Une politique sociale réactionnaire…

Enfumage de la Macronie

25 ans de syndicalisme à mon actif, des centaines de négociations sur la politique salariale, l’évolution des carrières, les conditions de travail, l’évolutions des métiers… telle est l’expérience acquise à la défense de la condition ouvrière.

À la barre d’un syndicalisme que l’on peut qualifier de « constructif », privilégiant toujours la négociation et le compromis à la contestation systématique, je peux être fier de ce que j’ai pu faire pour les dizaines de milliers de salariés d’une entreprise de service public dont la bonne gestion est aujourd’hui reconnue : la RATP.

Ce n’est pas aux retraités de financer les augmentations salariales dans le privé décidé par le gouvernement !

Mais je veux être précis. Je ne comprends pas et je n’accepte pas les commentaires consistant à opposer de façon systématique les salariés du privé et ceux des secteurs publics, les « nantis » de la République face aux « précaires » du privé, etc… cette litanie populiste est trop facile. C’est la chimère des faibles d’esprit.

En affirmant ce que j’ai sur le cœur, je prends le risque, et je l’assume, d’être mis au pilori. Tant pis. Il n’existe pas d’avancées sociales en opposant les salariés entre-eux. Si François Fillon a perdu l’élection présidentielle, cela est dû aux « affaires », mais aussi à sa volonté de tailler des croupières dans la fonction publique sans aucune retenu et en dénigrant le rôle de l’État… Tout en affirmant son attachement au gaullisme social. Tromperie.

Emmanuel Macron, perché sur ses certitudes, est aujourd’hui le chantre d’une politique sociale réactionnaire validée par lui et mise en œuvre par le gouvernement Philippe et la « République en marche ».

En 25 années de négociation bien souvent avec les gouvernements successifs (droite ou gauche, de 1969 à 1993), je n’ai jamais eu à résoudre une telle équation du genre : Baisse de revenu des uns = hausse du pouvoir d’achat des autres. Jamais.

La jalousie est un moteur d’évolution sociale calaminé. Il va caler !

Aujourd’hui, la modernité « made in Macronie » s’écrit ainsi : En augmentant le taux de la CSG de 1,7 point, il propose l’inégalité suivante : perte pour les retraités[1] = augmentation pour les salariés[2]. Plus besoin de projet salarial dans l’entreprise ou la branche d’activité, le « politique » prend l’affaire en main, dédouanant ainsi les patrons de toute politique salariale, notamment ceux des grandes entreprises qui se frottent les mains et pourront ainsi augmenter un peu plus les dividendes. De la lutte de classes revigorée.

Beaucoup de retraités ont préparé, par de multiples restrictions de consommation, par des épargnes appropriées, par des choix souvent difficiles, soit aussi par l’acceptation d’un statut global dans une entreprise publique, une retraite bien méritée après une vie de labeur.

Aujourd’hui, prendre dans la poche de Jacques pour donner à Paul est à l’opposé des vraies valeurs qui sont les nôtres et incompatibles avec une vision gaulliste.

Cette politique anti-sociale doit être combattue avec force… et avec tous ceux qui sont prêts à s’investir dans ce combat.

Qu’importe la couleur et la sensibilité politique que chacun affichera librement, l’essentiel est de réagir fermement collectivement.

Alain Kerhervé


[1] Au 1er janvier 2018, le taux de prélèvement de la CSG passe de 7,5 à 9.2 %.

[2] Par la suppression des cotisations sociales retenues sur le salaire brut des salariées (la part du salarié), mais seulement à l’automne 2018 pour sa totalité. Il s’agit donc pour tous en 2018, d’une hausse de la fiscalité.

9 commentaires sur Une politique sociale réactionnaire…

  1. Cher Alain Kerhervé…ainsi va la vie…triste et monotone…jamais à reculons…nos édiles n’ont que faire des générations précédentes….sauf devant les monuments aux morts où ils, elles , se sentent un peu obligé(e)s !!!!!!

  2. Michel Chailloleau // 3 septembre 2017 à 12 h 00 min //

    Ca n’est pas en diminuant le nombre de fonctionnaires en France que l’on diminuera le déficit car le premier résultat sera une augmentation affolante du chômage!!!!! Il existe d’autres méthodes dont une relativement facile à appliquer est la diminution du nombre des élus (qui ont souvent d’autres revenus familiaux!) et également la baisse de leurs indemnisations de tous ordres (y compris la prise en charge des coiffeurs et autres maquilleuses!!!) Après cela il serait possible effectivement de demander à tous les Français de faire un effort, car l’exemple vient toujours d’en haut (tant valent les chefs, valent les troupes- vieux dicton à remettre en usage!)

  3. Jean-Frédéric Moscatelli // 3 septembre 2017 à 8 h 52 min //

    Le programme FILLON est toujours formidable et d’actualité… Le nombre de  » fonctionnaires  » est incroyablement élevé , c’est ce qui plombe les déficits !2 millions de fonctionnaires en MOINS en Allemagne pour 83 millions d’habitants , ET sur 40 heures !! Vous dormez ou quoi ?? !!!

  4. Michel Chailloleau // 28 août 2017 à 10 h 40 min //

    S’agissant de la baisse annoncée des charges salariales, réfléchissons : s’il n’y a plus de cotisations sociales, que deviennent les régimes sociaux (sécurité sociale, pole emploi et retraites)? Comment ces régimes seront ils financés? Est ce que tous les salariés auront les moyens financiers d’économiser les montants correspondants à l’utilisation de ces régimes sociaux, notamment les retraites. La réponse est NON. Alors ne laissons pas miroiter ces « augmentations » factices de revenus aux salariés.

  5. Jean-Dominique GLADIEU // 28 août 2017 à 9 h 32 min //

    Une précision par rapport à ce qu’écrit Ummite.
    Le Général n’a pas été viré en 1968 mais en 1969 suite au référendum sur la régionalisation rejeté certes par la gauche mais également par une partie de la droite.

  6. ANTISOCIAL

    Que reste-t-il de l’esprit révolutionnaire de l’ordonnance d’août 1967 du Président De Gaulle « relative à la participation des salariés aux fruits de l’ expansion des entreprises » qui tendait vers plus de progrès social à destination notamment d’une main-d’oeuvre majoritairement ouvrière à l’époque ? Noble projet à l’époque pour de nobles causes dans l’intérêt des entreprises, des salariés et du pays !

    C’est à se le demander, puisque la doctrine macroniène réactionnaire, cinquante années plus tard, posée dans son séduisant écrin de velours, consacre en réalité le retour aux hideuses lois d’airain du capitalisme, de l’oligarchie, des salaires.
    En vue de leur application, les méthodes classiques de gouvernance sont réemployées pour préserver les intérêts des héritiers au pouvoir, ralliés avant tout à la cause de la grande finance internationale.
    Les prochaines ordonnances concernant le droit du travail sont destinées à être prises très rapidement et dans une certaine discrétion pour limiter le dialogue et la négociation et aussi pour endiguer les contestations de masse et les syndicats. La tisane de camomille pour aider à la digestion reste sans effet face à la montée des périls qu’un sixième sens laisse préssentir.
    Diviser le monde des petites classes besogneuses, les syndicats, pour mieux régner, est une recette bien connue et d’application constante.
    S’agissant des retraités dans leur majorité, grands perdants de la CSG, ce cancer insidieux en constante évolution atteindra au 1er janvier 2018, le taux de 9,2% sur leur retraite et les gains acquis sur leurs économies, pour assurer, pensaient-ils au départ, leur indépendance financière.
    Pour les salariés, voilà que brusquement, le gouvernement annonce une baisse des cotisations salariales en deux temps. Ira-t-il jusqu’au bout de ses promesses à l’automne 2018 ?
    Pour la taxe d’habitation, elle ne baissera que d’un tiers en 2018. Sera-t-elle totale pour compenser les hausses par ailleurs ? Attendons également de voir l’application des promesses de ce gouvernement !
    Pour les collectivités, l’Etat promet une compensation à l’euro près. Le passé est témoin du contraire.
    la vigilance est donc de rigueur. Les prochaines décisions gouvernementales seront scrutées à la loupe. Parviendront-elles à démentir l’idée qu’on ne travaille pas toute sa vie uniquement pour payer sa pierre tombale ? Il n’y a aucune certitude et pour l’instant le compte n’y est pas ! Ni le style ni la communication venue de la planète Jupiter ne rassurent pour l’instant dans un moment où règne plutôt le grand cafouillage.

    René Floureux 27.8.2017

  7. Ce qui caractérise la Loi Travail telle que nous pouvons la connaitre reste l’accent mis sur le précarité et le développement des CDD par l’intermédiaire notamment de la création des  »contrats de mission » . On aura beau appeler cela  » flexibilité » plutôt que « précarité » il s’agit de réduire autant que possible le nombre des contrats à durée indéterminée qui, eux, confèrent un minimum de stabilité.
    Il s’agit, au sens propre du terme, d’une politique réactionnaire visant à recréer un droit du travail tel qu’il existait avant le Front Populaire.
    D’autres signes existent dans le même sens, nous y reviendrons.

    Etienne Tarride

  8. tout cela trouve sa source un mois de mai 1968 tout se qui arrive vient de cette triste époque ou les français ont virés un grand homme CHARLES DE GAULLE !pour y mettre les politicards qui ont remplacer ce grand homme de 1969 à 2017.
    pour moi , les français , ont tout bonnement se qu’ils méritent , de plus les enfants de ces soixante huitards que font-ils si ce n’est de suivre les pas de leurs parents et grands-parents !

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