Les « légendes » de Michel Onfray (2)

Staline et l'Allemagne nazie

Michel Onfray rétablit des vérités dans son ouvrage « vies parallèles De gaulle – Mitterrand ». Avec courage et détermination. 

Michel Onfray

« Ces Vies parallèles écrites dans l’esprit de Plutarque – ses mânes, je l’espère, me pardonneront le détournement de son titre – peuvent se lire comme une contre-histoire de la France du XXe siècle. Contre-histoire parce qu’il existe une histoire légendaire de la France à l’endroit de laquelle il faut exercer une raison cartésienne. On doit en effet penser selon les principes d’une méthode démystificatrice si l’on veut comprendre ce qu’est vraiment l’Histoire de la France du XXe siècle, ce qui semble la seule façon d’envisager la possibilité d’une Histoire de France pour le XXIe siècle. Ce qui est loin d’être gagné… D’où l’exigence de déconstruire les légendes ».

Gaullisme.fr vous livre les 9 légendes retenues par Michel Onfray. Pour mieux les déguster, nous les publions en 9 épisodes, légendes sur lesquelles vous réagirez par vos commentaires.

Deuxième légende

« Le PCF a été le parti de la résistance et des 75.000 fusillés

En vérité : obéissant au pacte germano-soviétique, le Parti a souscrit à la politique de collaboration avec le national-socialisme au nom d’ennemis communs dont la City, Londres, la banque, les Juifs, et les gaullistes, et ce du 29 août 1939 au22 juin 1941, date à laquelle, avec l’opération Barbarossa, Hitler rompt unilatéralement ce pacte sans lequel il n’y aurait pas eu de France envahie par les nazis. Quant au nombre de fusillés, toutes obédiences confondues, il est estimé à mille sept par Serge Klarsfeld[1].


[1] [précision de Gaullisme.fr]
Serge Klarsfeld, en enquêtant sur les fusillés du Mont-Valérien, aboutit à une remise en cause des chiffres officiels. Il s'aperçoit que le chiffre des 4500 fusillés est faux. Le nombre de Juifs fusillés est de 175 sur un total réel de 1007, soit plus de 17%. Nous sommes très au-dessus du pourcentage des Juifs dans la population totale.
(Les Juifs dans la Résistance. Dir Monique-Lise Cohen et Jean-Louis Dufour. Ed. Tirésias, 2001)
Par ailleurs (source : https://memoirenet.pagesperso-orange.fr/), Les Médaillés de la Résistance Française, au nombre de 43.000 environ, dont 19.000 à titre posthume, groupent des membres des Forces Françaises Libres, des Forces Françaises Combattantes et des Forces Françaises de l’Intérieur. Parmi eux, 10 % de femmes et 55 collectivités.

Lisez : Le PCF et ses 75.000 fusillés !

7 commentaires sur Les « légendes » de Michel Onfray (2)

  1. Jean-Dominique Gladieu // 4 décembre 2020 à 20 h 08 min //

    @ Alain Kerhervé :

    Sur la tentative de récupération de la Résistance par le PCF après la guerre, je suis complètement d’accord avec vous.

  2. Je suis d’accord… ce qui est indéfendable, c’est la position du PARTI. D’autant plus qu’après guerre il laisse entendre que le PCF a pris une part quasi totale à la Résistance (FTP, FTPF, communistes) avec ses 75000 fusillés (?!)… peut importe pour eux tous les autres.

  3. Jean-Dominique Gladieu // 3 décembre 2020 à 22 h 32 min //

    @ Alain Kerhervé :

    Cher Alain,

    Pour une fois, nous divergeons un peu !

    En 1939, lorsque les gouvernements français et britanniques déclarent la guerre à l’Allemagne, la position du PC peut se comprendre : il considère que c’est une guerre entre impérialistes et que par conséquent les soldats, les travailleurs et l’ensemble des citoyens français n’ont pas à servir de chair à canon pour une cause qui n’est pas la leur.
    Par contre, lorsqu’en juin 1940, le territoire national est occupé par une armée étrangère, alors je vous rejoins : la position de la direction du Parti est indéfendable !
    Mais je précise bien : la position de la direction ! Car nombre de militants communistes sont passés outre.
    Cette question serait d’ailleurs à voir de près car l’Internationale Communiste n’était pas opposée à ce que le PCF intègre la Résistance à l’occupant dès 1940.

  4. Pour ma part, mais je conçois que c’est plus facile aujourd’hui de le dire, la position du Parti communiste en 39 est indéfendable. Les revirements de positions en fonction des positions de l’URSS montrent son attachement médiocre à la France. Même aujourd’hui, le PCF continue de penser que De Gaulle n’était pas la solution pendant la guerre. Pour ma part, je continuerai à les combattre, même si, dans certains cas, nous pouvons nous retrouver. Je prends l’exemple du projet de CED dans les années 50, projet combattu par les gaullistes et les communistes, mais pour des raisons évidemment différentes.

  5. Tout le monde n’a pas connaissance de ce fait historique. Il convient donc de le rappeler. Merci pour votre commentaire

  6. Pierre Delcourt // 3 décembre 2020 à 12 h 28 min //

    Michel Onfray ne fait qu’écrire ce que l’on sait déjà depuis longtemps . Je vous renvoie au remarquable livre écrit en 2006 par Jean Pierre Besse et Thomas Pouty titré «  Les fusillés » et sous titré «  Répression et exécutions pendant l’occupation 1940 / 1944). Dans ce livre les auteurs indiquent que la supercherie des 75000 fusillés a été lancée dans l’Humanité du 11 octobre 1944 et dénoncée dès 1946 par Paul Viret chef départemental de Haute Savoie du mouvement de résistance « Libération ».

  7. Jean-Dominique Gladieu // 2 décembre 2020 à 20 h 14 min //

    J’aime bien Michel Onfray et j’apprécie particulièrement qu’il ait eu l’initiative de créer une Université Populaire. En outre, je trouve excellente son idée de « Front Populaire » dans le but de rassembler tous les Souverainistes (quel que soit l’horizon d’où chacun provient).
    Tout ceci ne peut qu’inciter à débattre et c’est parfait.

    Justement, débattons !
    Malgré l’estime que je lui porte, je trouve que par rapport à l’attitude du PCF entre 1939 et 1941, M.O y va un peu fort !
    Difficile, en effet, de le laisser affirmer que  » le Parti a souscrit à la politique de collaboration avec le national-socialisme « .
    En fait, lors de la déclaration de guerre, le PCF considère qu’il s’agit d’un conflit « inter-impérialiste ». On peut approuver ou non l’analyse mais si l’on y adhère, il est logique de renvoyer dos à dos les belligérants.

    Les choses deviennent différentes lorsqu’en juin 1940, la France se retrouve envahie par l’armée allemande.
    Et là, il y a débat au sein du PC. Et nombre de militants passent outre la décision « officielle » du parti, intégrant la Résistance à titre personnel.
    Il est intéressant de constater que Maurice Thorez (alors à Moscou) fait partie de ceux qui ne sont pas opposés à une entrée immédiate au sein de la Résistance (apparemment, Staline lui-même n’aurait pas non plus été contre).

    Quoi qu’il en soit, il est hasardeux de dire que sans le pacte germano-soviétique « il n’y aurait pas eu de France envahie par les nazis ».
    Il est, en effet, plus que probable que l’état-major de l’armée française
    (en plus de constituer un ramassis d’incompétents … d’ailleurs dénoncés comme tel par le Général De Gaulle !) a délibérément joué la carte de la défaite (plutôt Hitler que le Front Populaire).

    Pour ma part, je ne suis pas choqué de l’attitude du PCF en 1939.
    Par contre, une fois le pays envahi, c’est la Libération Nationale qui doit primer.
    Mais il faut regarder les choses avec lucidité et ne pas chercher à bouffer du « coco » systématiquement.

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