Corse : un discours ferme et des intentions floues !

Une France, une Nation, un Etat

En visite en Corse, le président de la République a adopté un ton ferme lors d’un discours prononcé à l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat du préfet Erignac, excluant notamment toute amnistie de prisonniers.

Le lendemain, Emmanuel Macron affirme que la Corse « est au cœur de la République« . Il aborde alors ce qui est souhaitable pour l’ile de beauté : « sécurité des habitants de l’île« , tolérance zéro pour ce qui est du trafic de drogue, infrastructures de santé et modernisation de l’hôpital de Bastia, couverture téléphonie mobile d’ici 2020, politique en faveur du logement social. Au niveau économique, le Chef de l’État précise qu’il ne veut pas « d’une Corse sous perfusion« .

Pour ce qui concerne l’impôt, le locataire de l’Élysée envisage de donner à la région davantage de pouvoir pour lever l’impôt. Il a expliqué qu’une « liberté pourrait être donnée à la Corse de mettre en œuvre de nouvelles taxes locales ». Inquiétant ! Alors que l’état centralise une large partie des recettes fiscales locales (Taxe d’habitation), la Corse, et seulement la Corse pourrait lever un nouvel impôt ? Dans ce cas, où est l’unité de la Nation ?

Mais ces indications positives pour le territoire et sa population n’ont pas satisfait les leaders nationalistes. En effet, et heureusement, réponse négative sur la co-officialité de la langue Corse au côté du Français, la langue officielle restant, comme partout au sein de la République, le français.

Quant à son acceptation de mentionner la Corse dans la constitution, nous sommes en droit de s’interroger. « Je vous annonce solennellement que je suis favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution et que des dispositions en ce sens seront proposées dans le projet constitutionnel qui sera présenté au printemps »… »C’est une manière de reconnaître l’identité de la Corse. » Que propose-t-il ainsi ? Que peut apporter au débat une telle proposition ? Reconnaître la Corse dans la constitution ? Et pourquoi pas la Bretagne, le pays Catalan ou toute autre région ayant des spécificités linguistique et culturelle ? Il est aisé de supputer les risques encourus pour notre Nation.

La République doit rester Une et indivisible.

Alain Kerhervé


Souvenirs….


 

7 commentaires sur Corse : un discours ferme et des intentions floues !

  1. Edmond Romano // 10 février 2018 à 9 h 52 min //

    Depuis le 1er janvier 2018 la Corse est dotée d’un nouveau statut accordant, déjà, un régime dérogatoire au niveau économique et social à l’Assemblée territoriale. Les élus de cette assemblée doivent, dans ce cadre, prouver leurs compétences et avant d’en demander toujours plus mettre en œuvre ce qu’ils estiment nécessaire pour leurs concitoyens. Voyons ce qu’ils sont capables de faire et ensuite mais ensuite seulement voyons s’il est nécessaire d’accorde plus d’autonomie dans ce cadre. Pour la Culture, comme tous les départements, toutes les communes et toutes les Régions leur champ d’action est très grand. Que la langue corse cohabite avec la langue française, pas de souci dans la sphère privée ou culturelle mais la France n’a qu’une langue officielle. Dans les Pays où deux langues sont co-offivielles cette situation est génératrice de conflits entre les communautés linguistique: veut-on de ce communautarisme en France? En ce qui me concerne la réponse est non, mille fois non.

  2. Jean-Dominique Gladieu // 9 février 2018 à 11 h 58 min //

    Cher Alain, Cher Edmond :

    Je comprends parfaitement vos inquiétudes.
    Toutefois, je ne suis pas sûr que nos positions soient fondamentalement contradictoires.
    La France est composée de « spécificités » diverses sans lesquelles elle ne serait pas ce qu’elle est : les Corses, les Bretons, les Catalans, les Alsaciens, les Basques, les Flamands, les Guyanais, les Martiniquais, les Guadeloupéens, les Kanaks, les Réunionnais (pardon pour ceux que j’ai oublié).
    Chacune de ces « spécificités » possède une identité forte avec sa la langue, sa culture, son mode de vie.
    Soit on admet cette réalité et on laisse à chacun la possibilité de vivre son identité tout en maintenant un ciment commun que constitue la citoyenneté, la culture et la langue françaises. Auquel cas, il faudra bien organiser la co-existence harmonieuse de ces identités à travers ce que je nomme une forme de co-officialité entre ces différentes manières d’être (mais on peut trouver un autre terme si celui-ci vous choque).
    Soit, on nie cette réalité. Mais alors, on risque de pousser dans les bras de l’anti-France et de l’Europe des gens qui au départ ne demandent qu’un peu de reconnaissance.
    Car n’oublions pas que le vrai danger est là : l’UE avec sa conception ultra-libérale et anti-patriotique de l’Europe et des relations internationales.
    Je suis conscient que la question est ardue. C’est pourquoi il faut que nous ayons entre nous des discussions sereines et conviviales afin de dégager des solutions viables.
    A bientôt chers compagnons (le 27 février ?).
    Bien amicalement à vous.

  3. Intentions floues, vous avez dit floues…mais c’est déjà un compliment pour ce qui n’est à l’heure présente que du bla bla bla de « chérubin de palais » !

  4. Edmond Romano // 8 février 2018 à 22 h 44 min //

    co-officialité de la langue, statut de résident voici deux revendications anticonstitutionnelles. Amnistie politique? C’est une fumisterie! les détenus du fait de violence, d’assassinat sont des détenus terroristes de droit commun. La République est une et indivisible. Aucun pouvoir régalien ne peut être délégué à une collectivité locale fut-elle corse. Les élus de la collectivité territoriale ont été élus dans le cadre des Institutions Françaises et que je sache leurs indemnités d’élus sont payées par l’ensemble des contribuables français. Qu’ils aillent au fond de leur démarche et qu’ils soient payés sur les richesses qu’ils génèreront en Corse.

  5. Je comprends parfaitement votre analyse… Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est effectivement ce qui peut découler de la modification annoncée de la constitution (concernant la Corse). Et pourquoi pas d’autres régions ? La Bretagne qui me concerne directement. Pour ma part, je veux bien défendre la culture bretonne, etc… Mais je suis avant tout Français. C’est ce qui m’importe.

  6. Jean-Dominique Gladieu // 8 février 2018 à 17 h 39 min //

    Cher Alain Kerhervé,

    Sous son apparente fermeté, le discours du Président de la République sur la Corse me donne plutôt l’impression d’un homme empêtré dans ses contradictions.
    En effet, j’imagine mal que la spécificité corse soit reconnue par la Constitution sans que cela s’accompagne du transfert d’un certain nombre de compétences régaliennes du gouvernement vers les institutions corses. Et pourtant, on nous dit qu’il n’y aura pas de co-officialité entre la langue Corse et la langue Française, ni définition d’un statut de résident, ni d’amnistie politique, etc.
    Dans ces conditions, en quoi va consister cette reconnaissance ?

    Sur le fond, cette affaire doit nous amener à réfléchir sur les modalités d’une réponse à apporter au problème corse. Maintenant qu’une nouvelle collectivité est en place, il me semble qu’il appartient au Président de l’Exécutif Corse de procéder à une consultation des représentants des différents courants d’opinion insulaires puis, sur la base de ces consultations, de missionner l’Assemblée de Corse pour la définition d’un projet de développement local. Parallèlement, bien sûr, le gouvernement serait tenu au courant des travaux en tenant compte de ses éventuelles observations.
    Une fois le projet ficelé et voté par l’assemblée de Corse, des allers et retours entre elle et le gouvernement auraient pour but de rechercher une conciliation sur d’éventuels points d’achoppement.
    Ce qui pourrait aboutir à une texte définitif qui serait soumis à l’approbation des électeurs corses par référendum.

    Voilà qui permettrait à la fois d’accorder une souveraineté de fait aux citoyens corses sans remettre en cause l’appartenance à la République Française.

  7. Jacques Payen // 8 février 2018 à 15 h 37 min //

    Avec des alliés politiques qui s’appellent Bayou, le Modem, et toutes les officines fédéralistes européennes… on peut toujours s’attendre au pire, quand il s’agit du respect des fondamentaux de la République.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*