Aéroports de Paris

de Caroline Vigoureux & Matthieu Deprieck  –  l’Opinion

Après la validation par le Conseil constitutionnel, le prochain verrou pour organiser un référendum d’initiative partagée sur ADP s’annonce plus redoutable encore : collecter la signature de plus de 4,7 millions de Français. Gauche et droite feront-elles campagne ensemble ?

Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert jeudi à la proposition de référendum d’initiative partagée déposée par des parlementaires opposés à la privatisation d’Aéroports de Paris. Il s’agit d’une première dans l’histoire politique française. La semaine prochaine, les Sages auront à se prononcer sur quatre autres recours contre la privatisation d’ADP et sur le projet de loi Pacte, déposés par les députés de gauche de l’Assemblée nationale, le groupe PS du Sénat et les groupes LR de l’Assemblée et du Sénat.

C’est ce qu’on appelle un joli coup. Et jusque-là, personne n’y était parvenu. Le Conseil constitutionnel a jugé jeudi conforme la proposition de loi pour instaurer un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation d’Aéroports de Paris, prévue dans la loi Pacte. Le texte, signé par 248 députés et sénateurs, fruit d’une alliance aussi inédite qu’improbable des socialistes aux Républicains en passant par les communistes, vient de passer un verrou juridique de taille en obtenant le feu vert des Sages. Un revers pour Emmanuel Macron à trois semaines des élections européennes et une claque pour la macronie, qui n’avait pas vu le coup venir. « C’est vraiment incarné contre le Président. Ça peut nous péter à la gueule ! Ce serait le dernier clou dans le cercueil du Parlement », s’inquiète une députée LREM.

Ce n’est que le début d’un long feuilleton. Dans les jours à venir, les Sages devront aussi se prononcer sur l’ensemble du texte, adopté par le Parlement au lendemain du dépôt du recours. « Il n’y a pas de contradiction juridique à valider la proposition de loi référendaire mais aussi la loi Pacte », estime le constitutionnaliste Didier Maus. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a toutefois annoncé « qu’aucune décision ne sera prise sur la privatisation d’ADP pendant le délai de procédure » du RIP. Le dossier est donc gelé pour une très longue période.

Au moins neuf mois, soit le temps accordé pour collecter les 4 717 396 millions de signatures – 10 % du corps électoral – nécessaires pour mener à bien cette procédure. La barre est haute mais l’objectif paraît de moins en moins inatteignable. La pétition « l’affaire du Siècle » pour attaquer l’État en justice contre le réchauffement climatique avait recueilli deux millions de signatures en quelques semaines seulement. « Beaucoup de gens ont envie de jouer un mauvais tour à Macron pour des raisons totalement opposées mais peu importe. Personne n’ira sonder leurs reins et leur cœur », note Didier Maus.

 

3 commentaires sur Aéroports de Paris

  1. Jean-Dominique Gladieu // 11 mai 2019 à 14 h 31 min //

    Concrètement, comment les choses vont-elles se passer ?
    Quelles démarches faut-il effectuer pour apporter sa signature ?

  2. Pour connaitre l’étendue de la grande braderie nationale entérinée par « notre » classe dirigeante il suffit de lire le livre de Laurent Izard « la France à la découpe ».

  3. « Ce n’est que le début d’un long feuilleton. « Apparemment les Françaises et les Français aiment bien ce qui dure dans le flou !!! Tonton Mitterrand en ayant été le déterminant.
    Virez les tous du bas en haut de la pyramide des insipides socialement imbuvables !
    BAERTJC

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*