Le chômage baisse partout en Europe, sauf en France

INFOGRAPHIE – Malgré un changement du mode de classement, le chômage a continué à progresser en juin. Avec 5,70 millions de chômeurs, la France est le mauvais élève de l’Union européenne.


Petite hausse du nombre de chômeurs par francetvinfo

Voilà un changement de méthode de décompte des chômeurs qui tombe à pic, mais qui risque de faire polémique, même en plein cœur de l’été. Pôle emploi a transféré une partie des demandeurs d’emploi de la catégorie A – celle qui est la plus scrutée par les observateurs – vers les catégories D et E, où ils sont considérés dans la nomenclature comme n’étant pas en recherche d’emploi. Et voilà d’un seul coup 10.000 personnes éliminées des statistiques recensant les demandeurs d’emploi sans aucune activité. Permettant ainsi au ministère du Travail d’annoncer lundi soir une hausse de seulement 1300 chômeurs supplémentaires en catégorie A.

Ces modifications de classement de Pôle emploi ne changent malgré tout pas la donne. Car il faut se rendre à l’évidence : le chômage en France continue de monter. Même recalculés avec des critères «affinés» de classement, les chiffres du mois de juin donnés par le ministère du Travail le confirment : les + 4,7 % de demandeurs d’emploi en catégorie A sur un an, en métropole (soit un total de 3,55 millions de personnes) représentent sans conteste un mauvais indicateur. Et avec une hausse quasi continue du chômage (33 mois depuis le début du quinquennat de François Hollande), la France est maintenant à la traîne de l’Europe, alors que dans les principaux pays européens, sous l’effet de politiques publiques efficaces, il a commencé à baisser.

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L’inversion de la courbe devra attendre !

En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, il décroît : entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Pas en France. Selon Eurostat, en mai 2015 le taux de chômage s’établissait à 10,3 % dans l’Hexagone alors qu’en 2012 il affichait 9,7 %. C’est certes moins dramatique qu’en Grèce où, en avril, il atteignait 26,5 % de la population active. Mais en Suède, au Royaume-Uni ou en Allemagne, les taux baissent.

Vu la tendance, le gouvernement n’est pas encore à l’aube d’annoncer la bonne nouvelle de l’inversion de la courbe du chômage. Celle que François Hollande avait promise aux Français pour fin 2013, puis repoussée sans plus de succès à 2014, et à laquelle il conditionne maintenant sa candidature à un deuxième mandat.

Les chômeurs de plus de 50 ans et de longue durée toujours plus nombreux

Mais hélas pour les Français, les tendances restent mauvaises sur bien des indicateurs. Le nombre d’inscrits progresse de 0,6 % en juin et de 8,5 % en un an pour les 50 ans et plus en France métropolitaine. Dans les catégories A, B et C, il monte également de 0,5 % en juin et de 10,8 % en un an pour les personnes à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, et même de 1,4 % et de 19 % pour les chômeurs inscrits depuis plus de 3 ans…

À y regarder de près, d’autres chiffres peuvent toutefois laisser présager un léger mieux pour la France. Car avec 1300 inscrits supplémentaires en catégorie A – voire même 11.300 si les méthodes n’avaient pas été changées- le score est sans doute moins triste que les + 16.200 de mai ou les + 26.200 d’avril. Déjà, François Rebsamen, le ministre du Travail indique maintenant que «les évolutions positives de plusieurs indicateurs ces derniers mois traduisent l’amélioration du contexte économique (…) et plus généralement de nos politiques de soutien à la création d’emplois». Sauf que ces coûteuses politiques de soutien à l’emploi telles que les emplois d’avenir, les primes à l’embauche ou les orientations vers la formation n’ont, bien souvent, qu’un effet provisoire sur les chiffres. À quand, donc, le prochain changement de méthode ?

Source : Le Figaro

2 commentaires sur Le chômage baisse partout en Europe, sauf en France

  1. je suis d’accord et c’est une honte !!!

  2. la France part en quenouille : chômage toujours présent, déficit budgétaire record, aucun grand projet en cours susceptible de mobiliser toute la nation et pas seulement les techniciens de l’aéronautique ,du spatial ,de la défense ,de l’énergie atomique, des transports, ou des énergies renouvelables !
    Le professeur Jacques Marseille en 2004, depuis décédé, tira la sonnette d’alarme dès qu’il eut obtenu son poste de professeur d’histoire économique à la Sorbonne, et, pensa : « cela va péter « !
    Lui même fonctionnaire, disait que c’était dramatique d’entendre 75% des jeunes ne rêver qu’à une seule chose – devenir citoyen fonctionnaire ! C’était courageux, mais aujourd’hui sur le mode d’une chanson connue « Non,non rien n’a changé » malgré les gouvernements successifs de droite et de gauche,(900000 chômeurs de plus inscrits sous le mandat Sarkosy, actuellement 675000 sous Hollande qui n’a pas fini son mandat),les 40 Milliards d’allégement de charges des entreprises, les emplois aidés et le recrutement de 60000 fonctionnaires de plus dans l’éducation nationale.
    La réforme des rythmes scolaires avec une priorité donnée aux « divertissements » coûteux pour les communes nous entraine vers la non qualification « dure et sérieuse » d’une majorité d’élèves qui à la sortie du primaire ne savent toujours pas lire et compter convenablement sans l’aide d’un smartphone ou d’une tablette numérique !
    A quoi cela mène-t-il concrètement celles et ceux qui, non qualifiés, puisque intellectuellement sinistrés par une école devenue le bastion de la syndicalisation rouge rose vert et non le temple de l’épanouissement de la jeunesse ?
    Les emplois non qualifiés aux couts complets (salaire brut 100€, chargé 250€),d’un pays qui vit sur la frime et le fric, bien au dessus de ses moyens, en laissant de côté celles et ceux qui ne savent pas se gargariser d’Intelligence économique, de patriotisme économique, ne sont pas raisonnablement à la hauteur des enjeux de compétitivité pour absorber la masse des jeunes sortis du système scolaire sans « bagage » ainsi que la grande quantité de travailleurs devenus chômeurs faute d’adaptation qualifiante aux exigences de marchés et de produits nouveaux.
    50 Milliards d’Euros d’économies pronostiquées par l’actuel chef de l’Etat qui ne sont pas au rendez-vous et ne suffiront pas à nous faire sortir de la spirale infernale de la « grande cavalerie financière » qui consiste à rembourser ses dettes en levant de nouveaux emprunts vont continuer ç peser tout à la fois sur le moral fragile des français, sur la confiance en la classe politique française, sur nos capacités à restructurer un Etat qui engrange de plus en plus de milliards pour de moins en moins de résultats tangibles dans tous domaines économiques et sociaux et en particulier sur le front du chômage.
    Pour l’instant seul le locataire de l’Elysée et sa cohorte de « béni oui-oui » semblent penser le contraire en faisant appel à la machine infernale à tuer le temps jusqu’en 2017 et aux discours alambiqués que seule notre belle langue française permet de construire.
    Bien à vous dans la tourmente en attendant la suite prophétisée par Jacques Marseille et d’autres maintenant

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