L’épargne populaire en berne

LE LIVRET A VOUS FERA PERDRE DU POUVOIR D’ACHAT EN 2018 ET 2019

 par PAOLO GAROSCIO

Le gouvernement vient probablement de donner le coup de grâce au Livret A, le placement préféré des Français qui avait renoué avec des collectes positives en 2017, avec un arrêté publié samedi 2 décembre 2017 : l’arrêté va interdire une hausse du taux d’intérêt de ce livret défiscalisé pour les années à venir.

Le Livret A : 0,75 % par an jusqu’en 2020

Le gouvernement l’avait annoncé et il l’a fait : samedi 2 décembre 2017 un arrêté fixe une règle inédite pour ce livret d’épargne. Son taux de rendement annuel ne sera plus recalculé avant 2020, très précisément avant le 1er février 2020… si le gouvernement ne rallonge pas cette période de gel. Une très mauvaise nouvelle pour les ménages français qui avaient recommencé à placer leur argent sur ce livret.

De fait, il ne va plus falloir attendre que le Livret A augmente : son taux est fixé à 0,75 % quel que soit le niveau de l’inflation en France. En temps normal, en effet, le niveau de l’inflation, soit l’augmentation du coût de la vie, permet de calculer le taux du Livret A. Un calcul qui survenait une fois par an.

La raison de ce calcul est simple : éviter que les Français ne perdent du pouvoir d’achat. Le gouvernement a décidé qu’au final, ce n’était guère important.

Le Livret A va faire perdre de l’argent aux épargnants

Ce sont sans aucun doute les assurances qui vont se frotter les mains : bien que taxés, leurs contrats rapportent encore de l’argent. Pour le Livret A ce ne sera plus le cas si l’inflation continue d’augmenter, comme l’espèrent le gouvernement et la Banque Centrale Européenne.

En effet, si le Livret A rapportera 0,75 % en 2018 et 2019, l’inflation en France devrait être supérieure à ce niveau. Bercy s’attend à 1,1 % en 2017. Le taux réel du rendement du Livret A tombera donc dans le négatif.

Pourquoi le Livret A va vous faire perdre de l’argent

Si vous avez 10 000 euros sur votre livret fin 2017, celui-ci vous rapportera en 2018, 75 euros ; vous aurez donc 10 075 euros sur votre livret fin 2018. Or, si on suppose une inflation à 1,2 % sur l’année 2018, pour que les 10 000 euros de fin 2017 valent la même somme à la fin de 2018, en termes de pouvoir d’achat, il faudrait qu’ils se transforment en 10 120 euros et non 10 075 euros.

Même si votre quantité d’argent a augmenté de 10 000 à 10 075 euros, en termes de pouvoir d’achat vous aurez perdu 45 euros (soit 0,45 %, la différence entre le taux d’inflation et le taux du Livret A). Et plus vous avez d’argent plus cette perte est importante : le même calcul avec un Livret A rempli à son maximum, soit 22 950 euros, entraînera une perte de pouvoir d’achat de 103,2 euros.

 

11 commentaires sur L’épargne populaire en berne

  1. GENTY Jean Claude // 11 décembre 2017 à 20 h 47 min //

    Je ne me souviens plus si c’est Coluche qui le premier a dit : Il vaut mieux taxer les pauvres que les riches, car il y en a beaucoup plus. Qui que ce soit qui l’ait dit, notre fantoche de l’élysée l’a entendu plutôt deux fois qu’une.
    Quand va-t-on les chasser ? Pauvre France et pauvres Français !!

  2. Les noisettes pour plus tard

    Pff ! Ces 55 millions de petits épargnants détenteurs d’un livret A fin 2016 me font penser à ces myriades d’étourneaux sansonnet volant tantôt dans un sens, tantôt dans un autre comme si un vent de panique les empêchait de se poser dans un endroit sûr.
    Pas étonnant que les épargnants soient pris par un tournis au moindre coup de sifflet et de fouet de Bercy car ce qu’il donne pensez bien, il vous le reprend. Voilà une démonstration supplémentaire. Mais à quel saint se vouer aujourd’hui franchement ? Que reste-t-il de la valeur d’un engagement ?
    Il se ne serait pas étonnant que nos épargnants errants commencent eux aussi à piailler et à trouver refuge dans des branches pour au moins 40% d’entre eux dont le niveau de l’encours de ce livret populaire est inférieur à 150 euros. Pas de quoi acheter beaucoup de graines pour passer l’hiver
    Rf 11.12.2017

  3. Tant qu’on appliquera pas le plan Fillon ,quotas d’immigration ,1 million de fonctionnaires en moins sur 10 ans , sélection entrée des Facs ,réforme apprentissage ,orientation des élèves dès la 2nde ,réforme complète du code du travail pour l’embauche massive dans les entreprises , respect des règlements , le Pays restera piteux !!!

  4. Comme souvent, je partage ce commentaire.

  5. Edmond Romano // 6 décembre 2017 à 13 h 04 min //

    Mon cher Alain,
    VGE nous a mis la tête dans la gueule du lion, Mitterrand a refermé cette gueule pour que nous soyons dévorés et les autres ont facilité sa digestion.

  6. Edmond Romano // 6 décembre 2017 à 13 h 02 min //

    En matière économique peut-on encore parler de politique nationale? Je ne le pense pas. Nous sommes soumis, en cette matière plus encore que pour le reste, à l’Europe technocratique et pro-fédéraliste. Si nous voulons en sortir, alors il faut refonder cette Europe et en revenir à une Europe des Nations. Sans quoi, inutile de perler de politique économique. Les gouvernements français, quels qu’ils soient, sont les otages (consentants) de Bruxelles.

  7. Michel Chailloleau // 6 décembre 2017 à 12 h 38 min //

    Une fois de plus ce sont les classes les moins favorisées qui vont subir cette décision minable. Combien de temps faudra t’il encore attendre pour que les Français se fassent entendre et disent haut et fort que cela suffit de la main mise du capitalisme sur la France.

  8. Du temps de VGE, certes l’inflation battait des records, mais … les salaires, dans la plupart des cas, étaient au moins revalorisés au taux d’inflation…. Jusqu’en 1982. C’est Mitterrand qui a mis un terme à cette règle. Dommage !

  9. Avec un regain de collecte très marqué de 10 Milliards depuis Juin 2017, les épargnants qui avaient « décollecté » massivement en 2015 jouent certainement au Yo Yo du qui perd gagne avec ce produit d’épargne qui ne rapporte plus rien mais qui est immédiatement disponible sans frais.

  10. Paskal Henri // 5 décembre 2017 à 20 h 08 min //

    Pour inciter a dépenses !

  11. Ce n’est pas la première fois que les petits épargnants soient lésées par l’inflation et par les politiques. Sous Raymond Barre à la fin du septennat de Giscard…..avec une inflation de 14% quel était donc le taux d’intérêt servi aux petits épargnants je ne me souviens pas exactement de ce taux mais tel fût le cas. La différence c’est qu’il y a aujourd’hui une politique de classe servie aux seuls intérêts de la grande bourgeoisie et du capital financier apatride, pardon, on dit mobile pour être moderne. Aucun authentique gaulliste ne peut soutenir un tel gouvernement ni président.

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