nationale de football a été largement nourri par le refus de beaucoup trop de ses joueurs d’entonner l’hymne national. 63% des Français ont une mauvaise image de l’équipe nationale.
Quant à moi, la Marseillaise m’a toujours remué les tripes. Dans mon cœur, la France est indissociable de la Marseillaise. Ses paroles portent la voix des aînés, de ceux qui nous ont précédés. Elles font à présent partie du legs indivis qu’évoquait Ernest Renan. L’historien et résistant Marc Bloch écrivait qu’il «est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France: ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération» et que «peu importe l’orientation présente de leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l’enthousiasme collectif suffit à les condamner». Au sacre de Reims et au récit de la fête de la Fédération, j’ajouterais volontiers la Marseillaise!
L’historien et résistant Marc Bloch écrivait qu’il « est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération »
Le Président Hollande se trompe lourdement en qualifiant – depuis l’Arménie – de «ridicule» la polémique déclenchée par l’outrage de la garde des sceaux à la Marseillaise qui est, rappelons-le, inscrite à l’article 2 de la Constitution, et qu’au titre de l’article 5 de cette même Constitution, il incombe au Président de la République l’obligation de veiller sur son respect. Avec cette polémique, nous ne sommes pas à la périphérie de la politique mais en son cœur. Au travers de cette question de respect du peuple, de ses principes et de ses symboles, c’est celle de la représentativité des élites politiques qui est posée. Qui représentent-elles au juste? Je partage pleinement la défiance croissante des citoyens envers ceux qui ont fait de la politique leur métier ad vitam æternam, et chaque jour qui passe, une nouvelle décision politique vient augmenter mon niveau de défiance. Hier, c’était Benoît Hamon qui ouvrait la porte au voile dans les accompagnements scolaires. Avant-hier, François Hollande qui œuvrait à restaurer les seigneuries en découpant la France en 10 duchés. Ce qui est regrettable à plus d’un titre, c’est qu’à chaque fois les sujets sont traités avec superficialité, sans aucune vision, et que les citoyens ne sont guère informés des tenants et aboutissants. Parfois, le peuple est même traité de manière cavalière, pour rester polie. Lorsque l’élève Leonarda a été récupérée pour rejoindre sa famille sur le point d’être expulsée du territoire national, de nombreuses voix se sont élevées pour rappeler que les sorties scolaires faisaient partie intégrantes du temps scolaire. Et à présent, lorsque le ministre de l’Éducation Nationale se lave les mains du respect de la laïcité et se défausse sur les chefs d’établissement en leur demandant d’apprécier les situations au cas par cas, alors, comme par enchantement, les sorties scolaires ne sont plus partie intégrante du temps scolaire.
La polémique sur la Marseillaise vient une nouvelle fois éclairer le gouffre qui se creuse jour après jour entre les élites politiques et le peuple français. Chaque nouveau coup de canif ne fait qu’effilocher un peu plus le lien de confiance jusqu’au jour où ce dernier rompra, comme il a déjà rompu au cours de l’Histoire.”
Malika Sorel-Sutter
Voir sur Gaullisme.fr
Chère Madame Sorel,
vous incarnez notre honneur.
Lorsqu’il est constaté que de nombreux responsables politiques, y compris ceux d’opposition, devant micros et caméras ou à la tribune de l’Assemblée, à tous propos politico-économique ou social, parlent de CE pays ( en pensant à la France ,nous l’espérons) et répugnent donc à prononcer le mot FRANCE, notre pays , mon pays, comme la plupart des leaders syndicaux et autres leaders d’opinion, la sortie de Mme Taubira sonne comme le glas sur notre identité nationale.
@ Capitaine Martine
Vous écrivez : « Un livre vient de sortir, il porte le titre suivant « C’est foutu ». Ce sont des paroles qu’auraient prononcées le Général. »
En réalité, ce ne sont pas exactement les paroles prononcées par le général de Gaulle. La scène se passe le jeudi 24 avril 1969, donc 3 jours avant le référendum qui entraînera son départ. De Gaulle reçoit Maurice Schumann et lui dit » C’est perdu et c’est dommage ». Dans la bouche du Général ce qui est perdu, c’est avant tout sa réforme.
Bravo et merci Madame Malika Sorel.
CASTELIN Michel
Taubira n’aime pas la France c’est évident et démontré et pourtant il se trouve un président de la République plus proche dans sa façon d’être du sapeur camenbert que le service de sa fonction exige, pour l’avoir confirmé dans un poste où elle dispose de mille moyens pour nuire à ce pays qu’elle déteste… Quant à Lambert WILSON s’il est bon acteur il n’a rien d’un bon maitre à penser…Pourquoi accorder de l’importance à ses postures imbéciles qui visent à le faire briller dans le monde des bobos imbéciles. La Marseillaise relève par sa nature et sa conception du domaine du sacré, ne la laissons pas mépriser par ces gens qui peuvent aller se faire voir ailleurs que dans le pays du drapeau tricolore.
le Gaullisme repose sur les valeurs qui ont refondé la patrie, le courage, l’ambition pour la France, le rassemblement des Français. La Marseillaise est née avec l’armée du Rhin qui défendait avec la dernière énergie leur pays malgré les soubresauts de la Révolution. Ses mots furent l’ultime expression des patriotes résistants fusillés c’est peu dire que les gaullistes sont attachés au témoignage républicain que représente la Marseillaise. Et cela ne serait que « politicaille »!!!
C’est oublier un peu vite que Taubira vomissait la France en réclamant l’indépendance de la Guyane , que d’autres devenus ministres n’ont guère brillé par leur patriotisme. Il ne se passe pas un jour sans l’annonce de la perte de l’indépendance de notre pays aussi bien sur le plan industriel qu’intellectuel . Un livre vient de sortir, il porte le titre suivant « C’est foutu ». Ce sont des paroles qu’auraient prononcées le Général. Hélas , hélas, hélas mon cher et vieux pays je crois qu’arrive la fin de notre histoire.
La Marseillaise un karaoké d’estrade, médiocres personnages qui nous ont entraînés dans l’abîme vous pouvez savourer votre piètre victoire, le peuple attend vainement celui qui viendra l’en tirer
nous sommes là dans de la politicaille, si Gaullisme.fr pouvait ne plus nous parler des politiques qui n’ont pas plus de rapport avec le gaullisme que les boulangers, les routiers ou les pécheurs de morue.
Parlons des gaullistes de terrain, des réalisations des femmes et des hommes qui se battent pour la justice sociale.