Communiqué de Nicolas Dupont-Aignan sur les événements en Algérie
Alors que les arrestations arbitraires se comptent désormais par dizaines en Algérie et que certains manifestants semblent être littéralement tabassés par les forces de police, les autorités françaises doivent prendre leurs responsabilités et condamner fermement les dérapages du régime de Bouteflika.
Les violences insupportables du pouvoir Algérien à l’encontre de son peuple, la confiscation des richesses du pays à des fins privées et l’absence étouffante de démocratie ne rendent plus possible le silence de la communauté internationale.
Comme en Tunisie et en Egypte, il est du rôle de la France de soutenir les peuples qui se révoltent pour leur liberté : la résistance à l’oppression est une valeur constitutionnelle en France. Elle l’est d’autant plus en ce qui concerne l’Algérie, pays auquel la France est intimement lié par l’Histoire et auprès duquel notre pays a un rôle à jouer.
Le peuple Algérien, fier et courageux, doit prendre le risque d’une véritable démocratie : il mérite mieux qu’Abdelaziz Bouteflika, qui a brandit l’injure de génocide de l’identité algérienne par la France et dont les amis militaires ont dépecé le pays.
Alors que partout dans Alger ce sont des slogans en français qui appellent au départ du président Bouteflika, la France doit être à la hauteur du message universel qu’elle semble tristement avoir cessé de porter avec la présidence Sarkozy.
Nicolas Dupont-Aignan
Député gaulliste de l’Essonne, président de “Debout la République”
QU’ILS ASSUMENT !
Dans un communiqué de presse du 12.2.2011, Nicolas Dupont Aignan, député gaulliste de l’Essonne, Président de Debout la République, incite le peuple algérien qu’il qualifie de fier et de courageux, qui mérite mieux qu’un Abdelaziz Bouteflika, de prendre le risque d’une véritable démocratie à l’image de la France où la résistance à l’oppression à valeur constitutionnelle.
Faut-il rappeler que l’Algérie est un pays indépendant et souverain depuis le 5 juillet 1962 après 132 ans de colonisation française ?
Au même titre que la France si farouche à défendre son indépendance, la République Algérienne dispose elle aussi d’une Constitution amendée qui rappelle que l’emblème national ainsi que l’hymne national sont des conquêtes de la révolution du front de libération nationale (FLN) du 1 novembre 1954 (la Toussaint rouge) et qu’ils sont immuables.
L’islam est la religion d’Etat et la langue arabe est la (seule) langue nationale et officielle de l’Etat Algérien.
Si la France est, comme le souligne le député français, à ce point intimement liée par l’histoire de l’Algérie pour s’autoriser à s’immiscer dans les affaires intérieures algériennes alors méditons dans ce cas sur ce sentiment très nationaliste algérien et anti-français qui se traduit à travers l’hymne national algérien de 1963 (Kassaman) toujours en vigueur dont voici quelques extraits : (…) Pour notre indépendance, nous sommes entrés en guerre Nul ne prêtant oreilles à nos revendications (…) Ô France ! Le temps des palabres est révolu Nous l’avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare-toi ! Voici notre réponse Le verdict, Notre Révolution le rendra (…) Nos Dépouilles seront la rançon de notre gloire Et nos vies celles de notre immortalité.
Nous lèverons bien haut notre Drapeau au-dessus de nos têtes
Front de Libération Nous t’avons juré fidélité (…) Écrivez-le avec le sang des Martyrs! Et enseignez-le aux générations à venir !(…)
Après l’ultimatum de « la valise ou le cercueil » de nombreux Français également fiers et courageux, qui firent jadis leurs nombreuses révolutions dans les larmes et le sang, laissent donc le soin au peuple algérien de décider seul du sort de son dirigeant qui est l’incarnation du (FLN) qui compte par ailleurs parmi ses rangs des députés élus par un peuple algérien mature qui a largement eu le temps de méditer après près de 50 ans de pouvoir, sur le fait que, l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements .
Composés de rebelles et de terroristes durant la guerre d’Algérie de 1954 à 1962 (terme reconnu officiellement par la France que le 18.10.1999) ce peuple serait aujourd’hui composé de résistants opprimés. Dans ce cas qu’ils assument !
(Comment qualifier également les Palestiniens et les Afghans dans leurs combats actuels ?)
Demander ensuite aux autorités françaises de prendre leurs responsabilités en voulant soutenir des peuples qui se révoltent c’est faire prendre à la France des risques considérables en lui inoculant systématiquement le syndrome de Munich. Et de quelles manières devait-elle intervenir ? Par des injonctions, des boycotts, des menaces, des blocus, une crise ouverte aux conséquences internationales comme en 58 avec la crise du canal de Suez ?
Nous voyons aujourd’hui avec l’exemple de la Tunisie que 5000 boat people tunisiens parmi lesquels des prisonniers libérés des prisons par leurs frères musulmans tentent, après la chute du Ben Ali de gagner l’Italie et le sud de la France via l’île de Lampedusa.
On apprend que l’Italie débloquera entre 5 et 100 milliards d’euros d’urgence pour ce pays, que l’Union Européenne par la voie de Catherine Ashton haut représentant de l’union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité débloquera entre 17 et 258 millions d’euros d’ici 2013 et la France 350 000 euros immédiatement (on se demande ce qu’il reste de la diplomatie française mis à part ce tombereau de scandales de corruption et de conflits d’intérêts éclaboussant toute la classe politique nationale dirigeante ) alors que les avoirs de Ben Ali estimés peut -être à 5 milliards de dollars et de 1T,5 d’or sont paraît-il gelés et pourraient servir au bien de son peuple.
Ce pays fier et courageux comme parmi d’autres, abusé par un système corrompu avec la duplicité de dirigeants nationaux étrangers sera donc assisté. Comment dans ces conditions, la France, qui devient le mur occidental des lamentations peut transmettre un quelconque message universel crédible sans provoquer l’hilarité générale sachant par ailleurs que la politique étrangère de la France reste d’abord et comme toujours alignée sur l’axe Tel -Aviv /Washington avec l’appui inconditionnel du Président français N.Sarkozy et peut-être demain de l’actuel directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn ?
Voilà ce que Daniel Conh-Bendit devait dénoncer dans l’hémicycle du parlement européen de Strasbourg en 1.2011 plutôt que de laisser entendre que la realpolitik c’était d’abord la politique de soutien à la démocratie de la Tunisie pour laquelle il a demandé un soutien financier du Conseil pour servir à la liberté d’expression dans ce pays.
Comme si cela allait servir à combler les ventres creux et à stabiliser le monde arabe !
René Floureux 18.2.2011