Cinq propositions concrètes pour rétablir l’ordre public

 

  • par Nicolas Dupont-Aignan

nda101 Les violences répétées de ce week-end révèlent une fois de plus la montée de l’insécurité dans notre pays.

J’ai été le premier à l’Assemblée Nationale à alerter les autorités sur l’urgence qu’il y a à agir tant les délinquants n’ont plus peur de rien. La cause est évidente : leur sentiment d’impunité la plus totale qui est le fruit de politiques judiciaires totalement contreproductives.

En effet, nous sommes le seul pays au monde qui, au cours des dernières années, a à ce point baissé la garde.

Pour les délits les plus graves en combinant les remises de peine automatiques (loi de 2004), les remises de peine conditionnelles et la libération conditionnelle, les condamnés sont assurés de n’effectuer que la moitié de la peine de prison prononcée. Lors d’une discussion parlementaire, j’avais proposé un amendement supprimant les remises de peine automatiques. Quelle ne fut pas ma surprise de voir le gouvernement s’appuyer sur le parti socialiste et une partie de l’UMP pour rejeter mon amendement qui recueillait un véritable écho chez certains parlementaires de la majorité !

A cela s’est ajoutée la récente loi supprimant l’emprisonnement pour toutes les condamnations égales ou inférieures à deux ans de prison ferme. Tous les Maires de banlieue voient le résultat dramatique de cette loi puisque les délinquants ne subissent même plus la prison et reviennent immédiatement dans leur quartier, narguant les autorités. Les fameuses peines alternatives sont très mal contrôlées et ne dissuadent pas.

Les grands déploiements de force après des incidents comme ceux de ce dernier week-end, ne servent pas à grand-chose dans la mesure où les fauteurs de trouble savent très bien que, dans les faits, ils ne risqueront quasiment rien.

Ce double langage du gouvernement entre d’un côté un discours sécuritaire justifié et de l’autre une pratique pénale très laxiste ne peut aboutir qu’à une catastrophe politique. Sans parler des réductions d’effectifs de policiers et de gendarmes qui démoralisent les forces de l’ordre et les empêchent de fonctionner correctement dans nos banlieues.

Pour que la peur change de camp et qu’enfin la loi républicaine soit appliquée, je propose : – de revenir sur la loi des « deux ans » ; – de supprimer les remises de peine automatiques pour que les délinquants, comme en Allemagne, se voient appliquer au moins les deux tiers de la peine prononcée ; – la construction de 20 000 places de prison en utilisant, pour gagner du temps, les casernes désaffectées. N’oublions pas que la France n’a que 63 000 places de prison et l’un des plus faibles taux d’incarcération d’Europe. 82 000 condamnations ne sont toujours pas appliquées. Il faudrait au moins atteindre le nombre de places de la Grande-Bretagne (85 000) ; – le remplacement des départs en retraite dans la police et la gendarmerie ; – l’utilisation de la disposition du Traité de Schengen qui permet de rétablir les contrôles aux frontières pour une période transitoire.

Dans le domaine de la sécurité comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs, on ne peut pas éternellement tricher avec la réalité. Nos concitoyens perçoivent désormais très bien le fossé entre les discours et les actes.

Face à un PS toujours aussi naïf dans le domaine de la sécurité et une UMP qui ne fait que parler car elle ne veut pas dégager les moyens financiers nécessaires, il est impératif d’offrir enfin aux Français une véritable politique de sécurité publique.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*