Henri Guaino : « ce n’est pas mon monde… »

À la trappe la Nation en armes victorieuse, les héros de 1914-1918, ceux qui se sont battus jusqu’au bout de leurs forces dans la boue et le sang, ceux qui sont allés chercher leurs camarades blessés entre les lignes, ceux des Éparges, d’Ypres, de Verdun, ceux qui, comme le dernier poilu, Lazare Ponticelli, mort en 2008, disaient  » j’ai voulu rendre à la France ce qu’elle m’avait donné ».

Pourtant ceux qui au milieu de l’horreur ont gardé leur humanité, leur honneur, leur cœur pur, « gueules cassées « , soldats de la victoires, soldats morts pour les  » pauvres honneurs des maisons paternelles », ceux comme disait Victor Hugo qui « pieusement sont morts pour la patrie » , ceux-là « ont droit qu’à leur sépulcre la foule vienne et prie ». Ils ont droit que l’on célèbre leur héroïsme et leur sacrifice.

Le souvenir de leur courage vit dans nos soldats, dans notre armée et fait notre Nation.

Décidément, ce monde n’est pas mon monde:

Selon la presse:

« À l’approche des commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, l’Élysée a fait savoir qu’il ne s’agissait pas de célébrer la victoire « militaire » de 1918. Le sens de cette commémoration, ce n’est pas de célébrer la victoire de 1918. Cela irait à l’encontre de l’idée que la France contemporaine se ferait de la Grande Guerre: non pas une grande victoire, mais une «grande hécatombe». …«Les combattants (…) étaient pour l’essentiel des civils que l’on avait armés»

 

6 commentaires sur Henri Guaino : « ce n’est pas mon monde… »

  1. Jean-Dominique GLADIEU // 29 octobre 2018 à 17 h 28 min //

    En fait, il y a deux aspects dans la guerre de 14-18 :

    1) La dimension patriotique.
    Si des millions de français sont partis la « fleur au fusil », c’est parce qu’il s’agissait pour eux, d’une part, d’exprimer leur solidarité avec leurs compatriotes d’Alsace et de Moselle maintenus sous tutelle allemande depuis 1870 sans que jamais leur avis n’ait été sollicité.
    (N’oublions pas non plus que ce fort sentiment patriotique animait déjà « La Commune », en plus bien évidemment de la question économique et sociale, dont les acteurs refusaient l’occupation prussienne et l’amputation du territoire).
    D’autre part, les « poilus », entendaient également protéger la République (même si la IIIème du nom ne leur convenait pas forcément) face au IIème Reich.

    2) La trahison de l’état-major.
    Pour cet état-major (comme pour nombre des membres de la classe politique), il s’agissait d’exploiter l’élan patriotique pour mener une guerre d’hégémonie face à une puissance rivale.
    Ce qui impliquait de « mettre au pas » cet élan patriotique afin de lui ôter son caractère subversif. S’en est donc suivie (conjonction objective d’intérêts ou collusion délibéré avec l’état-major allemand ?) la grande boucherie que l’on sait.

    Finalement qui méritait le peloton d’exécution : les fusillés pour l’exemple de 1917 (dont la révolte visait à redonner corps à l’esprit patriotique) ou l’état-major (Pétain en tête) ? N’était-ce pas cet état-major qui constituait le principal ennemi du Peuple Français ? La question se pose également au sujet de la débâcle de 1940.

  2. Ce monde n’était pas leur monde

    Nos poilus de 14-18 qui comptaient les jours et les heures pour quitter l’enfer de la Grande Guerre faisaient le même constat : celui de deux mondes parallèles dont ils rejetaient l’un.
    Un recueil parcellaire des lettres et carnets du front témoigne que leur esprit tant tourmenté vagabondait pour passer de leur monde réel fait d’horreurs insoutenables vers le monde désiré dont ils en étaient arrachés, pendant que leur enveloppe charnelle les tenait prisonniers de mille souffrances.
    Ils se prénommaient, Henri, Maurice, Gaston, Edmond, Marcel, Pascal, Antoine…
    Tous laissent des témoignages de leur vécu sur le front pour garder un lien indéfectible avec des êtres chers et le transmettre aux générations suivantes.
    Ne les oublions pas et ne faisons pas comme si leurs actes accomplis n’avaient été que simples péripéties.
    Les sacrifiés sont tombés avec honneur. Que notre monde les respecte avec l’honneur qui se doit.
    Et pour que leurs écrits qui témoignaient d’une grande détresse ne tombent jamais dans l’oubli je reproduis en leur mémoire quelques passages pris au hasard de quelques feuillets sans porter le moindre jugement que je m’interdis :
    « Je ne suis pas, je ne veux pas être lâche. Que je pourrais, pour une balle idiote briser tout l’édifice édifié péniblement par ma chère petite mère(…) je suis pris d’un tremblement d’angoisse qui me tort. A papa, je suis fier d’être son fils et d’avoir hérité de ses qualités morales qui sont à la souche de notre famille. S’interdire de penser à ceux qu’on aime de peur de sentir vaciller son courage, qu’elle tristesse.
    Je veux avoir la satisfaction d’avoir fait le maximum de mon devoir et par amour de l’idéal. Quand on est jeune et fort, on doit être heureux et fier de pouvoir défendre sa patrie. Il faut chasser les barbares, les massacreurs de femmes et d’enfants, ceux qui ont détruit l’héritage artistique de nos aïeux. Il faut chasser tout cela de notre belle France et pas un Français n’est de trop.
    Que penser de certains chefs qui lancent des hommes sur un obstacle insurmontable, les vouant ainsi à une mort presque certaine. C’est facile avec la peau des autres de dire nous les aurons.
    Demain je serai mort fusillé. Je ne suis pas plus coupable que les autres mais il faut un exemple. Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine ma chère Lucie. Si au lieu de m’échapper des Allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. Je jure devant Dieu que je suis innocent. Reste courageuse ma chérie, pense à notre fillette.
    …Que deux ans de guerre avaient amené chez la population civile, l’égoïsme et l’indifférence. J’avais rêvé durant ma permission que je serai reçu les bras ouverts. Ils étaient étonnés que je ne sois pas encore tué. Ils ne sont pas dignes qu’on se sacrifie pour défendre leur terre. J’ai vu et j’ai compris qu’ici-bas, tout n’est que mensonge, et les sentiments les plus élevés nous apparaissent bas et vulgaires. A présent je me fiche de tout. Aurai-je droit aux félicités éternelles ? Auquel cas je ne perdrai pas au change ».
    Rf 29.10.2018

  3. Tout Macron est dans cette « noble » déclaration . Ça ca avec la photo de lui avec un jeune délinquant à moitié nu….

  4. Une occasion en or pour le « chérubin du palais » de parader au milieu de ses homologues étrangers. Pauvres poilus morts pour la France, si vous saviez ce qui Lui arrive maintenant à notre Patrie, certes pas sous la mitraille (quoi que ?) mais dans l’horreur renouvelée de la fourberie politicarde!?

  5. Hélas
    Les têtes d’œufs de l’elysee n’ont pas beaucoup de cervelles! Ils devraient lire Cynthia Fleury car nous n en avons pas encore fini avec la barbarie, tristes sires ces messieurs de l Élysée qui n’ont jamais connu là guerre !

  6. Est-ce vraiment surprenant ? Macron dit tout haut depuis qu’il est ministre, que la classe dominante pense tout bas. Droite et gauche confondue bien évidemment. Elle n’a plus le sens de l’Etat ni de la Nation. Elle se contente d’adapter la France à la mondialisation et à l’Europe néolibérale. Henri Guaino y a contribué en tant que conseiller de Sarkozy. Ceux qui s’opposent ne sont que des ploucs ringards voire de la lèpre populiste. Lire à ce sujet « No society » de Christophe Guilluy.

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