Quand Macron fait passer Sarkozy pour un gauchiste

Par Laurent Herblay

Le travail du dimanche, la suppression de l’ISF, la baisse de l’imposition sur le capital et des cotisations sociales, la déréglementation du droit du travail : sur bien des sujets, Macron déborde Sarkozy par sa droite.

Il vient de compléter cette effarante énumération par la suppression d’une taxe sur les plus riches créée par Sarkozy, l’exit tax, annoncée dans une interview aux tonalités effarantes.

Le président thatchérien des ultra-riches

« There is no other choice » : Macron n’a pas hésité à reprendre le « There is no alternative » de Margaret Thatcher. En trente ans, nous sommes passés de TINA à TINOC, poursuivant son recyclage des vieux tubes des années 1980. Décidément, les oligo-libéraux démontrent un goût limité pour la démocratie et leur système de valeur a bien un caractère totalitaire. Son discours plait dans les médias ultralibéraux comme Forbes qui le proclame « leader des marchés libres », rien que cela ! Et si Macron était le descendant le de Thatcher ? Il modernise à peine son discours en ajoutant seulement la tarte à la crème actuelle du monde des affaires, le concept de disruption digitale.

Déjà, la présidence Hollande avait trop souvent dépassé celle de Sarkozy par la droite sur les questions économiques. Mais cela s’amplifie depuis que Macron est à l’Elysée. Même le Monde doit bien admettre que ce gouvernement favorise les plus riches. La suppression/ réforme de l’ISF, la forte baisse des taxes sur les revenus du capital et la baisse de l’impôt sur les sociétés sont les gros morceaux, que l’Elysée complète par des initiatives comme la suppression de l’exit tax, qui rapportait 800 millions, sur quelques centaine de contribuables, une forme de solde fiscal pour transfert de domicile fiscal, déjà passé de 34,5 à 28,3% à l’automne, entre la valeur actuelle et la valeur d’achat.

Bien sûr, le gouvernement tente de noyer le poisson en sous-estimant le rendement de cette taxe, mais Emmanuel Lévy, dans Marianne, montre même au contraire que la réforme pourrait coûter encore plus cher à l’Etat. Il note également, comme l’économiste Gabriel Zucman, que la plupart des autres pays, en Europe et aux Etats-Unis, ont une telle taxe. Bref, l’argument de la compétitivité est faux, à moins de penser que la France devrait devenir un parasite fiscal. Mais surtout, rien ne justifie que ces riches vagabonds fiscaux, qui ne le sont pas souvent pour de bonnes raisons, puissent échapper à une juste contribution à la société qui les a fait riche, comme le leur permet Macron aujourd’hui.

Les Français ne sont pas dupes, qui jugent désormais majoritairement la majorité actuelle comme à droite. La dernière livrée du sondage du Cévipof montre que deux-tiers des citoyens jugent Macron à droite, dont plus de 10% très à droite, et quasiment plus personne à gauche. Ce faisant, son impopularité se renforce, contrairement aux dires de certains journalistes, trois-quarts des Français jugeant négativement son action pour le pouvoir d’achat, la réduction des inégalités ou l’amélioration du système de santé. De manière très intéressante, pas moins de 6 Français sur 10 ne souhaitent pas qu’ils se représentent en 2022, signe d’une profonde impopularité, modérée par l’absence d’alternative.

La réalité, que les Français cernent de plus en plus, est que Macron est le président des ultra-riches, plus à droite économiquement que tous les dirigeants qui l’ont précédé. D’ailleurs, le président l’assume, jusqu’à stigmatiser les classes populaires(comme sur les APL). Si l’absence d’alternative rassembleuse et le soutien de bien des médias le protègent pour l’instant, combien cela durera ?

Laurent Herblay

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6 commentaires sur Quand Macron fait passer Sarkozy pour un gauchiste

  1. L’ISF , impôt idéologique, démagogique et non rentable, donc purement et simplement nuisible, aurait dû être supprimé depuis longtemps….

  2. ARNAUDON Gérard // 12 mai 2018 à 10 h 38 min //

    Nous sommes d’accord pour certifier que MACRON se range du côté de « MAASTRICHT » traité auquel les FRANCAIS en grande majorité avaient voté NON…Comme d’habitude les Têtes de gouvernements, n’écoutent plus la population…Maintenant faisons attention aux bulletins que nous mettons dans les urnes. Il serait temps que REPUBLIQUE : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, soit respectée, actuellement nous sommes ni plus ni moins avec un ROI à la tête de l’Etat qui a même sa PREMIERE DAME à portée de mains, si j’ose dire !!

  3. Les citoyen(ne)s français(e)s, comme toujours ont un métro de retard en matière de choix politique. Non seulement une majorité de plus en plus conséquente boude les urnes mais une fois les dégâts arrivés ceux là même qui se sont faits porter pâles, ont voté blanc ou nul ,se mêlent aux critiques des décisions prises. A ce petit jeu de « cons » il en est un qui avait tout compris pour faire le hold-up du Palais avec à peine 25% du corps électoral inscrit à son compteur de vainqueur. Non, l’actuel locataire de l’Elysée n’est pas le Président des ultra-riches mais le Président des « veaux » comme aurait en son temps souligné le Gl de Gaulle.

  4. Arrêtons de sangloter, vous êtes dominés par le Président de la République que vous avez élu, nous avons la Droite la plus butor au monde, plutôt que de nous couper bras et jambes, de vouloir séduire les adeptes de portefeuilles en tout genre, nettoyons et repartons sur une bonne base celle de la « Droite Pure et Dure », sur l’immigration, Dupont Aignan vient de piéger Wauquier avec ses corpuscules pro anti Le Pen, nous avons à l’heure actuelle un Président illusionniste et monarque, un ex socialiste voltairien et escobar…………..

  5. Il ne fait que continuer avec Zèle à mettre en place la politique relative aux accords signés par la Droiche et la Gaute depuis Barcelone Maastricht Lisbonne Marrakech le CETA etc
    La disparition de la France dans une mondialisation non démocratique conduite par les multinationales apatrides trop souvent étasuniennes ou chinoises! Avec leurs gentils colabos de Bruxelles!

  6. La différence c’est que Sarkozy était un homme politique classique avec une implantation locale en liaison avec une population même si elle est un peu singulière comme les Hauts de Seine. Macron n’est que le fondé de pouvoir du capitalisme financier « mobile » pour ne pas dire apatride.

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