Chacun se déclare républicain, s’octroyant ainsi un brevet de bonne moralité, mais peu appliquent les vertus qui s’y rattachent dans la vie publique et professionnelle. Tous pensent que la solidarité est un acte essentiel, beaucoup démontrent de façon récurrente qu’elle commence à partir du moment où ses intérêts propres sont en cause.
Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer la situation de l’été 93 pendant lequel le gouvernement Balladur a rallongé la durée de cotisations des retraites du privé, sans pour autant attiser une quelconque réaction syndicale. Pourtant, il est évident que cette réforme allait « accoucher » d’une similaire pour les autres catégories dites « favorisées » : les fonctionnaires et les agents des entreprises publiques.
Et pourtant ! Avons-nous aperçu le moindre rosissement des visages de nos leaders vedettes du syndicalisme ? Non. Que proposent-ils de réellement novateur aujourd’hui pour traiter du dossier des retraites que chacun s’accorde par ailleurs à considérer comme essentiel ? Rien, sinon les éternelles ponctions sur les recettes de l’Etat.
Il est vrai aussi que le gouvernement n’a pas réussi sa synthèse en hiérarchisant ses réformes : il annonce tout, en même temps, prêtant ainsi le flanc à l’amalgame et à une « rouspétance » organisée et cumulative.
Il pêche aussi, comme les gouvernements précédents, par défaut d’un projet national qui permettrait à tous de comprendre où nous allons, dans les domaines économiques et sociaux, mais aussi dans ceux concernant l’aménagement du territoire, l’avenir européen, donc de notre diplomatie et notre défense. L’absence d’un réel destin national maîtrisé par le peuple se traduit par un millefeuille d’incompréhensions, d’où un déficit d’adhésion de nos concitoyens.
Mais on ne peut évoquer cette période particulièrement agitée sans s’arrêter sur le problème de l’Education nationale, ou plutôt sur cette minorité agissante du personnel enseignant.
Qu’elle image nos éducateurs donnent-ils de leur mission ! Il est particulièrement antirépublicain de prendre de cette façon les jeunes en otage pour régler un problème qui devient de plus en plus politique. Il n’appartient pas à des fonctionnaires, aussi indispensables soient-ils à l’avenir de nos enfants, de conduire la politique du pays. Cela revient de droit aux élus et au gouvernement. L’école républicaine serait-elle devenue un creuset de révolutionnaires embourgeoisés tant il est facile de se rebeller quand tous ses arrières sont par ailleurs assurés ?
Il appartient au gouvernement d’être ferme et d’assurer, dans les jours qui viennent, la tenue normale des examens.
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