Popularité : Villepin creuse l’écart avec Sarkozy

 

  • Selon un sondage Ifop, l’ancien premier ministre devance largement l’actuel président de la République, avec presque vingt points d’écart en sa faveur.

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Dominique de Villepin a le vent en poupe. L’ex-premier ministre bénéficie parmi les Français de 57% d’opinions positives, selon un sondage Ifop pour Paris Match à paraître jeudi. L’intéressé, en pleine campagne de séduction, devrait apprécier. Il notera surtout l’écart qui se creuse vis-à-vis de son rival désigné, Nicolas Sarkozy, qui perd encore cinq points, à 38% d’opinions favorables auprès des Français. En octobre dernier, le rapport était encore de 47%/44%.

«L’anti-sarkozysme est si fort que tous ces adversaires hypothétiques écrasent le président», analyse l’Ifop, qui précise qu’il s’agit bien d’une mesure de popularité et non d’intentions de vote. Dominique de Villepin, qui n’a de cesse depuis des mois de surfer sur la vague anti-sarkozyste, se transforme donc «en leader provisoire de l’opposition». Le président de la République paie sûrement par ailleurs son implication personnelle dans l’affaire Clearstream, où il a perdu le procès en première instance et où Villepin a joué la carte de la victimisation. Résultat, le chiraquien inverse totalement le rapport d’octobre 2007, quand Sarkozy le dominait du haut de ses 67% contre 30%. L’Ifop note tout de même que l’électorat de droite continue à préférer nettement Nicolas Sarkozy : 85% à l’UMP, 56% chez les commerçants-artisans, 51% chez les 65 ans et plus.

Dominique de Villepin récolte aussi probablement les premiers fruits de la campagne de reconquête qu’il mène tambour battant depuis la fin (provisoire) de l’affaire Clearstream, en prévision de 2012. En déplacement dans toute la France, il enchaîne les visites de terrain, s’offre des bains de foule et goûte aux produits du terroir. Une communication qui casse l’image déconnectée que l’ex-premier ministre, qui n’a jamais affronté l’épreuve des urnes, avait tendance à véhiculer. Surtout, la posture n’est pas sans rappeler la figure de son mentor et ancien président, Jacques Chirac, qui se trouve justement être, selon l’Ifop, l’homme politique de droite préféré des Français, avec 76% d’opinions favorables. Un score qui sonne comme une prime à l’éloignement pour le retraité.

 

L’ex-Premier ministre n’a jamais été élu… Il veut faire ses classes. L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin, qui ne s’est jamais présenté à une élection, a laissé entendre qu’il pourrait être candidat à un prochain scrutin pour «compléter» sa «formation», dans un entretien publié ce jeudi par le quotidien catalan La Vanguardia.

«Ce n’est pas que je n’ai jamais gagné une élection. C’est que je ne me suis jamais présenté, d’où l’intérêt que j’ai de compléter ma formation, comme un jeune élève qui a le désir de connaître et de découvrir», a déclaré Dominique de Villepin, engagé dans un duel politico-judiciaire avec le président Nicolas Sarkozy.

«Offrir une alternative» «Ce que je veux, c’est offrir un pôle d’alternative à la politique française», a poursuivi l’ancien Premier ministre, relaxé fin janvier dans le procès Clearstream, mais qui devra faire face à un procès en appel avant l’élection présidentielle de 2012.

Dominique de Villepin évite soigneusement de répondre à la question de savoir s’il compte se présenter contre le président français Nicolas Sarkozy en 2012, mais indique: «J’appartiens à cette tradition gaulliste, républicaine, sociale, qui aujourd’hui n’est pas très satisfaite de la politique et qui pense qu’il faut revenir au fondamental.»

 

Dernière minute (dimanche 21 février)

  • Villepin: pour rassembler à droite, « laisser de côté les querelles personnelles »

« L’exigence de rassemblement suppose des gestes forts, de laisser de côté les querelles personnelles et d’être capable de privilégier l’intérêt général sur l’ensemble des sujets », souligne l’ancien Premier ministre.

M. de Villepin, qui sera « fidèle à (son) engagement politique » en votant aux régionales, estime qu’après ce scrutin, il faudra « rebattre les cartes pour repartir avec de meilleurs atouts » et tourner la page de ces « derniers mois » où « une polémique a succédé à une autre polémique, un mauvais débat a succédé à un faux débat ».

Pour que les deux années d’ici la présidentielle de 2012 « ne soient pas gâchées », il faut, selon lui, arrêter « la politique de réformes tous azimuts » et « l’éparpillement qui conduit souvent à des demi-réformes » mais « réaffirmer très fortement l’exigence de justice sociale » et se concentrer sur « trois grandes » priorités: emploi, compétitivité et lutte contre l’endettement.

Dominique de Villepin invite aussi son grand rival Nicolas Sarkozy à revenir « aux fondamentaux » que sont « le sens de la République, de l’Etat, de la nation » en recherchant « un bon équilibre institutionnel… Dans la crise, il ne suffit pas d’avoir un président actif », martèle-t-il.

Interrogé sur le fait de savoir s’il aura, le cas échéant, les moyens logistiques et financiers suffisants pour mener une campagne présidentielle, il répond : « l’Histoire prouve que lorsqu’on a quelque chose à dire, on se fait entendre… C’est sans doute rassurant pour certains d’imaginer qu’il faut beaucoup, beaucoup d’argent et un très grand parti pour faire de la politique en France. Je n’en suis moi-même pas du tout convaincu », ajoute M. de Villepin

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