«1969, dernière tentative de De Gaulle pour faire prévaloir la nation sur l’individu»

Charles de Gaulle, son épouse Yvonne et François Flohic dans la lande irlandaise.

Le dernier De Gaulle. Le 27 avril 1969, Charles de Gaulle perd le référendum qu’il avait organisé sur la Région et la réforme du Sénat. Il annonce aussitôt sa démission, se retire définitivement à Colombey, dont il ne sort que pour deux échappées étranges et romanesques vers l’Irlande et l’Espagne, et rédige des Mémoires d’espoir. Ses derniers mois au pouvoir ont souvent été présentés comme une succession d’erreurs ou de maladresses, attribuées pour l’essentiel à la vieillesse, ainsi qu’à l’incompréhension de la modernité dont Mai 1968 venait d’annoncer l’avènement avec fracas.
Ce livre dit tout autre chose : de Gaulle, en ses derniers temps, avait pleinement pris conscience qu’il faisait face à un personnage nouveau, la société moderne, libérée du souvenir de la guerre, traversée de besoins et de désirs, et pour qui la puissante organisation de gouvernement qu’il avait mise en place était devenue trop lourde. Il appréhendait la venue de temps inédits, porteurs des illusions du bien-être, mais chargés de difficultés, de menaces, de crises.
C’est pour y préparer la France que de Gaulle entreprit, dans ses derniers mois, une révolution de grande ampleur. Pour lui, la réalité du monde, imprégnée d’histoire et de tragédie, était dangereuse, mais aussi pleine d’espoir : si on pouvait la saisir dans sa densité et dans sa profondeur, alors « un grand élan emporterait les êtres et les choses ». De Gaulle, en 1969, pressent déjà les angoisses, la peur de l’inconnu, la tentation du renoncement et du nihilisme qui s’empareront cinquante ans plus tard de nos démocraties : aujourd’hui, en 2019, ses intuitions nous aident à corriger la myopie de notre civilisation

Arnaud Teyssier ressuscite, dans de Gaulle, 1969. L’autre révolution (Perrin), l’épisode émouvant de la démission du fondateur de la Ve République. Surtout, l’auteur montre qu’il s’est joué bien davantage, ce jour-là, que le rejet de réformes techniques peu aptes à susciter l’enthousiasme. Le Figaro publie de larges extraits de son ouvrage, en librairie jeudi  14 mars 2019.

L’irruption de la société

De Gaulle a parfaitement pris la mesure de Mai 1968. Il a fort bien compris qu’un personnage nouveau est apparu dans l’histoire du pays: la société, qui n’est qu’un instantané sans rapport avec la France, et que cette société, confirmant une prédiction prodigieuse de Maurras – mais qui le disait pour s’en réjouir, bien vite et bien imprudemment -, a entrepris de se venger de l’État en l’absorbant, de le tuer en le subvertissant.

Le Général a subitement pris conscience de la rapidité du temps qui passe. Il n’est à l’Élysée que depuis dix ans. Le règlement de l’affaire algérienne, la relance du pays sur des bases nouvelles après le grand rapetissement de la décolonisation: toutes ces affaires l’ont accaparé. Nous sous-estimons cette importance du temps qui s’écoule et de son inégale densité. […]

En 1958, déjà, alors que le monde, enfin remis des deux guerres mondiales, se transformait et que l’individu devenait progressivement le nouveau maître de toutes choses, de Gaulle avait pris le mouvement à rebours: non seulement il avait conservé la puissance de l’administration centralisée, mais il l’avait renforcée ; parallèlement, s’emparant du problème institutionnel, il avait rétabli dans sa plénitude le partenaire défaillant de l’équipage: le pouvoir exécutif.

En somme, au moment où la société française, avec ses appétits croissants de confort et d’émancipation, se découvrait à elle-même, le vieux guerrier lui imposait des institutions d’une force inouïe, un véritable corset politique et social, pour un projet qu’il concevait comme en son for intérieur. […] La révolution constitutionnelle est trop lourde à porter. Six ans seulement après la fin de la guerre d’Algérie, une révolte d’étudiants, de jeunes bourgeois, met tout en péril.

Le référendum d’avril 1969

[En février 1969, de Gaulle annonce qu’il va soumettre par référendum aux Français un projet de loi portant sur la création des régions et la transformation du Sénat en une sorte de conseil économique et social. Son espoir est de répondre aux évolutions de la société tout en les canalisant. Mais le référendum tourne aussitôt à la question de confiance]. D’une certaine manière, c’est bien là, pour beaucoup de Français qui ne perçoivent pas toutes les finesses ni tous les ressorts du calcul gaullien, l’enjeu du référendum qui s’annonce: les choses doivent-elles, peuvent-elles continuer comme avant? Cette dimension hors normes du Général le servira-t-elle encore, ou désormais le desservira-t-elle? Les Français, malgré le respect ou l’affection que nombre d’entre eux lui portent, comme les sondages l’attestent, voudront-ils se libérer du complexe du Père? Ce héros vieillissant n’a-t-il pas fait son temps? La grande époque des drames et des tragédies ne doit-elle pas laisser place à la quiétude et au bien-être? […]

À l’étranger, de Gaulle reste une figure historique indépassable. En France, ce poids de l’Histoire semble désormais peser trop lourd. Comme Pompidou l’a compris d’instinct, les Français ont soif d’ordinaire. Et il se sent prêt à assumer cet ordinaire, qui, pour lui, peut être le moyen de pérenniser sans drame l’œuvre gaullienne. […]

[Le 10 avril 1969, de Gaulle défend son référendum. Il déclare:]«Syndicats, fédérations, associations, unions, etc. représentent maintenant, au moins dans quelque mesure, les besoins et les désirs.» «Les besoins et les désirs»: nous y sommes. Ce que de Gaulle n’aime pas dans la modernité, c’est cette idée-là. Un peuple a des aspirations. Une nation a une vocation. L’individu, lui, doit se mettre au service de la collectivité. La démocratie n’a de sens que si elle organise l’utilité sociale de chacun. Ce n’est pas une conception «doloriste» de la société, mais une vision qui est dans le fond très chrétienne et répond à la conception sacerdotale de la politique qui est celle de De Gaulle comme elle était celle de Richelieu. Elle est aussi, à certains égards, révolutionnaire. Mais elle n’est pas si aisée à accepter en cette année 1969, à la fois si proche et si loin de la guerre, des guerres.

La démission et le départ pour l’Irlande

[Le 27 avril 1969, le non l’emporte (52,4 %) tandis que la participation est très élevée (80 %). Le Général démissionne aussitôt comme il s’y était engagé en cas de victoire du non]. De Gaulle n’a pas voulu retourner à son bureau de la rue de Solférino, qu’il avait quitté sans retour lorsqu’il était revenu au pouvoir (en 1958), mais où il avait fait transférer provisoirement ses archives en quittant l’Élysée – avant même le résultat du référendum. Sa retraite doit être totale, il ne doit pas être soupçonné de la moindre interférence avec la politique gouvernementale. Dans les jours qui ont suivi le référendum, il a reçu ses anciens collaborateurs, organisé sa nouvelle vie, s’est occupé de son prochain départ en Irlande, envisagé de longue date, et de l’installation de son bureau parisien, situé avenue de Breteuil. Il a refusé la dotation annuelle qui lui est due comme ancien président de la République, ainsi que son traitement de membre de droit du Conseil constitutionnel, ses droits d’auteur étant par ailleurs reversés à la Fondation Anne-de-Gaulle. […]. [Dès le 10 mai, de Gaulle et son épouse s’envolent pour l’Irlande]. Aucune interview n’est évidemment accordée, mais le Général offre aux reporters l’occasion d’une promenade sur les dunes de Derrydane, balayées par les vents, pour que les célèbres et émouvantes photographies que chacun connaît puissent entrer dans l’immortalité. […] Il n’y a ni téléphone ni télévision dans la chambre du Général, mais la police a installé une antenne spéciale pour qu’il ait une bonne réception radio afin d’écouter les nouvelles du soir, en particulier sur la campagne présidentielle (en France). Pour le reste, ce manoir offre la quintessence du confort irlandais – feux de tourbe et fauteuils Chesterfield, deux chambres séparées pour Charles et Yvonne, avec un lit taillé aux mesures du Général – au milieu de paysages très sauvages.

Chez Franco

L’Histoire, encore une fois, habite de Gaulle. C’est ainsi qu’il faut comprendre, sans doute, son étonnant voyage en Espagne pour rencontrer Franco. Les bons sentiments importent peu lorsque l’unité et le salut des nations forment le but ultime. […] De Gaulle avait noté un jour dans ses carnets cette phrase de Joseph de Maistre: «Un acte politique ne se juge pas aux victimes qu’il fait, mais aux maux qu’il évite.» […] C’est à Pâques 1970 que de Gaulle annonce aux siens son intention de visiter l’Espagne pendant une vingtaine de jours. C’est un pays qu’il admire en raison de son histoire – qui, avant de passer sous le règne des Bourbons, a été porteur d’un empire, et, à ce titre, en raison de ses projets de monarchie universelle, le grand adversaire de la France de Richelieu. Lorsque son fils lui demande si une visite au Caudillo est au programme, de Gaulle répond: «Ça va jaser dans les salons parisiens, mais qu’en ai-je à faire?» Il a lui-même, on le sait, fait connaître ce désir dans son courrier très chaleureux à Franco d’avril 1969 [en réponse à une lettre que le Caudillo lui avait adressée après sa démission]. […]. Le 29 juin 1970, au terme d’un voyage de vingt-quatre jours, il remercie Franco avec chaleur: «Avant tout, j’ai été heureux de faire personnellement votre connaissance, c’est-à-dire celle de l’homme qui assure, au plan le plus illustre, l’unité, le progrès et la grandeur de l’Espagne et je n’ai pas manqué d’être fort impressionné par notre entretien». […]

De Gaulle éprouve, au seuil de la mort, une forme d’agrément à rencontrer ceux qui appartiennent à l’époque d’«avant». C’est en même temps une leçon pour la postérité: car la tranquillité nouvelle dont bénéficie un pays comme la France n’est pour lui qu’un «répit qui lui est, par chance, accordé, sous peine qu’un jour une épreuve tragique à la dimension du siècle vienne à l’abattre pour jamais».

La mort de l’homme providentiel

En réalité, en cet automne 1970, de Gaulle a encore de nombreux projets. Il approche de ses 80 ans, qu’il doit fêter le 22 novembre sans trop d’enthousiasme. […] La Toussaint est l’occasion de la dernière fête familiale. La mort du Général, le lundi 9 novembre 1970, à 19 h 25, alors qu’il faisait une réussite après un après-midi de travail, a été mille fois racontée. Tout est dit avec justesse et retenue dans le beau livre de Pierre-Louis Blanc. La stupeur du pays, l’exécution des dernières volontés, plus jansénistes que jamais, les obsèques à Colombey et la cérémonie à Notre-Dame, les premières frictions politiques autour du cercueil, l’entrée glacée et définitive dans la légende.

Que reste-t-il de la Ve République gaullienne?

L’exceptionnelle réussite des débuts de la Ve République va ainsi se trouver compromise à partir du milieu des années 1980, dès lors que les «codes» fondamentaux du régime seront perdus par les nouvelles générations politiques: la désacralisation de la fonction présidentielle, la liquidation de la centralisation, la construction européenne mal conçue et pratiquée à marche forcée dans l’oubli du politique, la désarticulation progressive du politique et de l’administratif se conjuguent pour provoquer une crise profonde du système démocratique français.

Cette crise spécifiquement française revêt une gravité plus grande encore dès lors qu’elle s’inscrit dans le mouvement plus général de la mondialisation: subversion du libéralisme politique et du libéralisme d’État par l’ultralibéralisme avec la complicité de l’anarchisme libertaire, marchandisation du droit, désinstitutionalisation généralisée, sacralisation de l’individu-roi aux dépens de l’individu-citoyen et des droits de la collectivité. […] Le Général n’avait guère de penchant, il est vrai, pour ce que nous appelons aujourd’hui avec ferveur l’«État de droit». Certes, il ne s’est jamais comporté en dictateur, en dépit de la réputation qu’on a voulu lui faire de longue date – de Roosevelt et de certains Français en exil, pendant la guerre, à une partie de la gauche et aux communistes par la suite sans compter les attaques répétées des partisans de l’Algérie française. Son attachement pour la démocratie est avéré: encore une fois, il le manifesta jusqu’à la mise en œuvre même de son départ. Mais c’est une démocratie où le peuple seul a le dernier mot, où la légitimité l’emporte sur la légalité, et où le salut public doit commander aux formes lorsque la situation l’exige. Prius vivere : le devoir d’un État et de son chef est d’abord d’assurer la survie et l’avenir de la nation. C’est la tradition de Richelieu: dans l’ordre de l’ordinaire, il faut respecter le droit comme il faut respecter les traités. Mais à la fin des fins, dans l’ordre de l’extraordinaire, lorsque le sacrifice des formes est nécessaire, l’hésitation n’est pas permise au prince, sous peine de péché mortel: «Ceux-là mêmes qui se sauveraient comme personnes privées se damnent parfois comme personnes publiques», écrit, au seuil de la mort, le cardinal à Louis XIII dans son Testament politique. […]

Pour les Français, il reste un paradoxe: tous les sondages montrent, année après année, malgré l’érosion du temps, qu’il s’identifie à la Ve République dans son essence la plus pure. Et pourtant, son départ si spectaculaire, en 1969, suivi l’année suivante de sa disparition si soudaine et si sobre, semble avoir marqué la fin d’une histoire – l’histoire d’une certaine France, chargée de douleur et de grandeur, à laquelle il s’identifiait. Tous les hommes publics affectent plus ou moins de s’en réclamer, ou de l’honorer, avec un bonheur fort inégal. Décidément, il reste mystérieux comme les moais de l’île de Pâques. Quant aux Français, ils semblent avoir fait leur deuil de l’homme providentiel pour des raisons aisées à comprendre.

Et cependant, ce que de Gaulle nous dit, par-delà cette ultime année de pouvoir et cette courte retraite si chargée de sens, est éloquent. Il nous rappelle que l’Histoire offre peu de répit, que la tranquillité des peuples est chose relative et que l’État en est le seul véritable garant. La France, trop soucieuse d’ordre apparent et de stabilité trompeuse, est mal protégée. Elle est un corps sans armure […]. La chute spectaculaire de la République de Weimar, provoquée par sa propre faiblesse constitutionnelle et la remise strictement légale du pouvoir à son pire ennemi, le nazisme, puis la déliquescence prodigieuse de la IIIe République avaient achevé de le convaincre que la loi même de la politique – tout particulièrement de la politique démocratique -, c’est l’exercice de la souveraineté et de la puissance, la capacité d’exercer la décision bien loin de l’instance d’arbitrage, de concertation ou de consensus que tenterait d’imposer plus tard la «gouvernance». Seule cette façon de concevoir la démocratie assure une liberté authentique. Elle invoque la souveraineté du peuple contre celle de la société, cette identité usurpée qui contient peut-être en germe sa propre mort.

4 commentaires sur «1969, dernière tentative de De Gaulle pour faire prévaloir la nation sur l’individu»

  1. Jean-Dominique Gladieu // 18 mars 2019 à 16 h 30 min //

    à Pierre Delcourt :

    J’ai acheté le livre d’Arnaud Teyssier. Je n’en suis qu’au début de la lecture mais je trouve ce début plutôt intéressant. Attendons toutefois d’avoir lu la suite pour faire un commentaire …

    Pour ce qui est de Mai 68, il faut savoir de quel Mai 68 on parle ? De celui des étudiants ou des 10 millions de grévistes ?
    Pour les premiers, effectivement, à part quelques exceptions, ça ressemble effectivement à un Mai 68 bourgeois ou du moins de fils de bourgeois. Comme le dit Alain Kerhervé, ça ne passionnait pas les ouvriers au départ. En outre, il n’est qu’à voir ce que sont devenus la plupart de ces « soixantuitards ».
    Par contre, le Mai 68 des ouvriers, c’est autre chose. Et là, sans doute le Général a-t-il été pris de court dans un premier temps mais il a ensuit bel et bien pris la mesure des événements. Mais il me semble qu’il a été court-circuité par « son propre camp » … notamment ce cher Pompidou pour qui la participation était de la foutaise.
    Et comme il ne fallait pas compter sur une « gôche » encore plus atlantiste et encore plus à droite que la droite, l’issue devenait quasi-inévitable.

  2. Ce qui ressort de votre commentaire est que mai 68 a été une rupture définitive avec de Gaulle. Pour ma part, alors agent de la RATP, au boulot depuis l’âge de 18 ans, j’affirme que les salariés n’étaient pas intéressés par ces événements au début. C’était alors, une « distraction » des étudiants les plus aisés. j’en ai vraiment le souvenirs, et aujourd’hui, on le constate encore. Le tord du Général c’était d’avoir raison avant d’autres.

  3. Pierre Delcourt // 16 mars 2019 à 12 h 22 min //

    D’après ce que j’ai pu lire sur divers commentaires, nous sommes quelques uns à avoir connu l’UJP et à y avoir milité. Pour ma part, à cette époque (entre 1965 et 1968) , j’avais le sentiment que pour la plupart des jeunes de notre age le de Gaulle de la résistance ou le de Gaulle de la libération ne signifiait plus grand chose contrairement à aujourd’hui où il est devenu la référence.

    Non, contrairement à ce qu’écrit Arnaud Teyssier, de Gaulle n’a pas pris la mesure de Mai 1968. Le 25 avril 1968, le Général reçoit David Rousset, grand résistant, philosophe, écrivain et homme de gauche et lui tient ses propos « je suis coupé des Français, je suis seul Rousset, seul »et de façon presque prémonitoire de Gaulle ajoute à cet homme de gauche « la gauche, elle se réclamera de moi lorsque je serai mort, pas avant ». Déjà, 3 ans auparavant, le Général n’avait pas compris le pourquoi de sa mise en ballotage le 5 décembre 1965. Ses interviews face à Michel Droit ont montré un homme méconnaissable et fatigué. Sa victoire au second tour le 19 décembre n’a rien changé, la blessure du 5 décembre le poursuivra toujours. S’il s’est représenté c’est uniquement pour ne pas voir François Mitterrand élu mais, entre les Français et lui le lien était déjà quasiment rompu et en février 1968 un sondage de l’IFOP indique que sa cote de popularité est la plus basse qu’il ait enregistré depuis dix ans.

    Arnaud Teyssier se trompe encore lorsqu’il parle de révolte de jeunes bourgeois pour qualifier mai 1968. Il n’a pas tout compris, il est vrai qu’il était très jeune à l’époque. Nous savons tous, même nous gaullistes, que ce n’était pas une révolte de jeune bourgeois, comment peut-on écrire de telles inepties. En réalité personne n’a vu venir ce mouvement que ce soit à droite comme à gauche, dans la majorité comme dans l’opposition. Nous avons tous en mémoire cette période puisque nous étions pour nombre d’entre nous étudiants, pour d’autres salariés. La France a connu une forte expansion au début des années 60, la balance commerciale connaissait un large excédent et pourtant, personne ne se rend compte de cette France qui grogne de n’avoir pas eu sa part de l’expansion. Dans les universités, le baby boom a été absorbé et ce, même dans l’enseignement supérieur, la jeunesse devient inquiète sur son avenir. Cette crise est accentuée par ce qui se passe dans le monde , notamment au Viet-Nam. Nulle part n’apparaissent de jeunes bourgeois dans ce mouvement qui s’est mondialisé et qui verra son apogée du 15 au 18 août 1969 à Woodstock.

    Je ne lirai pas ce livre car finalement c’est un livre de plus qui, si j’en juge d’après les extraits publiés ici, ne nous apprend rien de plus que nous ne sachions déjà sur le Général et qui comprend des inexactitudes. Peut être intéressera t-il les plus jeunes ?

  4. Magnifique d’éclairage et de raison

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