Droite et gauche : l’été de la démagogie
vendredi 27 août 2010,
La France aura connu un triste été marqué par la bassesse politique
Conscient des limites de l’action gouvernementale, le président de la République a voulu reprendre la main en adoptant de nouvelles postures pour provoquer, détourner l’attention du public de l’affaire Woerth, et retrouver le soutien de l’électorat populaire déçu. Au-delà d’un regain de faveur ponctuel et mitigé dans l’opinion publique, sa manœuvre courait d’avance à l’échec, pour la simple raison que, depuis trois ans, il n’est plus candidat mais Président. Il ne comprend pas qu’à ce titre ce sont ses résultats qui sont jugés, non pas ses déclarations d’intention. De même, en tant que Président, on attend de lui un rôle de rassemblement des Français, non pas de division politicienne. Son bilan sur la sécurité est mauvais car il ne s’est pas donné les moyens de son ambition. Ce faisant, par ses discours martiaux, loin de convaincre, il n’a fait que conforter le fossé entre les paroles et les actes, attisant le désarroi des Français, tout comme le découragement des forces de sécurité publique.
Pire encore, une fois de plus, il a démontré son incapacité à être le Président de tous les Français, celui qui doit apaiser, rassembler, guider. En face, la réaction des belles âmes est aussi empreinte d’outrance et de facilité car, sérieusement, comment comparer une seconde les expulsions de camps illégaux de Roms, accompagnées d’une aide au retour de 300 € par adulte et 100 € par enfant, aux rafles de Vichy ? Il suffit de regarder en face les problèmes du pays pour constater que certains Roms vivent de trafics. De véritables mafias organisées utilisent des jeunes de moins de 15 ans pour se livrer à des cambriolages, à la mendicité agressive et à des agressions. Cela ne veut bien sûr pas dire que les Roms sont tous des bandits mais des populations déracinées et misérables, particulièrement vulnérables à la spirale de la délinquance. Cette polémique de fin d’été est totalement artificielle pour la simple raison qu’elle ne sert aux uns et aux autres qu’à se positionner, à se mettre en scène, alors même qu’ils sont tous coresponsables, droite et gauche confondues, de la montée de cette insécurité dans le pays. La vraie cause est la suppression des frontières nationales. Le rôle même de la frontière est de choisir qui entre dans son pays et qui n’y entre pas. Si la France contrôlait ses frontières, elle aurait pu tout simplement interdire l’entrée des délinquants multirécidivistes, quels qu’ils soient. En empêchant l’importation sans fin de cette misère et de cette délinquance, cela aurait évité de stigmatiser les Roms dans leur ensemble. L’enjeu est bien là. Dans un pays qui ne contrôle pas ses frontières, l’anarchie menace. Et à l’anarchie, répond toujours l’amalgame et donc la haine.
Faute de déterminer à partir de certains critères, respectueux des Droits de l’Homme, qui peut entrer ou qui ne peut pas entrer dans notre pays, on en est contraint aux gesticulations du Président Nicolas Sarkozy qui veut faire croire qu’il agit et aux cris d’orfraie de ceux qui croient voir revivre Vichy tous les quatre matins.
Au terme de cet été, rien n’aura changé. Les Roms expulsés, qu’ils soient malhonnêtes ou non, seront revenus en France et la situation ne fera que se dégrader.
Car j’aimerais qu’on m’explique comment un pays perclus de dette, à la compétitivité déclinante, peut continuer à offrir le système social le plus généreux du monde tout en laissant ses frontières grandes ouvertes ?
Les petits jeux dérisoires du PS et de l’UMP apparaîtront malheureusement bien inoffensifs quand la colère populaire s’abattra sur notre pays ! Quant à la Commission de Bruxelles, si elle est à nouveau dans son rôle en rappelant nos gouvernants aux traités absurdes qu’ils ont signés sur la libre circulation en Europe (traités qui seront d’ailleurs encore aggravés l’année prochaine), comment ne pas voir sa profonde mauvaise foi, elle qui ne fait rien de sérieux pour favoriser l’intégration des Roms dans leur pays d’origine, laissant la Roumanie et la Bulgarie se débarrasser du problème que ces populations constituent chez elles en ne faisant rien contre leur émigration de masse vers les Etats développés de l’Union ? Voilà pourquoi nous devons, avant qu’il ne soit trop tard, continuer inlassablement de dire la vérité aux Français et de leur proposer une autre politique, capable celle-là de résoudre concrètement les problèmes du pays.
Nicolas Dupont-Aignan
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