Loi de programmation militaire : de l’incertitude à l’inquiétude…

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La loi de programmation militaire 2019-2025 sera soumise au parlement en mars. Nous en connaissons les grandes lignes, mais à y regarder de plus près, la cohérence de la puissance partagée entre les trois armées semble avoir été minorée par défaut de révision de certains programmes.

À l’exception de la préservation de la capacité nucléaire, domaine tabou qui ne peut faire l’objet d’aucun débat démocratique, les Armées de 2030 ressembleront à celles d’aujourd’hui, sans nul doute, adaptées aux menaces immédiates, sans que l’on soit certain qu’elles répondent réellement aux défis de sécurité et d’engagement de demain. Certes, nous serons toujours les plus forts dans certains domaines d’emploi, notamment face à nos « ennemis du désert », sans que nous puissions d’ailleurs régler le problème par une solution uniquement militaire sur le long terme, mais qu’en serait-il si nous devions participer à un conflit de haute intensité en Europe ou sur les pourtours de la Méditerranée, tel qu’un engagement terrestre en Libye, en Syrie ou ailleurs au levant ? Ces types de conflit, dans lesquels nous serions engagés, ne peuvent être exclus dans un avenir proche, sans oublier ceux qui seraient la conséquence de l’instabilité qui perdure à l’est et sur le pourtour de la mer Noire.  La prise en compte de ces menaces s’est-elle traduite par une inflexion réelle de nos modèles d’armées ? Je n’en suis pas certain.

Une étude de la fondation iFRAP (Think tank dédié à l’analyse), indique que « Lors des opérations en Libye en 2011, près de 80% du ravitaillement en vol a été effectué par les Américains. Au Mali, l’armée française a encore dû faire appel à ses alliés afin de palier son déficit d’avions ravitailleurs. En effet, une matinée, sur les 5 C-135 (mis en service en 1964), 3 sont restés cloués au sol. Les militaires tirant le bilan de l’opération Serval s’accordent sur 3 points où se révèle une déficience inquiétante : le ravitaillement en vol ; le transport tactique et stratégique ; la capacité de surveillance »

4 commentaires sur Loi de programmation militaire : de l’incertitude à l’inquiétude…

  1. Il ne vous aura pas échapper qu’au camp de Mourmelon ,la semaine dernière, le « chérubin du palais  » n’était pas en tenue de combat !!!
    Il est vrai qu’en tenue d’aviateur cela fait plus jouir les foules .
    Pour l’essentiel de la programmation, il adore parader et ce n’est que cela qui le motive dans la Défense , militaire ou autre !

  2. Edmond Romano // 6 mars 2018 à 9 h 11 min //

    Il serait temps que la France consacre ses moyens militaires à la défense de son territoire et de ses propres intérêts. En Europe, il n’y a que deux puissances pouvant déployer une armée digne de ce nom: la France et l’Angleterre qui, Brexit aidant, nous laissera bientôt seuls. Nous ne pouvons pas à nous seuls faire face à une telle charge. De plus, notre retour dans l’OTAN nous oblige à certaines dépenses dont nous pourrions nous passer. Lorsque le Général a voulu que le France soit une puissance nucléaire il voulait lui rendre son indépendance militaire. Indépendance que nous n’avons plus. Nous n’avons plus l’indépendance, il ne nous restent que les charges financières. Notre situation économique ne nous permet pas de jouer les « gendarmes du Monde ». De plus, les résultats des diverses interventions devraient nous conduire à nous poser une question: est-ce utile?

  3. On ne peut faire confiance à Macron et à son gouvernement pour compenser toutes les baisses de dotation en moyens humains et matériels. Il est prisonnier volontaire d’un système européen avec une vision comptable néolibérale.

  4. Paul Agratey // 5 mars 2018 à 13 h 50 min //

    Pour celui qui s’intéresse de près à la Défense de notre pays, on ne peu que constater que nous ne disposons plus depuis longtemps des capacités air-terre-mer nécessaires pour faire face à une guerre de moyenne et haute intensité sur notre continent et ses approches. Nous dépendons beaucoup trop de l’Otan sans laquelle d’ailleurs nous n’avons même pas été en mesure de mener de façon autonome une action limitée et rapide de faible intensité comme celle du Mali par exemple. Politiquement, matériellement et logistiquement nous ne sommes plus libres et indépendants, seule notre crédible force de dissuasion nucléaire reste notre dernier bastion de souveraineté qui doit demeurer non discutable et plus que jamais tabou. A noter au passage que la sécurité et la survie de notre unique PA exige qu’il ne soit engagé sur secteur (et sous certaines conditions liées à l’appui de divers moyens US !.) que lors de conflits limités face à des puissances peu redoutables comme l’était la Libye de Kadhafi.

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