Mai 68 – Place de la Concorde, « Vive de Gaulle », « A bas l’anarchie ! »

« Je ne me retirerai pas ! »

Je 30 mai 1968, le général de Gaulle annonce à la radio qu’il reste à son poste, dissout l’Assemblée nationale, maintient son Premier ministre Georges Pompidou, et reporte le référendum. »

Après l’annonce du chef de l’État, des centaines de milliers de Parisiens se mettent à défiler sur les Champs-Élysées, de la place de la Concorde vers l’Etoile, en criant « La France au travail« , « De Gaulle n’est pas seul« , « A bas l’anarchie » ou « Le communisme ne passera pas« .

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PARIS, 30 mai 1968 (AFP) – Au chant de la « Marseillaise », plusieurs centaines de milliers de personnes – certains avancent le chiffre d’un million – ont remonté en fin d’après-midi, à l’appel des Comités d’action pour la défense de la République, les Champs-Elysées, de la place de la Concorde à l’Etoile, durant près de trois heures.

Hérissée de drapeaux tricolores et de banderoles, la foule massive en rangs serrés, devait ainsi déferler sur l’avenue la plus célèbre du monde, scandant des slogans tels que « La France au travail », « Avec nous les Français », « Le communisme ne passera pas », « De Gaulle, De Gaulle », « Pompidou Bravo », et aussi des cris hostiles à l’endroit de François Mitterrand.

Très nombreux étaient les jeunes, garçons et filles, celles-ci portant des robes tricolores. Dans cette foule faite de gens de toutes conditions, peu de brassards. Le service d’ordre paraissait improvisé, constitué par des volontaires recrutés sur place.

Des grévistes des PTT sont regroupés autour d’un transistor à Paris, le 30 mai 1968, pour écouter l’allocution de Charles de Gaulle

AFP/Archives

En tête de cortège, roulant au pas, des automobiles pavoisées, des motocyclettes et dans leurs petites voitures de grands mutilés, puis les drapeaux des anciens combattants.

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Dans les premiers rangs on reconnaissait des ministres, André Malraux – lorsqu’il apparut à l’Etoile émergeant d’une escorte de parlementaires ceints de leur écharpe tricolore, il fut l’objet d’une longue ovation -, Maurice Schumann très acclamé lui aussi, Michel Debré, Louis Joxe, Georges Gorse, Yvon Bourges… D’anciens ministres, Alain Peyrefitte, Alexandre Sanguinetti, de nombreux députés, des sénateurs, des compagnons de la Libération, du balcon de l’ancien ministère de la Marine, François Mauriac avait assisté au rassemblement des manifestants. Acclamé, il se joignit à eux et les suivit en voiture un long moment.

Slogan scandé à la hauteur de l’ELysée « De Gaulle n’est pas seul ».

Au fur et à mesure de sa marche, très lente, le cortège s’enrichit de nouveaux éléments qui l’attendaient à chaque carrefour, absorbant au passage des milliers de gens qui s’étaient massés sur les trottoirs, le transistor en bandoulière, applaudissant au passage les manifestants.

Le Président de l’Assemblée Nationale Jacques Chaban-Delmas annonce la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 30 mai 1968.

Sur le terre-plein de l’Arc-de-Triomphe, le ministre des anciens combattants, M. Henri Duvillard, arborant la médaille militaire sur son veston, attendait ayant à ses côtés ses deux aides de camp en uniforme. Mais fut retardée de près d’une heure pour la circonstance, sur le tombeau du soldat inconnu, la traditionnelle et quotidienne cérémonie de la flamme : dépôt de gerbes, sonnerie aux morts, Marseillaise, l’hymne national devait être repris en chœur par des milliers de voix.

Chaban-Delmas était aussi à l’Arc de Triomphe à l’arrivée du cortège, on l’entendit crier « Vive la République, Vive la France« .

A 20H30, des groupes compacts arrivaient encore à l’Arc de Triomphe qu’ils contournaient tandis que, par haut-parleur, l’ordre de dispersion était donné. C’est alors que, aux applaudissements d’une foule maintenant déchainée, des jeunes gens se mirent en devoir d’escalader la flèche d’une grue géante servant aux travaux du métropolitain, pour y arracher le drapeau rouge que des grévistes avaient hissé et le remplacer par le drapeau national.


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Mai 68 ? Il y a mieux comme référence.

8 commentaires sur Mai 68 – Place de la Concorde, « Vive de Gaulle », « A bas l’anarchie ! »

  1. charpentier // 8 février 2020 à 18 h 53 min //

    le dèpart de de gaulle a sonnè le glas de la grandeur de la france les minus habens qui se sont succedes ont conduit la france en enfer

  2. Michel Chailloleau // 2 mai 2018 à 11 h 17 min //

    En tant que Gaulliste, ancien de l’UJP, le 13 mai 2018 est le souvenir de ce qui s’est passé le 13 mai 1958, il y a 60 ans: c’est le début des mouvements pour le retour du Général de Gaulle, afin de redresser la France une seconde fois. Rien à voir avec ce 50éme anniversaire bidon

  3. Ce n’est pas un « honneur historique », simplement rappeler que le 30 mai, la majorité des Français a décidé de soutenir de Gaulle.

  4. Pourquoi faire un tel honneur historique au « chérubin du palais » dont le seul acte de bravoure aura été de vaincre sans opposition par désertion du peuple de France 2017 ?!

  5. Je viens de modifier l’article… voir une vidéo…

  6. Jean-Dominique Gladieu // 16 avril 2018 à 11 h 23 min //

    Je souhaiterais juste une précision.
    Sur une des photos présentées ici, on voit Pompidou, Couve, Chaban, etc. Or dans le texte qui nomme les personnalités présentes, il n’est pas question de Pompidou.
    Et j’avais toujours entendu parler de son absence de Pompidou à cette manifestation. Je n’ai d’ailleurs pas manqué de m’interroger à ce sujet (Pompidou n’étant, à mon sens, guère gaulliste mais « rotschildiste » comme Macron !)
    Pouvez-vous confirmer ou infirmer son absence ?

  7. Michel Chailloleau // 15 avril 2018 à 10 h 48 min //

    Le 30 mai 1968, plus d’un million de personnes se sont rassemblées spontanément pour affirmer leur soutien au Président De Gaulle et leur hostilité au gauchiste Cohn Bendit (ou Con Bandit comme on disait alors à l’UJP). A Nantes comme dans d’autres villes, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a eu lieu également. J’en garde un souvenir impérissable. Il serait temps que de pareils rassemblements se tiennent en France contre le Président actuel qui emmène la France à la catastrophe dans tous les domaines, y compris un risque de guerre depuis le bombardement de la Syrie sans aucune justification. La France actuelle est à la botte des USA de Donald Trump et de la Première Ministre de Grande Bretagne.

  8. Mai 68 a été le chant du cygne du général de Gaulle d’une génération qui ne voulait plus de l’ordre moral et social, l’expression publique d’un changement d’époque. A cet effet il est loin d’être inutile de lire le livre de Jean-Pierre Le Goff paru il y a 20 ans « Mai 68 ou l’héritage impossible » puis son témoignage « la France d’hier, récit d’un monde adolescent des années 1950 à Mai 68″ paru il y a peu chez Stock. C’est bien plis éclairant que les propos simplistes d’Henri Guaino » entre autres …

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