La sortie de l’euro, vue d’Allemagne, de France et d’Espagne
C’est peu de dire que le débat fait rage sur la question de la sortie de l’euro depuis quelques semaines. Avant que le débat ne reprenne avec les tensions sur les dettes souveraines, petite revue des avantages et des inconvénients en fonction du lieu où l’on se trouve…
Le retour du mark
A priori, la fin de la monnaie unique serait une catastrophe pour Berlin car l’appréciation du mark réduirait les exportations Allemandes dans l’ancienne zone euro et augmenterait les importations depuis cette même zone. Cependant, l’excédent actuel est tel que l’Allemagne a de la marge et le rebond de la croissance européenne aurait un effet positif dans un second temps. En outre, cela n’affecterait pas le commerce avec le reste du monde qui représente 50% des échanges Allemands.
Mais l’Allemagne peut y trouver des avantages. Si elle rembourse sa dette en marks réévalués de 15%, elle reviendrait instantanément au niveau d’endettement d’avant la crise, donnant davantage de marges de manœuvre financière à son gouvernement, qui pourrait relancer l’économie. En outre, les consommateurs Allemands profiteraient de la baisse du prix des produits importés. Enfin, la politique de compression des salaires serait rendue moins utile à long terme du fait des possibilités de dévaluation.
Le retour du franc
La France, en position intermédiaire entre l’Allemagne et les pays de la périphérie européenne, est sans doute le pays où le retour à la monnaie nationale serait le moins perturbant. La probable stabilité du franc par rapport à l’euro monnaie commune (la baisse par rapport au mark étant équilibrée par la hausse par rapport à la lire et à la peseta) réduirait drastiquement les perturbations, tant vis-à-vis de la gestion de la dette (la même en franc ou en euros) que pour le commerce.
Commercialement, le prix des produits Allemands, Etasuniens et Asiatiques monterait, ainsi que ceux des matières premières, mais celui des pays méditerranéens baisserait, limitant l’effet inflationniste, qui serait moins fort qu’en Grande-Bretagne aujourd’hui. Nos entreprises pourraient davantage exporter vers l’Allemagne (notre premier client), les Etats-Unis et l’Asie et cela aurait un impact positif sur les dépenses des touristes de ces pays chez nous. Enfin, nous pourrions mener une politique monétaire indépendante et recourir à la monétisation pour financer notre dette.
Le retour de la peseta
C’est pour des pays comme l’Espagne que la sortie de l’euro serait le plus bénéfique. Bien sûr, le prix des produits importés augmenterait fortement, mais l’impact d’une dévaluation sur le commerce y serait sans doute très important. En Argentine (cas extrême il est vrai), les exportations de produits industriels avaient doublé de 2002 à 2006. On peut s’attendre à un effet très positif sur la balance commerciale avec une baisse sensible des importations et une hausse des exportations. Enfin, l’impact serait extrêmement positif sur le tourisme, tant venant d’Europe que du monde.
Bien sûr, une dévaluation ne serait pas sans poser des problèmes. L’inflation augmenterait momentanément, mais on a pu voir qu’une dépréciation de plus de 20% de la livre n’a pas provoqué de gros dérapages car le contexte général n’est pas favorable à l’inflation. En outre, il faut noter que l’inflation, comme la croissance sont les meilleurs moyens de réduire le poids de la dette.
Enfin, se poserait le problème de la conversion ou de la restructuration de la dette. Mais là, faute est de constater que la situation actuelle semble sans issue puisque la dette ne cesse de progresser et que l’absence de croissance rend le remboursement toujours plus hypothétique. Il faut casser le cercle vicieux de l’austérité qui casse la croissance, qui détériore les finances publiques, qui renforce l’austérité.
Bien sûr, le retour aux monnaies nationales ne serait pas sans poser des problèmes, mais la voie actuelle est une impasse. Et maintes fois l’histoire économique a montré qu’un réajustement des parités monétaires est un bon moyen de relancer l’économie.
C’est frappé du coin du bon sens ! Que l’on se souvienne des dévaluations de 1928 et de 1937 ! Le franc Poincaré était le « franc de vingt sous ». Il a secoué les créanciers, mais nous a permis de connaître un redressement économique spectaculaire jusqu’en 1931. Sous l’effet de la crise mondiale, nos dirigeants de ‘époque (aussi clairvoyants que les actuels !) ont maintenu la politique du franc fort pour notre plus grande déconfiture, jusqu’à la dévaluation inévitable et enfin efficace de 1937.. et tout commençait à repartir en 1938 et surtout au printemps 1939… Mais il était trop tard !
Il me semble qu’il y a quelques similitudes… Nos européistes fanatiques, dont fait partie M. de Villepin, avec qui DLR n’a strictement rien à faire, sont les héritiers des fossoyeurs de la République des années 1930, de Daladier à Chautemps, en passant par Flandin et Bonnet… Villepin, c’est Paul Reynaud : un beau discours et l’aplatissement devant les partisans de l’abandon !
réponse à AUBIN voyez l’exemple de l’argentine!!!! vous avez tout faux
l’euro n’existait pas avant l’an 2000!! et pourtant l’europe se construisait, même mieux qu’actuellement.
le destin de l’europe et de l’euro ne sont pas lié comme on veut le faire croire, sauf si on veut une europe hégémonique!! seule l’europe des nations a de l’avenir (comme avant) et chaque pays responsable de son économie et de sa souveraineté (armée, frontière, etc..) précédemment les grandes réalisations de l’europe se sont réalisées dans de grands programmes (airbus,euratom,etc..)il est curieux d’ailleurs de noter que en dehors de ces programmes nous réussissons plutôt bien ex: cea,tgv, et que dans ce cas nous gênons plutôt nos voisins allemands!! A REFLECHIR
« Et si ce chaos était causé volontairement et par avarice? En créant un problème, on force une réaction qui demande alors une solution qui est en fait déjà préparée d’avance pour servir les intérêts de ceux qui s’enrichissent toujours de ces crises économiques. Une économie planifiée pour un nouvel ordre mondial qui passe par les système financiers, dans le but d’asservir la population mondiale par la dette et le contrôle de la création de la monnaie. »
Source : Les 7 du Québec
Gaullistes, c’est plus que l’heure de mener le combat pour l’indépendance nationale et monétaire face aux forces de la servitude car les choses vont s’accélérer avec pourquoi pas, cerise sur la gâteau, un 11 septembre européen dont seul une enquête libre et indépendante pourra empêcher le pire…
Bravo, bien envoyé, mais qu’en pense celui pour qui Pinsolle en pince ? (Il s’agit de M. de Villepin, bien sûr.)
Outre sa contribution très positive au fédéralisme européen et à feue sa « Constitution », homothétique à l’euro, il ne semble pas qu’à l’heure actuelle celui derrière lequel languit Debout La République, soit si pressé de parler du sujet… Pas un mot, évidemment, dans ses voeux pour 2011…
Heureusement, pendant qu’on peine à accorder les violons à DLR-République Solidaire, il y a une « fille en cheveux » qui n’a pas ce souci…
Compagnons, encore un effort pour être unitaires !
JK
Hypothèses totalement farfelues :
en ce qui concerne le mark et Berlin, il a beau eu s’évaluer depuis la fin de la guerre de 45, cela n’a jamais empêché l’Allemagne d’accroitre ses exportations !!! C’est une question de gestion publique/privée… ce qui est marrant, c’est de voir que certains analystes qui en ont marre de voir les allemands réussir disent que les allemands préfèrent revenir au mark et d’autres qu’ils préfèrent rester à l’euro… en tout état de cause une monnaie forte ne les gênent pas…
Contrairement à tous les pays dont la gestion publique est plutôt laxiste… dont la France où le retour au franc serait une catastrophe… avec des dévaluations qui ne feraient qu’enfoncer un peu plus le pays dans la crise… et je ne vois pas en quoi, il pourrait rester attaché à l’euro… où tout au moins à quoi cela servirait de sortir de l’euro pour y rester attaché !!!
… ou l’Espagne, qui serait encore plus dramatique, car le pays serait attaqué par les marchés eu égard au niveau de la dette publique… qui ne pourrait que s’envoler… car les exportations ne seraient pas plus dopées qu’aujourd’hui… ce sont les économies locales qui supporteraient le plus le poids de la dégringolade… de cette sortie de l’euro… Il n’y a pas de cercle vicieux de l’austérité mais un cercle vertueux de la bonne gestion, le cercle vicieux c’est celui de la mauvaise gestion… rien à voir avec la monnaie…
Pendant que le mur de Berlin s’effondrait, les soviétiques continuaient de pérorer sur le bienfondé de leur système politique et économique.
Pendant que l’Euro se détruit, nos stratèges européens continuent de pérorer sur le bienfondé de leur système économique.
L’abandon de l’Euro est-elle une étape à subir, en attendant la suivante ? Avec la destruction de l’Euro, ce sera la destruction de l’Europe. 50 ans d’entêtement à construire une Europe Monétariste, pour se retrouver à l’agonie. Pourquoi avoir voulu lier l’Europe Politique à un système économique encore plus absurde que le collectivisme soviétique ? Si seulement l’Europe avait écouté le Général de Gaulle qui prônait une Europe attelée au capitalisme amendé après 1929 ? Hélas les gaullistes de l’époque ont presque tous été séduits par la sirène néolibérale que le Libérateur voulait nous imposer, et qu’il avait installé à Bruxelles en attendant le départ du Général. Qoel gaulliste se décidera à dénoncer le traité de Maastricht qui a sacralisé le Monétarisme ?
Pierre.Bellenger@wanadoo.fr