«Villepin incarne les Français contre la classe politique et l’élite.»

 

Entretien avec Jean-Pierre Grand : le plus fidèle des députés villepinistes…

DSC_0052 Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault :

L’actualité politique de cette semaine, c’est évidemment la déclaration de Dominique de Villepin estimant que Nicolas Sarkozy est «un des problèmes de la France». Evidemment, les propos de l’ancien premier ministre font couler beaucoup d’encre. Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault, reste le plus fidèle des députés villepinistes. Il était l’invité de Yannick Urrien mardi 9 novembre à 8h10 sur Kernews.

 

Etes-vous sur la même longueur d’onde que Dominique de Villepin qui vient de déclarer que Nicolas Sarkozy est «un des problèmes» de la France ?

Jean-Pierre Grand : Il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas… Regardez, 70% des Français ne font pas confiance au président de la République, ce n’est quand même pas la faute de Dominique de Villepin ou de ses amis ! Regardez le spectacle que donne aujourd’hui le gouvernement français, c’est la course à l’échalote… Vous avez un premier ministre qui fait des discours pour pouvoir rester premier ministre, un ministre d’État postulant qui fait de même… Vous avez tous les ministres qui font la danse du ventre dans les médias pour rester au gouvernement… On n’a jamais vu ça depuis 50 ans ! Cette semaine, tout le monde va nous parler du général De Gaulle avec des trémolos dans la voix, mais avec le général De Gaulle tout cela n’aurait pas duré une minute. Donc, Dominique de Villepin a dit en peu de mots ce que beaucoup de gens pensent tout bas et surtout ce que les commentateurs politiques et les hommes politiques de la majorité disent depuis des semaines et des semaines…

Pour autant, n’est-ce pas une erreur stratégique de choquer l’électorat de droite ? Xavier Bertrand a souligné que les militants n’aiment pas ceux qui provoquent des divisions à droite…

Dominique de Villepin n’est pas dans la stratégie politique, ce que dit Xavier Bertrand ce n’est pas grave… L’important, c’est que face à ce foutoir institutionnel, Dominique de Villepin ait réagi et il a bien fait de le faire. Je peux vous dire que c’est sans arrière-pensée politique et sans calcul. Cela plaît ou cela ne plaît pas, mais c’est dit !

Quel est le positionnement politique de République solidaire ? On pouvait imaginer que Dominique de Villepin se situerait sur un créneau plus gaulliste alors qu’il tente de se positionner au centre, voire au centre-gauche…

Dominique de Villepin s’exprime comme un gaulliste, comme quelqu’un qui est pénétré des principes du gaullisme et, être gaulliste, cela ne veut pas dire que l’on va pleurer des larmes de crocodile sur sa tombe. Être gaulliste, c’est respecter les principes du gaullisme, comme refuser le retour dans l’OTAN, avoir une autre politique étrangère et avoir une politique sociale juste. Dominique de Villepin parle de tout cela avec beaucoup de force depuis trois ans. Donc, personne ne peut imaginer qu’il n’est pas gaulliste. Il est empreint d’une certaine hauteur quand il explique qu’il faut effectivement passer à la vitesse douce pendant dix ans pour remettre la France à flots, sinon cela risque de créer de graves problèmes et ce sont les plus faibles qui vont en pâtir : c’est bien gaulliste, cette déclaration ! Lorsqu’il parle des institutions en dénonçant le dysfonctionnement institutionnel de la Nation, c’est gaulliste… Donc, il ne faut pas retenir des phrases un peu incisives, mais le fond de ce qu’il dit et de ce qu’il écrit.

Lorsqu’il explique que l’on ne doit pas avoir le nez rivé sur la réduction des déficits, c’est un peu une manière de rappeler que la politique de la France ne se décide pas à la corbeille…

Évidemment, le rythme des Allemands n’est pas le rythme de la France, et le rythme que les Allemands imposent à la France ne sera pas profitable à notre pays. C’est cela, le discours de Dominique de Villepin.

5 commentaires sur «Villepin incarne les Français contre la classe politique et l’élite.»

  1. l’ U M P, ce sont tous de très bons comédiens mais de médiocres politiques. On joue sur l’apparence, on fait semblant de s’offusquer, on ment, on magouille mais on reste droit dans ses bottes. Je suis de droite mais je soutiens sans réserve D.D V. Si nous avions eu cet homme à la tête de l’État, l’image de la France aurait été grandi à l’international, les valeurs de la Républiques auraient été respectées. Tout ce qu’entreprend N.S sert à favoriser ses amis, les amis de ses amis. Il n’a aucune vision à moyen terme, il se contente de brasser du vent, de surfer avec les peurs inconscientes, de durcir sa droite.

  2. Le gaullisme est davantage un état d’esprit qu’une doctrine à laquelle devrait se conformer quiconque prétendrait à la fonction suprême en se réclamant du grand exemple donné par l’homme du 18 juin. Il me suffit qu’une personnalité comme Dominique de Villepin invoque la nécessité de rendre à la France sa souveraineté pour me le rendre fréquentable. Lui faire grief d’avoir prêté la main à la réduction du septennat en quinquennat n’a pas grand sens. La vie politique du Général n’est pas non plus exempte d’attitudes… anti-gaullistes et chacun sait qu’il a dû freiner le zèle de Michel Debré qui passait pour « plus gaulliste que de Gaulle » selon un mot du regretté André Frossard. Donc, ne récusons personne parmi ceux (encore si rares) qui veulent que notre pays – ipso facto ramené à ce qu’il était sous la IV° république – retrouve le chemin de l’honneur.

  3. J’approuve entièrement le point de vue de M.Grand.
    M.de Villepin a , en effet , et indiscutablement, un disours et une attitude gaulliste.
    Si ce disours divise l’UMP, tant mieux car ce parti n’est plus gaulliste depuis belle lurette . Je dirais même qu’il incarne désormais toutes les contrevaleurs du gaullisme.
    Sa disparition du paysage politique est à souhaiter
    D’ailleurs ,il se pourrait bien que , malgré le trafic d’influence des Xavier Bertrand et autre Coppé et la maitrise des médias par les copains du Président , le moment venu le peuple de France ne s’y trompe pas .
    C’est ce qu’il faut souhaiter pour notre pays.

  4. Oui on doit avoir le nez rivé sur les déficits, cela n’a rien à voir avec la politique à la corbeille, Nous en sommes à 1500Md€ cela suffit, s’endetter c’est perdre sa liberté, pour preuve ce sont l’Europe et les créanciers qui nous donnent des injonctions.
    Que ferait De Villepin ?
    Nous l’avons vu à l’oeuvre, il ne ferait pas de miracles, actuellement il a le derriére entre deux chaises, pourquoi reste t -il à l’UMP, s’il en dénonce la politique ?
    Vous approuvez un homme, qui reconnaît, qu’il faut parfois baisser son pantalon en politique, belle référence, et il se revendique du Gaullisme, De Gaulle doit se retourner dans sa tombe !

  5. Jacques Payen // 15 novembre 2010 à 17 h 13 min //

    Si M de Villepin était gaulliste… il n’aurait pas prêté la main à la réduction à 5 ans du mandat présidentiel qui a dénaturé la Constitution de la Vème République alors que le statut du Président en est la pierre angulaire.

    M. de Villepin était le conseiller le plus écouté de M. Chirac lorsque fut entreprise cette funeste modification de la Constitution… à laquelle se sont opposés tous les anciens ministres alors vivants du Général et tous ses anciens collaborateurs.

    Il ne s’agit pas d’un détail.
    Nous constatons parfaitement aujourd’hui les dégâts induits par cette modification : l’hyper-présidence de M. Sarkozy dont notre pays souffre beaucoup, nous en sommes d’accord.
    Mais il n’est ni très élégant ni très digne de s’exonérer de ses responsabilités passées et de se parer des plumes du paon, comme si de rien n’était !

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