Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Midi Libre
En 1981, les candidatures de gauche n’ont pas empêché François Mitterrand d’être élu. Et en 2002, c’est l’absence de projet qui a fait problème, pas le nombre de candidatures.
Dans votre livre, vous parlez beaucoup de l’Europe. Vous regrettez le social-libéralisme qui l’anime ?
J’évoque le processus qui a vu le néo-libéralisme se déguiser aux couleurs de l’Europe. Mais plutôt que de se demander comment nous en sommes arrivés là, il faut surtout savoir comment nous pouvons nous en sortir. Et comment la France peut y contribuer.
Pensez-vous que le « moteur » franco-allemand peut encore fonctionner ?
Quand je vois la faiblesse des réactions contre le pacte de compétitivité présenté par Monsieur Sarkozy et Madame Merkel, je me demande : est-ce vraiment ce que nous voulons ? L’Europe a besoin d’une bonne entente franco-allemande. Mais il faut que la France s’affirme face à la conception ’boutiquière’ de l’Allemagne d’Angela Merkel et sa culture de la stabilité. Il faut un grand projet, de la Méditerranée à la Russie, face aux hyper-puissances que sont les Etats-Unis et la Chine.
La France a-t-elle un rôle particulier à jouer dans l’avenir des pays tels que la Tunisie ou l’Egypte ?
Nous avons beaucoup de liens avec les pays du pourtour méditerranéen. Nous devons rappeler qu’il n’y a pas de démocratie sans citoyenneté, sans esprit de responsabilité. Je suis contre le ‘devoir d’ingérence’, l’avenir de ces pays appartient aux peuples mais nous pouvons les aider. Si l’Europe donne des marchés à ces pays, ce sera une aide pour qu’ils aillent vers la démocratie en luttant contre la misère et le chômage.
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