Défense : objectif-France ?

Gaullisme.fr vous propose deux approches relatives au livre blanc de la défense. A priori, comme le précisent les deux textes suivants, l’essentiel est sauvegardé : la dissuasion nucléaire, héritage du gaullisme.

  • Le livre gris de la Défense

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L’apocalypse était promise pour nos armées. Après le livre blanc de 2008 qui avait sabré, comme jamais, dans le budget de la Défense, les spécialistes craignaient à raison que le livre blanc de 2013 porte l’estocade. Aujourd’hui il semblerait que nous ayons évité le pire. La France conservera sa dissuasion militaire et sa capacité de projection pour les opérations extérieures. L’inverse aurait été tragique tant pour notre sécurité intérieure que pour notre place dans le concert des nations.

Cependant le soulagement d’avoir évité le pire ne doit pas nous aveugler quant à la réalité de ce livre blanc. Si le budget de la Défense sera maintenu à hauteur de 31 milliards en 2014, les coupes risquent de se poursuivre dans les années à venir. En effet les contours de la prochaine loi de programmation militaire sont encore flous mais on peut d’ores et déjà s’attendre à une réduction de 20 000 postes entre 2015 et 2019. Il faut rappeler que la précédente loi avait déjà acté une réduction de 54 000 postes entre 2008 et 2015.

Nous avons déjà coupé tout le gras. Aujourd’hui nous risquons de nous attaquer à l’os. Ces dernières années nos militaires ont déployé des trésors de créativité pour que la capacité de défense de la France ne soit pas trop entamée par les coupes budgétaires.

Aujourd’hui, comme beaucoup, j’ai le sentiment que les socialistes ont laissé présager le pire pour mieux faire passer la pilule. Certes ce livre blanc ne signe pas la mort immédiate de nos armées mais il en programme l’euthanasie à moyen terme. Ce n’est ni le livre blanc ni le livre noir, c’est en fait le livre gris de la défense. Seulement de livre gris en livre gris, nos armée risque de voir rouge.

Avec les moyens actuels notre armée a déjà eu du mal à mener une opération comme au Mali. Qu’est-ce que ce sera demain avec un budget de la Défense encore tronqué ? Hélas ni le livre blanc ni M. Le Drian ne répondent à cette question qui est pourtant aujourd’hui la seule qui importe.

Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République

  • le Livre blanc de la Défense

Disons le franchement : avec sa périodicité quinquennale le Livre blanc de la Défense s’apparente plus, désormais, à une introduction aux futurs choix de la loi de programmation militaire qu’à une véritable réflexion de prospective géostratégique.

surveillance_maritimeIl était cependant opportun, au moment où les menaces prennent des formes nouvelles et où les contraintes budgétaires s’imposent de plus en plus lourdement, de s’interroger sur les choix à faire sans perdre de vue notre statut de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU et la nécessaire défense de nos intérêts où qu’ils soient dans le monde.

Il faut avoir conscience des limites de l’exercice : on l’a constaté depuis les lois de programmation militaire de 2003 et 2009, faisant suite à des livres blancs, les programmations concoctées ressemblent plus à un «plan glissant» qu’à l’«ardente obligation» définie par le général de Gaulle.

Néanmoins, même si on peut légitimement trouver lourde la suppression de 24 000 postes d’ici 2019, force est de constater que les sommes budgétaires envisagées et le maintien des grands programmes d’équipements sont des éléments positifs.

J’approuve aussi totalement la priorité donnée aux drones (le 28 novembre 2002 je m’élevais déjà à l’Assemblée sur «la trop faible place laissée aux drones») et aux forces spéciales dont je précisais le 7 novembre 2005 que «face aux nouveaux enjeux de la défense, il est nécessaire de développer, plus encore qu’actuellement, les unités les mieux adaptées aux crises d’aujourd’hui, comme les forces spéciales et leur double capacité dans le domaine du renseignement et des interventions de faible intensité..».

Ce Livre blanc prend acte du fait que la France intervient désormais le plus souvent en coalition (OTAN, UE, ONU…) et en tire des conséquences normales.

Il préserve la protection ultime de nos intérêts vitaux, qui ne relève que de nous et ressort alors de la dissuasion. Je pense aussi que cette relative «solitude» concerne nos territoires ultra marins et qu’il faudra impérativement se doter des forces de souveraineté nécessaires pour faire face à toute menace extérieure sur ces richesses actuelles et potentielles.

Enfin une action forte doit se faire en direction de ce qu’il faut bien appeler, en matière de défense « les Etats-désunis d’Europe« . Il est intolérable que certains pays se dispensent de prendre leur part normale du «fardeau» de la sécurité collective.

C’est dans ce domaine que l’on ne peut pas accepter une dilution de l’Europe dans une Alliance Atlantique dominée par les USA, mais que l’on doit œuvrer pour l’affirmation d’une véritable identité européenne.

Gilbert Le Bris,
député PS du Finistère

9 commentaires sur Défense : objectif-France ?

  1. Gilles Le Dorner // 27 mai 2013 à 21 h 11 min //

    Est-ce le bon site ? Il ne s’ agit pas de de Gaulle ni de « rendre à César » . De la Littérature française un peu , il est vrai , de Chateaubriand , parmi d’ autres , du grand Beethoven , aussi , d’ autres et inconnus présents ou disparus . « Une Espérance plus longue que le temps et plus forte que le malheur » répondant à peut-être à « Durch Leiden , Freude / Such ihn , ûberm Sternenzelt muss ein lieber Vater wohnen ». Allons , pas de désespérance . Se souvenir et espérer . ASSISE , intra-muros et hors-les-murs . Prière et demande par voie hiérarchique , d’en bas , d’ un pays le nôtre , du bon vivre et cadeau du Bon Dieu , dans sa souffrance de se donner en spectacle dans le quotidien difficile vécu et quand d’autres malheurs frappent ou menacent de s’étendre , dans la souffrance , de notre éloignement , de notre impuissance , mais pas de notre indifférence . Un Appel a déjà eu lieu en 1986 . « N’ ayez pas peur » . Continuer le chemin . Assise intra-muros et hors-les-murs , de multiples journées , de multiples chemins , à partager , qu’ importe l’étiquette ; ce n’est pas renier . « Des ponts , pas des murs ; la Foi s’ affermit lorsqu’ on la partage » . Rappel et Appel . De Jean-Paul II , parmi d’autres , en volonté , patience et Espérance . De Saint-Jacques et par Saint-Jean Chrysostome et d’ autres , solidarité ou Charité , en actes , partagés . Qu’ est la Foi sans les actes ? La Parole est d’ Or ; le silence et la sueur de l’ Effort la ponctuent . De multiples chemins , la tâche est vaste à partager .D’ Isaîe , Psaume du Lavabo , de Sa Croix d’ Aimer , de Charité, de la Miséricorde , pas à pas , parmi d’ autres , sans esprit de pouvoir ni édifice d’ empire ni illusion de quelque construction finie et prétendant par trois- points en quelques jours limiter l’ Espérance , et que l’on soit d’en haut et que l’on soit d’ en bas , faîtes de nous des instruments de paix . Prière d’ Assise . Mains de la paix et marcher ensemble , en actes . Grand Commandement , pour certains nommés Charité ou actes . Pierres vivantes égrenant le temps ? Assise , intra-muros et hors-les-murs , pierre angulaire aussi et ce n’est pas renier . A Dieu qui nous console et qu’il nous faut aussi consoler . Fraternité . En silence , et en actes au silence des armes , comme une ritournelle de la faim . La Tolérance est à soi exigence . Dire A Dieu , c’ est tendre la main . Stabat Mater , Dolere aussi .

  2. Chère Brigitte Brière,
    Merci pour vos commentaires mais la question que vous posez ne se pose pas à la France……..la France a une Défense et personne, pour l’instant, n’a laissé entendre qu’on allait la supprimer !
    C’est typiquement politicien que de poser une question qui ne se pose pas.
    Par contre demander à ce que les outils et donc les budgets de fonctionnement de notre Défense soient à la hauteur des missions à conduire dans le futur voilà qui a du sens et qui fait moins politicien !
    Une autre question pourrait aussi se poser aujourd’hui : peut-on envisager de sous-traiter des missions dévolues à notre Défense ? Si oui dans quelles conditions ?

  3. Jean Marie Etienne // 23 mai 2013 à 9 h 01 min //

    Consacrer moins de 1,5 % du PIB à la défense dans la conjoncture actuelle serait catastrophique. Certes nous ne sommes plus à l’époque de la Guerre froide où la menace était avérée et massive, mais nous faisons face à des risques considérables qui concernent l’ensemble de la planète en matière de liberté.

  4. Brigitte Brière // 17 mai 2013 à 14 h 11 min //

    Chers Compagnons,chers Concitoyens ,
    Toutes vos commentaires sont pleins de bons sens et de loyauté envers notre pays LA FRANCE ,je les ai lu avec beaucoup d’intérêt et je puis vous dire quand qualité de déléguée nationale à la Défense au sein de Debout la République nous avons mis en place un groupe de travail sur la défense ,nous travaillons à la création » d’un contre livre blanc » avec des propositions qui vous serons communiques à la rentrée de septembre?Je suis tout à faire d’accord pour dire que c’est le livre noir.
    Les analyse et réflexions de chacun seront utiles pour nous faire avancer dans la bonne direction.
    La question que je pose est la suivante »Qu’est ce qu’une Nation sans défense?
    Vive notre Nos Armées Vive La FRANCE

  5. En lisant les déclarations des uns et des autres, on comprend mieux pourquoi nos compatriotes ne défilent pas en masse dans la rue pour défendre l’avenir de leurs soldats .Le lien Armée-nation entretenu devant les monuments aux morts ,par les défilés commémoratifs ,par quelques associations d’anciens combattants (de moins en moins nombreux) ou par des institutions para-publiques ,par une éducation nationale en charge de la journée d’appel pour la Défense ,dont on a peine à évaluer les performances en cette matière comme dans ses métiers de base, la professionalisation du corps de nos soldats des trois armes ,ce lien tend de plus en plus à se refermer sur lui même comme pratiquent les clubs de sport ou associations Loi de 1901 en tous genres. Cependant, la chose « militaire » revient à l’esprit de nos compatriotes au moment des grandes catastrophes,inondations,enlèvements d’enfants ou autres péripéties de la vie courante que bon nombre d’institutions locales ont peine à prevenir voire à combattre.
    Alors dans ces conditions, puisque les français et les françaises ne défilent plus pour la chose militaire mais se défilent devant l’engagement à défendre l’interêt de nos soldats ,la porte est donc grande ouverte,dans un premier temps à toutes les formes de polémiques stériles et dans un second temps à pleurer sur la mauvaise MTO sociale et économique. Laisser filer des points de PIB pour entretenir, développer et moderniser nos outils de Défense n’est donc pas à l’ordre du jour d’une France qui va bientôt comme dans d’autres domaines devoir affronter ses manques de compétitivité sans que personne ne s’en sente responsable..

  6. Non ce livre n est ni blanc ni gris, mais noir!

    Qui ne voit que d un côté on recrute 60000 enseignants supplementaires dans un corps tout aussi pléthorique qu inefficace et que dans le même temps on saigne notre Defense en supprimant 24000 postes en plus des 58 000 dejà programmés precedemment?
    Si l Education Nationale échoue , ce n est pas une question de moyens mais la conséquence des demissions parentales et éducatives, de l idéologie de l enfant roi, du renoncement aux methodes d enseignement qui font qu un certificat d etude d autrefous garantissait mieux les savoirs de base qu un bac d aujourd hui.
    Des lors accroitre là les moyens pour des motifs clientèlistes au detriment des besoins de securité de la Nation, puisqu il faut faire des choix budgétaires, est a la fois une erreur et une trahison.

    La France a trois priorités géopolitiques qui sont son territoire en metropole et en Outremer, l Europe et l Afrique notre voisine , notre zone d influence séculaire, mais aussi l objet de tous les appétits.
    Comment pourrions nous proteger nos territoires d outremer avec un seul porte avions et une marine ou est reduit le nombre de fregates?
    Comment réduire encore l allocation de Rafale quand bon nombre de nos avions de combat sont obsolètes notamment pour les operations de nuit?
    Comment reduire d encore 50 chars Leclerc des equipements cuirassés atteints depuis longtemps par la limite d age?
    Qui ne voit qu en Lybie contre une petite armee il nous a fallu les Anglais et les Americains pour arriver a bout de Kadhafi?Qu au Mali nous dependons du transport etranger et du renseignement Us, et que nos VAB et Transall ont pres de 50 ans de carriere?
    Un pays ne peut pretendre que sa Defense ce sont les forces speciales et la dissuasion, dont on aimerait par ailleurs savoir quel est l état réel!
    Enfin , si on ne mesure pas reellement ce que 60000 enseignants supplémentaires vont apporter comme contribution au developpement du pays on voit bien ce que des commandes fortement reduites vont couter à l industrie et à l emploi de la Defense , secteur ou la France a un avantage notamment sur notre voision d outre Rhin tant envié!

    La verité est que ce gouvernement est dans l idéologie , celle des bonnes âmes et celle du renoncement dans l anesthésie de la conscience nationale.
    Ainsi vont les affaires depuis longtemps!

  7. ledixjuin // 12 mai 2013 à 13 h 24 min //

    Chaque fois lorsque l’on baisse le budget de l’armée ,ont renforcent nos adversaires de demain. Ce que j’espère voir ,que Monsieur Dupont Aignan puisse venir aux commandes de la France ,et qu’il fasse se qu’il a dit.Il aura fort à faire avec le pouvoir financier,mais je lui fait confiance.

  8. Jean Marie Etienne // 11 mai 2013 à 8 h 29 min //

    Livre Blanc. Préparez vous à faire le deuil de votre Armée…
    Comme dans les années 30, on désarme à pleine vapeur, vapeur que l’on ne peut pas renverser du jour au lendemain. Comme dans les années 30, le danger est grandissant. Le danger n’est plus l’empire Germanique, mais tous ces pays instables d’Afrique et du Moyen Orient, et le terrorisme (entre autre). La vraie question est de savoir si ce sont les intérêts de la Nation ou de ses lobbys qui guideront les conclusions du livre blanc.
    Comment peut on faire la morale à l’Europe, critiquer les choix d’austérité et s’appliquer à soi même ces solutions dont les premiers effets ne seront qu’une partie des dépenses en moins. Que va ton encore fermer? Car c’est bien de cela qu’il sera question. Quelle zone géographique de notre territoire va t’ on encore massacrer?
    Le livre blanc fait plutôt penser à une liste de fusillés qu’à une restructuration bien menée. Les armées n’ayant pas du tout, mais alors pas du tout, vocation à faire de l’aménagement du territoire et encore moins à être une variante budgétaire de l’ État. Le choix le plus difficile que nos courageux politiques s’apprêtent à faire, c’est sabrer là où ça ne présente presque aucun risque : dans les armées. Sachant que bien entendu nous vivons dans le monde des bisounours…

  9. Gilles Le Dorner // 8 mai 2013 à 19 h 54 min //

    Au risque de déplaire , sans oublier le référendum du 29 Mai 2005 , car c’est bien de la France dont il était question , d’une Nation et de l’ idée de Nation . D’une Nation non divisée , non affaiblie , non menacée de vagues , de rancoeurs ou de relents . Et de sa Constitution , respectée . Article 35 aussi . Avons-nous voté ? / La guerre se déclare ; la Politique Etrangère , réfléchie , émane aussi , malgré l’ habitude du domaine réservé , de la Nation . La confusion des deux nommée intervention à l’ Etranger est fâcheuse et nuisible à l’idée de Nation , et quand chemine progresse l’ usage d’interventions armées , pouvant effacer de coalitions en coalitions l’identité de Nations et pourtant menées sous l’égide ou le nom du Droit des Nations . Mais de quel droit s’ il n’est pas au départ respect de la Nation ? Quand ne sont plus nommées ni la guerre ni la Politique Etrangère en termes explicitement différents , l’ Article 35 de notre Constitution si souvent révisée est devenu la porte ouverte aux décisions d’ interventions posées de fait par le Chef de l’Exécutif et aux consensus secondaires de représentants se félicitant d’ actions et d’ héroisme de nos soldats mais occultant , au Parlement , et leurs électeurs et l’ idée même de Nation . Dans une histoire devenue magma étendant sa lave , ce n’est pas ainsi que sera brisée la spirale des conflits , après avoir usé et abusé des ventes et marchés d’armes , et quand l’épouvantail brandi du choc des civilisations n’est que le paravent de la réalité des blocs et des rapports de forces dans l’opposition rémanente , en concepts et en actes , de l’Empire (des empires) et des Nations . Voulons-nous rester une Nation ? Allons-nous continuer à aligner les interventions extérieures ? Indignations devant les guerres civiles et condamnations politiques , lutte partagée contre le terrorisme , certes oui . Mais se garder des victoires parfois éphémères et des rodomontades d’ une France affaiblie , se contorsionnant sous les tentacules de l’ Otan comme sous le vide sidéral et coûteux de la diplomatie européenne , vide et ineptie quand il n’est pas de diplomatie ni de Constitution sans Nation . Déjà , certains glosent dans la Presse sur la faiblesse et le mutisme , voire le coût ou l’utilité , de la diplomatie de la France ; il est vrai que les voyages de ministres ne forment pas à eux seuls une politique ni un appareil d’ Etat . MAIS aussi , déjà , certains s’ inquiètent du budget de la Défense et de nos Armées dans l’ hypothèse d’ autres interventions extérieures . C’ est encore une fois dans leur suffisance et leur imprudence faire peu de cas de la Nation , la nôtre , et de l’ idée de Nation . A Bourges Respectueusement

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