Macron veut moins de hausses de salaire, aucun plafond pour les patrons

 

La divergence entre le gouvernement, représenté par François Hollande et Manuel Valls, et le ministre de l’Économie Emmanuel Macron se fait de plus en plus importante. Dans un long entretien accordé au journal Les Echos, ce dernier offre sa vision pour relancer la compétitivité et l’industrie en France. Et ça passe par une modération des salaires…

Macron veut une modération salariale en France

Dans son édition du mardi 24 mai 2016 le journal Les Echos publie un long entretien du ministre de l’Économie qui revient sur sa stratégie qui devrait, selon lui, permettre de relancer l’industrie en France. Une industrie qui est un peu plus compétitive, mais pas encore assez : « Le retournement est en cours. On a parlé secteur, examinons la situation, fonction par fonction. Sur la R&D, nous sommes compétitifs parce qu’on a une recherche académique efficace, un bon niveau de formation et un dispositif attractif avec le crédit impôts recherche. Mais l’interaction entre l’écosystème académique et entrepreneurial doit encore s’améliorer, même si, ces quinze dernières années, elle a beaucoup progressé. »

Du coup, pour gagner en compétitivité, Emmanuel Macron a un conseil à donner aux patrons français : « Ayez une préférence pour l’investissement et l’emploi-formation plutôt que pour les dividendes et les salaires ! » avant de continuer : « Pour les salaires, il faut privilégier des négociations salariales au plus proche de la situation de l’entreprise. » Les patrons doivent donc préférer une modération salariale pour les employés afin d’investir et de former…

Mais il critique toujours la loi visant à plafonner le salaire des patrons

Il faut également que les entreprises ne privilégient pas les dividendes mais l’investissement et la formation-emploi, selon le ministre de l’Économie interrogé par Les Échos. Par contre, concernant le débat sur les salaires des patrons qui fait rage depuis l’augmentation de salaire de Carlos Ghosn, patron de Renault, rémunéré 7,2 millions d’euros en 2015 contre l’avis de l’Assemblée Générale de l’entreprise, le ministre maintient sa position.

« Il est hypocrite de déclarer ‘limitons la rémunération des dirigeants à 100 fois le SMIC’, alors que suivant la Constitution la loi ne peut pas limiter la rémunération des patrons avec un plafond fixe » a-t-il déclaré aux Échos.

Aller encore plus dans le sens des entreprises

Emmanuel Macron, toujours dans cet entretien accordé aux échos mardi 24 mai 2016, estime qu’il faut aller « plus loin que la loi El Khomri » plus communément appelée Loi Travail. « Il faudra élargir le champ de la négociation collective au niveau de l’entreprise à d’autres domaines. Plus on ira vers l’entreprise, plus ce sera efficace. On ne peut pas prétendre aimer l’industrie et refuser les conditions de son succès. L’opinion est intelligente et elle évolue. »

De plus, il prône une politique plus protectionniste « dans les secteurs dans lesquels la place de l’État comme actionnaire se justifie, comme la défense ou l’énergie » estime le ministre avant de préciser : « nous devons moderniser les règles antidumping en Europe. Il ne s’agit pas de s’opposer à la concurrence, mais d’être intraitable contre la concurrence déloyale. »

11 commentaires sur Macron veut moins de hausses de salaire, aucun plafond pour les patrons

  1. YES !!!
    Mais il y a un hic hautement perturbant: au lieu d’être des courroies de facilitation entre les uns et les autres, nos élu(e)s (à de rares exceptions)….donc nous mêmes…entretenons les courroies de la division !
    La lutte des classes en France….et ailleurs sur la planète continuera donc à pourrir les espérances de vie plus harmonieuse.

  2. Les classes sociales existeront toujours, mais… comme le préconisait De Gaulle, il faut faire les réformes nécessaires pour que ces différences soient atténués et qu’elles trouvent des intérêts communs. A défaut de supprimer les classes , on peut alors, amoindrir les effets néfastes de la « lutte de classes ».

  3. Effectivement, nous partageons la même conclusion : cette logique de la lutte des classes est SUICIDAIRE et cela perdure depuis des décennies quelque soit l’orientation politique aux manettes.

  4. Macron en électron libre

    Le libéral E.Macron, qui s’exprime en tant que Ministre de l’économie et des finances d’un gouvernement de gauche, veut relancer la compétitivité et l’industrie française.
    Il dresse un état des lieux et fournit ses pistes pour y parvenir à la lecture de nombreux interviews. On peut être d’accord ou pas avec ses constats et ses propositions. Le débat reste ouvert.

    M.Macron s’inquiète légitimement de l’état de notre secteur industriel qui a perdu plus d’un million d’emplois depuis 2000 et parce que le tissu industriel à travers notamment son « Mittelstand » est fragilisé. En dehors du luxe et de l’aéronautique nous fléchissons sur l’électronique et la machine-outil. Parmi les causes on peut citer l’externalisation, la délocalisation, le « progrès » technique, la concurrence déloyale, les fiscalités divergentes, la perte de souveraineté, mais aussi ce choix pervers des consommateurs toujours plus attirés vers les services et la finance. D’autres évoqueront les 35 heures, un smic brut mensuel en constante évolution, de 20% entre 2005 à 2016, passant aux alentours de 1217 euros à 1466 euros, en conflit permanent avec la dualité coût/compétitivité, l’absence tardive de réformes structurelles courageuses et en douceur. En somme une perte de compétitivité de notre industrie qui en 30 ans a perdu 2 millions de salariés soit 36% de ses effectifs.

    Que dire aussi de notre agriculture qui a perdu la moitié de ses exploitations en 20 ans, de même qu’une superficie agricole utilisée de près de 1.7 millions d’hectares, ainsi que la moitié du nombre de ses travailleurs dans les exploitations agricoles alors qu’au début du XX siècle un tiers de la population française travaillait dans l’agriculture.
    L’industrie française prendrait-elle le même chemin du déclin malgré un colbertisme ponctuel et quel serait le nouveau visage réel de la nouvelle France industrielle que rêve Macron ?
    Certes il faut rester prudent avec les chiffres récoltés et parce qu’il y a toujours matière à les relativiser.

    Parmi les solutions préconisées par Macron, il y a l’investissement productif et l’emploi-formation avant les dividendes et les salaires, la négociation collective au niveau de l’entreprise et avant les accords de branche (Projet de loi El Khomri), un certain protectionnisme douanier. Il préconise une modération salariale mais pas une loi qui plafonnerait le salaire des grands dirigeants qui serait selon lui hypocrite. On pense au cas du patron de Renault qui a perçu près de 15 millions d’euros en 2015 (Cumul Renault et Nissan) ou de Psa- Peugeot- Citroën avec 5 millions d’euros. On peut polémiquer ad vitam aeternam sur les cas individuels des patrons, des sportifs, des artistes… et les chantages au départ, les stratégies à adopter. Toujours est-il qu’on baigne dans la même hypocrisie lorsqu’on veut faire croire qu’une assemblée générale qui représente des actionnaires généralement acquis à la cause des dirigeants, voire un Etat actionnaire, puisse influencer la décision d’un conseil d’administration, si l’assemblée reste cantonner à un simple rôle consultatif sur la rémunération de ses dirigeants (Say on pay) malgré son vote majoritaire négatif. Il ne resterait donc plus que la menace de la contrainte législative. C’est vers cette voie que le gouvernement se dirige par la voix du 1er ministre M.Valls si les entreprises du cac 40 en particulier persévéraient à ne pas prendre leurs responsabilités après un vote impératif de l’assemblée qui n’a pas d’effet contraignant et en dépit du code de bonne conduite annoncé par les organisations patronales AFEP et MEDEF. Partant de cet exemple comment arguer de la valeur du travail, du mérite, de l’indécence des rémunérations au nom de « l’exigence morale » comme le dit F.Hollande, quand dans le même temps la France assiste à la fuite de ses cerveaux non pas de dirigeants mais de salariés surdiplômés et sous-payés ?
    Et pour enfoncer le clou, que dire aussi des golden-hello, des bonus, des parachutes dorés, des stocks-options, des actions gratuites, des retraites chapeau…

    Malgré le « CICE » (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), le pacte de responsabilité, le « CIR »crédit impôt recherche, le salaire de la majorité des français reste la variable d’ajustement. Ce qui n’est pas le cas pour IG METALL en Allemagne qui augmente ses 3,8 millions de salariés de 4,8% cette année, ou pour des salariés allemands pour qui le  » smic  » horaire mis en place le 1.1.2015 est plus élevé que le smic français sans impact sur l’emploi bien au contraire. Ce n’est pas non plus le cas pour les 55 000 fonctionnaires de l’union européenne augmentés de deux fois 2,4 % avec effet rétroactif sur 6 mois en 2015, soit 100 millions d’euros de plus pour les finances européennes…

    Pour l’instant les plus faibles restent les prisonniers d’une logique suicidaire qui est « marche ou crève » sans règles du jeu. La plus grosse hypocrisie c’est de faire croire au plus grand nombre que des chevaliers blancs vont mettre un terme définitif à un vaste raiseau de profiteurs et d’exploitateurs protégés jusqu’à présent par les règles du milieu bien plus puissantes que les hiérarchies des normes habituelles et contraignantes du droit du travail.

    René Floureux 31.05.2016

  5. Une Macronade de plus.
    Tous ces profiteurs de la République à la langue bien pendue feraient bien d’aller voir ailleurs !

  6. J’ai bien compris votre remarque pleine d’humour !

  7. Dans quel film il joue ce gars là ! pas primé à Cannes, surement un film ringard !

  8. j’ai le souvenir d’avoir lu quelque part à peut près ceci :
    « Telle une irréfutable loi les inégalités sociales sont en proportion inverse de l’autorité publique »
    Vous ferriez bien de méditer sur cette citation Monsieur Macron.

  9. JEAN-PAUL DELAISSE // 25 mai 2016 à 17 h 42 min //

    Vous avez dit « ministre socialiste » ?? mais à la nouvelle mode alors…!!!
    Quoi qu’il en soit, il y a du réalisme dans ces propos, mais difficile de faire passer une stagnation des salaires, sauf si il y a baisse des prix équivalente…on peut toujours réver…

  10. ARNAUDON Anne Marie // 25 mai 2016 à 15 h 29 min //

    Bonjour, Evidemment lui n’est pas concerné il est entre les deux, mais sûrement avec des revenus largement supérieurs à ceux des ouvriers. S’il n’y a plus d’ouvriers pour travailler parce que leur salaire est trop petit, les patrons ne pourront plus, s’en mettre plein les poches…Alors ne serait-il pas plus sage d’arriver à un compromis pour qu’il y ait un « PLAFOND POUR LES PATRONS » et de bons salaires qui rendent leur dignité à tous les travailleurs…Qui alors ne feront peut-être plus grève pour peu de choses. Bien qu’actuellement la situation est très grave pour les classes moyennes qui souffrent…Que doit on faire pour conclure de bons accords. Macron se croit en MONARCHIE, il n’est pas sur terre. Il serait temps qu’il ait le sens des réalités. La pauvreté n’est pas très honorable pour un pays comme la FRANCE….HOLLANDE l’aura-t-il encore appauvrie ?? Je ne sais plus quoi penser, plus de respect, plus d’honneur, où sont les valeurs de la France ???

  11. Edmond Romano // 25 mai 2016 à 15 h 24 min //

    Ce garçon symbolise à lui seul toutes les erreurs de casting! Je n’ai jamais été socialiste (lui non plus du reste), je ne me dis pas de gauche (contrairement à lui) et pourtant, je ne peux qu’approuver ses propos! Alors suis-je de gauche (sans le savoir) ou est-il de droite (sans le vouloir)? En toute franchise, je ne vois pas ce qu’il fait dans ce rafiot gouvernemental qui prend l’eau de toutes parts!

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