Le centre en ébullition
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Le départ d’Hervé de Charette et le non respect des statuts de l’UMP.
Un des fondateurs de l’UMP, Hervé de Charette, annonce qu’il quitte le parti, le trouvant «trop à droite»; un ancien cadre gaulliste, Jean-Luc Roméro, veut être sur la liste PS aux régionales; une conseillère historique du chef de l’Etat, Emmanuelle Mignon, officialise son départ de l’Elysée, après d’autres collaborateurs avant elle.
En effet, dès l’origine, les statuts de l’UMP prévoient la création officielle de courants internes susceptibles de représenter les différentes sensibilités. A l’époque, on parlait alors de courants gaulliste, libéral, centriste, républicains sociaux…
Comme le précise M. Méhaignerie, lorsque l’UMP a été créé en 2002, ce mouvement « devait être une cathédrale, avec des courants en son sein. Mais si c’est bien une cathédrale, des chapelles se sont finalement construites autour. Ce n’était pas le contrat. »
Depuis sa création, que ce soit avec Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy, toute initiative allant dans ce sens s’est vue tuée dans l’œuf. Les statuts ne sont toujours pas respectés. Avec les conséquences que l’on connait : une UMP monocolore (couleur sarkozyste !), départ de Nicolas Dupont-Aignan en 2007 avec les gaullistes de « Debout la République » ; aujourd’hui c’est le tour d’un Giscardien.
Hervé de Charette, député UMP du Maine et Loire, a confirmé ce mardi matin 8 décembre sur RTL qu’il rendait sa carte de l’UMP pour rejoindre le Nouveau centre. « Il ne faut pas prendre les électeurs pour des billes. L’UMP n’est pas devenu le grand parti de la droite et du centre. De mon point de vue, il est trop à droite. Je ne me sens pas bien dans cette structure là. »
Détenteur du nom « UDF », il estime que ce parti « manque cruellement à la vie politique. Je permettrai aux membres du Nouveau centre d’utiliser ce nom ». Et il ajoute : « Je pense qu’il est nécessaire de reconstituer ce parti de centre droit qui manque à la vie politique française. »
« Ce départ n’est pas une surprise et c’est la confirmation de ce qui se tramait depuis quelques semaines », a déclaré le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé.
Le départ d’Hervé de Charette, 71 ans, n’est que le dernier signe du trouble qui règne actuellement chez les ex-UDF passés à l’UMP. La semaine passée, l’ancien ministre de la Justice, Pierre Méhaignerie s’inquiétait de la tentative du Nouveau Centre de récupérer le nom de l’UDF, entre les mains du MoDem. Le député d’Ille-et-Vilaine manifestait à cette occasion une certaine grogne sur la façon dont les centristes étaient traités au sein du parti présidentiel. Signe de cette mauvaise humeur, Méhaignerie a boycotté le conseil national de l’UMP le 28 novembre…
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Après avoir éconduit Royal, Bayrou est lui-même repoussé
Après avoir éconduit Royal, Bayrou est lui-même repoussé par les Gaullistes. Lors du congrès du MoDem à Arras, François Bayrou a appelé à la constitution d’un « arc central » de la gauche à la « droite sociale ».
Mais Bayrou est pris dans ses propres contradictions en refusant la main tendue de Ségolène Royal et en cherchant les Gaullistes et Villepinistes qui lui ont gentiment claqué la porte au nez, par la voix de Marie-Anne Montchamp, député UMP du Val-de-Marne et proche de Dominique de Villepin. Cette dernière a fait part de son scepticisme en déclarant : « C’était une proposition plutôt sympa, une bonne idée. Mais s’il veut parler aux gaullistes, les gaullistes ne répondent pas à son appel. » Nous avons deux points particuliers de désaccord. D’une part, sa vision de l’Europe. Aucun gaulliste ne défend une Europe fédérale. D’autre part, sur la question de l’Etat et de la régulation. C’est un peu court de se contenter de dénoncer le déficit budgétaire. Il faut plutôt associer une dette publique qui permette d’investir et une ouverture au marché a poursuivi Marie-Anne Montchamp. Rappelons également que François Bayrou avait voté la censure du gouvernement Villepin en 2006. Difficile à avaler et à faire oublier à celui qu’il sollicite aujourd’hui…
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