L’arrogance du Léviathan* européen
- par Karim Ouchikh
Les nouvelles qui nous parviennent chaque jour du front bruxellois nous livrent, inlassablement, la démonstration éloquente de l’emprise toujours plus envahissante de l’Union européenne sur le destin de la France. Tel un vulgaire délinquant au passé de multirécidiviste, la France vient d’être épinglée ces derniers jours par Bruxelles, deux fois coup sur coup, sur des questions de stricte politique intérieure.
Alors qu’il peine à justifier de l’utilité de son bouclier fiscal auprès d’une opinion publique en plein désarroi, le gouvernement français a été sommé par la Commission, le 28 octobre 2010, de le corriger aussitôt, sous peine de poursuites devant le Cour de justice de l’Union européenne, au motif que certaines des dispositions de ce dispositif fiscal contreviendraient au sacro-saint principe de libre concurrence des personnes et de capitaux au sein de l’Union.
Aux yeux de nos sourcilleux gardiens de l’orthodoxie européenne, le bouclier fiscal français introduirait, en bref, une discrimination incontestable entre les contribuables fiscalement domiciliés en France qui en bénéficient au regard de leurs seuls impôts payés dans l’Hexagone et ceux qui, non-résidents, ne peuvent s’en prévaloir, non sans provoquer par ailleurs, affirme-t-on au sein de la Commission, d’inacceptables distorsions de concurrence entre les investissements créant des dividendes sur le territoire français et ceux qui, réalisés dans le reste de l’Europe, n’en produisent aucunement.
Second volet de la colère bruxelloise à l’égard de Paris : présumée coupable aux yeux de la Commission d’avoir insuffisamment adapté sa politique de prévention en matière d’inondations, la France est assignée par Bruxelles devant la Cour de Justice de l’Union européenne, également ce 28 octobre 2010, pour ne pas avoir transposé dans son droit la réglementation européenne de 2009 qui impose aux Etats de réaliser d’ici 2011 en ce domaine un recensement des bassins hydrographiques et des zones exposées en vue de l’élaboration d’ici 2013 des cartes de risques d’inondation et, d’ici 2015, des plans d’action ad hoc. Ainsi trainée devant la juridiction bruxelloise, pour y être financièrement condamnée, la France devra s’acquitter d’amendes dont le montant astronomique sera supporté, in fine, par les contribuables français.
Sous le coup de ces deux offensives savamment orchestrées, à l’importance symbolique certes inégale, la France se voit à nouveau aussi bien contester sa capacité à décider souverainement du bien fondé de sa politique nationale par l’entremise de ses institutions démocratiquement élues que déposséder de son droit légitime d’y renoncer librement, par elle-même.
En vérité, il n’y a malheureusement là rien de bien nouveau sous le ciel bruxellois. De l’Acte Unique européen adopté en 1986 au traité de Lisbonne signé en 2007, nos gouvernants n’ont-ils pas pris, hélas, délibérément le parti, à droite comme à gauche, de baisser les armes devant la menace bruxelloise et d’assujettir sans relâche notre pays depuis près de vingt cinq ans dans la voie de la dépendance et de l’impuissance, en dépit de l’hostilité du peuple français qui s’était pourtant clairement refusé à bénir cette entreprise de renoncement systématique lors du référendum de mai 2005 ?
Et ce n’est certes pas l’accord obtenu au forceps entre les Vingt-sept, lors du dernier sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union européenne des 28 et 29 octobre 2010, d’ouvrir la voie de la révision partielle du Traité de Lisbonne en vue de la mise en place d’un mécanisme permanent de gestion des crises financières, qui sera réalisée sous peu sans pour autant davantage consulter les peuples sur cette question, qui comblera l’immense fossé qui ne cesse de s’élargir entre les Français et les oligarchies politico-médiatiques de notre pays, acharnés tant et plus à perdre la France dans un ensemble européen totalitaire, véritable Léviathan des temps modernes.
A dire vrai, le véritable changement, plus inquiétant celui-ci, se situe ailleurs. Un climat inédit, un ton nouveau, à l’origine d’une incontestable mutation des esprits et des discours, se sont progressivement installés ces dernières semaines à Bruxelles, subrepticement, depuis que la Commission européenne a fait le choix de ne plus à masquer ses ambitions hégémoniques.
Les observateurs relèvent partout les exemples de cette attitude d’arrogance satisfaite que les responsables de Bruxelles affichent de plus en plus ouvertement lors de la manifestation de leurs prises de position politiques, comme si les institutions européennes, non contentes désormais de disposer des coudées franches aux dépens des Etats depuis l’adoption du Traité de Lisbonne, éprouvaient au fond le besoin de manifester à présent leur nouvelle puissance, avec morgue et suffisance.
N’a-t-on pas assisté de la sorte à l’expression d’une franche hostilité de la Commission européenne au pacte franco-allemande de Deauville du 18 octobre 2010 dont l’un des desseins marquants prévoyait de supprimer explicitement le caractère automatique des sanctions infligées aux Etats pratiquant une politique budgétaire laxiste, en quoi Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, alliés de circonstance, avaient pris intelligemment Bruxelles à contrepied, sur un terrain où l’Union européenne entendait imposer aux Etats une discipline de fer ?
A la veille du Sommet européen censé avaliser le compromis budgétaire franco-allemand, la commissaire européenne à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, Viviane Reding s’est ainsi insurgé en dénonçant avec fureur « un diktat franco-allemand », non sans avertir que « les décisions ne se prennent pas à Deauville, mais à Vingt-sept et à l’unanimité » (Le Figaro, 27 octobre 2010)
Le choix de la Commission de Bruxelles de laisser à nouveau son porte-flingue s’exprimer librement sur une affaire qui ne se rapporte pas directement aux attributions de l’impétueuse commissaire, est tout sauf anodin. Avec l’affaire des Roms, la Commission européenne ne s’en était-elle pas pris violemment en effet à la France, lors d’une mémorable passe d’armes qui avait opposé cet été Viviane Reding à Paris ? Or, s’agissant d’une polémique qui est loin d’être éteinte, Bruxelles persiste et signe à l’égard de Paris : toujours à la manœuvre, la commissaire luxembourgeoise a ainsi affirmé le 29 octobre 2010, en adoptant une fois de plus le ton cassant qui lui est coutumier, qu’elle n’avait « pas de regret, encore moins de raison de (s’) excuser » en ajoutant, sans prendre de gants, que « la France reste sous surveillance » dans ce dossier (Le Monde, vendredi 29 octobre 2010).
Si les mots conservent encore un sens, ces déclarations récentes expriment de la part de cette cheville ouvrière de la Commission européenne un refus catégorique de se livrer à la moindre autocritique, au lendemain des propos incendiaires qu’elle a délibérément tenus cet été dans une affaire emblématique où son attitude outrancière à l’égard de la France avait été pourtant, depuis lors, publiquement désavouée par les Etats européens. Au fond, les dernières déclarations de Viviane Reding témoignent toujours de la volonté de Bruxelles de monter davantage en épingle l’affaire des Roms et d’alimenter ainsi sciemment un différend avec la France, dans une stratégie de tension calculée vis-à-vis des Etats européens.
Sûr de son bon droit, Bruxelles entend moins que jamais faire profil bas. Quitte à manquer d’égard et de considération à l’endroit des Etats membres de l’Union européenne dont elle tire pourtant sa légitimité politique, la Commission se propose en somme, sans complexe aucun, de leur disputer partout le ‘‘leadership’’ dans la conduite des affaires européennes, en faisant preuve à chaque instant aussi bien d’un autoritarisme sans faille dans la conception idéologique de sa politique d’intégration des Etats que d’un volontarisme intraitable dans l’exécution de celle-ci.
Dans ce rapport de forces permanent qui, à Bruxelles, s’exerce aujourd’hui insensiblement à leur désavantage, les Etats européens demeurent condamnés, s’ils ne réagissent pas rapidement dans un commun élan vital, à subir l’infortune d’une situation d’impuissance dont les puissants ressorts sont inscrits en réalité dans le marbre des dispositions du funeste Traité de Lisbonne, qu’ils ont pareillement consentis à ratifier au mépris des intérêts de leurs peuples.
Nos compatriotes auront tôt fait de prendre lucidement conscience de la logique diabolique qui anime sournoisement une mécanique européenne qui a été à ce point verrouillée qu’elle ne peut en définitive être réformée d’aucune manière.
Faute donc pour la France de pouvoir recouvrer de l’intérieur la maîtrise de son destin qui lui échappe peu à peu, il appartiendra à notre pays de se débarrasser de la douce tyrannie bruxelloise, en sortant au pas de course du carcan d’une Union européenne plus que jamais prisonnière d’une logique mondialiste qui lui impose la construction irrésistible d’un modèle impérial castrateur.
En dénonçant de la sorte le Traité de Lisbonne, pour mieux s’orienter demain vers des coopérations renforcées librement choisies, la France entraînera heureusement dans son sillage les autres peuples du continent, aujourd’hui asservis, les libérant ainsi des griffes du Léviathan européen.
29 octobre 2010
*Le léviathan (de l’hébreu: ?????, liwjatan) est un monstre marin évoqué dans la Bible, dans les Psaumes (74,14 et 104, 26), en Isaïe, 27, 1 et au Livre de Job (3:8 et 40:25). Ce nom désigne un monstre colossal, dragon, serpent et crocodile, dont la forme n’est pas précisée ; il peut être considéré comme l’évocation d’un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d’en bousculer l’ordre et la géographie, sinon d’anéantir le monde.
Pour parachever la fin de l’indépendance de notre pays, sarkozy et sa bande mettent à la disposition des américains notre puissance militaire nucléaire, via cette mise en commun de certains équipements de notre armée avec les anglais.
Entre des commissaires européens, sans légitimité démocratique aucune, qui nous imposent leur diktats notamment économiques et un petit, tout petit président qui nous vend, il est temps que nous, Gaullistes, nous montrions vraiment les dents.
Grace à Nicolas Dupont Aignan, notre voix s’entend de plus en plus et rallie doucement mais sûrement un grand nombre de Français qui, et c’est mon souhait le plus cher, nous permettrons, tous ensemble, d’échapper à ce carcan technocratique et totalitaire qu’est cette europe.
Nous pourrons alors redevenir maîtres de notre destin et reconstruire la Grandeur de la France.