La dignité d’une démission

Macron et l'armée de la France

Le général de Villiers et Emmanuel Macron

La démission est un geste extrêmement rare pour un haut responsable public. En général, le réflexe normal d’un grand patron de l’armée, de l’administration ou de la justice en disgrâce est de s’accrocher le plus longtemps possible à son rocher afin d’en retirer le maximum d’avantages personnels.

La démission a une signification forte : mes convictions, mon sens du bien commun sont supérieurs à ma carrière. Je ne suis pas d’accord et j’en tire les conclusions qui s’imposent. Vainement, je cherche dans ma mémoire des exemples de ce type, mais aucun ne me vient à l’esprit. Il doit bien y en avoir, mais ma mémoire me fait ici défaut.

Les ministres démissionnaires abondent, mais ce n’est pas la question : le ministre qui quitte son poste volontairement, agit le plus souvent avec une arrière-pensée à l’esprit, notamment celle de se désolidariser d’un fiasco politique et de se lancer dans le projet d’une élection présidentielle.

Le haut responsable public qui démissionne est dans une toute autre approche : il sacrifie délibérément sa carrière au nom de sa conception de l’intérêt général, du bien public. Sa vision de l’intérêt général l’emporte sur son intérêt privé. Le message est sulfureux dans une France d’en haut rongée par le culte de l’ego.

À l’heure où la vie publique française est plongée dans une vague d’obsession narcissique mélangé à un instinct grégaire qui fait froid dans le dos, le geste de Pierre de Villiers, en écho à la tragédie de la France, est digne d’un homme d’État.

Maxime TANDONNET
membre du CA de l’Association

 

10 commentaires sur La dignité d’une démission

  1. enfin ,un homme d’honneur ,vous étes en marche ,et déja en marche arriére ,il va comme nicolas ,se bruler les ailes en se prenant ,pour napoléon ,français ,d’en marche,vous n’avez encore rien compris !!par vos votes vous sombrez dans la
    pauvretée,et devenez des esclaves

  2. Jean-Dominique GLADIEU // 24 juillet 2017 à 14 h 07 min //

    Quoi qu’on pense de la façon dont le Général de Villiers a « amené » sa démission, l’important est d’avoir fait passer un message.
    Alain Kerhervé parle du fond et de la forme. Sur le fond, comment donner tort au Général ?

  3. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire….et le Gl de Villiers n’a pas de souci à se faire pour ses vieux jours de soldat d’élite !
    Dans tous les cas d’appréciation de cette démission, l’avenir apparaît sombre pour cette France partie en marche sur les sentiers du n’importe quoi !!!!

  4. Michel Chailloleau // 23 juillet 2017 à 11 h 46 min //

    Pour en terminer, je voudrais seulement rajouter, ces deux inscriptions qui figurent sur le monument de l’Ile de Sein: « Kentoc-h Mervel » et : »le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison ».

  5. Michel Chailloleau // 23 juillet 2017 à 11 h 15 min //

    Le plus digne des 2 est le général de Villiers. Il a eu le courage de démissionner alors qu’il était insulté par le Président. Et en plus ce dernier a un langage différent chaque jour sur le même sujet. Quand peut on le croire? Ce moyen d’exercer le pouvoir est honteux. Que lui réserve l’avenir? Il peut s’attendre à ce que les Français réagissent vigoureusement mais plus correctement que lui.

  6. Edmond Romano // 22 juillet 2017 à 13 h 49 min //

    J’aurai, pour ma part, parlé de la « dignité d’une démission » si le général de Villiers avait donné sa démission sans au préalable faire un chantage. Là, sa démission n’a fait que précéder sa révocation.

  7. Il y a le fond et la forme… la manière et le moment choisi par E.M. ? C’est loin d’être top !

  8. Pas d’accord. L’éducation nationale, c’est aussi la défense de la France. Le politique prime sur la chapelle armée, comme aurait dit Qui vous savez dans les années 60 et l’avait compris dès 1940 malgré ses désaccords au combien fondés.

  9. Joëlle Liberté // 21 juillet 2017 à 20 h 09 min //

    Effectivement, le Général de Villiers est un homme d’Etat et d’Honneur, qualités dont est totalement dépourvu le nouveau président de la République qui n’obéit qu’aux seuls dieux de la finance et des lobbies.

  10. La démission du Chef d’Etat-Major des Armées est le signe des contradictions et de l’amateurisme de Macron.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*