Une élue de Macron trouve « évident » qu’aucun amendement ne soit accepté

l n’y a pas que des députés LREM qui font leurs premiers pas dans la nouvelle Assemblée, vêtu de probité candide, de lin blanc et d’une adoration sans partage pour l’Élu. Ceux de France insoumise aussi, mais leur apprentissage n’est pas du même ordre. Loin de l’extase qui rend muets les macronistes et redonne son actualité au vieux terme de godillots, les députés de France insoumise, qui croyaient naïvement que le Parlement était un lieu où on parlait, apprennent qu’il n’en sera rien, ou pas grand-chose.

Un taux d’acceptation de 0%

Prenons le cas d’Adrien Quatennens, 27 ans. Il a été élu dans la première circonscription de Lille, à sa grande surprise d’ailleurs, puisqu’il a battu Christophe Itier, une ex-future star du macronisme, de quelques dizaines de voix. Adrien Quatennens siège ces jours-ci à la commission des Affaires sociales, chargée d’examiner les amendements présentés au projet de loi d’habilitation permettant de modifier le code du travail par ordonnances. Elle est présidée par Brigitte Bourguignon, ex-socialiste qui a sauvé son siège, également dans les Hauts de France, en prenant l’étiquette magique de La République en Marche (LREM).

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Hier, aucun amendement n’a été accepté. Étonnement du jeune député et dialogue légèrement surréaliste, ou angoissant, selon les points de vue :

Adrien Quatennens : Juste, est-ce qu’il serait possible madame la présidente d’avoir un état des lieux du nombre d’amendements que nous avons traités jusqu’ici ?

Brigitte Bourguignon : Il en reste 93 et nous en avons vu 77.

Adrien Quatennens : D’accord. Avec un taux d’acceptation de 0%. C’est bien ça ?

Brigitte Bourguignon : Bah évidemment. Vous l’imaginez.

À chacun de décider si ce qui fait le plus peur, c’est le « vous l’imaginez » ou le rire gêné qui l’accompagne.

Jérôme Leroy

4 commentaires sur Une élue de Macron trouve « évident » qu’aucun amendement ne soit accepté

  1. La France de la médiocritude au service du « chérubin de palais » a les dents longues….qu’on se le dise et que l’on se mobilise en conséquence autrement que par l’étonnement !!!!

  2. GENTY Jean Claude // 8 juillet 2017 à 19 h 23 min //

    Ces « nouveaux » parlementaires qui appliqueront, en bons godillots, une politique du 19ème siècle, sont dans l’euphorie de leur nouvel état. Qu’ils se souviennent de cette vieille maxime : vous pouvez tondre le peuple, mais prenez garde de l’égratigner. Le jour ou le Peuple, dont vous devriez défendre les intérêts, aura assez de votre trahison, s’éveillera, gare à vos abattis. Pensez-y, et vite !!!

  3. Jacques Payen // 8 juillet 2017 à 14 h 20 min //

    Ceux qui n’ont pas encore compris (et sans doute jamais !)qu’une élection est toujours, toujours, un rapport de forces;

    ceux qui, au nom d’un péril fasciste instrumentalisé par la gauche-bobo et totalement fantasmé, n’ont pas voulu que le rapport de forces du 7 mai dernier soit, au moins, rééquilibré;

    ceux qui, dès lors, ont (gravement, dangereusement !) laissé tout le champ libre à Macron;

    ceux-là font-ils preuve de cohérence et de responsabilité en venant aujourd’hui pleurnicher à propos de l’adoption de mesures qui -sans équivoque- figuraient dans le programme du candidat ?

    La méthode (passer en force !) est évidemment condamnable. D’autant plus condamnable que Macron et ses obligés prétendaient, avec quel cynisme ! incarner un « renouveau général  » des pratiques politiques.

    Mais qui à bien pu croire à de tels bobards, sinon les éternels gogos ?

    Précisément ceux qui n’ont toujours pas compris que l’action politique est essentiellement le théâtre d’un rapport de forces féroce, et que tout le reste – tout l’habillage- c’est de la littérature !

  4. L’apprentissage du parlementarisme et de la contradiction ne va pas de soi pour de nombreux élus qui ne sont pourtant pas novices. L’hubris les perdra.

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