Sarkozy critique aussi Chirac

 

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Mardi, dans l’Oise, devant 1 300 militants UMP réunis à huis clos, le chef de l’Etat a étrillé ses prédécesseurs à l’Elysée, dans un style décapant.

«Il faut être prudent en politique, parce qu’il y a des téléphones portables », confiait Nicolas Sarkozy mardi devant 1 300 militants UMP de l’Oise réunis à huis clos. Le président a raison de se méfier de ce qu’il dit en petit comité : sur l’enregistrement sonore de ce meeting, auquel nous avons réussi à assister, il apparaît loin de l’image du président assagi, modeste et au-dessus de la mêlée qu’il cherche à donner en public.

Des critiques envers Jacques Chirac…

Devant les siens, il se lâche ! On découvre un Sarkozy satisfait de son bilan, qui pratique le jeu de massacre. Tout y passe : ses prédécesseurs à l’Elysée, le PS… et même ses amis à l’UMP.

Jacques Chirac, d’abord, est éreinté. « Souvenez-vous qu’on se contentait de scores de 20 % au premier tour des présidentielles », tacle Sarkozy, qui l’accuse en creux d’avoir trahi les Français et de leur avoir menti. « Il n’y a pas de fatalité à la trahison de nos engagements électoraux », lâche-t-il. Pire : « On ne m’a pas élu pour que je me cache, pour que je biaise, pour que je mente. » François Mitterrand aussi est étrillé, comme nous l’écrivions hier. « Si la gauche n’avait pas mis en œuvre les 35 heures et si M. Mitterrand n’avait pas ramené la retraite de 65 à 60 ans, mon travail aujourd’hui serait beaucoup plus facile ! » clame-t-il sous les applaudissements.

… Puis certains UMP !

Une petite phrase qui a choqué le PS, Martine Aubry ne la jugeant « pas digne d’un président ». Les socialistes sont aussi visés.  « Ils s’entendent tellement bien qu’ils s’usent même avant d’avoir servi », se moque-t-il. L’échec des régionales semble oublié. « Il n’y a pas d’alternative au changement que nous proposons », assure Sarkozy en ironisant sur le bal des présidentiables au PS. « Que tous les autres parlent de la présidentielle, c’est leur problème, ils ont si peu à faire ! » La salle s’esclaffe.

Alors qu’au gouvernement l’heure n’est pas au bilan, Sarkozy n’a pas ces pudeurs. « Chacun sait bien que si ce n’était pas nous qui assumions les responsabilités des affaires, la situation de notre pays serait ô combien plus difficile ! » se félicite-t-il, égrenant ses réformes : service minimum, droits de succession, autonomie des universités… « De nouveau, des professeurs du monde entier viennent enseigner dans nos universités ! Je pourrais multiplier les exemples. » Et qu’on ne vienne pas lui parler de relever les impôts, comme le suggèrent certains UMP ! « Je suis parfois étonné de ce que j’entends, y compris parmi ceux qui participent au débat dans ma propre famille politique. Ils lisent trop ce que disent les journalistes et la gauche, raille-t-il. Il faut être courageux, nos idées sont majoritaires ! » « Tant que je serai président, je refuserai l’augmentation des impôts », martèle-t-il en se gardant d’évoquer la future contribution retraite sur les hauts revenus.

Un Président partisan, à l’inverse des principes de la 5ème République gaullienne

Avant de partir, Nicolas Sarkozy cajole ses « chers amis » militants et fait ovationner le député local Edouard Courtial, chargé des fédérations à l’UMP. Ces rencontres partisanes, il les assume : « Je ne vois pas pourquoi je devrais être condamné à ne fréquenter que des gens qui ne me soutiennent pas ! » plaisante-t-il, glissant même en confidence : « A ceux qui pensent que j’ai changé, je crains une petite déception ! » De quoi semer le doute sur la « métamorphose » du président de la République.

NATHALIE SCHUCK (AVEC PATRICK CAFFIN) (LeParisien.fr)
Intertitres de Gaullisme.fr

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