Montebourg : les entreprises chinoises et américaines «n’ont pas Bruxelles sur le dos»

 

Le ministre du redressement productif a lancé une attaque cinglante contre la Commission européenne. Un groupe de sept pays a envoyé une lettre dans laquelle ils somment l’exécutif européen de modifier sa politique industrielle.

Les ministres de l’industrie français, allemand et de cinq autres pays (Italie, Espagne, Portugal, Luxembourg, Roumanie) ont envoyé un courrier à la Commission européenne le 11 octobre pour lui demander plus de protection contre la concurrence internationale déloyale qui écrase l’industrie du continent.

Réorienter l’Europe

« Nous sommes confrontés à une désindustrialisation, l’Europe doit changer de vitesse », a déclaré le ministre du redressement productif dans un message vidéo à la suite d’une réunion des ministres de l’industrie de l’UE à Luxembourg.

« Quand les Américains, Chinois, Indiens, Coréens et beaucoup d’autres choisissent de subventionner leur industrie, ils n’ont pas de Bruxelles sur le dos », a lancé Arnaud Montebourg, se référant aux règles européennes strictes sur tout ce qui concerne les aides d’Etat. « Nous devons réorienter l’Europe car elle n’est plus adaptée à l’iniquité du commerce mondial ».

20% en 2020 : Au cours des cinq dernières années, la production industrielle au sein de l’UE s’est réduite et plusieurs millions d’emplois ont été perdus. Ce n’est pas la première fois que M. Montebourg s’en prend ainsi à « Bruxelles ».

Le ministre a toutefois applaudi le document présenté par l’exécutif européen la veille qui encourage « une nouvelle révolution industrielle » et fixe pour objectif d’augmenter la part de la production industrielle de 16 à 20% du PIB d’ici 2020.

Comme les concurrents : « Enfin, la barre est placée très haut », s’est-il réjoui, tout en voulant aller plus loin. Arnaud Montebourg a suggéré que les 27 ministres se rencontrent de façon plus régulière pour examiner, un par un, les différents secteurs, comme l’acier, l’automobile ou le numérique. Il voudrait que les questions industrielles soient traitées au même niveau que les questions économiques ou budgétaires.

Dans leur lettre commune, les sept pays signataires demandent la possibilité de verser des aides d’Etat aux secteurs que le ministre français regroupe sous le terme « troisième révolution industrielle » comme les nanotechnologies, les réseaux intelligents ou les nouveaux matériaux.

« Tous nos concurrents le font. Soit nous nous protégeons [ensemble] contre eux, soit nous devons nous protéger nous-mêmes », a rajouté Arnaud Montebourg.

EurActiv.com – Rédaction de Bruxelles

8 commentaires sur Montebourg : les entreprises chinoises et américaines «n’ont pas Bruxelles sur le dos»

  1. Bellenger Pierre // 9 novembre 2012 à 19 h 22 min //

    A quelle adresse vous joindre Mr Pourcel ?
    Pierre.Bellenger@wanadoo.fr

  2. CHEREZE Jean // 29 octobre 2012 à 12 h 26 min //

    Etant provisoirement, j’espère, démoralisé, je revis en lisant les réactions très vigoureuses des 6 intervenants précédents.
    Toutefois un de mes proches qui adhère aux propositions de Nicolas DUPONT-AIGNAN mais qui garde son libre-arbitre, qu’il en soit félicité, m’a rétorqué que la Corée du Sud, (bénéficiaire d’un accord déséquilibré en matière d’exportation d’automobiles avec l’UE), avait néanmoins une balance commerciale déficitaire vis-à-vis de ladite UE?
    Je suis resté sans réactions notamment sur ses sources d’information. Une personne au fait de ces éléments pourrait-elle infirmer ou confirmer ces dires? Merci d’avance

  3. Enfin un ministre qui crache le morceau !
    Qui dit tout haut que les directives néo-libérales* de l’Union Européenne sont une des causes de l’affaiblissement de notre industrie, et partant, combinées avec l’Euro-fort, je devrais dire l’Euro-Mark, de notre chômage de masse.

    On aurait préféré entendre ces propos dans la bouche de MM Chirac, Villepin, Raffarin, Fillon, Sarkozy, Copé, et
    consorts. Et qu’ils en tirent les conséquences politiques.
    Mais là : profil bas. Ce fut pendant 20 ans l’omerta néo-libérale.

    (*) Le plus cocasse dans l’histoire c’est que M. Montebourg dénonce les directives européennes adoptées sous le règne sans partage d’un socialiste à la tête de la Commission : le nom de ce grand homme, Papa Aubry, Alias Jacques Delors ! Merci la social-démocratie !

  4. GAUCHERAND Claude // 26 octobre 2012 à 9 h 19 min //

    Si la génération montante des cadres du PS découvre enfin le secret de fabrication de l’eau tiède, le complet découragement dans lequel les générations précédentes de l’UMPS ont précipité le peuple français n’est plus vraiment de mise….
    Essai tenté certes mais quid de sa transformation?

  5. J’étais et je suis partisan de l’Europe des nations, car je ne pouvais être partisan des régions en France et hégémonique pour l’Europe. Je suis pour la liberté, mais « la liberté des uns s’arrêtent… ». Vous connaissez la suite. G.

  6. Arnaud Montebourg s’agite et découvre tardivement une réalité mise en place en trois temps : l’acte unique européen (1988), le traité de Maästricht (1992), l’OMC (1994) que tous les partis politiques dits de gouvernement, quasiment, ont approuvé des deux mains . La conséquence c’est que l’Europe est un grand marché dilué dans le marché mondial : pas de frontière extérieures, plus de tarifs extérieurs commun (TEC), pas d’harmonisation fiscale et sociale ni en Europe moins encore à l’échelle monde. Quant aux dirigeants des Etats européens, ils ont soumis l’Etat qu’ils dirigent à des engagements économiques et financiers qui organisent un système libertaire financièrement et économiquement; ils ont implicitement succombé aux théories anarcho-capitalistes (Murray Rothbach, David Frieman, Robert Nozik…) qui supposent que l’Etat n’est pas un mal nécessaire c’est un mal inutile qu’il convient de supprimer; cette théorie a toujours parfaitement convenu aux « eurofédéralistes » qui n’attendent que d’achever la « bête » par de nouveaux transferts de souveraineté qui feront des Etats de pure coquille vide de tout sens et de tout pouvoir, des fruits murs qu’il conviendra de faire tomber…Avec quelle garantie pour les peuples? Aucune. La question n’est pas d’ailleurs de savoir quel est le progrès pour les peuples, car poser cette question oblige alors à faire un bilan strictement négatif. La question est celle de penser l’avenir hors des sentiers battus mais est-ce possible en temps normal? Le canal des idées et la liberté d’expression est aujourd’hui très contrôlé par quelques personnes. Dire que l’Europe est une erreur est un crime de lèse pensée : étonnamment plus les traités ont figé les Lois économiques de l’Europe marchande et financière, plus les difficultés se sont accrues; l’euro n’a finalement été qu’un révélateur de différentiels de coûts du travail entre pays de la zone euro mais aussi entre les autres pays du monde. Plus les difficultés se sont accrues, plus on a ligoter la puissance des Etats en exigeant de les soumettre à deux institutions sans base démocratique, la commission européenne et la Cour de justice de l’Union européenne; quant la banque centrale européenne, elle marque, croit-on dans le petit monde de la haute fonction publique européenne et nationale un point final au pouvoir des Etats nations incapables désormais de monétiser leur dette et de créer de la dévaluation compétitive, voire un peu de consommation par ces temps de récession. Le cap des 3 millions de chômeurs a été franchi, celui des 4 millions le sera à ce rythme en 2014 : toutefois, la question du financement de l’allocation chômage se posera dès lors que le système est déjà financé à crédit….Bref la dégaradation économique des pays de la zone euro et avec eux des autres pays de l’OCDE puis de l’asie entrainera irrémédiablement une dégaradation des comptes publics : plus de chômeurs, moins d’entreprises, moins de recettes fiscales et sociales, plus de déficits publics, plus d’endettement, plus de rigueur budgétaire, moins d’investissements publics, moins de travaux, moins de travail, plus de liquidation, plus de récession….Et ceci à une échelle qui ne sera pas simplement nationale, mais plurinationale (pays de la zone sud. de l’europe) puis concernera l’eurozone, enfin l’europe dans son ensemble….etc. Il conviendrait que nos politiques reviennent à trois notions fondamentales : l’Etat et la puissance que cette notion présuppose; la démocratie et le rôle du peuple dans les mécanismes de décision; le progrès social, seul baromètre permettant de juger de l’efficacité de tout système économique. On notera que l’Europe n’est pas un Etat et qu’il ne pourra en devenir un contre les peuples; on notera que les peuples qui subissent les décisions européennes et mondiales commencent à contester l’utopia du grand marché mondial; on notera enfin que le progrès suppose de prendre en considération et l’intérêt général, et l’Homme avant l’intérêt des marchés financiers qui devraient être subordonnés aux Etats et avant l’intérêt des entreprises privées qui ne peuvent être qu’un outil agissant dans un cadre d’action de liberté défini et contrôlé par les Etats. Mieux, on peut même considéré à rebours de l’Europe que certains activités mériteraient enfin d’être exercées dans le cadre monopolistique afin de définir des stratégies de développement ou l’aménagement du territoire, l’accès au service public par la péréquation financière, la recherche, l’investissement ne serait pas soumis à la logique unique de la rentabilité financière : l’électricité, l’eau, les tranports publics urbains, les autoroutes, les canaux, les chemins de fer, les ports… Relison le programme du CNR, il est instructif tant en raison des motifs qui amenèrent à sa rédaction que des objectifs poursuivis. Certains diront que c’est du passé; c’est vrai tout comme la roue est une vieille invention, ce qui n’en fait pas pour autant une technique obsolète…

  7. Bellenger Pierre // 25 octobre 2012 à 11 h 29 min //

    Arnaud Montebours, en très bon socialiste, oublie que l’Europe de Bruxelles est la « machine infernale de la Pensée-Unique. . Il ne la changera pas.
    Quand le Droit qui régit notre vie en société devient inadéquat, il faut le dénoncer et en écrire un autres. Ce Droit est dur comme l’acier. Mais Montebourg ne le sait sans doute pas.

  8. J’ai voté pour l’Europe et je le regrette parfois. Il devient majeur d’harmoniser notre fiscalité, le droit du travail et social et arrêter de légiférer en interdictions systématiques. La mondialisation telle que pratiquée aujourd’hui déstabilise beaucoup de pays européens. Chaque jour on s’enlise. Je suis allée en Turquie récemment et j’ai constaté que nos industries, notamment automobiles, y sont fortement implantées. Un dirigeant turc nous a même indiqué que maintenant leur pays n’avait plus besoin de l’Europe, car leur économie se porte bien. Ils ont en effet récupéré ce que nous avons perdu !! De plus notre nouvelle politique va nous enliser lentement mais surement. Triste avenir pour nos enfants !!

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