Le général de Gaulle dans le Languedoc

Gaulle00050 Notes et canevas du discours prononcé par le général de Gaulle pendant son voyage dans le Languedoc

La situation générale implique que mieux que jamais l’État gère son rôle, qui est de diriger la nation. Elle implique aussi que les citoyens et les catégories reconnaissent cette nécessité et y répondent par leur propre effort.

Nous sommes en une période de l’Histoire où le monde change à grande vitesse. Le monde change parce que les ambitions des États totalitaires et les menaces de guerre destructrice qu’elles suspendent au-dessus de lui le soumettent à d’incessantes secousses. Le monde change en raison de la volonté d’affranchissement d’un grand nombre de peuples qui étaient colonisés. Le monde change par l’effet du progrès scientifique et technique qui met en cause, dans chaque pays, la condition des hommes, leurs désirs, leurs rapports, leurs institutions.

Devant ce mouvement général de changement, que doit faire notre pays ?

On peut refuser de s’adapter, on peut s’accrocher à ce qui était hier et dont on a pris l’habitude. Et, comme les faits ne répondent naturellement pas à cet immobilisme, on peut s’en prendre au gouvernement et juger que

c’est sa faute si les choses ne sont pas ce qu’on voudrait qu’elles soient ou bien exiger de lui qu’il empêche par une intervention permanente et artificielle ce que l’évolution commande cependant de faire. C’est le cas par exemple de ceux qui, en présence du péril extérieur, refusent d’admettre que nous nous dotions nous-mêmes de ce qu’il faut pour y faire face et préféreraient que nous laissions à d’autres le monopole des moyens nécessaires à notre défense. C’est le cas de ceux qui ne veulent pas que l’Algérie devienne autre chose que ce qu’elle fut, qui s’opposent à ce qu’elle décide de son sort, qui s’indignent que l’État ne la maintienne pas de force dans les conditions du passé. C’est le cas de ceux qui ne voient pas que les territoires africains ne sauraient vivre plus longtemps dans le pacte colonial, qui préféreraient qu’on y mène en permanence une guerre coloniale et qui reprochent au pouvoir de prendre un autre chemin. C’est le cas de ceux qui. à l’intérieur, souhaitent que la vie économique et sociale reste régie par s lois d’antan, s’irritant en se désespérant de voir l’industrie, l’agriculture, commerce, contraints de se transformer sous peine d’écrasement et adjurent la République de fournir à chaque branche d’activité tous concours et subventions qui lui permettraient de vivre sans s’adapter à ces lois du tonde qui s’appellent le rendement, la technique et la concurrence.

1960-De-Gaulle-a-Beziers Eh bien ! Quels que puissent être les regrets et les protestations, quelles que puissent être aussi les difficultés, la France d’aujourd’hui entend, au contraire, épouser son époque. Elle veut avoir de quoi se défendre du moment que les autres ont de quoi l’anéantir. Elle veut que pour l’Algérie, dès que le feu y aura cessé grâce à ses armes, toutes les tendances qui y existent soient consultées pour arrêter les conditions d’organisation de la libre et sincère consultation ainsi que les questions mêmes qui seront posées aux Algériens. Elle veut que s’établisse, avec son concours raisonné, la Communauté de l’État français, des États africains, de l’État Malgache, en vue du développement et de la sécurité de tous. Elle veut que chaque branche de l’activité économique, quitte à être orientée et encouragée par l’État, fasse en elle-même et par elle-même l’effort de -renouvellement nécessaire à sa vie et à son expansion.

 Charles de Gaulle

 

Un accueil très chaleureux à Sète

Si l’accueil amical et généreux d’une ville n’a jamais donné du réconfort et n’a jamais servi de témoignage à la France, eh bien l’accueil de Sète est par excellence cet accueil-là ! Vous toutes, vous tous qui êtes ici, je vous en remercie de tout mon cœur, pour moi-même, car c’est un honneur que vous me faites, et pour la patrie tout entière car c’est une preuve que vous lui donnez. Le soir tombe, j’ai gagné ma journée et je vous assure que tout au long de ma route, et en particulier chez vous, j’en ai recueilli un immense et utile réconfort. Alors tous ensemble, devant cette mairie qui est la maison commune, et notamment qui est la mienne, nous allons tous ensemble chanter l’hymne national : la Marseillaise !

Charles de Gaulle

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