La rue et la démocratie ou la légitime défense populaire

Un excellent document de Louis Saisi

On parle beaucoup de « rue » et de « démocratie » ces temps-ci, et le plus souvent pour les opposer…

Pour ce qui est de « la rue », lors de la manifestation de Bastille à République du 23 septembre 2017 à laquelle avait appelé Jean-Luc MÉLENCHON pour protester contre les ordonnances travail, le leader de La France Insoumise avait rappelé le rôle actif du peuple, en dehors des cadres et processus établis, pour faire avancer notre histoire nationale, souvent dans la rue, dans le sens du progrès et de la liberté.

De manière assez surprenante, chez quelques-uns de nos « historiens », sans doute trop friands de leur passage au petit écran télévisé du soir, ce rôle positif du peuple dans la rue a été contesté…

Cet épisode – manifestation elle-même, et rappel du rôle du peuple dans la rue – fait suite à la controverse ouverte, quelques jours plus tôt, par les propos du Président de la République.

En effet, depuis NEW-YORK, commentant l’actualité politique française [1], le Président de la République avait déclaré, le 19 septembre 2017, à la chaîne américaine CNN :

« Je crois dans la démocratie, mais la démocratie ce n’est pas la rue… Si je respecte ceux qui manifestent, je respecte aussi les électeurs français, et ils ont voté pour le changement ».

I/ LA RUE, LA DÉMOCRATIE ET NOTRE HISTOIRE NATIONALE…

Déjà, dire  » la démocratie ce n’est pas la rue « , n’en déplaise à JUPITER, historiquement, en France, ce n’est pas exact car il faut rappeler que la démocratie a souvent avancé à pas de géant dans la rue… Les exemples abondent : prise de la Bastille en 1789 ; retour, le 5 octobre 1789, du roi Louis XVI à Paris, ramené par un cortège de femmes ; révolution de 1830 (les Trois Glorieuses de Juillet) ; révolution de février 1848 pour le rétablissement du suffrage universel ; proclamation, le 4 septembre 1870, de la République à l’Hôtel de Ville par les républicains parisiens qui avaient, auparavant, envahi le Palais Bourbon pour demander aux députés du Corps législatif de proclamer la fin du Second Empire et surtout la République ; insurrection des parisiens qui, le 20 août 1944, au matin, prennent l’Hôtel de Ville pour libérer Paris de l’occupation allemande, après que 2000 policiers résistants aient pris, la veille, la Préfecture de police [2].

LE PEUPLE DE PARIS AU CŒUR DE LA NAISSANCE DE NOTRE PREMIÈRE RÉPUBLIQUE…

Mais rappelons surtout au Président de la République, au Gouvernement et aux députés de « La République En Marche » que cette République dont ils se revendiquent formellement, voire facticement, si elle a pu originellement être instaurée en France c’est grâce au peuple de Paris qui, le 10 août 1792, avait envahi les Tuileries au nom de « Patrie-Egalite-Liberté » et « Plus de Roi ». L’Assemblée législative prononça alors la suspension du Roi, établit le suffrage universel et convoqua une convention nationale pour rédiger une nouvelle constitution. C’est ainsi que le 21 septembre 1792, les députés de la Convention, réunis pour la première fois, décidèrent, à l’unanimité, l’abolition de la monarchie constitutionnelle en France. Et le 22 septembre 1792, bien que la République ne fût pas officiellement proclamée, la décision fut prise de dater les actes de l’an I de la République. Trois jours plus tard, Le 25 septembre 1792, la République fut déclarée « une et indivisible ».

Cette définition négative de la démocratie par le Président de la République, par opposition à la rue, est par ailleurs, même aujourd’hui, un peu rapide car la liberté de manifester en est précisément une composante essentielle. Et lorsqu’elle s’exerce contre l’oppression du pouvoir politique, la liberté de manifester est assimilable à la « légitime défense ».

II/ En démocratie, le droit de manifester peut être une réponse de « légitime défense » des citoyens face à une agression du pouvoir politique.

En l’occurrence, il s’agit, bien sûr, d’une agression politique « sociale », c’est-à-dire d’une agression contre notre Pacte social républicain.

L’on sait qu’en droit pénal la légitime défense est admise en tant que réponse graduée et proportionnée à l’attaque physique d’un agresseur (article 122-5).

Il est d’ailleurs intéressant de noter que, comme la légitime défense, la liberté de manifester est reconnu par le Code pénal (article 431-1) [3].

C’est une liberté publique encadrée par la nécessité de la déclaration préalable avec comme limitation le respect de l’ordre public (à l’instar des autres libertés publiques).

Toute manifestation sur la voie publique n’est donc pas une atteinte à la démocratie représentative et ne constitue pas une infraction puisque, précisément, elle est protégée par le Code pénal et ne doit pas être entravée, sauf menace pour l’ordre public.

Elle est l’une des composantes de la liberté d’expression conçue dans une dynamique de mouvement collectif sur la place publique.

La liberté de manifester des citoyens peut ainsi se développer contre certains actes de leurs gouvernants lorsque ceux-ci deviennent autistes et s’arc-boutent davantage sur les formes et rites de la démocratie représentative que sur son essence véritable qui veut que les gouvernants ne soient que des « représentants » du peuple qui les a élus, en application du principe même de la République : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » (article 2, alinéa 5 de la Constitution de 1958). Il y a lieu de noter, au passage, qu’en France ce principe de notre République rejoint la définition de la démocratie.

L’on sait que depuis l’avènement du phénomène majoritaire – accentué, depuis 2002, par l’inversion du calendrier électoral faisant dépendre l’élection des députés à l’Assemblée nationale des élections présidentielles -, notre régime de séparation des pouvoirs relève de la fiction, le pouvoir législatif étant subordonné au pouvoir présidentiel qui l’a complètement asservi et, disons-le franchement, considérablement abêti… C’est l’Exécutif qui, de fait, élabore la loi, le Parlement étant ravalé à une chambre d’enregistrement de la volonté présidentielle elle-même relayée par un Gouvernement docile qui fait figure de Secrétariat politique du Président à Matignon… qui est devenu, dit-on, un « enfer » [4] (ce qui ne décourage pas pour autant bien des ministres candidats à cette fonction d’exécution).

Jadis, sous les IIIe et IVe Républiques, beaucoup mettaient en cause un Parlement qui dominait l’Exécutif et le plaçait sous son étroit contrôle au point que le second dépendait du premier depuis sa formation jusqu’à la fin de sa durée.

Aujourd’hui, c’est l’inverse qui prévaut dans nos institutions actuelles, avec la suprématie d’un Président, véritable monarque élu, toujours omniprésent dans notre vie politique quotidienne, qui gouverne et s’occupe de tout. C’est un petit « règne » de cinq ans pouvant même être prorogé cinq années de plus quand les électeurs le veulent… C’est le parti du Président qui fait la majorité du Parlement, par le jeu des investitures accordées à ses membres. Ce sont les hommes du Président qui, ensuite, placés aux postes clés, vont permettre au Président d’asseoir son autorité sur le Parlement. Ainsi l’Exécutif contrôle tout le travail du Parlement, depuis le dépôt d’un projet de loi jusqu’à son vote. Et gare à ce dernier s’il n’était pas discipliné, car l’article 49-3 rappellerait bien vite à la raison l’Assemblée nationale…

Il paraît que la chancelière allemande Angela MERKEL, selon Jean-Marc AYRAULT, lui aurait dit, alors qu’il était Premier Ministre, en pointant son doigt sur le bâtiment du Bundestag, depuis la baie vitrée de son immense bureau : « Voyez, je suis sous la surveillance permanente du Parlement ».

En France, c’est plutôt le Parlement qui est toujours sous la surveillance et le contrôle de l’Exécutif… Et, si nous en doutions, il y a même, pour nous le rappeler, un Secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement dont c’est la tâche constante… Depuis le 17 mai 2017, c’est Christophe CASTANER qui « officie » dans ce « ministère » (au sens ecclésiastique de ces deux termes…).

Nous sommes ainsi, dans notre pays, pourtant réputé phare de la liberté, dans un régime de confusion des pouvoirs où l’Exécutif et le Parlement appartiennent au même parti politique tenté parfois par l’ivresse et l’arrogance de l’occupation du pouvoir… S’agissant de l’Exécutif, quels que soient nos présidents, le Palais de l’Élysée, avec ses ors et ses fastes, invite au règne du « moi, je » au lieu du règne de la modestie, de l’égalité citoyenne, bref du règne de la loi et du « nous », démocrate et républicain.

Les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, s’ils se transformaient aujourd’hui en analystes de notre régime politique ou en chroniqueurs de notre vie politique, émettraient un verdict sévère et nous diraient sûrement que la France n’a pas de constitution, en vertu de l’article 16 de cette même déclaration :

« Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de constitution ».

III/ Démocratie : le Président de la République invoque sa « légitimité » issue des urnes lors des présidentielles de mai 2017 et des élections législatives du mois de juin qui suivirent. Mais qu’en est-il exactement ?

Formellement, le Président a certes été élu. Et nul ne peut le contester. Mais comment ? Et par qui ? La question de la légitimité du pouvoir en place pour entreprendre la déconstruction de notre Pacte social et de notre modèle social – car le « changement », invoqué par le Président de la République à NEW-YORK, c’est surtout une telle action négative mérite donc d’être posée.

Or les faits sont têtus… Le Président oublie le contexte politique dans lequel il a été élu et aussi où était le peuple qui l’a élu …

A/ Au premier tour, même arrivé en tête, le Président était minoritaire sur son programme électoral (seulement 24,01% des électeurs) et, au 2eme tour, il n’a pas été élu sur son « programme » mais surtout contre son adversaire, Marine LE PEN.

Comment croire, en effet, un seul instant, qu’au 2ème tour, les électeurs qui s’étaient portés sur Jean-Luc MELENCHON et Benoît HAMON et leurs programmes respectifs et sans doute même ceux qui s’étaient portés sur d’autres candidats (si l’on excepte le candidat François FILLON dont le programme ressemblait à celui de MACRON) – soit au moins plus de 26% des suffrages exprimés au 1er tour – se seraient subitement convertis, entre les 2 tours, au programme ultra libéral du candidat MACRON ? Le vote du second tour fut, pour beaucoup de Français, un triste remake de 2002, à savoir un vote de barrage cette fois contre LE PEN fille qui s’est porté, faute de mieux, sur le candidat MACRON.

B/ Mais le Président oublie aussi, et surtout, lorsqu’il invoque la démocratie, la volonté du peuple souverain.

Sous cet angle, si l’on veut être puriste, le Président MACRON n’a été investi que par une minorité d’électeurs de son camp pour réaliser cette réforme du Code du Travail (1er tour) et que par une minorité de Français au 2ème tour.

En effet, rappelons qu’au 1er tour de l’élection présidentielle de mai 2017 [5], le candidat Emmanuel MACRON n’avait obtenu que 8 657 326 voix, soit 24,01% des suffrages exprimés.

Et encore, grâce à la courte échelle des 6% de voix dont était alors crédité François BAYROU dans les sondages, avant le soutien qu’il a apporté au candidat MACRON – à grand renfort de trompettes dans les médias – en s’abstenant d’être lui-même candidat à la présidentielle. Dès lors, si l’on faisait une cruelle soustraction, cela ramènerait la propre audience électorale du candidat MACRON à pas plus de 18% (voir sur ce site notre article du 15 mai 2017 « Accord et désaccord…Qui t’a fait Roi ? », http://www.ideesaisies.org/qui-ta-fait-roi).

Quant au 2ème tour [6], le climat de défiance vis-à-vis des deux candidats restés en présence (M. MACRON et Mme LE PEN) était assez inédit dans les Annales présidentielles. Ainsi donc, face à Marine LE PEN, Emmanuel MACRON a été élu par défaut par 66,10 % des suffrages. Victoire nette et « forte » a vite claironné la presse qui s’en est réjoui. Mais trop vite et trop superficiellement ! Car si l’on prend en compte le taux d’abstention, qui a été de 25,44% au 2ème tour, les choses sont moins évidentes. Revoyons les chiffres dans leur globalité et articulation. Pour le second tour de l’élection présidentielle, le ministère de l’intérieur indiquait un nombre d’électeurs inscrits de 47 568 693. Le nombre des électeurs s’étant abstenus était de 12 101 366, soit 25,44 % du corps électoral ce qui signifie que « seuls » 35 467 327 électeurs se sont déplacés aux urnes. Le nombre des votes blancs – encore un record ! – était de 3 021 499 (soit 6,35%) et le nombre de votes nuls représentaient 1 064 225 voix (2,24%), soit un total de 4 085 724 voix, soit 8,59% du corps électoral. Le nombre total des suffrages exprimés était de 31 381 603 voix. M. MACRON a été élu avec 20 743 128 voix, soit 66,10% des suffrages exprimés, mais seulement 43,61% des inscrits, soit une minorité du corps électoral.

C’est dire que plus de 56% des Français n’ont jamais validé son « programme ».

Le manque d’appétit du corps électoral a été manifeste, en l’occurrence. La question doit donc être posée, devant ce phénomène de rejet de 34% du corps électoral (abstentions + votes blancs et nuls) de la pertinence de cette joute du 2ème tour et, au-delà, de l’élection au suffrage universel d’un monarque républicain qui gouverne ensuite avec sa cour, ses commis, ses vassaux et ses affidés, si loin du peuple…

Ainsi plus d’un électeur sur quatre a préféré ne pas se déplacer, pendant que près de 9% du corps électoral refusait de choisir entre les deux candidats restés en lice au second tour. Cette forte abstention a été la plus élevée lors d’un second tour, depuis l’élection présidentielle de 1969 : la gauche, alors absente du second tour, avait en effet refusé de choisir entre les deux candidats de droite, qualifiés à l’époque, de « bonnet blanc et blanc bonnet » (POMPIDOU et POHER).

Quant aux élections législatives des 11 et 18 juin 2017 [7], les candidats de La République En Marche (candidats du Président) n’ont guère mieux fait que leur « Maître Président » au 1er tour des présidentielles, puisqu’ils n’ont obtenu que 6 391 269 suffrages, soit 28,21% des suffrages exprimés au 1er tour et n’ont eu que 2 élus à son issue.

Par ailleurs, les électeurs, vraisemblablement assez dépités par les résultats de l’élection présidentielle, ont été nombreux à bouder les urnes puisque 24 403 480 d’entre eux se sont abstenus, soit un taux d’abstention de 51,30%.

S’agissant du 2ème tour des élections législatives, avec les soutiens politiques (ralliements et désistements) dont ils ont bénéficié, les candidats de La République En Marche (LREM) atteignent 7 826 245 soit 43,06 des suffrages exprimés et, avec si peu de voix, obtiennent néanmoins 306 députés [8], grâce au mode de scrutin majoritaire qui déforme le visage politique de la France en donnant une surreprésentation arithmétique en députés au parti dominant. Certes, cela n’est pas nouveau car tous les partis dominants dits de « gouvernement » en ont bénéficié, depuis la 5ème République, mais ce n’est pas une raison suffisante pour maintenir ce mode de scrutin. En effet, cette 5ème République ne cesse de s’effondrer du fait de la rupture du lien originel avec le peuple, comme le montre la grave crise actuelle de représentation dont les deux pôles les plus visibles sont les abstentions récurrentes et montantes et le développement du Front National.

Ce mode de scrutin avantageux pour le parti au pouvoir ne saurait néanmoins dissimuler que, même par rapport aux suffrages exprimés, les députés de LREM sont minoritaires en voix dans le pays quant à leur audience réelle.

Quant aux abstentions, au 2ème tour des élections législatives de juin 2017, sur 47 293 103 électeurs inscrits, elles ont atteint le chiffre de 27 128 488 électeurs, soit le taux historique de 57,36%. C’est la première fois depuis 1958 qu’aussi peu de Français sont allés voter aux élections législatives. Encore une « grande première » !

La crise de notre modèle de démocratie représentative est totale et notre Président, pourtant enclin aux réformes antisociales, s’accroche à vouloir pérenniser des institutions obsolètes qui ne recueillent plus l’adhésion de nos concitoyens, comme le montre régulièrement, depuis de nombreuses années et quels que soient les types de consultations, la montée des abstentions et des votes blancs ou nuls lors de chaque consultation électorale.

De surcroît, sur 47 293 103 électeurs inscrits, les députés de La République En Marche ne représentent que 16,55% du corps électoral.

Ainsi donc qu’on prenne comme référentiels la présidentielle de mai 2017 ou les législatives de juin 2017, le programme présidentiel de La République En Marche n’a été validé que par une minorité de Français.

Et c’est avec une base électorale aussi basse, aussi faible d’où est manifestement absent le peuple souverain que le Président de la République et sa majorité suiviste revendiquent leur légitimité à pouvoir impulser le « changement » en modifiant les fondements du Pacte social français et en jetant aux orties notre République sociale alors que, comme on l’a vu, dans leur majorité, nos concitoyens ne leur ont jamais donné un tel mandat.

La démocratie n’est sûrement pas du côté où JUPITER prétend qu’elle est…

JUPITER et la démocratie athénienne ne peuvent, assurément, faire bon ménage…

Et manifester dans la rue ne fait qu’exprimer un souci de légitime défense populaire devant l’agression contre notre pacte social républicain et notre modèle social.

Louis Saisi


NOTES

[1] L’on peut regretter que depuis l’étranger le Président de la République commente l’actualité politique française car c’est prendre un Etat étranger comme le témoin de nos propres affaires politiques, et, qui plus est, de politique intérieure.

[2] Ensuite, le 24 août, la 2ème division blindée de LECLERC (lequel avait fini par convaincre EISENHOWER de la nécessité que Paris soit libéré par des Français conformément au souhait du général de GAULLE) emmenée par le capitaine DRONNE, viendra aider les parisiens à se libérer en entrant dans Paris par la porte d’Italie.

Il est faux de prétendre que ce sont les alliés qui auraient libéré Paris car ils souhaitaient contourner Paris et ne pas perdre du temps pour sa libération.

Et d’ailleurs, dans ses mémoires, le général BRADLEY, à propos de Paris, n’hésitait pas à écrire crûment : « La ville n’avait plus aucune signification tactique. En dépit de sa gloire historique, Paris ne représentait qu’une tache d’encre sur nos cartes ; il fallait l’éviter dans notre marche vers le Rhin ».

Les Overlord forecasts (prévisions Overlord) ont pour cible le bassin de la Ruhr où se concentrait l’industrie lourde allemande, la libération de Paris étant prévue seulement pour fin octobre.

[3] L’article 431-1 du Code pénal dispose : « Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.

« Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l’exercice d’une des libertés visées à l’alinéa précédent est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende. » (Source :  Légifrance)

[4] BACQUE (Raphaëlle) : L’enfer de Matignon, Ed. Albin Michel, Paris, 2008, 320 p.

[5] Chiffre très officiel, publié sur son site par le Ministère de l’Intérieur. 12

[6] Tous les chiffres cités ci-après sont également ceux publiés par le Ministère de l’Intérieur.

[7] Chiffres officiels du Ministère de l’Intérieur.

[8] Rappelons qu’une intense propagande orchestrée par les médias et les instituts de sondages octroyaient généreusement entre 395 à 425 sièges à la République En Marche et au MoDem, ce qui était une surévaluation des gains en sièges en même temps qu’étaient minorés les sièges attribués aux Insoumis et au PCF crédités, à eux deux, d’une vingtaine de sièges au maximum. Dans les groupes tels qu’ils furent constitués à l’Assemblée nationale, LREM se compose de 313 députés et le MoDem de 47 députés. La France Insoumise obtiendra 17 sièges et le PCF, à partir de ses 10 sièges propres, constituera avec ses alliés apparentés à l’Assemblée nationale, un groupe de 16 sièges dénommé « Gauche démocrate et républicaine ».

14 commentaires sur La rue et la démocratie ou la légitime défense populaire

  1. Jean-Dominique GLADIEU // 14 octobre 2017 à 16 h 55 min //

    A Michel Chailloleau,
    Vous semblez découvrir que dans une guerre, il y a de la violence, du sang, des morts … et des crimes de guerre. La comptabilité macabre et l’humanisme naïf n’y changeront rien.
    Visiblement, vous êtes surtout sensibilisé sur le sort des contre-révolutionnaires. C’est votre droit le plus strict. Mais, en ce cas, affirmez-le clairement, personne (et surtout pas moi) ne vous en blâmera.
    Quant à vos sources, Reynald Sécher est certes un excellent historien mais il est de parti-pris. Pourquoi pas d’ailleurs ? Je trouve en effet qu’il n’y a rien de plus hypocrite que de prétendre à « l’objectivité » en matière de sciences humains et sociales. Ceci dit la parole d’un historien est utile mais n’est pas parole d’Evangile.
    Je ne saurais donc trop vous inviter, pour compléter votre érudition sur la Révolution Française, de lire les travaux d’Albert Mathiez. Il est tout aussi engagé que Sécher mais en sens inverse. Ce qui permet d’entendre un autre son de cloche.

  2. Michel Chailloleau // 5 octobre 2017 à 11 h 08 min //

    A Jean-Dominique GLADIEU. NON la Terreur n’est imputable ni au Roi, ni aux Vendéens mais bel et bien aux seuls révolutionnaires: La Convention le 7 novembre 1793, afin de finaliser la politique d’extermination des vendéens et d’anéantissement de leur territoire, le Comité de salut public, symboliquement, débaptise la Vendée pour l’appeler le département Vengé. Déjà le 2 octobre 173, la Convention avait adressé une proclamation à ‘Armée de l’Ouest pour l’extermination des Brigands de Vendée. Il y a également l’envoi du général Turreau qui propose par écrit le 24 janvier 1794 l’extermination et l’anéantissement de la Vendée par les colonnes
    « infernales » Cela est accepté par Lazare Carnot, député, au nom du Comité de Salut Public le 6 février 1794. Il faut aussi se rappeler le passage de Carrier et ses noyades dans la Loire à Nantes. quant aux victimes chez les révolutionnaires, il s’agit de soldats des armées de la révolution et non de familles entières de civils comme dans le cas des Vendéens. Vous pouvez vous reporter pour plus de détails au livre de: Reynald Secher « Vendée, du génocide au mémoricide ». Cela pour en finir avec cette sombre période de l’histoire de la France.

  3. Jean-Dominique GLADIEU // 2 octobre 2017 à 14 h 22 min //

    A Michel Chailloleau à propos de la « terreur » révolutionnaire.

    La guerre de Vendée a fait plus de morts côté Républicain que côté Vendéen. Ce fut une guerre civile horrible (comme toutes les guerres) mais n’est pas imputable à la « Terreur ». Elle est le résultat de la guerre déclenchée en avril 1792 entre la France et l’Autriche (guerre à laquelle les futurs « terroristes » étaient opposés) et de la destitution du Roi qui a suivi (celui-ci ayant carrément joué le jeu des ennemis de la France de l’époque pour retrouver le rôle qu’il jouait avant la Révolution). En fait, la guerre de Vendée, c’est d’un côté les partisans du Roi, de l’autre ceux de la Révolution. Avec des massacres commis des deux côtés. Les horreurs de Vendée sont donc imputables à la guerre que, encore une fois, les Révolutionnaires n’ont pas souhaité.

  4. Les contre-feux du gouvernement Macron face au mécontentement général

    Contre la légitimité du pouvoir issue du résultat des urnes lors des présidentielles et des législatives de 2017, il y a la légitimité de la rue à manifester son mécontentement contre toute oppression et agression du pouvoir contre le modèle social actuel à la française.
    En tenant compte des règles démocratiques actuelles, le pouvoir central s’estime légitime à gouverner et au travers de la représentation nationale et la rue s’estime légitime à manifester sa mauvaise humeur dans le respect de l’ordre public.
    L’équilibre toujours fragile peut être rompu comme le témoignent les révolutions françaises majeures dans des intervalles qui oscillent depuis 1789 entre 20, 40, 60 années après un bref calcul.
    A partir de quand et en fonction de quels facteurs et déterminants déclencheurs peut-on estimer comme très probable la survenance de l’explosion d’un peuple, nul ne peut le prédire.
    Il y a cependant des signes inquiétants qui émergent sporadiquement dont il faut se méfier et tout gouvernement peut craindre l’étincelle qui mettra le feu aux poudres en France comme ailleurs avec évidemment des effets de souffle surtout dans des économies ouvertes, très sensibles aux éternuements planétaires.
    Il est évident que si, dès le départ, l’exercice de la démocratie est bridé et que si les représentants de la nation dans leur globalité n’assument plus leur rôle de courroie de transmission et de soupape face aux pressions populaires, l’explosion peut avoir des conséquences dévastatrices incontrôlables.
    La justice sociale comme antidote peut dans beaucoup de cas, servir de pommade « anti-inflammatoire ». Mais elle laisse toujours des mécontents qui s’estiment lésés.
    Cependant les causes des révolutions, voire des désordres civils, sont diverses selon les périodes historiques durant lesquelles parfois, beaucoup de facteurs du moment s’entremêlent au sein d’un pays.
    En ce 21ième siècle, des ondes de choc peuvent venir aussi depuis l’extérieur de nos frontières, comme une crise financière avec ses effets en cascade ; de l’intérieur, comme un attentat pour motif religieux dicté possiblement de l’étranger ; une menace nucléaire proférée par un dirigeant fou ; une catastrophe majeure comme celle d’un grave incident nucléaire civil, une épidémie, dont les conséquences démographiques et économiques seraient désastreuses.
    Bref, la vague déferlante hurlante, fût-elle légitime ne viendra pas forcément de là où on l’attend le plus et pour des causes habituelles qui occupent largement nos débats.
    Débattre de la démocratie est une chose, des fractures sociales en est une autre. Il s’agit de points importants certes mais qu’une urgence impérieuse du moment s’il en était pourrait nous obliger à mettre une parenthèse dans nos querelles afin de gérer une épine rapidement et efficacement.
    Il y a donc les traitements spécifiques à opérer par un gouvernement en période de « paix civile » et en période de « crise aigüe ». Ce qu’il tente de faire aujourd’hui sans véritablement convaincre les victimes de la future loi de finances pour 2018.
    Dans l’immédiat, il est normal et fondamental qu’il y ait une opposition pour faire entendre les voies de tous,
    Cela dit, on peut déceler au travers des politiques économique, sociale et fiscale actuelles du gouvernement, un frein, mais qui n’est pas propre à la France, qui est celui d’une croissance intérieure toujours insuffisante et qui demeure jusqu’à présent, le moteur essentiel attendu pour décongestionner une économie, et en même temps, une grande fébrilité pour le gouvernement à opérer une redistribution des quelques richesses sans pouvoir éviter les foudres des « dépouillés » à un moment où il doit en même temps préserver tous les fondamentaux économiques.
    On voit bien le pétrin dans lequel il se trouve pour boucler une loi de finances 2018, avec en perspectives des prévisions à tenir d’ici 2022 sur fond de contraintes européennes dont le leadership des commandes sur le continent européen n’appartient pas encore, loin s’en faut, à la France.
    Les dossiers économiques et sociaux récents concernant les chantiers navals STX-Fincantieri et Alstom- Siemens démontrent que nous pouvons être des géants mais aux pieds d’argile, en liaison avec des partenaires européens aux appétits féroces, desquels le gouvernement espère l’arrivée providentielle de bouffées d’oxygène pour maintenir nos emplois, voire les développer.
    Le Président Macron espère que le sauvetage de la France passera par un partenariat européen renforcé. La guerre est loin d’être gagnée avec des partenaires également en proie à des tensions internes, à l’instar de la chancelière allemande A.Merckel qui le redécouvre après les récentes élections fédérales allemandes, l’obligeant à composer avec les libéraux et l’extrême droite.
    René Floureux 29.9.2017

  5. SVP…Pourriez-vous virer cette tête de « chérubin de chantier » qui trône en première page de votre site, il nous donne la nausée……ne serait-ce que pour adhérer à cet excellent texte !!!!!!

  6. Michel Chailloleau // 29 septembre 2017 à 11 h 21 min //

    Pour en finir ce problème de révolte, sauf erreur de ma part, Mr Mélenchon et Mr Macron se connaissent très bien car ils se sont cotoyés un certain temps au PS!!!

  7. Michel Chailloleau // 29 septembre 2017 à 10 h 48 min //

    La rue amène souvent des débordements incontrôlés: la révolution du 14/7/1789 violente, a amené la Terreur, régime qui a massacré entre autres des milliers de civils Vendéens., ensuite 1830, 1848, 1871 toujours la terreur révolutionnaire. La tentative de mai 1968 a été stoppée car les gaullistes l’ont empêchée et soutenu le pouvoir du général, heureusement. Par contre quand j’entends le Président parler de la rue et des fainéants, ou celui qui se nomme le principal voir seul opposant avec beaucoup de modestie!!! vanter les mérites de la rue contre le pouvoir royal, ou le pouvoir nazi cela n’est pas la même chose. La Résistance a agit bien avant la révolte de la police à Paris (qui a eu l’ordre de ne pas agir en uniforme car cela aurait rappelé de mauvais souvenirs aux Parisiens pendant la Rafle des Juifs, ou les arrestations de résistants très rapidement des septembre 1940 jusqu’à fin aout 1944!! vous pouvez vérifier cette info auprès des historiens comme Rol Tanguy) Attention si l’on vante la révolte violente, on s’expose à la guerre civile. Je ne crois pas que la France déjà affaiblie, et les Français dans leur ensemble ont besoin qu’une poignée de pseudo-révolutionnaires cassent le système. Il faut le changer, cela est évident mais il existe d’autres moyens légaux: le vote, les manifs de rue bien sûr, mais encadrées et contrôlées par des syndicats légaux.

  8. NON et NON. Ce texte est très bon et de plus remet la réalité sur le devant de la scène. Bravo à Louis Saisi

  9. Philippe RENNES // 28 septembre 2017 à 22 h 01 min //

    Très bel article qui rétablit une vérité. C’est pourquoi on peut être contre Mélenchon, mais la polémique sur l’amalgame des nzis et du gouvernement n’est pas fondée car Mélenchon n’a jamais comparé le gouvernement aux Nazis, mais il a bien fait de dire que c’est souvent la rue qui a fait progresser la liberté et la justice
    Encore merci pour cet article de plus bien écrit.

  10. J’ajoute que si les révolutionnaires de février 1848 ont pris le pouvoir par la rue il ne faut pas oublier qu’ils n’ont pas hésité à faire couler le sang du peuple en juin suivant alors que le roi Louis Philippe s’y était refusé comme Louis XVI son prédécesseur 60 ans plutôt. Si Louis XVI par bonté et générosité s’était pas laissé désarmer il n’aurait pas subi la tyrannie des assemblées, des comités et sections révolutionnaires parisiennes. La modération aurait prévalu parce que le pouvoir de la rue c’est aussi la possibilité de voir la sang couler et une guerre civile.

  11. Certes l’Histoire se fait dans et par la rue mais pas forcément pour le meilleur par exemple en 1792 les journées d’août ont vu la quasi disparition du pouvoir royal bien affaibli mais cela a aussi donné naissance à une dynamique révolutionnaire sanglante qui a échappé à tous ses acteurs jusqu’à ce que le général Bonaparte ne s’empare du pouvoir par un coup d’état de Brumaire 1799.

  12. Eloge verbeux de la chienlit ?

  13. EXCELLENT !!!!
    Mais le  » chérubin de chantier » n’en a que cure et poursuivra sur sa lancée en marche de travers. Une fois encore le peuple l’aura voulu par son désir consommé de « plus rien à foutre, plus rien à faire » !

  14. Delaisse Jean-Paul // 28 septembre 2017 à 17 h 36 min //

    Excellente piqûre de rappel !!

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