CRS : Chevènement et Dupont-Aignan réagissent

 

Chevènement :Je trouve qu’une grève de la faim chez les CRS, ça interpelle forcément

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L’ancien ministre socialiste de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement (MRC) a estimé lundi qu’une grève de la faim chez des CRS « ça interpelle forcément », soulignant qu’on demande à la police « beaucoup d’efforts » et « en même temps on supprime des postes ».

« Je trouve qu’une grève de la faim chez les CRS, ça interpelle forcément, c’est quelque chose de jamais vu », a déclaré le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) sur Canal+, alors que des CRS marseillais en mission à Paris se sont mis samedi en grève de la faim pour protester contre la menace de fermeture de leur compagnie.
« C’est très original comme mouvement en tout cas » et « ça pose le problème des conditions dans lesquelles on fait évoluer la police », a-t-il ajouté.
« Les CRS sont une force de protection de l’ordre public, il appartient au ministère de l’Intérieur de voir comment les utiliser au mieux », a préconisé M. Chevènement, rappelant qu’il l’avait « fait autrefois en fidélisant les CRS dans certains quartiers dits sensibles sans pour autant dissoudre leurs unités ».
Selon lui, « sans doute le ministère confronté à la RGPP (Révision générale des politiques publiques), c’est-à-dire à la baisse des postes, essaie de transférer les postes des CRS vers d’autres formes de police ». Or, a-t-il dit, on demande à la police « beaucoup d’efforts, notamment en matière statistique, et en même temps on supprime des postes ».
« Les postes qui avaient été créés par M. Sarkozy (alors ministre de l’Intérieur) dans les années 2002-2003 aujourd’hui sont supprimés », a souligné le sénateur du Territoire de Belfort.
 

« Nous méritions d’avoir une police professionnelle, une police républicaine » et « il ne faut pas réduire les effectifs de police en dessous du niveau où ils étaient en 2002 ».
Quant à la création de policiers citoyens, il a lancé : « c’est zéro, ça! » « La police c’est un métier, ça demande un professionnalisme certain, c’est un métier difficile » dans lequel « il y a chaque année des milliers de blessés et un certain nombre de tués. Par conséquent, je pense qu’il ne faut pas créer des forces supplétives et non professionnelles », a expliqué l’ancien ministre.
 
 
 
 
 

 

Nicolas Dupont Aignan : La seule chose qu’ils ont passée au Kärcher, c’est la police !

IMG_0499 Le mouvement de protestation des CRS qui font face aux fermetures programmées de compagnies est d’une ampleur inédite pour la profession.

Aujourd’hui, certains CRS sont même engagés dans une véritable grève de la faim qui prouve tout à la fois leur détermination et leur désarroi.Car être CRS, plus qu’un métier, c’est une vocation. Souvent loin de leurs familles, les CRS se déplacent environ 200 jours par an. Et ils mettent bien sûr souvent en jeu leur propre intégrité physique.

Or, si le manque de concertation reproché au ministère de l’intérieur est désormais un classique, le mouvement de protestation me frappe surtout par la cohérence des critiques formulées.

En effet, alors que la délinquance augmente et que les missions assignées aux compagnies se multiplient sans cesse, la réduction des effectifs et la fermeture de casernes entières semblent totalement incompréhensibles.

Malgré les discours faussement sécuritaires du gouvernement, ce sont en fait plus de 10 000 postes de policiers qui ont été supprimés depuis 3 ans.

Ce sont même plus 1 300 postes de CRS qui ont été supprimés depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 !

Franchement, c’est à se demander quelle est la logique qui conduit Brice Hortefeux à prendre des décisions aussi absurdes. En fait, pour des raisons « budgétaires » le gouvernement semble prêt à laisser monter l’insécurité, sans même comprendre qu’au final le coût de la délinquance creuse d’autant les déficits !

Une fois n’est pas coutume, le gouvernement applique donc une logique libérale à un service public – sensé par définition servir l’intérêt des citoyens.

Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour comprendre que le concept de « rentabilité » n’est pas pertinent pour une Institution dont le but n’est ni de gagner de l’argent, ni d’en économiser, mais simplement de garantir la sécurité de nos compatriotes et le maintien de l’ordre public;

A cet égard, il est particulièrement révélateur – bien qu’indécent – que ces annonces de fermetures fuitent au moment où le gouvernement annonce la création de brigades de citoyens volontaires et réservistes, qui seraient même armés au bout de quelques temps…

Tremblant devant les banques et les agences de notation, le gouvernement libéralise à tout va, ne comprenant pas que l’intérêt général ne peut pas être servi par des entreprises privées – et ne réalisant même pas que le coût final sera insupportable pour les Français.

En fait, c’est une véritable privatisation de la police nationale que dénoncent aujourd’hui les CRS.

Ils se font ainsi les porte-parole de l’ensemble de la profession, et je les assure de mon soutien total et déterminé.