Mort d’Yves Guéna, figure du gaullisme

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Un gaulliste sincère

Yves Guéna, figure du gaullisme, maire de Périgueux de 1971 à 1997 et ancien président du Conseil constitutionnel est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris à l’âge de 93 ans.

 

Maire de Périgueux pendant plus de 25 ans (1971-1997), longtemps élu de la Dordogne (député puis sénateur, et conseiller général), Yves Guéna avait consacré sa très longue carrière politique au soutien au général Charles de Gaulle et à la défense du gaullisme, dont il a été un des « barons« .

Après sa retraite du Sénat, en 1997, il a été membre, puis président (2000-2004) du Conseil constitutionnel, puis président de l’Institut du monde arabe (2004-2007). Il avait ensuite présidé la Fondation de la France libre, ainsi que la Fondation et l’Institut Charles de Gaulle.

De nombreux responsables et élus des Républicains ont salué la mémoire d’un fidèle du gaullisme et d’un infatigable serviteur de l’Etat, un « homme hors du commun » qui « aura participé à toutes les grandes pages de notre histoire nationale« , selon le président du Sénat, Gérard Larcher.

« Notre pays perd un de ses indéfectibles serviteurs« , a déclaré Nicolas Sarkozy sur Twitter. Dans un communiqué, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, déplore quant à lui la « disparition d’un grand Français« , célébrant sa « fidélité au gaullisme« .

Né le 6 juillet 1922 à Brest (Finistère), Yves Guéna n’a pas encore 18 ans quand il part rejoindre le général de Gaulle en Angleterre pour s’engager dans les Forces françaises libres (FFL).

Le 17 juin, il entend à la radio l’appel du maréchal Philippe Pétain à l’Armistice. « Atterré« , il apprend alors que des Anglais, mais aussi des troupes françaises, embarquent en masse au port de Brest. Il apprend aussi « qu’un général à la radio de Londres a dit aux Français de le rejoindre pour continuer le combat« , racontait-il en 2009 au quotidien Sud Ouest.

– ‘Ce n’est pas triste de mourir pour la France’ –

Dès le lendemain, Yves Guéna annonce à sa mère qu’il part pour l’Angleterre.

Parvenu à Londres, il retrouve des réfugiés et « 100 à 150 jeunes, des Bretons et des Basques« , venus rejoindre les FFL de Charles de Gaulle. Il apercevra pour la première fois le général le 6 juillet 1940: « le jour de mes 18 ans!« 

Yves Guéna combat en Egypte, en Libye et en Tunisie, avant de servir dans la 2e D.B. du général Philippe Leclerc de Hauteclocque, en Normandie, en Alsace et en Allemagne. Il est grièvement blessé lors de la prise d’Alençon (Orne). Touché à la poitrine, le jeune combattant se voit alors mourir: « Mais je n’ai ressenti aucune tristesse, aucun regret. Ce n’est pas triste de mourir pour la France sur un champ de bataille« , affirmait-il en 2014 à l’occasion des commémorations du Débarquement.

En 1947, à sa sortie de l’ENA (promotion « France combattante« , la première de cette institution), il est nommé contrôleur civil au Maroc, où il reste jusqu’en 1957.

En 1958-59, il travaille au cabinet de Michel Debré, ministre de la Justice, à l’élaboration de la Constitution de la Ve République. Il est ensuite directeur adjoint du cabinet de Michel Debré à Matignon.

De 1959 à 1961, Yves Guéna est envoyé de la République française en Côte d’Ivoire.

Il fut plusieurs fois ministre, notamment des Postes et Télécommunications (1967-68 et 1968-1969), de l’Information en mai-juin 1968, et des Transports (1973-1974).

Marié et père de sept enfants, Yves Guéna était Croix de guerre 39-45, médaillé de la Résistance et Grand-Croix de la Légion d’honneur.

Il était apprécié de tous, y compris de ses adversaires…. Hommage du PCF ci-après

Disparition d’Yves Guéna, l’hommage du PCF de la Dordogne

Communiqué de Laurent Perea, secrétaire départementale de la Dordogne du PCF, maure de saint Capraise de Lalinde

Yves GUENA vient de tirer sa révérence. Tirer sa révérence sur un parcours qui dénote bien le grand homme qu’il fut.

Comment ne pas être impressionné par le parcours de cet homme qui restera toujours fidèle à ces valeurs du Gaullisme et d’une France-Nation souveraine, en dehors du diktat de l’OTAN . C’est ce qui l’amènera à condamner la guerre du golfe et à s’opposer au traité de Maastricht.

Parcours impressionnant dont on se demande si une vie est assez grande pour pouvoir le parcourir.

D’abord comme combattant dans les Forces Françaises Libres auprès de Général de Gaulle, puis comme ministre des Postes et Télécommunications, ministre de l’information, ministre des transports, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat.

Un parcours politique local également, comme député et sénateur de la Dordogne, conseiller général, maire de Périgueux.

On trouvera également dans son parcours les responsabilités de conseiller d’état, de président du conseil constitutionnel, de l’Institut Charles-de-Gaulle, ainsi que de l’Institut du monde arabe.

Un  parcours qui lui vaudra d’être médaillé de la Grand-croix de la Légion d’honneur de, la Croix de guerre 1939-1945, de laMédaille de la Résistance.

Dans le combat politique il fut cet homme vif, engagé, sans concession mais toujours dans le respect de ses adversaires, notamment des communistes, compagnons de la libération. C’est ce respect qui l’amènera à inaugurer notre Fédération dans sa ville de Périgueux en 1996, aux côtés de Robert HUE, à l’époque secrétaire national du PCF.

Avec sa disparition, la Dordogne comme la France perdent une figure qui a incarné une haute image de la politique, loin des schémas que nous vivons aujourd’hui.

C’est en ce sens, que la Fédération de la Dordogne du PCF au-delà des idées, s’incline dans le plus grand respect à sa mémoire et exprime ses plus sincères condoléances à toute sa famille et à ses proches, comme à ses compagnons de la France Libre ou de combat politique.

2 commentaires sur Mort d’Yves Guéna, figure du gaullisme

  1. Merci Alain d’avoir évoqué la vie de ce grand gaulliste
    J’ignorais qu’il était natif de Brest!
    Très intéressant hommage du PC de Dordogne qui illustre le sens de la politique d’intéret général voire d’intéret national qui primait au XX ème siècle et qui est bien loin aujourd’hui

  2. Michel Chailloleau // 4 mars 2016 à 12 h 00 min //

    Un vrai gaulliste est mort. C’est une grande perte pour la France. Mais ilrestera dans nos mémoires et pourra inspirer les décideurs politiques de tous bords. Respect

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