HENRI GUAINO : « LA DROITE MEURT DE SA SUPERFICIALITÉ »

Henri Guaino a été la plume de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et son conseiller spécial à l’Élysée. De 2012 à 2017, il a été député des Yvelines. Depuis trente ans, il a incarné au RPR, à l’UMP et aux Républicains la continuité de la tradition gaulliste, souvent dans l’adversité. 

Que signifie être gaulliste en 2020 ?
C’est pour répondre à cette question que j’ai écrit ce livre. Pour ceux qui ont vécu cette aventure, cela signifiait l’engagement aux côtés du général De Gaulle. Pour ceux, comme moi qui étaient trop jeunes, cela signifie que l’histoire qui commence un 18 juin 1940 et se termine en 1969 a encore un sens pour eux, qu’il y a encore des leçons à en tirer pour le présent et pour l’avenir. Ne pas être gaulliste c’est penser que cette histoire appartient à un passé totalement révolu, qu’elle n’a rien à nous apprendre. Et être anti-gaulliste, c’est penser que De Gaulle a eu tort, que ce qu’il a incarné doit être rejeté, que ce qu’il avait rendu à la France, ce qu’il avait légué aux générations futures doit être liquidé. Une politique se définit souvent d’abord par ce à quoi elle s’oppose. Pendant la guerre, le gaullisme c’était ce qui s’opposait au pétainisme. Aujourd’hui, c’est ce qui s’oppose à toutes les forces qui veulent en finir avec la France.

Le gaullisme semble se confondre pour vous avec le patriotisme. Peut-on être patriote sans être gaulliste ? On peut notamment penser aux anti-gaullistes de droite, qui se sont opposés au général du fait de sa politique algérienne. 
Le patriotisme n’est pas une idéologie, c’est un sentiment. Le gaullisme est aussi une façon d’aimer la France comme idée et comme peuple, mais pas n’importe quelle idée de la France, pas n’importe quelle idée de sa vocation, pas n’importe quelle idée de l’homme. Il y a d’autres façon que celle du gaullisme d’aimer la France, mais bien souvent, ces autres façons signifient en réalité que l’on n’aime pas la même chose. Dans la France libre, dans la résistance, il y avait des patriotes communistes, socialistes, de droite, catholiques, des protestants, des juifs, des francs-maçons qui étaient réunis par quelque chose de plus que l’attachement charnel à la mère patrie, peut-être, au fond, une idée de l’honneur, de la liberté, de la dignité d’un homme et d’un peuple qui faisait corps pour eux, au-delà de leur idéologie ou de leur religion, avec ce qu’ils appelaient la France. De ce point de vue, le gaullisme s’inscrit dans un courant de l’histoire de France qui remonte à bien avant le 18 juin 1940.

Source : https://lincorrect.org/

9 commentaires sur HENRI GUAINO : « LA DROITE MEURT DE SA SUPERFICIALITÉ »

  1. J’ai la conviction… non je sais, en fait, que si Charles de Gaulle revenait là, maintenant, non tel que le ‘gaullisme à la carte » a falsifié son image pour s’en servir à des fins privées, mais tel qu’il était réellement, tel qu’il apparaît dans ce qu’il écrivait réellement, dans ce qu’il disait réellement, dans ce qu’il faisait réellement, dans les portraits que ses intimes faisaient de lui (et Pompidou était un de ces intimes, n’en déplaise aux esprits étriqués), tous ceux qui aujourd’hui se prétendent « gaullistes » le rejetteraient avec la dernière violence et sous les prétextes les plus insultants, à commencer par ceux de « fascisme », de « racisme », etc. Les Michel Droit, les Jean Dutourd qui l’eussent accueilli à bras ouverts en pleine connaissance de cause ont définitivement disparu. Et même s’il arrivait au pouvoir, pour continuer dans la politique fiction, il ne pourrait rien faire dans le contexte actuel. Nous voyons bien le sort réservé à Trump. Trump est aussi vulgaire que CdG était digne, aussi plouc que CdG était aristocratique de tempérament. Mais ce sont des critères superficiels, comme dit Guaino. Ce qu’on reproche à Trump aujourd’hui, ce n’est pas sa plouquerie, c’est fondamentalement ce qu’on reprochait à CdG en 1968: défendre les intérêts de son peuple contre les puissances adverses, intérieures et extérieures, et surtout la haute finance internationale qui prospère sur la ruine des nations. Soixante-huit est entré dans l’Etat avec le pétainiste Mitterrand comme le vers entre dans un fruit. Et le fruit en est mort.

  2. Je ne partage pas ce commentaire. H. Guaino est un gaulliste authentique.

  3. christian mazard // 13 décembre 2020 à 17 h 29 min //

    Monsieur Guaino est bien mal placé pour parler du gaullisme. Pour rappel, c’est ce même Monsieur Guaino qui a vendu sa plume à Sarkozy le libéral et lui a permis d’être élu via des discours pleins de patriotisme signés Guaino. Monsieur Guaino s’est donc vendu pour des raisons alimentaires et a ainsi aidé Sarkozy à tromper les français. Un tel opportunisme ne correspond pas au gaulliste. Le probleme de Monsieur Guaino est que ses actes ne sont pas en accord avec ses discours

  4. à Déva Koumarane…faites-vous allusion au comportement de Mr Henri Guaino ?

  5. BIEN
    Mais je reste sur ma faim
    J’aurais aimé que Mr GUAINO cite tous les thuriféraires ceux qui se déclarent gaullistes et sont à l’opposé
    Ceux qui depuis 40 ans ont bradé sans jamais être mis à l’index ou en responsabilité
    Les « Mitterrand et consorts » qui se sont associés contre lui en permanence comme le déclarait Mitterrand dans son Fameux coup d ‘Etat pour DECRIRE DE GAULLE alors qu’il se decrivait lui meme
    Si personne ne fait le bilan des affirmations mensongeres des socialos pendant 40 ans qui le fera?
    cdt
    J GUISET

  6. Dêva Koumarane // 9 décembre 2020 à 20 h 44 min //

    Une Gaulliste et un Gaulliste sont des personnes qui ont rencontré au cours de leur vie leur 18 juin et ont eu le courage de dire non à la soumission, non à la main mise d’autrui sur leur vie, non à l’humiliation et ont dit OUI à la Grandeur de la France.

  7. Hervé Hanot // 9 décembre 2020 à 19 h 08 min //

    Etre gaulliste aujourd’hui, comme cela sera sans doute encore le cas demain, c’est croire plus que jamais, que la France et sa Nation toute entière sauront trouver par elles mêmes les réponses aux immenses défis qui la menacent, c’est à dire ceux qui tendraient à lui faire croire que son existence même pourrait s’exonérer d’avoir à les combattre..
    Hervé Hanot

  8. C’est une autre façon de décliner un programme pour la France… dire ce que nous refusons est aussi important que de dire ce que l’on veut.

  9.  » Une politique se définit souvent d’abord par ce à quoi elle s’oppose.  » Non Monsieur GUAINO ,avec de pareils propos vous ancrer la Politique dans la guerre des clans, la médiocratie de l’opposition à d’autres et non dans la sublimation de l’intérêt général et de la satisfaction de la plus grande partie du peuple. C’est bien là le problème de tous les politicards trans échiquier politique.
    De ce point de vue la Droite actuelle n’y échappe pas !

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