Le Brexit peut être un service rendu à l’Europe

Le texte publié par Jean-Pierre Chevènement est particulièrement important. Il mérite d’être pris en considération par tous ceux qui veulent une Union européenne différente de celle que nous connaissons aujourd’hui.

Je vous invite à le lire et à le commenter.

AK

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Jean-Pierre Chevènement

Le fonctionnement opaque et technocratique des institutions européennes est rejeté partout. Même la Grande-Bretagne qui s’était pourtant ménagé un statut spécial en Europe vient de manifester spectaculairement son attachement aux prérogatives de son Parlement.

Le peuple britannique n’a pas cédé au chantage et à la peur orchestrés par les milieux économiques dominants. Son vote courageux et massif a montré qu’il mettait la démocratie, c’est-à-dire le contrôle des décisions qui le concernent, au-dessus de tout.

Le Royaume-Uni a manifesté encore une fois son esprit d’indépendance et son caractère qui est justement ce pour quoi nous l’aimons. Le peuple britannique est un peuple insulaire et en même temps c’est un peuple européen. Il vit au rythme de « l’anglosphère ». Cela fait partie des réalités qu’avait discernées jadis avec finesse le général de Gaulle.

Un service rendu à l’Europe

Je demande aux dirigeants européens d’accueillir avec fair-play et sans esprit vindicatif la décision souveraine du peuple britannique. Rien ne serait pire qu’une volonté punitive de la part des élites européennes. La négociation d’un statut d’association du Royaume-Uni au marché unique européen, sur le modèle norvégien, peut intervenir dans les deux ans qui viennent, délai donné par l’article 50 du traité de Lisbonne

Surtout, le « Brexit » peut être un service rendu à l’Europe. Il peut être une deuxième chance donnée à l’idée européenne : celle d’une refondation démocratique qui articulerait la démocratie qui vit dans les nations avec une démocratie européenne qui reste à construire. Il ne suffit pas de dire qu’on fera demain ce qu’on n’a pas fait hier.

Comment oublier que, après le référendum du 29 mai 2005 rejetant clairement le projet de traité constitutionnel européen proposé par la Convention alors présidée par M. Giscard d’Estaing, nos gouvernants se sont engagés dans un effrayant déni de démocratie ? Enfin le traité de Lisbonne reprenait presque mot pour mot le texte du projet de traité rejeté à 55 % par le peuple français.

Cela ne fut possible que par l’accord du PS et de l’UMP, c’est-à-dire de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, accord rendu indispensable par la nécessité de réunir une majorité des trois cinquièmes au Congrès de Versailles en septembre 2008. Ce déni de souveraineté et de démocratie n’a évidemment pas été oublié et pèse lourdement sur le fonctionnement de la démocratie dans notre pays (tout comme la non-renégociation du traité budgétaire européen de 2012).

Une conférence chargée de redéfinir les institutions européennes

Pour sauver l’idée européenne, je demande la réunion à bref délai d’une conférence chargée de redéfinir les institutions européennes et de repenser le modèle de développement qui résulte notamment du traité budgétaire de 2012 et qui plombe la croissance européenne.

Cette conférence pourrait s’inspirer d’un précédent : celui de la conférence de Messine qui, après l’échec de la Communauté européenne de défense, a permis, en 1955, de remettre l’Europe sur les rails et de préparer le traité de Rome. Cette Conférence se tiendrait à vingt-sept, avec un statut spécial d’observateur pour la Grande-Bretagne.

Cette conférence aurait pour objet la renégociation des traités sur les trois questions cruciales dont la méconnaissance a conduit à l’affaissement de l’actuelle construction européenne : la souveraineté, c’est-à-dire la démocratie, la prospérité et l’indépendance stratégique.

D’abord rendre à la souveraineté populaire et à la démocratie leurs droits dans une Europe confédérale qui serait faite de l’entente et de la coopération entre les nations : cela suppose une réorganisation profonde des compétences et, le cas échéant, du mode de désignation des institutions européennes (Conseil, Commission, Parlement, Cour de justice, Banque centrale européenne).

L’« Europe européenne » du général de Gaulle

Il faudrait notamment outiller le Conseil européen où vit la légitimité démocratique en le dotant des services capables de préparer et d’exécuter ses décisions. De même le Parlement européen devrait procéder des Parlements nationaux pour que les compétences déléguées puissent être démocratiquement contrôlées.

Ensuite, rendre à l’économie européenne les clés de la prospérité en revoyant profondément les règles actuelles en matière de politique économique et monétaire. Le paradigme néolibéral – la croyance en l’efficience des marchés – ne peut se substituer à la définition de politiques industrielles et d’un cadrage social. Le modèle mercantiliste allemand (excédent extérieur supérieur à 10 % du PIB) est intransposable aux autres pays et notamment à ceux de l’Europe du Sud. Il faut redéfinir un modèle européen de développement acceptable pour tous les Européens.

Enfin, il faut donner à l’Europe la capacité stratégique qui lui a toujours fait défaut depuis l’origine. Nous nous rapprocherions ainsi de l’« Europe européenne » dont parlait jadis le général de Gaulle.

Bien entendu, la Grande-Bretagne, le moment venu, aura toute sa place dans ce projet d’une Europe capable d’exister stratégiquement par elle-même et pour elle-même, dans le monde du XXIe siècle. N’oublions pas que le peuple britannique est un grand peuple européen et que nous partageons avec lui de très nombreux intérêts communs, notamment dans le domaine de la sécurité, si important aujourd’hui.

Jean-Pierre Chevènement

Source : Le Monde

39 commentaires sur Le Brexit peut être un service rendu à l’Europe

  1. Edmond Romano // 8 juillet 2016 à 19 h 08 min //

    Durand,
    Oui je crois en Dieu et votre comparaison ne vaut pas raison car d’après la croyance chrétienne, les Evangiles (et du reste l’Ancien Testament également) ont été écrits par des hommes sous l’inspiration divine. Pensez-vous que le Général ait inspiré l’ouvrage en question?

  2. Edmond Romano,

    « Nous savons tous qu’il ne pouvait plus contester les propos de l’auteur puisque ces écrits sont postérieurs à sa mort. »

    « la Vérité appartient à Dieu seul! »… Et donc vous croyez en Dieu…
    Pourtant les evangiles sont aussi postérieurs à la vie du Chist !

  3. Edmond Romano,

    Quand ai-je dit que de Gaulle était anti-européen ?!!

  4. Edmond Romano // 3 juillet 2016 à 15 h 01 min //

    Un autre petit commentaire en direction de Durand: vous citez Alain Peyreffite et son ouvrage: « c’était de Gaulle ». Il y a deux choses qui me gênent. La première, le Général a laissé des écrits de sa main (ses Mémoires) qui sont assez complètes pour ne pas avoir à se référer à ce qu’il aurait dit à telle ou telle personne. Nous savons tous qu’il ne pouvait plus contester les propos de l’auteur puisque ces écrits sont postérieurs à sa mort. La seconde, bien que n’étant en rien qualifier pour décerner des brevets de Gaullisme, je me méfie des hommes politiques qui ont servi dans les Gouvernements de Valéry Giscard d’Estaing surtout après 1976. Car, à mes yeux, celui-ci plus que personne a une forte responsabilité dans le départ des Affaires du Général. J’ai connu un vrai Gaulliste qui fut un de ses Secrétaires d’Etat: Joseph Comiti et qui lui a refusé dès 1974 de servir VGE. Il est certes moins connu que monsieur Peyreffite mais n’en est pas moins Gaulliste pour autant.

  5. Edmond Romano, // 2 juillet 2016 à 15 h 07 min //

    « Au surplus, suivant ma méthode, je crois bon de saisir l’opinion. le 5 septembre (1960), au cours d’une conférence de presse, je précise ce qui est entrepris. Ayant dit que « construire l’Europe, c’est-à-dire l’unir, est pour nous un but essentiel », je déclare qu’il faut, pour cela: « procéder, non pas d’après des rêves, mais suivant des réalités. Or, quelles sont les réalités de l’Europe, quels sont les piliers sur lesquels on peut bâtir? En vérité, ce sont les Etats,…des Etats ayant, sans doute, chacun son âme, son histoire, son langage à lui, ses malheurs, ses gloires, ses ambitions à lui, mais des Etats qui sont les seules entités qui aient le droit d’ordonner et le pouvoir d’être obéis ». Puis tout en reconnaissant « la valeur technique de certains organismes plus ou moins extra ou supranationaux » je constate qu’ils n’ont et ne peuvent avoir d’efficacité politique, comme le prouve ce qui se passe, en ce moment même, à la C.E.C.A, à l’Euratom et à la Communauté de Bruxelles. J’insiste:  » Il est tout naturel que les Etats de l’Europe aient à leur disposition des organismes spécialisés pour préparer et, au besoin, pour suivre leurs décisions. Mais ces décisions leur appartiennent ». Alors je formule mon projet:  » Assurer la coopération régulière des Etats d’Europe occidentale, c’est ce que la France considère comme souhaitable, possible et pratique, dans les domaines politique, économique, culturel, et dans celui de la défense…Cela comporte un concert organisé, régulier, des gouvernements responsables et le travail d’organismes spécialisés dans chacun des domaines communs et subordonnés aux gouvernements. Cela comporte la délibération périodique d’une assemblée formée par les délégués des parlements nationaux. Cela doit, à mon sens, comporter, le plus tôt possible, un solennel référendum européen, de manière à donner à ce démarrage de l’Europe le caractère d’adhésion populaire qui lui est indispensable. Je conclus: « Si on entre dans cette voie,…des liens se forgeront, des habitudes se prendront et, le temps faisant son œuvre, il est possible qu’on en vienne à avancer d’autres pas vers l’unité européenne ».

    Cher Durand, je pense qu’en matière de références, celle-ci aura votre entière approbation puisqu’il s’agit d’un extrait des Mémoires d’espoir chapitre consacré à l’Europe par le Général de Gaulle pages 210-211 de l’édition de poche chez Plon.
    Comme le prouve cet extrait le Général n’était pas anti-européen mais avait bien une vision confédérale de la construction européenne.

  6. Flamant rose,
    Comme vous pouvez le constater en me lisant, et contrairement à vous, je cite mes sources volontiers et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont multiples et variées.
    Wikipedia étant une encyclopédie libre, comme vous le soulignez, toute erreur peut être corrigée et toute remise à jour effectuée librement. Y compris par vous-même si vous le désirez.
    Ceci dit, toutes les sources doivent être vérifiées avant d’être citées et je m’astreins à les croiser autant que faire se peut quand j’ai le moindre doute. Cela demande des références et du temps…, un temps que tout le monde n’a pas, j’en conviens.
    Mais en matière politique, surtout par les temps qui courent, on se doit de posséder les meilleures connaissances historiques possibles pour se forger une opinion et des convictions.

    « Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens… », dit le sage africain…

  7. Edmond Romano,

    « Alain Peyrefitte : Le traité de Rome n’a rien prévu pour qu’un de ses membres le quitte.

    – De Gaulle : C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : « Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp ! » Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça. »

    Alain Peyrefitte, C’était De Gaulle, Fayard, tome 2, page 267. »

    Une bonne révision des classiques et ça ira mieux, hein !

  8. Chailloleau,

    « quelle est l’utilité de maintenir cet organisme qui permet aux USA d’imposer leurs contraintes sur les pays de l’Europe contre la Russie. »

    Ben justement, c’est uniquement ça, son utilité !… Et depuis le début de son existence…

  9. Edmond Romano, // 1 juillet 2016 à 17 h 26 min //

    Cher Durand, puisque vous me faites l’insigne honneur de me citer dans votre réponse à Flamant rose, je constate qu’une fois de plus vous êtes très péremptoire dans vos propos. Si le Général de Gaulle eut été aussi anti-européen que vous et certaines personnalités qui se targuent de son héritage veulent le croire ou le faire croire pour capter des voix à la prochaine Présidentielle, il aurait fait sortir la France de l’UE comme il l’a fait pour l’OTAN. A-t-il seulement envisagé de le faire? Ni vous, ni moi ne pouvons répondre à cette question. La seule chose évidente c’est qu’il a pratiqué (durant un cours laps de temps) la politique de la chaise vide pour protester contre le fait que Berlin et Bruxelles désiraient que les décisions ne fussent plus prises à l’unanimité mais à la majorité qualifiée. Il a ainsi obtenu que chaque Etat dispose d’un droit de véto (traité de Luxembourg). D’autre part et sans esprit polémique, je vous fait remarqué que toute source d’information demande une réflexion et un approfondissement que ce soit Wilkipédia, un journal, un livre ou autre. Nul ne détient la Vérité mais seulement une part de la vérité. la Vérité appartient à Dieu seul!

  10. Flamant rose // 1 juillet 2016 à 14 h 13 min //

    Wikipédia n’est pas ma source d’informations dans quelques domaine que ce soit tant on y relève des erreurs. Un rapport de juin 2014 établi par le chercheur Pierre Carl-Langlais démontre, exemples à l’appui, qu’une source de vulgarisation comme Wikipédia ne peut en cas permettre des vérités. Wikipédia est une encyclopédie libre qui a été fondée par Jimmy Wales en 2001. Si elle est dite « libre » c’est tout simplement parce que ce ne sont ni des professeurs, ni des experts qui l’écrivent mais les bénévoles c’est à dire vous ou moi. Aussi, j’ose espérer que les sources des contributeurs de ce blog ne soient pas Wikipédia ou au moins pas uniquement.

    Ceci dit, je dis et je maintiens que de Gaulle n’était pas un nationaliste borné. Il y a quelques années en juin 2010, le Nouvel Observateur consacrait un numéro à de Gaulle avec ce titre : 18 idées reçues sur l’homme du 18 juin. Il y était écrit que dés le début des années 40, de Gaulle a pressenti le potentiel d’une Europe nouvelle et fédérée d’une alliance mondiale établissant de façon durable la coopération, la solidarité et l’entraide des nations dans tous les domaines. Charles de Gaulle ne cesse jamais de rappeler que si les nations doivent coopérer et s’unir, tant à l’échelle européenne que mondiale, cette union par la paix ne peut se solder que par une logique à 2 vitesses. L’Europe dont il rêve est une Europe d’États souverains, riche de la diversité de ses cultures, qui n’est ni celle des apatrides ni celle d’une langue uniformisée. Une Europe où l’Allemagne jouera comme la France un rôle de premier plan et qui ne se contentera pas de neutraliser les plus faibles sous l’hégémonie des plus forts.

    « Aujourd’hui comme toujours, ce sont les idées qui mènent le monde. Et puisque cette guerre n’est plus une guerre des États, non plus même une guerre des peuples, mais bien une guerre des hommes, les idées qui inspireront la paix doivent être à l’échelle de l’humanité ».

    (Discours de New-York, 8 juillet 1942).

  11. chailloleau // 1 juillet 2016 à 11 h 12 min //

    L’idée principale à la création de l’OTAN était la lutte contre le communisme en Europe. Cependant, les troupes de l’OTAN ne sont jamais intervenues, sauf erreur de ma part, lors des révoltes dans les pays de l’Europe de l’Est (Soulévements de Berlin Est, Varsovie, Budapest, Prague, etc..) Que je sache actuellement le péril « Rouge » n’existant plus, quelle est l’utilité de maintenir cet organisme qui permet aux USA d’imposer leurs contraintes sur les pays de l’Europe contre la Russie. Ce pays devrait être membre de l’Europe, car comme le disait le général de Gaulle, l’Europe s’étend de l’Oural jusqu’à l’Atlantique.

  12. « Comme Jean Monnet, président de la Ceca, Frenay caresse, en cette année 1952, l’idée d’une armée européenne, pas décisif vers l’Europe politique selon lui. L’ACUE approuve chaudement. Prévue par le traité de Londres de mars 1952, cette Communauté européenne de défense comprendrait – c’est le point le plus épineux -, des contingents allemands. Reste à faire ratifier le traité par les parlements nationaux. Frenay s’engage avec enthousiasme dans ce nouveau combat. Pour se heurter, une fois encore, à de Gaulle, qui refuse la CED au nom de la souveraineté nationale et, déjà , du projet ultrasecret de force atomique française, ainsi qu’aux communistes, hostiles par principe à tout ce qui contrarie Moscou. D’après les éléments recueillis par Robert Belot – dont la biographie du chef de Combat devrait sortir ce printemps au Seuil -, Frenay demandera méme à l’ACUE de financer l’édition d’une brochure réfutant… les thèses gaullistes sur la CED. »

    http://philip.dru-administrateur.nwo.over-blog.com/article-archives-la-cia-finance-la-construction-europeenne-par-la-revue-historia-112373806.html

  13. Flamant rose,

    « Le général de Gaulle s’oppose violemment à la CED et critique fermement la mise en place de la CECA et du Traité de Rome. Bien qu’il ignore le détail des intrigues que Monnet avait menées contre lui auprès de Roosevelt, l’ancien chef de la France Libre se méfie de lui parce qu’il s’était rallié directement aux Anglo-Saxons pendant la Seconde Guerre mondiale et avait soutenu le général Giraud à Alger. Il le traitera un jour de « petit financier à la solde des Américains »…

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Jean_Monnet

  14. Edmond Romano,

    « Outre les traités qui nous ont privé d’une partie de notre Souveraineté Nationale et que nous dénonçons tous ici, une des erreurs fondamentales, à mon sens (mais je ne détiens pas la Vérité) , a été un élargissement à marche forcée. Certains Pays n’avaient pas leur place de par leur Législation sociale en trop grand décalage avec celle des pays fondateurs. »

    Si vous parveniez à considérer l’UE à travers le prisme de la réalité géopolitique américaine, vous constateriez l’intérêt, pour les Etats-Unis, de rassembler un maximum de pays d’Europe dans l’OTAN. Le fonctionnement des institutions européennes est le cadet de leur soucis. Bien au contraire, ils ne veulent surtout pas que l’Europe fonctionne trop bien et encore moins qu’elle collabore avec la Russie. Ils perdraient alors définitivement leur hégémonie…

    22 des 28 membres de l’UE sont dans l’OTAN…

    Pour les américains, l’UE n’est que le prétexte « civil » de leur domination militaire sur cette partie du monde, face à une Russie dénoncée hier comme « communiste » et aujourd’hui, diabolisée à qui mieux-mieux et traitée d’agresseuse, alors que ce sont les bases de l’OTAN qui se sont rapprochées des frontières russes et non l’inverse…

  15. Flamant rose,
    Votre long message, l’avant-dernier, est une litanie d’approximation et d’interprétations fallacieuses de la réalité historique… A vous lire, on croirait presque que de Gaulle est le père de l’Europe actuelle et Monnet un bon Français qui n’avait aucun lien de subordination avec le gouvernement américain…

    Contrairement à ce que vous affirmez, bien plus qu’une question de méthode les séparait. De Gaulle n’était en rien « un Français converti à l’Europe ». Le terme-même de « converti » explique d’ailleurs très bien l’absence de réalisme dans lvotre vision européiste : il s’agit avant tout d’un dogme,… d’une croyance… Cette vision n’a jamais été celle de de Gaulle, sur aucun sujet,… Ça force était précisément d’être d’un immense pragmatisme.

    Quand à Monnet, dont vous faites le « citoyen européen » d’un peuple imaginaire – et qui le restera longtemps – il n’a eu de cesse de préparer l’Europe à la domination américaine, depuis le début de la guerre, jusqu’à sa mort. Une vie entière à trahir la France…

    De Gaulle était fermement opposé à la CED :  » Le 25 février 1953, le général de Gaulle, qui s’engagea contre la ratification du traité déclara : « le traité attribue au commandant en chef atlantique, en ce qui concerne le destin de la France, des droits quasi discrétionnaires, tels, en tout cas, qu’à aucune époque, dans aucun pays, aucun gouvernement n’en a jamais concédés à aucun de ses généraux »…

    C’est simplement sur Wikipedia et je vous conseille, à vous et à monsieur Romano, de lire l’article complet avant d’émettre tout nouvel avis sur cette question.

  16. Edmond Romano, // 30 juin 2016 à 8 h 58 min //

    FLAMANT ROSE: je suis tout à fait d’accord avec votre analyse. je regrette d’autant plus que certains gaullistes d’aujourd’hui perpétue cette « erreur de l’Histoire ». Il est vrai que l’Europe que désirait construire le Général est très éloignée de ce que nous subissons actuellement. Outre les traités qui nous ont privé d’une partie de notre Souveraineté Nationale et que nous dénonçons tous ici, une des erreurs fondamentales, à mon sens (mais je ne détiens pas la Vérité) , a été un élargissement à marche forcée. Certains Pays n’avaient pas leur place de par leur Législation sociale en trop grand décalage avec celle des pays fondateurs.

  17. Edmond Romano, // 29 juin 2016 à 14 h 08 min //

    Cher Durand,
    rassurez-vous je ne veux pas interrompre nos échanges, bien au contraire. Une seule chose, j’ai en ce moment quelques petits soucis avec des énergumènes qui ont fait des graffitis en divers endroits de la commune jusqu’et y compris sur le Monument aux Morts et je d’autres (ou les mêmes) qui ont saccagé un des jardins publics. Bref, les misères quotidiennes très éloignées des grands débats d’idées. Mais, je reviens bientôt!

  18. Flamant rose // 29 juin 2016 à 11 h 24 min //

    Ce que ce qui a différencié de Gaulle et Monnet c’est que de Gaulle a toujours été un « Français européen » c’est à dire quelqu’un qui veut se rallier à l’Europe non par idéologie mais par réalisme politique, c’est le pragmatisme gaullien alors que Jean Monnet est un « européen Français » c’est à dire que l’un , le Général est avant tout un français converti à l’Europe alors que le second Monnet est un citoyen européen. On retrouve aujourd’hui ces deux approches.

    Pour expliquer l’atlantisme et le fédéralisme de Monnet il faut savoir qu’il a collaboré à la réorganisation de l’économie roumaine et polonaise. En 1939, il est nommé à la présidence du comité de coordination de l’effort de guerre allié. Au lendemain de la débâcle française de mai-juin 1940, il se rend aux États-Unis et prend part en 1941 à l’élaboration du Victory Program, qui organise l’industrie de guerre américaine. Il rejoint le CFLN (comité français de libération nationale) à la demande de Roosevelt. Lors de son retour en France en 1946, il met au point le premier plan quinquennal (1947-1952) qui vise à reconstruire et moderniser l’économie française.

    Lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir Monnet est inquiet. Pourtant, pendant sa traversée du désert de Gaulle n’a jamais critiqué le traités de Rome, il ne s’est d’ailleurs jamais prononcé. En revanche les gaullistes ne les ont pas ratifiés, pire encore, Michel Debré futur Premier ministre s’en est pris d’une manière très virulente à la CECA et à la CED. Or de Gaulle considéré, à tort, comme anti-européen démontre le contraire et à la grande surprise de Monnet il dit approuver les traités et la CEE. Le Général va même jusqu’à se montrer favorable à l’ouverture des frontières qu’il estime nécessaire pour moderniser la France. En revanche les difficultés vont se poser lorsque sera abordé les questions liées à la souveraineté. La rivalité des deux hommes s’estompe et Monnet appellera à voter « oui » au référendum de 1958 et il soutiendra le plan Pinay-Rueff en décembre 1959, plan qui avait pour objet la modernisation et le redressement du pays. De son côté de Gaulle applique les traités de Rome et met en œuvre le marché commun.

    Le Général avait une vision de l’Europe comme il avait une vision de la France. De Gaulle n’était pas anti européen, loin s’en faut, mais ce qu’il ne voulait pas, ce qu’il n’acceptait pas c’est « l’Europe des États » qui entrainait une perte de souveraineté. Il voulait faire de l’Europe une confédération c’est à dire une union d’États souverains

    La question est de savoir pourquoi deux hommes qui sont profondément européens ont laissé deux traces différentes : positive pour l’un et négative pour l’autre ? Pourquoi Jean Monnet a laissé une trace d’européen convaincu et Charles de Gaulle d’anti-européen ? Pourquoi , alors que seule une question de méthode les séparait ? C’est tout simplement un malentendu comme l’histoire en a fabriqué beaucoup et pour les gaullistes, dont je suis, qui ont la conviction que le général de Gaulle était européen, il s’agit en quelque sorte de réhabiliter la vision européenne de de Gaulle car c’est bien une hérésie que de qualifier de Gaulle d’anti-européen.

  19. Voici ce qu’il risque d’entraver encore la recherche de solutions permettant d’éviter une explosion de l’UE…

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/06/je-nai-jamais-vu-un-retour-de-la-libert%C3%A9-contre-la-technocratie-se-traduire-par-autre-chose-que-par-.html

  20. Edmond Romano,
    Si nos échanges peuvent être constructifs, pourquoi vouloir les interrompre ?!!

    Vous dites : « Que je sache, en 1969, la France était déjà dans le Marché Commun. Il ne me semble pas que le Général ait eu pour intention de l’en faire sortir »…

    Dans le texte que vient de proposer monsieur Kerhervé, vous trouverez l’explication précisé du non-rejet du marché commun par de Gaulle :

    « Dans l’esprit du général de Gaulle, le traité de Rome n’est qu’un instrument de libre-échange mis au service de la modernisation de la France, dans le cadre d’un espace protégé par un tarif extérieur commun, censé domestiquer les effets de la mondialisation ; dans celui de Jean Monnet, c’est le Zollverein : une union douanière conçue comme le substrat provisoire d’un futur Etat européen. »

  21. Alain Kerhervé,
    Pour illustrer un propos particulier cité par l’auteur de l’excellente synthèse que vous proposez, voici une courte vidéo édifiante…

    C’est à propos de la réflexion de Francois Goguel au sujet de Monnet ;:« Au fond, Jean Monnet était profondément marxiste et ses continuateurs avec lui.»…

    Même si je ne suis pas d’accord avec l’utilisation du terme « marxiste », auquel Goguel associe la dictature soviétique, les similitudes de cette dernière avec la construction européenne est troublante pour les moins avertis, alors qu’elle va de soi pour ceux qui connaissent ses origines cachée, c’est-à-dire une minorité de Français, dont les électeurs de monsieur Romano ne font malheureusement pas encore partie…

    Voici comment un ex-dissident soviétique considéré l’UE…
    « J’ai vécu dans votre futur et ça ne marche pas… » :

    https://m.youtube.com/watch?v=-5bdhn0IKKU

  22. Edmond Romano,

    La détestation que vous me prêtez n’a aucune réalité :
    – quand on aime la France, détester les Français, quels qu’ils soient, revient un peut à se détester soi-même…
    Par contre, il existe une documentation historique extrêmement précise concernant les origines de la construction européenne. Vous devriez vous y intéresser car vous y découvririez, soit que vous n’êtes pas gaulliste, soit que vous l’êtes plus que vous ne le pensez…
    Voici ce qu’écrivait en 1943 Jean Monnet, soit disant « Père de l’Europe », au secrétaire d’État américain Harry Hopkins, conseillé de Roosevelt pour la politique étrangère et alors même que se réunissait le CNR pour la première fois.

    « Il faut se résoudre à conclure que l’entente est impossible avec De Gaulle, qu’il est un ennemi du peuple français et de ses libertés, qu’il est un ennemi de la construction européenne et qu’en conséquence, il doit être détruit dans l’intérêt des Français »

    Il est donc historiquement établi qu’en 1943, la construction européenne était déjà programmée par les États Unis et que Jean Monnet, dont des documents américains déclassifiés prouvent qu’il émargeait à la CIA, le savait…

    http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2015/07/12/32348390.html

    Cadeau de Mitterand : Monnet est désormais le voisin de Jean Moulin au Panthéon… Beurk !


    Concernant vos allégations visant à déresponsabiliser l’UE, je ne peux que vous conseiller de BIEN lire le traité de Lisbonne (TUE et TFUE…) et les articles afférents à la PAC, à l’économie, à la défense et à la diplomatie, etc… Vous y trouverez, pour peu que mes quelques arguments parviennent un tant soit peu à vous déciller, toutes les raisons objectives et les preuves voulues pour qualifier la construction européenne d’anti-France, mais plus largement, de pièce maîtresse du glacis géopolitique américain…

  23. chailloleau // 28 juin 2016 à 11 h 05 min //

    Merci Mr JP Chevènement de dire haut et fort ce que beaucoup de citoyens pensent sans être écoutés par les dirigeants politiques des partis au pouvoir, et surtout par la haute finance qui entend régir l’Europe pour son seul profit. Le véritable Europe qui peut être reconstruite, doit exister pour le bien général des Européens en tant que citoyens, et non pas pour le capital.
    En France seul Debout la France peut dire qu’il représente les idées du gaullisme.

  24. Une analyse récente de la situation crisique où il est question de l’UE, du brexit, etc…, et bien sûr, un peu du gaullisme…

    http://www.dedefensa.org/article/le-brexit-est-il-un-moment-historique-1

  25. Edmond Romano, // 27 juin 2016 à 14 h 56 min //

    Durand,
    ce qui disqualifie quiconque est l’exagération des propos. Que je sache, en 1969, la France était déjà dans le Marché Commun. Il ne me semble pas que le Général ait eu pour intention de l’en faire sortir. Puisque vous prétendez délivrer les certificats de « bon gaullisme » commencez svp par ne pas vouloir être plus gaulliste que le Général lui-même et vous gagnerez en crédibilité! Concernant votre remarque « l’histoire même récente… » faites un effort pour vous l’appliquer à vous-même et laissez s’il vous plait les 75% d’électeurs qui m’ont élu au premier tour de scrutin décider ou non de ma crédibilité, c’est la seule chose importante à mes yeux. Merci, tout de même, pour cet échange.

  26. Et la confusion persiste entre Europe et Union Européenne entretenue par tous les politicards qui trouvent dans ce « merdier » à la sauce Anglaise le moyen de faire parler d’eux.
    Personne n’a à ce jour demandé que soit créé les Etats Unis d’Europe avec un Président et un Gouvernement souverain élu par tous les peuples. L’Union Européenne reste un Club d’affaires entre partenaires Européens et rien d’autre. On le voit bien puisque tout ce qui touche aux affaires étrangères, à la Défense, à la Fiscalité, à la Justice, etc,etc…rien ne se fait au nom des pays qui composent l’UE. Si les British semblent avoir désigné la sortie pour leurs politicards qui ne servent pas leurs intérêts c’est bien que politiquement l’Europe est une chimère qui ne les intègre pas.
    Améliorer les règles de fonctionnement du Club d’affaires qu’est l’Union Européenne est certainement souhaitable mais à ne pas confondre avec l’Europe vaste territoire géographique sans tête politique démocratiquement élue.
    Quant à instituer des Etats Unis Européens…. nous en reparlerons au siècle prochain car la mode dans le monde entier est à la prolifération des petits Etats souverains associés au cas par cas à ce qui politiquement leur paraît acceptable de partager avec d’autres Etats.

  27. Edmond Romano,
    « Lorsque le Royaume Uni à rejoint la CEE, il est entré dans un marché commun. Il n’était pas question à l’époque d’une Europe supranationale… »

    Cette affirmation vous disqualifie pour parler à la fois de la construction européenne et du gaullisme !
    De Gaulle a pourtant suffisamment pesté publiquement contre l’intégration et le caractère supranational de la CEE, instituée par le traité de Rome en 1957…

    « La Communauté économique européenne (CEE) était une organisation supranationale créée en 1957 pour mener une intégration économique (dont le marché commun) entre l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, et les Pays-Bas. »
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_%C3%A9conomique_europ%C3%A9enne

    Meme la CECA, instituée par le Traité de Paris en 1951 était clairement et ouvertement une organisation supranationale…
    L’histoire, mème récente, n’est pas un libre-service où l’on prend ce que l’on veut pour l’interpréter n’importe comment…, même et surtout pour un élu.
    En basant vos réflexions sur de telles erreurs, vous n’êtes pas crédible.

  28. Edmond Romano, // 26 juin 2016 à 22 h 26 min //

    En réponse à Monsieur Durand: je lis sans cesse des commentaires qui rendent l’Europe responsable de tous les maux de la France. La crise agricole: Europe, l’immigration clandestine: l’Europe, la crise financière: l’Europe. N’est-ce pas un peu court? Quant au fait que je sois dans un Mouvement politique qui dites-vous a « largement contribué à dégouter les français de la politique… » Je suis membre de l’UDR, du RPR, de l’UMP puis des Républicains depuis 1974, malgré cela je n’ai voté ni pour la monnaie unique, ni pour la Constitution en 2005. Je n’ai aucune leçon à recevoir sur mon appartenance politique. Et vous qu’avez vous fait pour que les français « ne soient pas dégoûtés de la politique »? Puisque vous détestez l’UMP (à l’époque) je suppose qu’au second tour de 2012 vous avez soit voté Hollande soit vous ne vous êtes pas prononcé. Est-ce mieux pour la France?

  29. Edmond Romano,
    Dans son poème « La Solution » Bertolt Brecht disait : « J’apprends que le gouvernement estime que le peuple a « trahi la confiance du régime » et « devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités ». Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? »

  30. « Quand un Peuple devient individualiste, quand le petit confort personnel devient prépondérant, quand l’égoïsme et l’égocentrisme…, etc… »

    Vous avez raison, monsieur Romano…, nos dirigeants devraient changer de peuple !

    Vous êtes gonflé de critiquer le peuple français alors que vous êtes dans un parti qui a largement contribué à le dégoûter de la politique en ratifiant le Traité de Lisbonne après le rejet du TCE en 2005 !

  31. Edmond Romano, // 26 juin 2016 à 16 h 04 min //

    Je ne suis pas certain que la sortie des Anglais de l’Europe soit une chance pour celle-ci, mais ce dont je suis certain c’est que ce devrait être une leçon pour chacun de nous en commençant par nos responsables politique. Je m’explique: lorsque le Royaume-Uni a rejoint la CEE, il est entré dans un marché commun. Il n’était pas question à l’époque d’une Europe supranationale vers laquelle tendent les élites politiques. Les Anglais ont compris que l’Europe actuelle était bien différente dans ces buts inavoués de celle qu’ils avaient rejointe.
    Malgré les conséquences possibles et certaines sur leur Economie, ils ont privilégié leur Souveraineté Nationale, c’est en ceci qu’ils sont pour nous un exemple. Ils prouvent au monde entier qu’un Peuple peut encore, de nos jours, choisir l’Honneur par rapport au fric. Les réactions de nos hommes politiques (de droite comme de gauche) prouvent à quel point cet Idéal est absent de leur petit esprit de comptables. L’idée, pour eux, de préférer l’indépendance de la Nation au CAC 40 est une ineptie.
    Hélas, pour nous, nous avons la classe politique que nous méritons. Quand un Peuple devient individualiste, quand le petit confort personnel devient prépondérant, quand l’égoïsme et l’égocentrisme sont élevés au rang d’idéal, on ne peut plus rien reprocher aux dirigeants d’un tel Pays. Depuis longtemps le laisser aller, le laisser faire ont pris le pas sur l’exigence, nous ne en sortirons pas en quittant l’Euro ou l’Europe, le mal est beaucoup plus profond et pernicieux. Il ronge la France jour après jour.

  32. « Il y a quelques jours un ancien ministre qui m’a dit « c’est ennuyeux, il faudrait retrouver un peu de souveraineté« . [..] On est souverain ou on ne l’est pas.

    Pour être un Etat souverain, il faut disposer de quatre pouvoirs et nous ne les avons pas :
    -battre monnaie
    -faire les lois
    -rendre justice
    -décider de la paix et de la guerre. »

    Marie-France Garaud

    Je pense qu’il faut d’abord retrouver notre pleine souveraineté pour avoir un fonctionnement démocratique optimal et pour pouvoir décider démocratiquement – justement – de créer de nouvelles structures européennes.
    La constitution doit être purgée, assainie, soignée… Elle doit aussi être modernisée par la création du référendum d’ignitiative populaire et par l’exigence d’un référendum pour tout nouveau traité international.
    Un retour aux fondamentaux et plus…

  33. LE BREXIT ET APRES ?

    Le « brexit » peut être un service rendu à l’Europe déclare J-P Chevènement en préambule d’une publication.

    Je note d’emblée qu’il n’y a rien de plus éloquent et de plus légitime que l’expression démocratique d’un peuple, amené à se prononcer sur une question posée par la voie référendaire.
    Le peuple britannique vient de se prononcer à 52% pour la sortie de l’union européenne. C’est une véritable gifle mémorable envoyée à l’ensemble des institutions européennes en général par les classes populaires et laborieuses dont les rangs ne cessent de croître non loin de ‘’La City’’ qui annonce déjà des défections, la soupe s’annonçant amère.
    Dès le début de la proclamation officielle des résultats des urnes, très vite, les débats se sont focalisés prioritairement sur la finance et aux conséquences possibles de ce choix démocratique. Un vent de panique a traversé en premier lieu les places boursières. La démocratie, la liberté d’un peuple à choisir entre une union consentie ou son indépendance, n’intervenaient que secondairement. C’est ahurissant de voir que l’existence d’un peuple reste avant tout subordonnée aux lois de la finance mondiale dans l’esprit des affairistes et des spéculateurs. Cela démontre bien l’orientation originelle de cette construction européenne créée prétendument pour assurer un monde libre mais qui se révèle être en définitive le pavillon de complaisance des barbouzes de la finance qui n’ont pas du tout apprécié leur réveil en pleine nuit, délestés de leurs titres immédiatement convertibles dans des valeurs refuges tel que l’or.

    Ce coup de semonce est-il alors un service rendu à l’Europe comme l’espère J-P Chevènement ?

    Oui s’il est mis un terme au déni permanent de démocratie. Personnellement je n’y crois guère et tous les subterfuges seront employés par les mêmes donneurs d’ordres pour piéger les peuples.
    Je profite de cette tribune pour dire avec détermination et insistance à J-P Chevènement, qu’il serait grandement temps, une fois pour toute, que soient fixées définitivement, les limites géographiques de l’espace européen, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, telles qu’elles sont sous-entendues dans les esprits des constructeurs actuels de l’Europe institutionnelle . Tant que cette question préalable ne sera pas réglée, car elle est fondamentale, alors de nombreux sujets resteront secondaires. Où commence l’Europe et où s’arrêtent ses frontières, compte tenu de toutes les menaces possibles et d’où qu’elles viennent, de l’histoire, de la géographie, des cultures, des religions des pays visés dans le périmètre des possibles ? Avec qui et pour qu’elle Europe, en dehors des sempiternelles culpabilités distillées dans les consciences des peuples, tenus pour responsables de la montée de l’extrémisme, pour biaiser en réalité les vrais débats, alors que ceux qui concourent au fonctionnement des institutions européennes renoncent toujours à faire leur examen de conscience.
    Les partenariats,unions… cela doit concerner au premier chef les peuples et non pas seulement les cercles d’intimes des hautes sphères qui gèrent et négocient, rubis sur l’ongle, en catimini, le destin des mondes et qui endorment au passage les peuples avec leurs langages abscons.
    Qu’en sera-t-il de nos liens et ceux de l’Europe actuelle avec la Russie et de la suite des négociations avec la Turquie sur son entrée possible dans l’Europe, voilà du concret, avant de rentrer dans la technicité des choses. Il faut le dire de manière audible et claire, devant témoins, pour débusquer plus tard les possibles volte-faces des hâbleurs et marchands de tapis à trois sous, car il ne s’agit plus de nous raconter des histoires mais de rendre des comptes.

    Si c’est pour nous concocter un énième traité ou nous éditer une pâle copie du précédent puis finalement décider du contraire parce que le ou les peuples n’ont pas voté politiquement correct lors d’une consultation, comme ce fut déjà le cas en 2005 en France puis au Pays-Bas, alors il faudra s’attendre à d’autres manifestations qui n’auront plus rien de pacifiques s’il n’y pas d’autres moyens pour eux d’être pris au sérieux. Les gaz de la putréfaction feront le reste.

    René Floureux 25.6.2016

  34. Edmond Romano, // 25 juin 2016 à 17 h 27 min //

    Personnellement, voici ma vision d’une refondation de l’Europe: suppression du Parlement Européen qui dans une Europe des Nations (ou confédérale) n’a aucune raison d’être, Suppression de la Cour de Justice Européenne qui trop souvent est en contradiction avec les décisions de Justice Nationale. Renégociation des adhésions des Etats membres afin que leur législation sociale soit en harmonie avec un socle de droits des travailleurs à définir et après qu’ils appliquent un salaire minimum qui permettra de faire disparaître le « dumping » social. Définition stricte des compétences de la Commission Européenne. Rétablissement des frontières nationales tant que les Etats membres ne concourront pas à une force douanière européenne digne de ce nom. Suppression du poste de « ministre des affaires étrangères européennes ».

  35. Merci Jean Pierre,
    Soutenez svp Nicolas Dupont Aignan pour rassembler les vrais Gaullistes autour de sa candidature pour 2017

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