Contradictions afghanes

 

article_photo_1219137079318-8-0 Barack Obama, prix Nobel de la paix 2009, a annoncé la semaine dernière, un renforcement important des moyens militaires étasuniens ainsi qu’un calendrier de sortie, suivant l’exemple irakien et les recommandations des généraux. Un dossier plein de contradictions.

Beaucoup de réflexions pour peu de surprises

Lors de la campagne présidentielle de 2008, le futur président avait annoncé qu’il renforcerait les moyens de l’armée étasunienne. Les généraux lui avaient demandé quarante mille hommes pour leur nouvelle stratégie. Barack Obama leur en fournit directement trente mille et les alliés devraient apporter le complément. Bref, il n’y a guère de surprise dans les annonces faites la semaine dernière. Il faut juste noter l’annonce d’un départ progressif à partir de mi 2011.

Mais le plus frappant est sans doute le fait qu’après huit ans, il semble surtout que la guerre en Afghanistan était également une mauvaise décision. Après tout, les réseaux terroristes ne semblent pas vraiment avoir été affaiblis, puisqu’ils trouvent refuge au Pakistan. Il y a fort à parier qu’une fois que l’OTAN se sera retirée, la situation ne sera pas meilleure qu’avant 2001 et que la population risque même de garder une rancœur tenace contre l’Occident.

Une position Française incompréhensible

Le gouvernement Français n’a pas encore clairement annoncé ce qu’il fera. La rumeur affirme que nous enverrons des troupes de formation pour les troupes Afghanes. Bref, Nicolas Sarkozy a envoyé des troupes de combat à un Georges Bush incapable de trouver une stratégie alternative à celle qu’il suivait sans succès depuis plus de 6 ans, mais il renâcle à soutenir un Barack Obama qui, lui, présente une véritable stratégie cohérente et incluant un calendrier de sortie.

Tout ceci montre la légèreté d’une diplomatie Française qui est dans les limbes depuis 2007. Le président a envoyé davantage de soldats au casse-pipe malgré l’absence de stratégie et de calendrier mais aujourd’hui que le périmètre de l’intervention est recadré, il fait le difficile. Difficile de ne pas voir dans cette incohérence la proximité personnelle de Nicolas Sarkozy avec Georges Bush et son entente difficile avec le nouveau président des Etats-Unis. A quoi tient la position du Quai d’Orsay aujourd’hui !

Bien sûr, Barack Obama s’est retrouvé coincé dans le bourbier de Georges Bush et il lui est difficile de partir aujourd’hui sur un constat d’échec, d’où cette offensive à venir. Mais les huit années passées montrent surtout que nous n’aurions jamais dû y aller en premier lieu…

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