« Face aux déficits …défendre une baisse des dépenses publiques »

Alors que le journaliste l’interrogeait sur le slogan de la campagne de Nicolas Sarkozy, le candidat à la présidence de la République a estimé que « ce n’est pas une ‘France forte’ que nous avons sous les yeux ».

  • François Bayrou était l’invité du « 12-13 Dimanche », sur France 3, dimanche 19 février.

 

Bayrou_professionAlors que le journaliste l’interrogeait sur le slogan de la campagne de Nicolas Sarkozy, le candidat à la présidence de la République a estimé que « ce n’est pas une ‘France forte’ que nous avons sous les yeux ». « La France depuis dix ans, et même avant, s’est affaiblie continuellement. La situation du pays est encore pire que ce que les analystes avaient pu dire. Choisir pour slogan ‘la France forte’ quand on l’a menée là où elle est, c’est d’une certaine manière dire le contraire de la réalité », a-t-il jugé.

« Le changement, ça voudrait dire qu’on échapperait enfin à la main mise alternée et conjointe du PS et de l’UMP sur le pouvoir en France. Ils ont les mêmes habitudes et le même idéal : avoir tout entre leurs mains. Imaginer que le PS pourrait avoir tous les pouvoirs dans la société française – la majorité des communes, des intercommunalités, des conseils généraux, des régions, la majorité au Sénat, à l’Assemblée nationale, le gouvernement et la présidence de la République – ce serait un cauchemar. Un cauchemar pour beaucoup de gens et un cauchemar fondé, car les pratiques du PS sont aussi lourdes et aussi graves que celles de l’UMP. Il n’y a pas de volonté de changer le modèle de la France chez François Hollande », a analysé le député des Pyrénées-Atlantiques.

« Soyons simples : si je me présente à cette élection, c’est parce que je sais qu’il n’y a aucun moyen de sortir le pays de cet enlisement avec les mêmes hommes, les mêmes partis et les mêmes pratiques. Il n’est qu’une solution possible pour les millions de Français qui veulent une nouvelle vision de l’avenir : c’est le choix que je propose », a-t-il affirmé avec conviction.

« Face aux déficits, je suis le seul à défendre une baisse des dépenses publiques »

« Que le salaire des chefs d’entreprises du CAC 40 soit scandaleux, choquant, une provocation pour la plupart des Français, c’est une évidence. Mais ne nous laissons pas prendre par les apparences, ne laissons pas l’arbre cacher la forêt : si la France est dans cette situation, c’est parce que l’emploi s’en va, qu’il s’effondre dans notre pays. Si nous ne reconquérons pas la production, il n’y a aura plus de salaires, plus de retraites, plus de sécurité sociale », a alerté le député des Pyrénées-Atlantiques.

« Une fois qu’on a dit ça, il y a des attitudes inciviques. Les salaires des grands patrons dépassent la bienséance et la suppression des stocks-options est à ce titre une bonne chose. Idéalement, il faudrait aussi augmenter le SMIC. Mais la situation de notre pays est telle, nous sommes tellement en chute, que nous ne pouvons pas augmenter les salaires. Nous avons laissé partir la production, il y a là un problème de stratégie nationale », a poursuivi François Bayrou.

Le candidat a également rappelé que seul son équipe et lui défendent « une baisse des dépenses publiques, qui sont 20% supérieures à nos voisins européens ». « Nous supprimerons les déficits, si pendant les deux années qui viennent nous ne dépensons pas plus que cette année. Il faudra réorganiser un certain nombre de dépenses, notamment sociales. Je défends une réforme des retraites, pour adopter un système par points, qui sera équilibrée à horizon huit ans et même définitivement équilibrée. Elle sera plus souple pour les citoyens, qui pourront choisir le moment de leur départ à la retraite, et elle prendra en charge la pénibilité », a-t-il proposé.

Hausse de la TVA: « Une mesure publicitaire et mal inspirée »

« Je voterai contre l’augmentation de 1,6 points de la TVA. Elle ne marchera pas. C’est une mauvaise orientation car elle ne changera rien au coût du travail en France. C’est une mesure de présentation publicitaire, qui va avoir beaucoup d’inconvénients et pas l’avantage qu’on indique », a annoncé le candidat à la présidence de la République.

« Le coût du travail dans un produit industriel, c’est de l’ordre de 20 à 30%. Si vous faites baisser de 2% le coût du travail, vous arrivez à des dixièmes de points de baisse. Cette réforme est donc mal inspirée. De surcroît, il est absurde d’avoir été au pouvoir pendant dix ans et de venir, les deux derniers mois, dire ‘J’ai trouvé une idée géniale’ qui est le contraire de ce que vous aviez dit auparavant », a-t-il pointé.

 

4 commentaires sur « Face aux déficits …défendre une baisse des dépenses publiques »

  1. Mais non, M. Aubin !
    La France de C. de Gaulle s’était celle qui s’ouvrait les futurs grands pays émergents: Mexique, Brésil, etc . (Vous ne vous souvenez pas du voyage en Amérique centrale et du sud, « la mano en la mano » ???)
    C’était la France qui nouait, première à l’Ouest, des relations avec la Chine.
    Il faut cesser de nous seriner avec le catéchisme des mondialistes. Reprendre sa souveraineté ce n’est pas se retrancher, se replier, vivre en autarcie. C’est reprendre en main son destin.
    Vous avez raison sur un point, depuis 40 ans, précisément depuis la disparition politique de De Gaulle, notre pays n’a cessé de s’enliser dans les compromis centristes et européens.
    Nous avons tout misé sur le « machin » Europe !
    Le déclin de notre pays est directement lié à cette politique pratiquée par la gauche aussi bien que par la droite.Et nous avons déserté « le vaste Monde » !
    Un grand témoin l’a dit :
    « L’Europe sera le mouroir de la France ». C’est André Malraux.

  2. Patrick AUBIN // 23 février 2012 à 19 h 58 min //

    Sans vouloir défendre Bayrou, Cording et Julian, vous vous posez-là aussi en bouffon de la république.

    Je ne vois pas en quoi un Bayrou qui évolue ferait qu’il soit indécrottable. On ne peut l’accuser de maux pour lequel, il n’a pas eu d’action véritable, même si il a été dans des gouvernements avec des gaullistes.

    Ce qui est marrant, c’est de voir les expressions que vous pouvez utiliser : « oligarchie néolibérale et européiste » ou « ligne européiste ». Vous êtes pour « la France qui ne peut être la France sans la grandeur » si je comprends bien, c’est à dire une France repliée sur elle-même (???), une France qui impose ses points de vue à ses partenaires économiques (???) puisque vous ne la voyez pas intégrée dans une Europe souveraine. Vous êtes, sans vouloir vous offenser, ce qu’on appelle des conservateurs… puisque vous n’êtes a priori pas socialistes, ni libéraux… ces derniers étant des centristes.

    Mais l’Europe actuelle comment est-elle ? Elle est surtout conservatrice au niveau de son assemblée, et technocratique au niveau de son administration. Car ce n’est surement pas avec la pléthore de législation que l’on peut dire que l’Europe est libérale. D’ailleurs, le parti de Bayrou est dans un groupe libéral qui est loin de recueillir la majorité de l’assemblée européenne!!!… même si j’estime personnellement que Bayrou est un socialiste soft.

    Alors cessez d’employer des mots que vous ne connaissez pas. Par exemple « oligarchie ». Que la 5ème république ait conduit à une double oligarchie élective entre la gauche et la droite (ou plutôt ente le PS et l’UMP) est une certitude, mais au niveau de l’Europe, on pourrait parler d’un no man’s land avec des institutions magmatiques de tous les défauts politiques concentrés. Là encore, nous sommes très loin du libéralisme politique.

    La grandeur de la France ? Mais de quelle grandeur parlez-vous ? Un pays en proie au marxisme depuis près d’un siècle et qui est un panier percé à plusieurs endroits ? Un pays qui vit dans l’illusion d’une grandeur qu’il n’a jamais véritablement eu dans la période moderne ? Un pays qui n’a jamais su aborder l’économie de marché et qui a toujours vécu à crédit pour payer le fonctionnement de son administration ? Et vous croyez que vous vivez dans un monde libéral ? J’espère que vous rigolez ou sinon vous êtes plus hypocrites que le virtuose…

    Enfin en ce qui concerne la monnaie, vous voulez revenir au franc et faire fonctionner la planche à billets ? Ce ne sera pas mieux que l’euro… car une monnaie de singe contre une autre monnaie de singe, c’est kif-kif bourricot !!! Mais si il y a bien une chose sur laquelle Bayrou a raison, c’est sur la défense de la baisse des dépenses publiques qu’il faut agir… car ce n’est pas avec des dépenses publiques supplémentaires que ce pays va se remettre à créer de la richesse : si c’était le cas, tous nos politiques n’auraient pas besoin de l’argent du peuple pour le dépenser !!!

  3. L’ancien ministre de MM Balladur et Chirac s’est refait une virginité politique en dénonçant, ce qui n’est guère difficile, les incapacités et insuffisances de M. Sarkozy.
    Venant d’un ancien chef de parti centriste qui co-géré pendant plus de 10 ans le pays avec le RPR, sa posture moralisante est parfaitement insupportable de tartuferie.
    Et bien entendu, aucune remise en perspective historique de Maastricht, de l’Euro-Mark, des fantasmes et des lourds échecs de la ligne européiste depuis 20 ans .
    Ce monsieur est indécrottable !
    Et il a le culot de venir « causer » de ré industrialisation !
    Dans le genre hypocrite, c’est un virtuose !

  4. La Bayrou de secours de l’oligarchie néolibérale et européiste a l’illusion de se faire élire avec de tels thèmes de campagne? Il lui faudrait, chose impossible, remettre en question l’euro notamment son niveau et sa conception allemande!

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