Communiqué d’Henri Guaino : « Sud Radio et la police de la pensée »

J’arrête aujourd’hui ma chronique quotidienne sur Sud Radio à la demande du directeur général de cette antenne. N’ayant aucun engagement ni aucune obligation l’un envers l’autre, cette décision ne me pose en elle-même aucun problème de principe. Ce qui me pose un problème c’est la raison de ce choix.

Sud Radio ayant, avec mon consentement, abondamment utilisé mon nom, mon image et ma réputation dans sa communication, je ne saurais rester muet sur la nature du désaccord car celui-ci mérite à mes yeux d’être mis sur la place publique.

Allons droit au but : Il paraît que je n’aurais pas dû prendre la défense de Nicolas Sarkozy dans l’émission présentée par Apolline de Malherbe sur BFM TV le dimanche 25 Mars de 12 heures à 13 heures. Aucun engagement d’exclusivité ne me liait à Sud Radio. La question est donc de fond : Y a-t-il dans certains médias une police de la pensée qui me priverait du droit, de critiquer la manière dont on traite un ancien président de la République et de me poser des questions sur le fonctionnement de la justice et les dangers d’une dérive qui risquerait demain de conduire au procès judiciaire de la politique de la France et de la raison d’État ?

Que dire d’une radio qui considère qu’un éditorialiste, présenté par ailleurs comme totalement libre, au point d’intituler (ironie de l’histoire) sa chronique matinale « libre comme Guaino », n’a pas le droit de prendre la défense de Nicolas Sarkozy, même sur un autre média ? Pourquoi ? Quels intérêts, quelles rancœurs contre l’ancien Président, quelles arrières pensées inspirent cette attitude ? Quelles sont ces raisons cachées qui balaient les exigences du débat démocratique, de la liberté d’opinion et d’expression qui sont au cœur de l’éthique journalistique ?

Pour ce qui me concerne, je n’ai pas un mot à changer à ce que j’ai dit, Et je n’ai aucun regret de l’avoir dit. Aurais-je dû ne rien dire ? Si je n’avais rien dit, j’aurais eu honte. « Honte aux pays où l’on se tait »

Je ne laisserai jamais personne me contester le droit de défendre Nicolas Sarkozy, ni aucun autre que je jugerai injustement traité, par amitié et par principe. Par principe, je dirai d’ailleurs la même chose à propos de n’importe quel ancien président de la République s’il devait être traité ainsi, parce qu’au-delà des sentiments que l’on peut éprouver vis-à-vis de tel ou tel, cela concerne la nation tout entière.

Mais reconnaissons qu’en France, à l’heure actuelle, il est bien difficile de demeurer un esprit libre.

Henri Guaino

7 commentaires sur Communiqué d’Henri Guaino : « Sud Radio et la police de la pensée »

  1. Jacques Payen // 31 mars 2018 à 14 h 30 min //

    Henri Guaino n’a pas fait mystère ces dernières années de ses très profonds désaccords avec l’ancien Président. Stratégiques, programmatiques, pour ne pas parler des « Primaires ».

    Je n’en apprécie que plus la classe de l’ancien collaborateur qui défend l’honneur de son chef de file.

    Dans le sérail politique, l’élégance, la fidélité en amitié, le respect des personnes sont devenus des exceptions, des raretés.

    Tout ceci ne préjuge en rien de la culpabilité ou de la non-culpabilité de N. Sarkozy.

    Au moins aurons-nous eu cet exercice de dignité. Merci Henri Guaino.

  2. ALBERTINI // 29 mars 2018 à 10 h 24 min //

    Henri Guaino restera toujours une énigme pour le gaulliste que je suis…

  3. Latini Jacques // 29 mars 2018 à 10 h 09 min //

    C’est clairement exprimé et expliqué!

  4. Monsieur,
    Sud-radio : connais pas, je vois que je ne perds rien !
    Mais, enfin, pourquoi perdre votre temps à vous poser des questions sur le pourquoi du comment ! Vous savez bien que l’audio visuel est inféodé par les gauchos-bo-bo, donneurs de leçon-pensée unique.
    Les réponses sont d’ailleurs toutes dans vos questions.
    Quant à monsieur Sarkosy, vous savez, pas besoin de perdre du temps à le défendre. Il est ressorti à volonté (tout comme les Balkany) tel un serpent de mer, dès qu’il n’y a plus de grain à moudre, ou lorsqu’il faut un peu noyer le poisson.
    Nous sommes dans un formidable jeu de dupes, teinté d’hypocrisie et de cynisme.
    L’idéal serait de ne plus regarder ni entendre les news, cela ménagerait nos nerfs à tous.
    Bien à vous.
    M. Ch. Stra

  5. BOF,BOF,BOF et REBOF !!!!

  6. Qu’il s’agisse d’exprimer son opinion pour défendre M. Sarkozy ou qu’il s’agisse de toute opinion que l’on souhaiterait émettre la majorité des français qui ne sont pas encore lobotomisés connaissent parfaitement ce drame de l’exercice de la police de la pensée pour l’avoir déjà vécu, subi devrais-je dire. Cela fait déjà quelques années qu’elle se met en place sans que quiconque y trouve à redire. La police de la pensée c’est aussi le politiquement correct, la langue de bois qui sévissent dans nos vies quotidiennes sur tous les sujets et en tous les lieux. Un drame d’une telle ampleur que je n’imagine même pas ce que nous pourrions faire pour y remédier d’autant que le français a perdu depuis longtemps ses attributs et qu’en dehors d’une pratique assidue de l’auto flagellation il n’y a pas grand-chose à en attendre. C’est pour cela d’ailleurs que l’acte de bravoure du Lieutenant Beltrame suscite une si grande admiration pour ce qui est de la triste actualité de ces derniers jours. Que cela soit dans la parole ou dans les actes, la liberté ou le courage de la défendre ne font plus partie des gènes de l’humanité.

  7. La vanité d’Henri Guaino se manifeste à nouveau ainsi. Servir le plus a-gaulliste, écrire un livre contestable  » la sottise des Modernes « , et insulter les électeurs qui ne daignent pas l’élire ce ne sont pas les choses à faire si l’on veut un avenir politique.

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