SNCF : quand l’État déraille

Communiqué

Inspirées du dispositif adopté par l’Allemagne pour la Deutsche Bahn, les propositions de réforme de la SNCF rendues publiques sous le nom de « rapport Spinetta » sont la réponse de l’orthodoxie libérale aux multiples problèmes que connaît le transport ferroviaire en France.

S’il est nécessaire de réduire le déficit qui affecte la grande entreprise nationale qu’est la SNCF, la fermeture de milliers de kilomètres de lignes dites « secondaires » ne saurait être la solution. Cette mesure que l’on prétend justifier au nom d’une saine gestion ne ferait qu’élargir et aggraver la fracture ouverte entre les grandes métropoles et la France rurale, entre des zones privilégiées, irriguées par un réseau ferré dense et les territoires délaissés, voire abandonnés par la République. Il incombe au contraire à l’État et aux collectivités territoriales de maintenir l’interconnexion entre les villes petites ou moyennes et le reste du pays, sous peine d’introduire et de consacrer une discrimination entre deux catégories d’usagers, les uns restant des citoyens à part entière, les autres devenant des laissés pour compte sur le bord de la voie ferrée.

La France ne saurait sans renier ses propres valeurs substituer à l’obligation morale et au principe de solidarité tous deux attachés au service public la loi impitoyable de la seule rentabilité.

8 commentaires sur SNCF : quand l’État déraille

  1. c’est triste, Je suis sidérée de voir cette démolition de la France que nous a laissé le Président Charles De Gaulle..

  2. Comme le souligne à juste titre Etienne Tarride l’intégration de feu la SNCF dans un grand machin ferroviaire européen est depuis longtemps en marche depuis que nos trains franchissent les frontières et que les normes techniques des matériels ferroviaires ont été standardisés.
    Le réseau ferré Européen à n’en pas douter voit plus vite le jour que l’Europe de la Défense ou que l’harmonisation fiscale européenne ou bien encore de la construction navale européenne !!!
    Les programmes européens Ariane et Airbus sont souvent cités en exemple comme précurseurs de l’intégration industrielle européenne réussie. Comme toujours nos élites souffrent d’un déficit de pédagogie préalable à tout engagement de réforme et comme toujours ,le constatant, les organisations syndicales ,de plus en plus squelettiques en nombre d’adhérents, vont militer pour des travaux et ou projets faits pour eux mêmes. Pas enthousiasmant ce qui va nous tomber sur la tête !

  3. Flamant rose // 28 février 2018 à 17 h 17 min //

    Pourquoi je soutiens les cheminots,

    Les médias ont beaucoup parlé du rapport « Spinetta », mais peu ont évoqué le rapport « Duron ». Ceux qui auront l’occasion de le lire se rendront vite compte que Philippe Duron qui a présidé le Comité national des infrastructures a remis un rapport dont la finalité est très favorable à la route. Les défenseurs du rail, dont je fais partie, n’y retrouvent nullement leur compte. Par ailleurs des participants aux assises nationales de la mobilité ont révèlé que le sigle SNCF et le mot train n’ont pas été prononcés lors de ces assises, c’est dire… Je pense que les cheminots, et bien que le gouvernement s’en défende, ont raison sur 5 points qui me paraissent essentiels.

    1 ) Il suffit d’écouter les commissaires européens pour se rendre à l’évidence. Ces gens là veulent la fin de la SNCF aujourd’hui EPIC pour la transformer en 1 ou plusieurs société anonymes.

    2) La mise en concurrence entraînera obligatoirement, même si on cherche à le démentir, la remise d’une partie des activités de la SNCF à des « partenaires » extérieurs, c’est une évidence.

    3) Le gouvernement sur la foi du rapport Spinetta affirme qu’aucune ligne ne sera fermée, mais on sait très bien que les régions n’auront pas les moyens d’assumer les coûts engendrés par ces lignes et que leur fermeture deviendra donc inéluctable à moins d’externaliser des gares et des lignes et on revient donc au point 2. Il me paraît donc évident que l’on nous ment par omission et les cheminots, eux, ne sont pas dupes.

    4) Sur le statut. On nous dit et redit que les cheminots sont accrochés à des avantages qui relèvent de la vapeur et on met en avant l’âge de départ à la retraite (entre 55 et 57 ans hors conducteurs). Outre le fait que effectivement, les cheminots peuvent partir plutôt que la moyenne des Français, il faut savoir que pour toucher une retraite pleine il leur faut avoir travaillé 165 trimestres. En clair un cheminot entré dans l’entreprise à 20 ans doit partir à 62 ans s’il veut bénéficier de la retraite pleine. Et ils ne rentrent pas tous à 20 ans, loin s’en faut.

    5) Enfin, un autre mensonge par omission de la part de l’exécutif. Le président de la république a, à plusieurs reprises évoqué la possibilité pour l’État de prendre à son compte la dette de la SNCF en échange de la suppression des acquis sociaux. Ce faisant, il oublie de dire que cette dette provient de décisions prises par l’État lui même et non pas du fait du statut des cheminots qui ne sont pas là pour payer les conséquences de ces mauvaises décisions.

    Pour ces quelques raisons et bien d’autres encore, je ne fais pas partie de ces 69 % de français qui approuvent cette réforme et je soutiendrai le combat des cheminots s’ils décident de le mener. Combat que , hélas, je crois perdu d’avance mais ne dit-on pas que les seuls combats perdus d’avance sont ceux que l’on ne mène pas.

  4. Commentaire d’Etienne Tarride
    La suppression du statut des cheminots est en route.
    Il est à craindre qu’une partie importante de la Droite trouve cette idée tout à fait à leur gout. Nombre de gens pensent en effet que ce statut était justifié à l’époque des locomotives à vapeur mais ne l’est plus aujourd’hui. Nombre de gens pensent aussi que les salaires versés aux cheminots et leurs avantages sociaux sont la cause du déficit de la SNCF.
    Ils ont tort sur ces deux points. Sur la pénibilité notamment.
    Elle n’est heureusement plus ce qu’elle était, elle reste importante.
    Là n’est pas, d’ailleurs le fait essentiel. D’abord, la suppression du statut des cheminots nous est imposé par l’Union Européenne. Nous sommes en présence d’un petit pas vers l’intégration. Ensuite et surtout, c’est avant tout un symbole que le pouvoir en place entend abattre.Un de ce symboles qui fait l’originalité de notre pays.Un de ces symboles sociaux que le pouvoir actuel ne supporte pas tant il veut aligner la France.
    Matériellement, nous sommes en présence d’un petit pas vers l’intégration. Intellectuellement nous sommes en face d’un coup essentiel porté à notre modèle social qui exaspère nos princes.
    Etienne Tarride

  5. Quand l’Etat déraille c’est la pagaille.

    Elle peut conduire à la fracture territoriale et à l’isolement, nouvelles sources de fractures sociales et d’exclusions.
    Notre univers devient chaque jour de plus en plus impitoyable au nom de la rentabilité, de la vitesse, de cette concurrence qui nous bave aux lèvres ne sachant plus quand elle est loyale ou déloyale, faussée ou non faussée, libre ou garrotée.
    Quand la logique financière imposée et d’où qu’elle vienne s’entremêle, elle ne fait pas de bons mariages.
    La guerre éclair du rail qui s’annonce augure de nombreuses confrontations et forcément de nombreuses victimes. C’est aussi un pan de notre vie personnelle et de notre histoire nationale qui part en friche.
    Après les révolutions industrielles, technologiques, de l’énergie, du numérique, demain de l’intelligence artificielle en marche forcée, des hécatombes se succèderont !
    C’est moche et sans que personne ne puisse stopper cette spirale dévoreuse d’humanité !
    Rf 27.2.2018

  6. Enfumage quand tu nous tiens, Monsieur Macron a été élu avec un micro nombre de votants, posez vous la question sur le devenir de notre pays avec des socialistes déguisés à la barre !!

  7. Cher Mr Petit. .vous avez raison de rappeler que par où passe Mr Spinetta il est à craindre de gros dégâts économiques et sociaux. Mais il faudra bien que l’on nous explique comment en refilant aux Régions et autres collectivités territoriales la gestion des lignes économiquement déficitaires ces dernières , après l’évanouissement de la taxe d’habitation, feront pour éviter la double peine au citoyen contribuable voyageur : augmentation des tarifs (inéluctable) et augmentation de la pression fiscale locale. Quant aux régimes spéciaux….attendons de savoir comment et quand le dispositif accouchera d’une petite souris qui ne résoudra en rien le poids des retraites des cheminots pensionnés !!
    Le petit doigt nous dit aussi que l’Etat serait prêt à reprendre à son compte les 45 Milliards de dette pour emprunter à taux bas la même somme afin de ne pas emplafonner la fameuse règle des 3% de déficit imposée par Bruxelles. Un joli tour de passe passe possible mais pas certain! si l’Etat choisit d’augmenter une nouvelle fois la CSG en solidarité avec la SNCF ?!

  8. Monsieur Jean Cyril SPINETTA préconise la dislocation de la SNCF, l’ouvrir à la concurrence et enterrer le statut du cheminot.
    Ce serviteur des grands patrons, ne serait-il pas un « satellite dans les desseins du gouvernement ».
    Chaque fois que SPINETTA a fait partie d’un conseil d’administration nous avons vécu des périodes de licenciements massifs……….
    * Virulence des conflits a AIR FRANCE.
    * Suppression d’environ 13000 emplois à ALCATEL et AREVA.
    * Privatisation de la POSTE.
    * GDF SUEZ le groupe passe en société anonyme, fusion avec SUEZ et privatisation.
    L’analogie entre l’évolution de la POSTE et le rapport SPINETTA sur la SNCF criante.
    Spinetta est donc le chef d’orchestre au service du patronat depuis 20 ans.
    Initiateur de la privatisation et l’ouverture à la concurrence pour le plus grand bonheur des actionnaires et le plus grand malheur des fonctionnaires et salariés.
    Casseur du service public, expert en licenciements ,et c’est bien ce que veut ce gouvernement qui a comme cible privilégiée les fonctionnaires et le service public.

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