“La création de l’UMP a servi de prétexte pour liquider le gaullisme”

Invité à débattre du protectionnisme mardi 27 septembre par le Comité Orwell que préside Natacha Polony, le candidat gaulliste à la présidentielle Henri Guaino dit ses quatre vérités. Libre-échange, politique des partis, mondialisation : Guaino brise les idoles.

David Desgouilles. Mardi, vous participez au colloque au cours duquel vous débattrez notamment avec Jean Arthuis, Susan George, Jean-Michel Quatrepoint et Paul Jorion sur le thème du traité transatlantique. Il est organisé par le Comité Orwell dont la présidente Natacha Polony déplore que ce thème demeure confidentiel sans le débat public. Ainsi, la campagne de la primaire de droite ignore totalement le Tafta. Comment l’expliquez-vous ?

Henri Guaino. Il est paradoxal de parler autant de l’identité et aussi peu de ce qui la mine le plus : la religion du libre-échange avec ses traités qui aplatissent le monde en imposant des normes économiques, techniques, sanitaires, sociales, juridiques, et, au bout du compte, culturelles, uniques. Si vous posez la question aux candidats ils déclareront tous qu’ils sont contre, parce qu’aucun n’a oublié le traumatisme de l’Accord multilatéral sur les investissements ou celui de la directive Bolkestein : des textes concoctés en secret qui, aussitôt connus, soulèvent une violente opposition de l’opinion qui sent son mode de vie menacé sans qu’on lui ait jamais demandé son avis. Mais le sujet est peu abordé parce que gouvernement a déjà pris les devants et surtout parce que l’Europe et le libre-échange font partie de la doxa des 40 dernières années vis-à-vis de laquelle la pensée des politiciens n’a pris aucun recul faute le plus souvent du moindre effort de réflexion personnelle.  Je me souviens d’une visite de Manuel Barroso alors président de la Commission Européenne nous disant à propos des négociations de l’OMC : « vous n’allez pas sacrifier l’industrie à quelques poulets ! » Tout est dit ! Et avec ça, on peut espérer être recruté par Goldman Sachs… Je crains qu’au fond d’eux-mêmes la plupart des candidats soient sur cette ligne. Ils ont juste peur de contrarier trop l’opinion et de perdre les élections.

Les élections, parlons-en. Vous avez décidé de jumeler l’annonce de votre candidature à l’élection présidentielle avec la publication d’un livre d’économie de 650 pages. Vous ne partagez donc pas l’analyse, notamment faite par Nicolas Sarkozy, selon laquelle ce sont les questions identitaires et sociétales qui sont aujourd’hui prioritaires dans l’esprit des électeurs ?

Aujourd’hui c’est l’économie qui sert de principal argument pour discréditer la nation, l’État, les frontières, le modèle social, l’identité culturelle, la langue… Comment peut-on revendiquer d’être une nation avec une identité si les difficultés économiques, le chômage de masse, l’exclusion empêchent d’avoir le sentiment d’une destinée commune ? Si en tout, il faut imiter les autres, se rallier à un modèle unique ? Si on se contente de glorifier la concurrence et la mondialisation en n’imaginant pas d’autre issue que de « s’adapter à la mondialisation », c’est-à-dire de la subir, au lieu de se donner les moyens d’agir dans le monde tel qu’il est ?

J’ai publié ce livre parce que si notre vision de la politique économique ne change pas, tous les discours politiques qui prétendent changer la vie des gens et refaire une nation sont des mensonges.

Vos idées économiques sont aux antipodes de celles défendues par tous les candidats à la primaire LR. On a parfois l’impression que la leçon d’économie aux « trop bons élèves » leur est en partie adressée. Pourtant, il y a vingt-cinq ans, lorsque vous travailliez avec Philippe Séguin, ces conceptions économiques étaient largement partagées dans votre famille politique. Comment expliquez-vous qu’elles y soient devenues aussi minoritaires ?

La création de l’UMP a hélas servi de prétexte pour liquider le gaullisme.  Pour être aimable, je dirai que c’est peut-être parce que c’était pour les politiciens de la génération qui était aux commandes une conception trop exigeante de la politique.

En tout cas, ils ont tellement bien appris les leçons de la pensée unique, tellement cédé au conformisme d’un petit milieu qui voulait prendre sa revanche idéologique sur toutes les leçons qui avaient été tirées de la grande dépression des années 30, qu’ils sont devenus incapables de tirer la moindre leçon de leurs propres échecs depuis 40 ans.

J’ai emprunté la formule des « bons élèves » à l’historien Marc Bloch dans « l’étrange défaite » : « les trop bons élèves restent obstinément fidèles aux doctrines apprises. (En 1940) ils occupent malheureusement les postes les plus élevés »

Trop de politiciens ne se nourrissent que des conversations des dîners en ville et des fiches des « bons élèves » traduites en éléments de langage. Les bouleversements de notre époque exigent davantage !

Vous avez des mots très durs sur l’élection primaire. Vous y voyez la victoire du régime des partis. Pourtant, ce système ne permet-elle pas d’élargir la désignation des candidats par un corps électoral plus large que celui des adhérents des partis ? Ce système ne démonétise-t-il pas au contraire le rôle des partis en demandant aux électeurs de sélectionner les candidats à leur place ?

Au RPR ou à l’UMP, jamais le parti n’a délivré d’investiture pour la présidentielle. Il était entendu qu’un candidat ne pouvait pas être l’homme d’un parti ou d’un camp puisqu’il aspirait à devenir l’homme de la Nation. C’est l’esprit des institutions de la Vème République. La primaire fabrique le candidat d’un camp et c’est le parti qui décide de tout : qui peut se présenter, qui peut voter, à quelles conditions… Sous couvert de démocratie, les partis cherchent à verrouiller le premier tour de la présidentielle. C’est l’étape ultime du retour du régime des partis que le Général De Gaulle avait écarté. Comme toujours ce retour qui perpétue des clivages qui n’ont plus de sens annonce une grave crise politique car le verrouillage finit toujours dans le drame.

Sur les questions européennes, économiques, l’identité ou l’école, les clivages ne passent plus depuis longtemps entre les partis mais à l’intérieur d’entre eux. Une recomposition du paysage politique n’est-elle pas nécessaire ? Vous-même avez davantage de points communs avec Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan qu’avec Alain Juppé, Bruno Le Maire et même le Nicolas Sarkozy de 2016.

Les partis sont redevenus des cartels électoraux qui ne sont plus cimentés par un idéal commun mais la seule conviction désastreuse qu’il faut à tout prix gagner les élections et qu’on verra bien après.

Avant la recomposition partisane, il faut la recomposition intellectuelle et morale. L’élection présidentielle est la seule occasion démocratique où cette recomposition est possible. Ne la manquons pas, les circonstances l’exigent Si nous la manquons, nous le payerons collectivement très cher parce que la politique sera incapable de d’affronter les désordres du monde, de l’Europe, de l’économie, de la société…

Source : http://www.causeur.fr/

20 commentaires sur “La création de l’UMP a servi de prétexte pour liquider le gaullisme”

  1. Michel Chailloleau // 8 octobre 2016 à 11 h 31 min //

    Edmond Romano, je voudrais revenir sur votre dernier commentaire. Dans les hommes politiques cités, vous faîtes figurer notamment Charles Pasqua qui a quand même beaucoup navigué!!!! Quand à l’Amiral de Gaulle, je ne pense pas que mon message soit offensant à son égard. Vous savez comme moi qu’un parti politique, quand il veut s’attirer les votes des Français, n’hésite pas à se prévaloir d’un personnage historique. Cela ne veut pas dire que l’Amiral est faible mais qu’après son élection le RPR a su le faire savoir tout autour de lui. Quand aux gaullistes qui se présentent au primaire LR de la présidentielle 2017, cherchez dans leur proche passé et vous serez rapidement fixé sur l’authenticité de leurs convictions.

  2. Edmond Romano // 3 octobre 2016 à 18 h 50 min //

    Michel Chailloleau:
    Comment pouvez-vous dire que les gens que je cité ont accepté de participer à des gouvernements qui n’étaient pas d’idées gaullistes? Jacques Chaban Delmas Premier Ministre de 1969 à 1972, Pierre Messmer Premier Ministre de 1972 à 1974. S’ils ont participé à des Gouvernements qui n’étaient pas Gaullistes, il en va donc de même pour Maurice Druon qui fut Ministre des Affaires Culturelles dans le Gouvernement Messmer de 1973 à 1974. en ce qui concerne Philippe de Gaulle il a été Sénateur RPR de 1986 à 2004 donc élu 10 ans après la création du RPR, à cette époque le RPR n’avait plus besoin de caution puisqu’il était très bien installé dans le paysage politique et était, depuis 1981, le principal parti d’opposition. De plus, je trouve très offensant pour l’Amiral Philippe de Gaulle de dire qu’il a servi de faire-valoir. Je pense que cet homme a assez de convictions, de volonté pour ne pas s’être laissé manipuler par tel ou tel parti politique.

  3. Michel Chailloleau // 2 octobre 2016 à 10 h 53 min //

    En ce qui concerne les Gaullistes que vous citez, certains n’ont pas hésité à être ministre sous des gouvernements dont on ne peut pas dire qu’il étaient vraiment gaullistes d’idées. Quand à Philippe de Gaulle, je pense que le RPR a tout fait pour récupérer un membre de la famille de Gaulle afin de prouver par ce moyen que le parti avait le soutien de la famille. Ce qui reste à démontrer!

  4. Edmond Romano // 29 septembre 2016 à 17 h 47 min //

    Michel Chailloleau
    Si le RPR n’avait pas été créé en 1976, les giscardiens et les centristes de Lecanuet auraient réussi entre 1974 et 1981 à réduire le Gaullisme politique au rang d’objet de musée. Tout n’a pas été parfait, c’est certain. Vous convoquez au Tribunal de l’Histoire Maurice Druon, permettez moi de convoquer d’autres témoins: Jacques Chaban-Delmas, Pierre Messmer, Philippe de Gaulle et tant d’autres qui furent élus avec l’étiquette RPR. Ces gens étaient tout autant gaullistes que Maurice Druon.

  5. Edmond Romano dit : je le reconnais volontiers, les valeurs gaullistes sont revendiquées par n’importe qui c’est tout simplement parce que les Gaullistes sincères sont incapables de faire bloc.

    Michel Chailloleau ajoute : Cependant quel homme politique actuellement n’est pas « gaulliste »? Même Jack Lang avait déclaré qu’il était « gaullo-mitterandien »!

    Effectivement, il n’est pas de ses adversaires les plus acharnés qui n’éprouvent ou n’ont éprouvé le besoin d’y faire référence à des occasions multiples, variées et souvent inattendues. Tout le monde a été, est ou sera gaulliste « . la prophétie semble réalisée : la quasi-totalité des Français semble maintenant réclamer sa part de l’héritage du général de Gaulle.

    Mais si le gaullisme est bien là, de quel gaullisme s’agit-il ? De celui auquel se réfèrent, avec plus ou moins de décence, tous ceux qui l’ont jadis combattu ? Ou, au contraire, de celui de la famille fermée de ceux qui, ayant servi de Gaulle, ont des titres non négligeables à évoquer sa pensée mais qui veulent se tenir scrupuleusement « entre gardiens du temple » à l’écart de toute action menée hors du cénacle ? Ou bien le gaullisme qui se manifeste dans l’action politique conjoncturelle, mais qui, dès lors, même aux méthodes et au vocabulaire des partis, suscite parfois contestation et conflits entre ceux qui, paradoxalement, se réclament d’une même origine.

    C’est pour répondre à ces questions « quel gaullisme et pour construire quelle France ? » qu’un certain nombre de personnalités, aujourd’hui quasiment toutes disparues, ayant eu elle-mêmes des approches différentes sur le plan de l’action, ont tenté de surmonter ces nuances en vue de se rassembler par un véritable retour aux sources . Leur objectif était de montrer que les principes fondamentaux du gaullisme conservaient toute leur force et leur valeur dans les temps présents. Pour cela ils ont créé en mai 1979 l’association « Carrefour du gaullisme » sous l’autorité de Roland Nungesser qui a déclaré je cite «  « Carrefour du gaullisme », s’est donné pour mission, non pas – ce qui serait inconvenant – de dire : «de Gaulle dirait ceci ou ferait cela », mais de s’efforcer de rappeler, d’actualiser et d’adapter les éléments de la doctrine qu’il a élaborée! Il est, en effet, essentiel de souligner, aux yeux des jeunes, que le gaullisme est porteur d’avenir, qu’il est fort aujourd’hui des potentialités d’hier, que sa doctrine fondée sur la participation est innovante, surtout face au collectivisme et au capitalisme, complètement dépassés aujourd’hui.

    Aujourd’hui encore des cercles de réflexion, des clubs, des mouvements se réclament du Général de Gaulle. Aucun ne peut effectivement dire, comme, hélas, on peut le lire parfois ici, ce qu’aurait fait de Gaulle dans une situation donnée, mais ces cercles peuvent faire vivre l’esprit du Général qui, pour « Carrefour du gaullisme » se résume en 3 points :

    La philosophie humaniste qu’à inspirée toute l’action du général de Gaulle
    Sa doctrine ou, pour ceux qui contestent le terme, ses grands desseins
    Son style enfin, car cette philosophie et cette doctrine imposent un certain style d’action

  6. Michel Chailloleau,

    Hubert Védrine a lui aussi déclaré être mitterando-gaulliste !
    Et bien après Maastricht !

    Tantôt paillasson des consciences, tantôt bouée de sauvetage, pour ces néo-collabos et naufrageurs de la Nation, ce « gaullisme » de circonstance – et donc sans constance ni consistance – est un postiche commode que, le vent tournant, ils s’ajustent à la hâte pour ne pas avoir l’air de ce qu’ils sont :

    – des Munichois de Berlin, des Vichystes de Bruxelles, des fossoyeurs de démocratie…, mais en aucun cas des gaullistes !

    Après avoir si souvent et depuis si longtemps sacrifié le sens de l’État, de la Nation et de la politique à l’intendance, ils tentent de faire oublier leur manque de courage et leur culpabilité par un charisme incantatoire, aussi impuissant à transgresser les lois de la réalité qu’à fédérer sur l’essentiel :

    – la nécessité primordiale de récupérer dans sa totalité notre souveraineté législative, judiciaire, monétaire et diplomatique, condition première et indivisible de notre démocratie.

  7. Michel Chailloleau // 28 septembre 2016 à 11 h 27 min //

    « Le gaullisme a été dénaturé le jour de 1976 où, sans que nous nous en apercevions, le vieux « rassemblement » du Général a été transformé en un ascenseur destiné à hisser un présidentiable » Je cite le texte exact de Mr Maurice Druon, duquel on ne pourra pas dire qu’il n’était pas gaulliste. Effectivement, le RPR dont il s’agit a été crée pour amener un présidentiable. Il a fallu attendre 1995 pour voir le résultat. Ensuite le changement de nom en UMP, LR, en attendant la prochaine appellation, confirme que dans l’esprit de nombreux candidats à la présidentielle, le « gaullisme » en tant que tel, est liquidé. Cependant quel homme politique actuellement n’est pas « gaulliste »? Même Jack Lang avait déclaré qu’il était « gaullo-mitterandien »!!!!! Un des rares candidats à la présidentielle 2017 qui peut s’honorer d’être gaulliste est très certainement Nicolas Dupont-Aignan dont la plus grande partie de son programme s’accorde avec une certaine idée de la France. Quant aux autres, le Général étant décédé, ils ne risquent pas de le voir les rappeler à l’ordre.

  8. Edmond Romano // 27 septembre 2016 à 11 h 26 min //

    JP Payen: « refuser la moindre démagogie, la moindre facilité »: trouvez-vous que cela s’applique vraiment à Henri Guaino? Il dénonce l’UMP comme étant ce qui a permis de liquider le gaullisme politique. Je vous rappelle que l’UMP a été créée en 2002 et que le sieur Guaino a été élu député UMP en 2012 dans une circonscription très favorable. Alors, où est la cohérence? Si comme il l’affirme, aujourd’hui, l’UMP était un instrument anti-gaulliste pourquoi a-t-il porté ses couleurs aux précédentes Législatives sinon pour avoir un mandat? Pourquoi est-il resté conseiller de Sarkozy quand celui-ci a fait adopter le Traité de Lisbonne contre la volonté du Peuple Souverain qui avait rejeté le référendum de 200(? Pourquoi n’a-t-il pas claqué la porte quand Sarkozy a fait réintégrer le Commandement de la France à l’OTAN ce qui a été une trahison des valeurs Gaullistes que même le sinistre Mitterrand n’a pas osé faire? Je veux bien que les Français aient une mémoire courte mais là il s’agit d’un passé très récent qui a mes yeux disqualifie Henri Guaino pour donner des leçons de Gaullisme.

  9. Edmond Romano // 27 septembre 2016 à 11 h 15 min //

    Cording,
    je vous trouve très approximatif dans votre jugement. Comment pouvez-vous affirmer que le RPR « a signé le fin du Gaullisme politique » quand parmi ses membres fondateurs il y avait des hommes comme Jacques Chaban-Delmas, Charles Pasqua, Olivier Guichard, Michel Debré et tant d’autres Gaullistes historiques? Le Gaullisme politique n’est pas mort et ne mourra jamais. Et si, je le reconnais volontiers, les valeurs gaullistes sont revendiquées par n’importe qui c’est tout simplement parce que les Gaullistes sincères sont incapables de faire bloc. De se doter d’un leader et de défendre leurs convictions. Quand je lis que certains gaullistes que je crois sincères votent pour le FN j’ai vraiment de la peine.

  10. « Attendons »…
    Je préfère ceux qui n’attendent pas et qui font en sorte d’informer les citoyens sur les causes réelles des problèmes que rencontre la France et notamment, les conséquences de l’application des traités européens pour son économie (que Guaino à volontairement confié à Bruxelles…) avec les conséquences sociale de sa dégradation,… pour sa diplomatie, muselée par l’OTAN et l’article 42 du TUE…, et pour tout dire, de son indépendance et donc de sa démocratie.

    Une clique politique opportuniste dont Henri Guaino fait partie à voté les pleins-pouvoirs à Bruxelles et de Gaulle n’aurait certainement pas attendu, lui, pour la dénoncer et la combattre.

  11. Jean-Dominique GLADIEU // 27 septembre 2016 à 9 h 36 min //

    La dernière question posée par David Desgouilles à Henri Guaino est très importante :
     » Sur les questions européennes, économiques, l’identité ou l’école, les clivages ne passent plus depuis longtemps entre les partis mais à l’intérieur d’entre eux. Une recomposition du paysage politique n’est-elle pas nécessaire ?  »

    En effet, le discours que tient HG peut aussi bien être celui de membres de partis dits « de gauche » que de partis dits  » de droite  » que de gens dits  » ni de gauche ni de droite  » !

    La « recomposition intellectuelle et morale  » qu’évoque HG doit donc passer (à mon tout petit avis) par la recomposition politique autour d’un préalable incontournable : la souveraineté du peuple !

  12. « acte de décès » : vous y allez bien fort. Le gaullisme n’est pas mort, mais les « circonstances » sont absentes de la vie politique pour qu’il puisse s’exprimer réellement. Attendons !

  13. C’est la première fois que je trouve votre commentaire déplacé. Il n’y a pas de ping pong Kerhervé Durand, il y a seulement une approche différente.

  14. ça y est le ping pong Kerhervé Durand reprend au filet de HG. Franchement ce trublion de LR (est-il encore encarté à cette famille ?) ne manque pas de cynisme, mais pour sa défense, c’est à la mode pour tous les politicards qui veulent faire le « buzz » face à une majorité de citoyen(ne)s écervelés !

  15. Une voix au dessus de la mêlée.
    Une réflexion globale et cohérente.

    Je suis frappé par le parti pris, chez Guaino, de refuser absolument la moindre démagogie. La moindre facilité avantageuse. Cela le rend peu sympathique aux yeux de certains.Et pas du tout clientéliste ! Mais à mon sens, c’est cela qu’on doit attendre d’un homme d’Etat : une confrontation abrupte avec la réalité (aussi douloureuse qu’elle soit) et l’exposé d’une pensée construite, intégrant toutes les contraintes, pour la réformer et/ou la faire évoluer.

    Pour Guaino, l’action politique -certes- ne peut pas tout, ne peut pas « changer la vie » comme l’ont fait croire les professionnels de la démagogie, mais si les hommes politiques sont dotés d’un mandat du peuple clair, sans fausses illusions, il peuvent et doivent tout tenter pour transformer la réalité à l’avantage de la condition humaine.

    Le voilà redevenu un homme et un esprit libres. Le niveau du débat y gagnera assurément.

  16. Ce phénomène était déjà largement entamé avec Chirac et le RPR.Cela n’ a été que l’acte décès du gaullisme politique entamée dès l’élection de Georges Pompidou et a fortiori celle de Giscard permise par Chirac et les siens.

  17. Ce n’est pas H.G. qui propose son livre sur Amazon, c’est moi qui ait rajouté cela. Mais il faut savoir qu’une diffusion nationale d’un livre passe obligatoirement par ce genre de site. Vous le regrettez, c’est votre droit, mais c’est aujourd’hui indispensable. Autre exemple : mon livre sur la « politique sociale de Charles de Gaulle » : https://www.amazon.fr/revolution-h%C3%A9ritage-politique-sociale-charles/dp/2910475751/ref=as_sl_pc_tf_ssw?&linkCode=wss&tag=gaullismefr-21

  18. « si notre vision de la politique économique ne change pas, tous les discours politiques qui prétendent changer la vie des gens et refaire une nation sont des mensonges. »

    Après avoir confié la totalité des politiques économiques de la France à Bruxelles et à Francfort en participant à la ratification scélérate du Traité de Lisbonne, Guaino est-il en train de changer de vision, ou est-il lui aussi dans le mensonge ?

    J’espère que lors de ce colloque Natacha Polony lui posera la question !

  19. Edmond Romano // 26 septembre 2016 à 14 h 42 min //

    « la création de l’UMP a servi de prétexte pour liquider le gaullisme »! La fusion du RPR et de la majorité des giscardiens a réussi à faire ce que Giscard, Poniatowski, d’Ornano et Lecanuet n’avaient pas réussi à faire entre 1974 et 1981 c’est à dire tuer le Mouvement Gaulliste. A l’époque cela a été rendu impossible grâce à l’action de Jacques Chirac qui a créé le RPR sur les conseils de Marie-France Garaud, Pierre Juillet et Charles Pasqua. En 2002, l’UMP a été créée pour éviter un « 21 avril » de droite comme venait de le connaître la gauche. C’est aussi la raison qui a poussé à l’organisation de la Primaire de la droite et du centre que nous vivons. Au lieu de combattre le Front National au plan idéologique, il a été décidé de le combattre au niveau de la stratégie politicarde. Résultat: Il est certain que Marine le Pen sera au second tour et le message de la droite parlementaire est si brouillée que les électeurs qui n’y comprennent plus rien et ceux qui ne veulent pas voter FN se réfugient dans l’abstention. Au lieu de diaboliser le FN et de le contrer par un Front dit Républicain qui sème encore plus la confusion, nos élites seraient mieux inspirées de combattre ce parti extrémiste par une lutte idéologique. Peut-être qu’alors certains électeurs égarés dans le vote pour ce parti anti démocratique ouvriraient les yeux. Maintenant, une remarque à propos de ce que dit monsieur Guaino: quelqu’un peut-il me rappeler l’étiquette politique sous laquelle il a été élu député? je ne ferai pas plus de commentaires pour ne pas être désagréable vis-à-vis de ce « gaulliste sincère ».

  20. Il parle bien Henry mais proposer son livre par Amazone est contraire à ce qu’il dénonce!
    Les lecteurs ne le paieront pas plus cher chez leur libraire du coin!
    ET feront vivre un artisan!
    C’est mieux non?

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