Échec, recul, abandon… L’État ne répond plus !

Isolement, séparation et divorce !
Suite aux attentats du 23 novembre dernier, le débat politique se focalise sur deux problèmes.

Le premier concerne l’état d’urgence et son cortège de mesures de protection et d’actions répressives que personne ne peut critiquer sur le principe. Comme le précise en boucle le Premier ministre, « nous sommes en guerre ! ». Alors faisons-là franchement ! Il faut donner à la France tous les moyens nécessaires sans s’encombrer de considérations trop laxistes en faveur de ceux qui tuent lâchement et sans discernement. Les menace de EI sont de plus en plus ciblées sur notre continent. Une coalition internationale avec , à la base, une entente entre les principaux Etats européens, est la solution.

L’état d’urgence a donc été reconduit jusqu’au 26 mai. Et après ? Nul doute qu’il conviendra de le pérenniser en renforçant notre arsenal répressif et en garantissant les contrôles à nos frontières.

« Soulagement ! L’état d’urgence permanent ne sera pas constitutionnalisé !! »

Pour autant, comme le précise justement Charles Sannat sur son site http://insolentiae.com/, il convient de ne pas « constitutionnaliser un état d’urgence permanent »

Le second problème, initié par le Chef de l’État, traite de la « déchéance de nationalité » pour les auteurs d’actes de terrorisme. Mais François Hollande cadre le propos le 16 novembre devant les parlementaires (Députés et Sénateurs) en limitant son application aux seuls binationaux afin de ne pas créer une catégorie d’apatrides dont on ne saurait quoi faire. « Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français » déclarait-il alors.

Mais pour contrer une large partie de sa majorité déjà bien fragilisée par d’autres dossiers, cette gauche rechigne ouvertement à accepter ce qui semble pourtant répondre, d’après les sondages d’opinion, à un besoin d’unité nationale.

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Comme ils s’aiment !

François Hollande plie, recule et accepte un nouveau texte étendant la « déchéance de nationalité » à tous les Français, ce qui n’est pas conforme à la plus élémentaire moralité républicaine et contredit des engagements internationaux. Manuel Valls a gagné, lui qui proposait publiquement le 15 décembre à François Hollande d’être très prudent et s’interrogeant : « pour trois ou quatre terroristes, est-ce que ça vaut la peine ? ».

Enterrement de première classe pour la réforme constitutionnelle

C’est pour cette raison, ô combien de bon sens, que la majorité sénatoriale a voté un texte remanié rétablissant l’idée première. De ce fait, le Président de la république se trouve aujourd’hui devant un océan d’incertitudes politiques et en proie à une large béatitude incompatible avec la fonction qu’il assume au nom de la France et des Français. L’autorité de l’État est en berne, parce que le numéro 1 français est incapable de gouverner.

15-12-28

l’unité contre… Hollande !

« La leçon est aussi claire que sévère » assène Michel Urvoy dans son édito du Ouest-France (31 mars 2016) en rappelant le locataire de l’Élysée à la raison : « on n’échafaude pas de calcul politique sur un drame national ».

Les manchettes des journaux taclent largement François Hollande et le gouvernement : Échec, recul, abandon fleurissent sur le papier et s’échangent dans les salons de la République. « Waterloo » pour L’Alsace, « désastre » pour Libération…

En fait, le Chef de l’État fait l’unité… contre lui.

Alain Kerhervé


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5 commentaires sur Échec, recul, abandon… L’État ne répond plus !

  1. Edmond Romano // 8 avril 2016 à 18 h 20 min //

    Nous n’avons que la classe politique que nous méritons! Il est fini le temps où les françaises et les français acceptaient de faire passer l’intérêt de la Nation avant leur intérêt individuel. En conséquence, les hommes et les femmes politiques gouvernent par rapport à ce que veulent les citoyens, une politique qui n’est déterminée que par le court terme. Plus aucune vision de l’avenir à long terme. Mais même s’ils le voulaient le pourraient-ils? L’Europe supra nationale fait de la France une région de l’Europe. Nous avons perdu, en perdant notre indépendance monétaire, le rang de nation souveraine. La preuve ceux qui n’approuvent pas l’Europe telle est construite sont appelés « souverainistes » et je suis fier de l’être.

  2. La France politico-économique va mal. Ce n’est pas un scoop, mais cela dure depuis des lustres et finit par entamer le moral du plus grand nombre sympathisants de gauche et droite confondus. Comment voulez-vous gagner les plus hautes marches du podium de la concurrence mondiale avec des troupes qui se déchirent, n’ont plus le moral et finissent par déserter à la fois les urnes et le pays ?
    Le simple bon sens veut que l’on remonte des conséquences aux causes si l’on ambitionne de redresser une situation calamiteuse. Mais pour y parvenir encore faut-il ne pas confondre but et moyens, gouvernance et comédie politico-médiatique.
    Alors ne perdons pas de temps en palabres devenues indigestes pour une majorité de citoyen(ne)s rendue au seuil de pauvreté interculturelle globale. L’augmentation régulière et incontestable du taux d’abstention aux différentes consultations électorales en est l’indicateur le plus marquant. Notre déclassement régulier sur les échelles de notation de l’éducation générale et supérieure dans bon nombre d’instances internationales d’évaluation de nos performances éducatives en est une bien triste réalité. Nous surfons à reculons face à des compétiteurs qui, paradoxalement, à notre contact passé, ont su tenir compte des enseignements de qualité d’une France de « savants » et de « besogneux » qui, tous, chacun à sa manière et selon ses moyens, d’un même élan, faisaient et défendaient la richesse vive d’un grand pays , étaient les garants de nos intérêts vitaux !!!!!
    Que se passe-t-il donc dans les têtes aujourd’hui en France pour que l’on condamne celles et ceux qui font encore des efforts, entreprises, fonctionnaires, secteur privé, notamment en jetant par la fenêtre des déficits et d’une dette colossale les surplus exorbitants de la fiscalité et des charges qui les touchent ?
    A quoi cela sert-il d’enrichir tous les préteurs qui nous permettent de faire face à nos échéances budgétaires, institutions financières et les banques, au lieu d’encourager celles et ceux qui font l’avenir de la France, en France, pour la France et le peuple de France par une démonstration de saine gestion de leurs deniers ?
    A quoi cela sert-il sans cesse d‘augmenter les déficits de tous ordres, de fermer les yeux sur les gâchis financiers, de mollement lutter contre toutes sortes de fraudes financières et fiscales, de renoncer momentanément à un train de vie incompatible avec notre PIB, si le redressement des finances de l’Etat ne permet plus à cet Etat d’être le 1er investisseur dans la croissance du pays et le moteur, la fusée, du rayonnement des françaises et des français dans le monde ?
    A quoi cela sert-il de mettre à l’honneur le Patronat représenté essentiellement par les entreprises du CAC 40, alors que plus de 2 millions de TPE et PME font l’essentiel du PIB français ?
    Remonter des conséquences aux causes, c’est ne plus confondre but et moyens, gouvernance et comédie politico médiatique, c’est se retrousser les manches en commençant par virer du pouvoir tous les profiteurs à bon compte du malheur des autres, c’est investir dans la compétence, c’est donner au culte du résultat son seul sens : rendre un maximum de gens heureux.
    C’est in fine chasser la médiocratie qui contamine toutes les forces vives de notre pays et redonner à la Démocratie ses lettres de noblesse en évitant que les minorités, fussent-elles agissantes, ne précipitent par le bout du nez « les moutons » vers l’abime !
    Y parviendrons-nous rapidement ,l’état d’urgence c’est aussi celui là !

  3. Avec le quinquennat le président n’est plus que le chef de sa majorité parlementaire, et le premier ministre, son directeur de cabinet. A un agité anxiogène a succédé un médiocre apparatchik d’un parti « socialiste » qui fait une politique libérale comme la droite, UE oblige. La loi-travail portée par Madame El Khomri en est la traduction voulue, imposée par l’UE. Depuis le 29 mai 2005 nous sommes en train de sortir de la démocratie, ce pouvoir du peuple, pour entrer dans la « démocrannie » selon le néologisme de Jacques Sapir dans son blog.

  4. L’Etat ne répond plus. Certes.

    Mais les appareils du PS, du Modem, des Verts et de LR, eux, continuent de s’entendre pour tripatouiller les conditions de candidatures et de temps de parole à l’élection présidentielle, et la verrouiller un peu plus !

    Le régime exclusif des partis est bien de retour, avec la complicité active de MM Juppé, Sarkozy, Fillon etc.

    Seule une révolte civique, autour d’un programme de Salut public et d’hommes et femmes l’incarnant, peut sortir le pays de cette dramatique impasse.

  5. CASTELIN Michel // 1 avril 2016 à 15 h 50 min //

    Cette nouvelle affaire, qui apparaît naturellement comme un échec, illustre encore une fois ce qui apparaitra peut-être comme le ‘Quinquennat des dupes’ !
    Au tréfonds de lui-même ce personnage ne s’est donné qu’une seule mission : offrir la France sur un plateau à l’UE totalitaire et la contraindre à la gouvernance mondiale délétère.
    Tous les évènements qu’il rencontrerait durant son quinquennat seraient traités à l’aune de cette ambition internationaliste.
    Ainsi, les échecs répétés sur les fronts du terrorisme, du chômage et de l’économie en général (mais pas, comme c’est bizarre…, au plan sociétal !) ne sont pour lui, plaisantin cynique, que des aléas secondaires- intellectuellement anticipés- au regard du but… final.
    Il se paie même le luxe et la jouissance d’être (à coup de cent trente morts !) la figure de proue de l’unité nationale (dont il se moque, in fine, éperdument) : summum de l’obscénité politique.
    Seule la répugnance de l’opinion publique, si elle ne succombe pas aux manipulations de la sphère politico-intello-médiatique, pourra écarter cet individu lors des présidentielles.

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